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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

jeudi 18 octobre 2012

Astérix et Obélix au service de sa majesté

Comment ne pas craquer avec les soucis qui se profilent pour tout le monde ? Entre les absurdités des responsables politiques, les tracas quotidiens, les errements administratifs (je reviendrai sur le sujet avec le nouveau livre de Zoé Shepard dans quelques jours dont pour le moment vous pouvez encore lire le premier), et quelques films magnifiques mais peu réjouissants comme Quelques heures de printemps que je vous recommande malgré tout ... il faut des occasions de sourire, et si possible de rire.

Le dernier Astérix et Obélix apporte l'oxygène nécessaire et ça fait grand bien. Les puristes pointeront les anachronismes, preuve qu'ils connaissent l'évolution des institutions. D'accord il n'y avait pas de reine d'Angleterre à l'époque d'Astérix. Mais ... il n'y avait même pas d'Astérix qui n'est pas un personnage historique, pas davantage qu'Obélix et tous les ces "loustixes" qui nous amusent tant.

Même si on n'a pas pris garde au titre le générique évoque James Bond avec une musique cuivrée qui donnerait envie de se lever et de danser. Le duo d'enfer se place au service de sa majesté tels des James Bond des temps anciens, lequel James n'est pas lui non plus une réalité géopolitique. Jean Valjean s'appelait Pierre Maurin et personne n'a jamais reproché à Victor Hugo d'avoir changé son nom pour écrire les Misérables.

D'accord, j'ai été choquée ... euh surprise d'entendre Jules César prétendre avec mégalomanie qu'on datera les évènements avant ou après JC. Il a tout de même des circonstances atténuantes puisqu'il ne savait pas, quand il s'est lancé à la conquête de la Gaule qu'un homme plus célèbre que lui allait venir sur le devant de la scène avec les mêmes initiales. Je rappelle aux cancres que la bataille d'Alésia, qui est autre chose qu'une station de métro, s'est déroulée 50 ans avant JC, Jésus-Christ, au grand dam des jeunes des cités qui réclament qu'on ne parle plus de religion à l'école ...

Il suffit ! On ne va pas voir Astérix pour prendre une leçon d'Antiquité. Si les râleurs ne peuvent pas faire la trêve pendant presque deux heures ... et bien qu'ils aillent voir ailleurs si les Jules y sont, Ferry ou César.

J'ai trouvé le film très drôle. Avec beaucoup d'allusions au monde d'aujourd'hui comme le sans papyrus pour désigner un émigré, l'invention de l'eau chaude (le thé), le premier match de calebasse (rugby) dont on sait bien par ailleurs que l'on doit ce sport à des étudiants d'un collège qui se lassaient d'employer leurs pieds pour taper dans le ballon.

J'ai apprécié le casting. Catherine Deneuve en reine mère, parlant français avec un accent anglais à couper à la petite cuillère, est absolument divine. Guillaume Gallienne (alias Jolitorax), sociétaire de la Comédie-Française, lui donne la réplique avec finesse. Et Fabrice Luchini, égal à lui-même est un Jules César évident.

Gérard Depardieu interprète un Obélix toujours aussi fidèle. Il fait un amoureux délicieux de la sapritchienne Valérie Lemercier. Et j'ose l'écrire, Edouard Baer campe un Astérix moins nerveux et plus crédible que Christian Clavier, en tout cas il redore en quelque sorte le bouclier du gaulois moyen.

Pour ceux qui ne les reconnaitraient pas, parce que leurs costumes et leurs maquillages les métamorphosent, il y a aussi Gérard Jugnot en capitaine des pirates, Dany Boon en Tetedepiaf et Bouli Lanners en Grossebaf. Les effets spéciaux sont remarquables et les paysages grandioses, filmés en Irlande, à Malte et en Hongrie.

Goudurix est une (bonne) surprise. Vincent Lacoste incarne un personnage assez représentatif de la jeunesse actuelle. La pédagogie dont fait preuve Obélix à son égard est proche de ce que bien des parents se retiennent d'appliquer. On entend les BB Brunes et on devine des allusions aux Beatles et à la pochette culte d'Abbey road. On reconnait aussi au passage What a Wonderful World, la chanson de Bob Thiele et George David Weiss, qu'enregistra pour la première fois Louis Armstrong en 1967, cette fois interprétée par Joey Ramone. De quoi réjouir toutes les générations. Alors ne boudons pas notre plaisir et amusons nous franchement ! Honni soit qui mal y pense, comme disent nos amis grand-bretons ... et en français dans le texte.

2 commentaires:

Sylvie Uderzo a dit…

Hello,

C’est un grand plaisir de voir l’enthousiasme que suscite encore et toujours la bande dessinée de mon père, Albert Uderzo !

Revoir mon "grand frère de papier" Astérix sur grand écran, me fait très plaisir.

Pour information, c’est en partie grâce à moi qu’Astérix a pu être à nouveau adapté pôur le cinéma. Si cette histoire vous intéresse, lisez mon article de blog à ce sujet !

Cordialement,
La soeur d’Astérix, Sylvie Uderzo

Marie-Claire Poirier a dit…

J'ai lu aussi avec intérêt les méandres juridiques dont il a fallu sortir pour avoir droit à ce film que franchement j'ai adoré. Il n'est pas dans mes habitudes sur le blog de faire l'apologie d'un long métrage grand public s'il n'est pas excellent, à mes yeux du moins.

Longue vie à votre blog aussi puisqu'il vient de démarrer.C'est un gros boulot ... je sais de quoi je parle puisque je vais bientôt signer le 1250 ème article .... Alors courage !

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