Ce ne sera joué que trois lundis. Il ne fallait pas louper ces représentations exceptionnelles à plus d'un titre.
YOUPI c'est reparti ! est formidable. J'ai adoré ce spectacle parce que c'est du vrai music-hall, qui tout en respectant les codes du genre, n'est pas surchargé en strass, plumes et escarpins.
Il y en a mais ce sont des accessoires au service de vrais numéros, menés par des artistes hors pairs, sachant chanter, danser et jouer la comédie.
On n'est pas sur la scène du Moulin-Rouge, (un quasi voisin) mais dans l'ambiance feutrée d'un cabaret, comme je l'ai décrite à propos du billet consacré à Une journée chez ma mère.
L'endroit est propice à la nostalgie : tu te souviens quand on venait danser ici ? interroge ma voisine à ses amis, heureux d'évoquer le passé dans une salle qui est en pleine effervescence.
L'ambiance est décalée et on aime ça. Aucun des artistes ne se prend au sérieux. Et pourtant leurs numéros sont aux petits oignons. Avant de les applaudir c'est dans la salle que ça se passe, où l'ouvreuse vend des pâtés avec un naturel confondant. Elle jure qu'elle le fait depuis 40 ans, 18 mois et 2 jours; on la croit bien sur.
On croit à tout ce soir. Caroline Roëlands lance la soirée avec un savoir-faire qui rappelle Liza Minelli. Quel bonheur ! C'est elle qui signe la mise en scène. Bravo !
Charlène Duval est une spectaculaire meneuse de revue. Elle commence par une réinterprétation de la Sainte Vierge entourée de boys en guise de Rois Mages qui est un pur bonheur de dérision. On la retrouvera chaque fois avec un immense plaisir. En robe longue comme en tutu et plumes, elle est tout bonnement formidable.
On s'amuse de réécouter l'Amérique de Sheila, Adio amor ... Et que dire de Madame Raymonde (Denis d'Arcangelo) en étoile du Berger ? Sa gouaille est inénarrable.
Les numéros s'enchainent. Difficile de dire lequel on préfère. Ils sont tous différents. Tous réussis. Même Gwyneth, la poule connait son rôle par coeur.
J'accorde une mention spéciale tout de même à la prestation de l'extraordinaire Patrick Laviosa qui yodelle à qui mieux mieux.
Il faut tous les citer : Jacques Verzier, Benoît Romain, Sébastien Mesnil, Alexandre Bonstein, Christine Bonnard, Pascal Mary, François Beretta, Fred Jean-Baptiste, Mathieu Morel, Tiago Do Nascimento, Régina de Chatonville et Monaline Gilloux.
Ne croyez pas que j'ai oublié Nicole Croisille. Elle ne fait pas de la figuration et descend le fameux escalier. On rêve d'avoir d'aussi belles jambes que celles qu'elle croise encore sur l'air de Fever. Cette chanson créée en 1956 a été chantée par Little Willie John, qui en vendit plus d'un million d'exemplaires. La version la plus célèbre date de 1958, interprétée par Peggy Lee, mais Nicole l'interprète tout de même avec talent et passion depuis au moins 1987 avec l'album Jazzille.
Elle interprète trois chansons dont Enough is Enough (Assez c'est assez) digne de Donna Summer et un Youpi c'est reparti ! fort joyeux. Je l'avais beaucoup appréciée cet été dans Night with Satie. On est toujours heureux de la retrouver dans ce type de spectacle.
La soirée se poursuit avec des jeux de plume, et des numéros chorégraphiés avec souplesse, tour de force et musicalité jusqu'au final évidemment offenbachien.
La soirée se termine en nous laissant un goût de fêtes (de fin d'année) avant l'heure et ça fait du bien. Vive le music-hall ! Surveiller les programmes. Il partira mais il reviendra c'est certain.
Les lundis 4, 11 et 18 décembre 2017 à 20 h 30
A la Nouvelle Ève
25 rue fontaine 75009 Paris M° Blanche
Réservation : 01 48 65 97 90
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