(billet mis à jour le 28 octobre 2010)
On commence par le B.A. BA, à savoir la définition officielle de ce qu'on a le droit d'appeler fromage en France, instituée par le Décret n°88-1206 du 30 décembre 1988.
La dénomination "fromage" est réservée au produit fermenté ou non, affiné ou non, obtenu à partir des matières d'origine exclusivement laitière suivantes : lait, lait partiellement ou totalement écrémé, crème, matière grasse, babeurre, utilisées seules ou en mélange et coagulées en tout ou en partie avant égouttage ou après élimination partielle de la partie aqueuse. La teneur minimale en matière sèche du produit ainsi défini doit être de 23 grammes pour 100 grammes de fromage.
Cet après-midi ce sont nous qui sommes soumis à l'interrogatoire : tout ce qu'il a disposé devant lui appartient-il bien à cette catégorie ? On flaire le piège. Difficile néanmoins de loin de trouver l'intrus : ce râpé qui est en réalité un "produit spécial cuisson" vendu à prix gagnant (donc très bas) si j'en crois ce qui est écrit sur l'emballage. La liste des ingrédients fait frémir car le pourcentage de fromage est dérisoire.
Il est rassurant de savoir que la dénomination de fromage est bien encadrée dans notre pays et qu'on ne peut pas vendre n'importe quoi sous ce nom. Pas plus qu'on ne pourrait y ajouter du gluten par exemple. La seule recommandation est de bien lire les étiquettes.
Il existe au Mexique un dessert très populaire qui est proche de cette méthode. On mélange 10 gouttes de présure pendant une minute dans un litre de lait cru de vache. On verse sans un saladier et on enfourne 1 heure à 40 degrés. Puis on découpe en formant un gros quadrillage. On transvase alors dans une casserole et on laisse reposer sous un mélange de 140 grammes de sucre roux en poudre, une cuillerée à café de cannelle et une pointe de vanille en poudre.

François Robin soumet l'assistance à un travail de reconnaissance des 7 familles, des origines géographiques, des noms. Les étudiants ont de solides connaissances mais on apprend tous de nouvelles choses, comme l'absence de pâtes filées dans les gammes françaises à l'instar de la mozarella ou la spécialité suisse en matière de pâtes pressées cuites. La notoriété du camembert remonte à 1914. Un fabricant étiqueta sa production le Patriote et l'envoya nourrir les soldats sur le front. Le camembert est devenu alors le plus populaire des fromages jusqu'à la caricature.
Il nous rappela aussi que la saison du chèvre s'étend de février à octobre et qu'on fait les fromages de brebis de décembre à juin.
Autre présentation possible avec des carrés de fromage blanc qui ont macéré quelques heures dans une infusion à froid de jus de betterave enrichi de badiane. Surprenant ...
Beaucoup de questions lui furent posés. Il avait réponse à toutes, rappelant qu'entre le Salers et le Cantal les différences essentielles concernent la période et le lieu de fabrication. Le Salers est fait uniquement pendant la période de mise à l’herbe des vaches, c'est-à-dire entre le 15 avril et le 15 novembre, obligatoirement à la ferme, deux fois par jour après chaque traite. L’affinage dure au minimum 3 mois, et peut se prolonger jusqu’à 1 an selon le goût recherché.
Le banon eut un peu moins de succès, probablement parce que la température de la pièce avait favorisé une explosion de saveurs boisées un peu (trop) corsées. Ce fromage devra être regouté dans un contexte plus favorable.

Recettes et explications détaillées sur les fromages de l'étoile du Vercors sur le site dédié.
La visite du nouveau site du Goût s'impose également. Il y a des nouveaux articles tous les jours.
Renseignements sur le Master Alimentation, cultures alimentaires auprès des enseignants de l'Institut, Gilles Fumey ou Vincent Moriniaux au 01 44 32 14 36
Association Geofood, 191 rue Saint Jacques, 75005 Paris
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