J'ai voulu lire L’invention des corps parce qu'il était dans la sélection du Prix des lecteurs d'Antony (92) mais aussi parce que l'action se déroule au Mexique où je suis allée cet été et où vit ma fille.
Il faut rappeler le point de départ du livre, qui se base sur des faits réels et tragiques qui se sont déroulés à Iguala de la Indepedencía, une ville de 118 462 habitants située dans l’État de Guerrero à 170 km au Sud-Ouest de Mexico.
Le 26 septembre 2014, des élèves-enseignants de l’école normale d’Ayotzinapa, réputée être un foyer de contestation, se rendent à Iguala afin de manifester pour réclamer des subventions. Ces jeunes, âgés de 17 à 21 ans s’emparent ensuite de trois autobus publics pour rentrer chez eux. Des policiers et des hommes armés, non identifiés, tirent alors sur les autobus. Bilan immédiat : six morts et 25 blessés. 43 autres étudiants sont emmenés dans des voitures de police dans un lieu inconnu. Ils n’ont plus été revus depuis. Le personnage d'Alvaro est l'un d'entre eux.
L'affaire n'est pas élucidée malgré les millions de flux de data. Le dossier fait je crois 420 tonnes. On parle de ces 43 éudiants mais il est question au Mexique de 27659 disparus en neuf ans (p. 45).
L'affaire n'est pas élucidée malgré les millions de flux de data. Le dossier fait je crois 420 tonnes. On parle de ces 43 éudiants mais il est question au Mexique de 27659 disparus en neuf ans (p. 45).
J'appréhendais d'être plongée dans cette histoire d'autant plus que je sais que la réalité dépasse très probablement la fiction écrite par Pierre Ducrozet. J'ai eu beaucoup de mal à aller au-delà de la page 24 tant ce qu'il relate est monstrueux. La fuite d'Alvaro vers les USA n'est pas plus facile à digérer et le lecteur a hâte que les choses s'apaisent, même s'il y a peu de légèreté dans ce roman ... excepté peut-être ce moment désopilant comme la scène de cul (comment la caractériser par un autre mot ?) de la page 136.
Toujours est-il qu'on éprouve de l'empathie pour cet étudiant dont on comprend la fuite mécanique. On lui pardonne tout. Qu'il vole Natalia (p. 37) alors qu'elle lui a porté secours ne nous choque pas. Parce qu'on perçoit qu'il a conservé une hypersensibilité en même temps que son corps est devenu un roc. Ce sera plus tard un outil de travail quand il acceptera des essais thérapeutiques.
On admet aussi qu'il ne regarde plus vers le passé. C'est sans doute parfaitement amoral mais il s'en fout, écrit l'auteur page 61. Cette histoire (celle des 43 disparus) ne lui appartient pas, rien de ce pays ne lui a jamais appartenu. On se demande malgré tout si Pierre Ducrozet exprime l'opinion de son personnage ou la sienne ... ce qui change tout.
Il y a des gens dont la conversation saute du coq à l’âne. L'auteur manie régulièrement cette figure de style en remontant le temps et seule une lecture attentive permet au lecteur de ne pas perdre le fil. La première fois est comparable à une sortie de route. Puis on finit par s’habituer à lire hors piste. On comprendra lus tard qu'il écrit à la façon d'un rhizome.
Plusieurs moments terribles ont failli me faire lâcher le livre. Il contient trop de violence, de sang, et je n'ai résisté que parce que l'intrigue est inspirée d’une histoire qui aurait pu être vraie. Au moment d'écrire cette chronique je me demande si je n'ai pas fait l'objet d'une manipulation.
Mais revenons à Alvaro. Sa vie prend un tournant décisif quand son père (p. 13) lui offre un vieux PC récupéré, avec lequel il va jouer l'emmerde (textuellement) et bidouiller, comprenez par là qu'il plonge dans Internet. Le gosse se passionne, ne va plus à l'école (il deviendra pourtant professeur d'informatique mais passons sur cette incongruité de svénario), réussit à comprendre tout seul la programmation informatique et s'infiltre dans le monde des hackers.
