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dimanche 4 septembre 2022

Le ParisOFFestival #3, épisode 6 avec Les Hymnes en Jeux

Rendez-vous nous fut donné par les deux directeurs du Théâtre 14, Mathieu Touzé et Edouard Chapot, sur le Parvis à 17 h 30 pour retrouver l’Orchestre de Spectacle de Montreuil.

Avant cela il fallait que l'équipe s'affranchisse des lumières, et que tout le matériel utilisé pour le spectacle précédent soit rangé, ou plié en quelques instants. L'organisation que ce festival représente est vraiment à louer et les organisateurs ont raison d'afficher leur bonheur de voir leurs propositions si suivies … même s'ils ont sous-calculé les jauges de chaque spectacle. Il faisait suffisamment beau pour accueillir des spectateurs supplémentaires, ravis de se voir offrir une place assise, même par terre.

La formation réunit professionnels et amateurs dans le cadre de l’Olympiade culturelle qui se déroule de 2020 à 2024. Hymnes en jeux est une réorchestration d'hymnes nationaux par des compositeurs de styles musicaux variés.
La direction artistique est assurée par l'initiateur de l'orchestre, Sylvain Cartigny. La mise en scène est signée de Mathieu Bauer et les musiciens sont guidés pour l’occasion par la comédienne Eléonore Auzou-Connes, qui a écrit et qui interprète une circulation d’un pays à l’autre, par le détroit des idées qui se succèdent, par associations, imprévus, impossibles, sur la carte de cette Odyssée, au hasard de la digression et du jeu.
Nous avons entendu les hymnes de l'Afghanistan (Milly Tharana de Francky Gogo), la République Tchèque (K de Domov Muj de Etienne Cherry), la Grèce (la Danse de l'aigle de Hélène Bréchant), la France (la Marseillaise de Bertrand Burgalat), la Perse (SALAMeSHAH de Seb Martel), l'Allemagne (Kinder Hymne de Eisler Brecht), l'Argentine (Rotas Cadenas de Andrea Marsili), l'Ecosse (Flowers of Scotland de Cyril Atef), et en rappels, le Burkina Faso (le pays des Hommes intègres), le Tibet (Red and Blue Little Green Cars) et la République Malgache.

Le concert a été ponctué de solos, de chants, de frappés de mains, de hourras, de voix parlées. Nous avons aussi apprécié que le chef d'orchestre change au fil des morceaux et que tous sans exception jouent d'un (ou de plusieurs) instruments, et chantent également.


Les émotions artistiques ont été riches et variées. Force est de reconnaitre la vitalité des musiciens, leur joie communicative à jouer ensemble. Les textes étaient en parfait accord avec les hymnes retenus.

J'ai appris une multitude de détails. Qu'en Afghanistan, un seul fleuve se jetait dans la mer, le Kaboul, alors que tous les autres s'évaporaient dans le désert. Et qu'on y comptait plus de cent sommets culminant au-dessus de 6000 mètres.

Que le sport le plus populaire en Tchéquie était le hockey sur glace. Que la Marseillaise pouvait s'accorder avec un esprit un peu rock inspiré par les Beach Boys.

Qu'un hymne avait le pouvoir de concilier l'histoire d'un pays, sa culture et son art de vivre. Qu'un pays qui disparait de la carte comme la Perse en 1934 pouvait devenir fantôme mais conserver son hymne (je recommande à cet égard le spectacle Les poupées persanes que j'ai vu il y a quelques jours et qui en dit beaucoup sur ce pays devenu Iran).

Des clichés ont été déboulonnés … ou confortés à propos de l'Allemagne. La relation quasi fusionnel le entre la thérapie et l'Argentine a été soulignée. Je n'avais pas remarqué jusque là combien de pays ont adopté un symbole botanique comme l'Angleterre avec la rose, l'Irlande avec le trèfle, l'Ecosse avec el chardon, le Pays de Galles avec le poireau, ce qui ne manque pas d'humour.

Le public s'est beaucoup impliqué pour deviner quel était le pays concerné tout en appréciant la variété des propositions. C'est un vrai spectacle qui mérite d'être programmé bien au-delà des Jeux Olympiques.

Les morceaux ont largement séduit un auditoire qui s'agrandissait de minute en minute par les passants et habitants, heureux de profiter de ce beau moment. L'ovation fut largement méritée.

Suivre le lien pour voir toutes les photos du concert :

Sylvain Cartigny (à gauche ci-dessus) et Eléonore Auzou-Connes (ci-dessous)
Les Hymnes en Jeux
Direction artistique Sylvain Cartigny | Mise en scène Mathieu Bauer | Avec Éléonore Auzou-Connes et l'Orchestre de spectacle de Montreuil | Textes Éléonore Auzou-Connes et Mathieu Bauer | Orchestre de spectacle de Montreuil
À partir de 10 ans | Durée 1h20

Pour avoir une idée complète du festival à travers les 7 épisodes de la journée du 4 septembre, consultez les autres billets pour lire mes chroniques à propos de Croûte, Les fenêtres, Vent divin, Florence & Moustafa, L’infini moins un, des Lectures et Albert Camus - Extraits :
Et rendez-vous le premier week-end de septembre 2023 pour le #4 !

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