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jeudi 14 avril 2011

Lionel Melka en concert au pédiluve de Chatenay-Malabry

C'est une vraie chance qu'il existe des salles de concert comme le Pédiluve en dehors de Paris, avec une programmation digne du Café de la danse. Et j'ose espérer qu'elle n'est pas unique en son genre.

Lionel Melka a donné ce soir un concert qui a réjoui tout le monde malgré un titre difficile : les soirs sans. Le chanteur n'est pas à un paradoxe près. Hier il nageait dans le virtuel et incitait à répondre positivement à son invitation en chantant Click sur oui.

Depuis, il a plongé dans le réel et nous lance des messages négatifs qui reflètent le pessimisme qu'il a traversé. Il en émerge avec énergie. N'est plus blasé. Se réjouit d'avoir croisé les routes d'Alice Dona, de Rose et de Jacques Higelin qui, chacun à leur manière ont eu un impact positif sur son destin.

Il a suivi les cours de l'atelier de la première qui lui a donné le coup de pouce qu'il fallait au bon moment alors qu'il débarquait de Guadeloupe sans connaitre grand monde dans le milieu. Grâce à sa présence sur myspace il a assuré la première partie des concerts de Rose, elle-même une débutante puisqu'elle présentait son premier album. Le challenge était énorme pour Lionel qui peut être fier d'avoir connu des standings ovation et qui n'en revient pas d'avoir été choisi ensuite si vite par Higelin pour assurer sa première partie.

Il lui rend aujourd'hui hommage avec le titre Cigarette, avant de faire une allusion à un autre grand monsieur de la chanson, Serge Gainsbourg, avec Clin d'oeil Melody Nelson. Chanter devant le public d'Higelin offrait l'assurance d'une belle visibilité auprès d'un public très large, entre 25 et 65 ans. Ces expériences ont forgé son âme de rockeur. Ce soir son fan club s'est même étendu au-delà de 90 ans. Il fallait voir certains habitués de la salle taper des pieds et battre des mains les yeux pétillants. Faut reconnaitre que Lionel diffuse une énergie très communicative avec une bonne humeur qui ne le quitte pas.

Il maitrise le show et parvient à créer une sorte d'instabilité qui maintient ses musiciens en alerte. Rien ne déstabilise le guitariste arrangeur underground (Jean Fabien Dijoud dit Jeff), le batteur (Camille Gaudou) et le violoniste-bassiste de talent (Benjamin Violet). Ni une corde de guitare rompue pendant les balances. Ni une panne de son en plein concert. Lionel poursuit en trio avec Camille et Benjamin pendant que Jeff cherche une solution. Et puis ensuite, Lionel s'assoie sur le gradin, dos au public, pour gratter un air de plus.

Difficile de croire qu'il a traversé une période noire tant il fait preuve de philosophie. Il se pose lui même la question dans les paroles de Pourquoi . Il chante qu'il est blasé, gavé, de s'entendre mentir, qu'il annonce son départ, sous la plainte nostalgique du violon et des arpèges de sa guitare. Il nous fait peur en nous menaçant d'être Absent mais il reste souriant et redevient vite joyeux. Et quand il chante je t'emmerde on ne se sent pas le moins du monde personnellement attaqué.

Pour l'heure c'est lui qui écrit ses paroles -toujours en français- et assure ses compositions mais il serait partant pour que des auteurs qui ont une plume marquée comme Loic Antoine ou Babx lui envoient un texte. L'avis est lancé !
La première tournée des Soirs sans s'achevait ici, dans cette salle du Pédiluve où Lionel Melka s'était installé en résidence en janvier, le temps de peaufiner le rythme du concert avec ses nouveaux musiciens dans des conditions plus confortables qu'en studio. Ils repartiront en septembre pour un plus grand périple sur toute la France. D'ici là vous pouvez télécharger légalement l'album sur ezic.fr ou en commander le support physique.

On le compare à Arno, Johnny Cash, Tom Waits, et même Hubert-Félix Thiéfaine, quand ce n'est pas aussi Higelin. Le public a besoin de références pour se rassurer. J'ai envie d'ajouter le nom de Joe Cocker dans cette même mouvance de chanteurs à la voix rauque. Dans peu de temps son nom n'aura plus besoin de comparaison. L'urgence est qu'il se constitue son répertoire qui pour le moment oscille pas mal, entre le ton jazzy de Tout va bien (2004), le rock déjanté, limite groovie de Click sur oui (2008) et le blues rock des Soirs sans (2010) et allez savoir, peut-être slam ou électro avec le prochain album ...

Pour en savoir plus vous pouvez cliquer sur le blog de Lionel : http://lionelmelka.over-blog.com/ ou sur le compte-rendu d'un autre concert donné au Pédiluve, avec The Rodeo en février.

Le Pédiluve se trouve dans l'enceinte du Théâtre La Piscine récemment reconstruit 254 avenue de la Division Leclerc, à Chatenay-Malabry (92).
Les jeudis soirs à 20 heures les musiques se déclinent sur tous les tons : classique, soul, chanson, jazz ... à 8 € la place. Le Bar ouvre ses portes à 19h00 pour une restauration légère ( un plat chaud, un dessert et une boisson pour 5 € ).
Lieu intime, convivial, trait d'union avec le passé nautique de l'équipement, il est devenu désormais une salle de concert de 80 places qui compte en région parisienne. Renseignements et réservations au 01 41 87 20 84 ou sur le site de la structure.

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