Sa rédemption, après les évènement d'Inguala, c'est en quelque sorte à l'envie de refaire de la reprogrammation qu'il la doit. En lisant un soir sur Twitter qu'un certain Parker Hayes donnera une conférence à Los Angeles autour de la troisième révolution numérique. L'homme nous est présenté comme étant une figure majeure de la Silicon Valley depuis 1997. Il serait le fondateur de Cashflow, revendu à ebay. J'ai mené quelques recherches sans trouver le nom de Hayes parmi les célébrités du monde informatique, dominé par les américains, bien que ce soit le français Pierre Omidyar qui ait créé ebay en 1995. Sa société en a acquis beaucoup d'autres (dont Paypal et Skype) mais aucune trace de Cashflow.
Hayes aurait créé le Cube à San Francisco, un espace de recherche où il ambitionne de modifier l'homme avec les plus grands spécialistes en nano et bio technologies. Car il pense (p. 67) que la mort est une idéologie comme une autre. Il estime aussi que des types comme Innocent VIII qui se fait transfuser le sang d'athlètes et en meurt sur le coup alors que Christophe Colomb arrive en Amérique, ne sont que des amateurs (p. 99).
Si j'insiste là-dessus c'est parce qu'il est important de repérer ce qui relève de l'invention (mot-clé du titre) dans un roman qui bien entendu est une fiction. On peut faire vivre ses personnages parmi des personnes ayant réellement existé mais il faut que la manoeuvre soit transparente. Il est difficile pour un lecteur lambda de discerner ce qui est déjà effectif de ce qui est anticipation. Par exemple la télomérase est une enzyme qui a été découverte en 1985 et qui a valu un Prix Nobel aux chercheurs en 2009. Il est un peu rapide d'écrire qu'elle prémunirait le corps humain contre le vieillissement cellulaire (p. 76) puisque c'est elle qui garantit la prolifération aux cellules cancéreuses. On travaille depuis 2014 à la mise au point d'un inhibiteur de la télorémase pour sauver des patients atteints de leucémie.
Peut-on croire qu'on peut tout changer du foie jusqu'au coeur et on va le faire (p. 132) alors qu'on programme l'obsolescence de tous les appareils ménagers et qu'on sait que d'autres chercheurs réfléchissent à des alternatives à la surpopulation ? (...) La mort cellulaire n'est plus une fatalité depuis qu'on sait programmer des cellules filles en cellules souches. Il n'est plus nécessaire de mourir. On apprécierait que l'auteur précise de quel point de vue il se place pour énoncer cela.
C'est une femme qui réinscrit les choses dans un contexte plus plausible (on remarquera au passage qu'elle est française, qu'elle réfléchit donc selon un autre schéma que celui qui régit l'Amérique, et que son sexe a sans doute une signification, même si l'auteur n'en a pas eu conscience) : Vous aimez jouer à l'apprenti sorcier répond Adèle, ça vous excite, moi ça m'inquiète. Il ne suffit pas de changer les pièces. Le corps humain est plus mystérieux qu'une machine.
Malgré mes réserves le roman (qui a reçu le prestigieux Prix de Flore) présente l'intérêt de nous faire réfléchir sur le transhumanisme, qui est le refus de la mort. Et il est plausible que les cerveaux de la Silicon Valley en soient obsédé. Adèle décrypte leurs angoisses : (p. 129) : vous êtes un pays jeune, vous avez découvert tout juste la mort, c'est normal. Nous les européens, on meurt depuis plus longtemps. On s'est un peu habitués.
Les héros du livre veulent maitriser leur destin (Alvaro), leur vie (Parker), leur sexe (Lin), voire même leur passé (Werner)... et c'est le monde informatique qui va leur permettre de vivre leur rêve.
Alvaro trouve dans l'espace numérique, incorruptible, loyal, le seul refuge possible où crier sa détresse (p. 45). Lin qui découvre à Hong-Kong à neuf ans la programmation informatique par un livre lui trouve une logique époustouflante et une grâce folle (p. 119). Werner Fehrenbach dont le père a vécu l'enfer de Treblinka (p. 168) p. 191 martèle open source, logiciel libre, neutralité du web. (sauf que celle-ci est remise en cause par les américains, il suffit de s'intéresser à l'actualité pour le savoir)... des gamins auto-formés dans un coin de garage et ayant atteint des sphères d'intelligence.
Selon lui, internet ne serait pas né comme on le dit d'une volonté de l'armée américaine de protéger ses installations mais d'une succession presque concomitante de projets et d'idées parallèles, qui tous détenaient une partie du concept, et qui ont été complétées par les autres. (...) Le projet d'Internet, à savoir créer un espace sans domination, est né sans chef. (...) la base de toute l'idée c'est le réseau, une architecture éclatée, sans début ni fin, sans hiérarchie (p. 182).
Et Werner développe alors le concept de rhizome, image utilisée par Gilles Deleuze pour symboliser une structure qui se développe librement. Le contraire d'un arbre ou d'une pyramide.
Si j'écrivais un roman, poursuit-il plus loin (p. 184) je le construirais ainsi, en rhizome, en archipel, figures libres, interconnexions, hypertextes, car ça devrait être le fondement du récit contemporain. On comprend mieux pourquoi Pierre Ducrozet saute du coq à l'âne.
Le lecteur se doute que le roman ne peut se poursuivre sans catastrophes. Tout pousse au burn-out et le lecteur n'est pas surpris d'apprendre que Lin s'autodétruit. Parker fanfaronne : l'oeil que j'ai perdu était un de ces vieux restes d'une civilisation en déroute. Je n'en avais plus l'utilité. Mon équipe de chirurgiens l'a remplacé par un oeil augmenté. J'ai à présent une vision supérieure à celle d'un aigle. (...) L'homme que nous modèlerons ici courra plus vite, entendra mieux, son cerneau cavalera ....
A la fin du roman les deux héros, et après moult péripéties, Alvaro et Adèle finissent (ou commencent ?) sur une ile (serait-ce la même ou celle du royaume perdu dont Alvaro rêvait enfant, p. 12 ?). Après avoir vécu à cent à l'heure ils vont ralentir. Pierre Ducrozet ferait-il l'éloge de la paresse ?
Il soulève en tout cas une problématique assez semblable à celle qui est traitée dans Etre ou paraître en s'appuyant sur des textes d'Aragon et de Shakespeare. Le propos n'est finalement pas si moderne qu'il n'y parait. Et pourtant l'auteur est persuadé avoir écrit un roman du XXI° siècle radicalement différent d’un roman du XIX°, qui serait sans centre, fait de plis et de passages, de liens, d’hypertextes, qui dédoublerait le mouvement du monde contemporain, en adoptant Internet comme sujet et comme forme.
Je pense qu'on peut aimer le livre pour les mêmes raisons qui me font avoir des réserves.
Pierre Ducrozet, né en 1982 à Lyon, est un écrivain français. Il a passé sept ans à Barcelone et vit actuellement entre Berlin et Paris. Romancier, il est également chroniqueur littéraire, traducteur et collaborateur de la Société Européenne des auteurs, créée par Camille de Toledo. Il signe à 35 ans son quatrième roman.
L’invention des corps de Pierre Ducrozet, Actes Sud, en librairie depuis août 2017
On admet aussi qu'il ne regarde plus vers le passé. C'est sans doute parfaitement amoral mais il s'en fout, écrit l'auteur page 61. Cette histoire (celle des 43 disparus) ne lui appartient pas, rien de ce pays ne lui a jamais appartenu. On se demande malgré tout si Pierre Ducrozet exprime l'opinion de son personnage ou la sienne ... ce qui change tout.
Il y a des gens dont la conversation saute du coq à l’âne. L'auteur manie régulièrement cette figure de style en remontant le temps et seule une lecture attentive permet au lecteur de ne pas perdre le fil. La première fois est comparable à une sortie de route. Puis on finit par s’habituer à lire hors piste. On comprendra lus tard qu'il écrit à la façon d'un rhizome.
Plusieurs moments terribles ont failli me faire lâcher le livre. Il contient trop de violence, de sang, et je n'ai résisté que parce que l'intrigue est inspirée d’une histoire qui aurait pu être vraie. Au moment d'écrire cette chronique je me demande si je n'ai pas fait l'objet d'une manipulation.
Mais revenons à Alvaro. Sa vie prend un tournant décisif quand son père (p. 13) lui offre un vieux PC récupéré, avec lequel il va jouer l'emmerde (textuellement) et bidouiller, comprenez par là qu'il plonge dans Internet. Le gosse se passionne, ne va plus à l'école (il deviendra pourtant professeur d'informatique mais passons sur cette incongruité de svénario), réussit à comprendre tout seul la programmation informatique et s'infiltre dans le monde des hackers.
Sa rédemption, après les évènement d'Inguala, c'est en quelque sorte à l'envie de refaire de la reprogrammation qu'il la doit. En lisant un soir sur Twitter qu'un certain Parker Hayes donnera une conférence à Los Angeles autour de la troisième révolution numérique. L'homme nous est présenté comme étant une figure majeure de la Silicon Valley depuis 1997. Il serait le fondateur de Cashflow, revendu à ebay. J'ai mené quelques recherches sans trouver le nom de Hayes parmi les célébrités du monde informatique, dominé par les américains, bien que ce soit le français Pierre Omidyar qui ait créé ebay en 1995. Sa société en a acquis beaucoup d'autres (dont Paypal et Skype) mais aucune trace de Cashflow.
Hayes aurait créé le Cube à San Francisco, un espace de recherche où il ambitionne de modifier l'homme avec les plus grands spécialistes en nano et bio technologies. Car il pense (p. 67) que la mort est une idéologie comme une autre. Il estime aussi que des types comme Innocent VIII qui se fait transfuser le sang d'athlètes et en meurt sur le coup alors que Christophe Colomb arrive en Amérique, ne sont que des amateurs (p. 99).
Si j'insiste là-dessus c'est parce qu'il est important de repérer ce qui relève de l'invention (mot-clé du titre) dans un roman qui bien entendu est une fiction. On peut faire vivre ses personnages parmi des personnes ayant réellement existé mais il faut que la manoeuvre soit transparente. Il est difficile pour un lecteur lambda de discerner ce qui est déjà effectif de ce qui est anticipation. Par exemple la télomérase est une enzyme qui a été découverte en 1985 et qui a valu un Prix Nobel aux chercheurs en 2009. Il est un peu rapide d'écrire qu'elle prémunirait le corps humain contre le vieillissement cellulaire (p. 76) puisque c'est elle qui garantit la prolifération aux cellules cancéreuses. On travaille depuis 2014 à la mise au point d'un inhibiteur de la télorémase pour sauver des patients atteints de leucémie.
Peut-on croire qu'on peut tout changer du foie jusqu'au coeur et on va le faire (p. 132) alors qu'on programme l'obsolescence de tous les appareils ménagers et qu'on sait que d'autres chercheurs réfléchissent à des alternatives à la surpopulation ? (...) La mort cellulaire n'est plus une fatalité depuis qu'on sait programmer des cellules filles en cellules souches. Il n'est plus nécessaire de mourir. On apprécierait que l'auteur précise de quel point de vue il se place pour énoncer cela.
C'est une femme qui réinscrit les choses dans un contexte plus plausible (on remarquera au passage qu'elle est française, qu'elle réfléchit donc selon un autre schéma que celui qui régit l'Amérique, et que son sexe a sans doute une signification, même si l'auteur n'en a pas eu conscience) : Vous aimez jouer à l'apprenti sorcier répond Adèle, ça vous excite, moi ça m'inquiète. Il ne suffit pas de changer les pièces. Le corps humain est plus mystérieux qu'une machine.
Malgré mes réserves le roman (qui a reçu le prestigieux Prix de Flore) présente l'intérêt de nous faire réfléchir sur le transhumanisme, qui est le refus de la mort. Et il est plausible que les cerveaux de la Silicon Valley en soient obsédé. Adèle décrypte leurs angoisses : (p. 129) : vous êtes un pays jeune, vous avez découvert tout juste la mort, c'est normal. Nous les européens, on meurt depuis plus longtemps. On s'est un peu habitués.
Les héros du livre veulent maitriser leur destin (Alvaro), leur vie (Parker), leur sexe (Lin), voire même leur passé (Werner)... et c'est le monde informatique qui va leur permettre de vivre leur rêve.
Alvaro trouve dans l'espace numérique, incorruptible, loyal, le seul refuge possible où crier sa détresse (p. 45). Lin qui découvre à Hong-Kong à neuf ans la programmation informatique par un livre lui trouve une logique époustouflante et une grâce folle (p. 119). Werner Fehrenbach dont le père a vécu l'enfer de Treblinka (p. 168) p. 191 martèle open source, logiciel libre, neutralité du web. (sauf que celle-ci est remise en cause par les américains, il suffit de s'intéresser à l'actualité pour le savoir)... des gamins auto-formés dans un coin de garage et ayant atteint des sphères d'intelligence.
Selon lui, internet ne serait pas né comme on le dit d'une volonté de l'armée américaine de protéger ses installations mais d'une succession presque concomitante de projets et d'idées parallèles, qui tous détenaient une partie du concept, et qui ont été complétées par les autres. (...) Le projet d'Internet, à savoir créer un espace sans domination, est né sans chef. (...) la base de toute l'idée c'est le réseau, une architecture éclatée, sans début ni fin, sans hiérarchie (p. 182).
Et Werner développe alors le concept de rhizome, image utilisée par Gilles Deleuze pour symboliser une structure qui se développe librement. Le contraire d'un arbre ou d'une pyramide.
Si j'écrivais un roman, poursuit-il plus loin (p. 184) je le construirais ainsi, en rhizome, en archipel, figures libres, interconnexions, hypertextes, car ça devrait être le fondement du récit contemporain. On comprend mieux pourquoi Pierre Ducrozet saute du coq à l'âne.
Le lecteur se doute que le roman ne peut se poursuivre sans catastrophes. Tout pousse au burn-out et le lecteur n'est pas surpris d'apprendre que Lin s'autodétruit. Parker fanfaronne : l'oeil que j'ai perdu était un de ces vieux restes d'une civilisation en déroute. Je n'en avais plus l'utilité. Mon équipe de chirurgiens l'a remplacé par un oeil augmenté. J'ai à présent une vision supérieure à celle d'un aigle. (...) L'homme que nous modèlerons ici courra plus vite, entendra mieux, son cerneau cavalera ....
A la fin du roman les deux héros, et après moult péripéties, Alvaro et Adèle finissent (ou commencent ?) sur une ile (serait-ce la même ou celle du royaume perdu dont Alvaro rêvait enfant, p. 12 ?). Après avoir vécu à cent à l'heure ils vont ralentir. Pierre Ducrozet ferait-il l'éloge de la paresse ?
Il soulève en tout cas une problématique assez semblable à celle qui est traitée dans Etre ou paraître en s'appuyant sur des textes d'Aragon et de Shakespeare. Le propos n'est finalement pas si moderne qu'il n'y parait. Et pourtant l'auteur est persuadé avoir écrit un roman du XXI° siècle radicalement différent d’un roman du XIX°, qui serait sans centre, fait de plis et de passages, de liens, d’hypertextes, qui dédoublerait le mouvement du monde contemporain, en adoptant Internet comme sujet et comme forme.
Je pense qu'on peut aimer le livre pour les mêmes raisons qui me font avoir des réserves.
Pierre Ducrozet, né en 1982 à Lyon, est un écrivain français. Il a passé sept ans à Barcelone et vit actuellement entre Berlin et Paris. Romancier, il est également chroniqueur littéraire, traducteur et collaborateur de la Société Européenne des auteurs, créée par Camille de Toledo. Il signe à 35 ans son quatrième roman.
L’invention des corps de Pierre Ducrozet, Actes Sud, en librairie depuis août 2017
A déjà reçu le Prix de Flore 2017
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