C'est le 1623 ème concert de la série et le dernier pour moi en ce qui concerne l'édition 2022 du Festival de l'Orangerie de Sceaux, ce samedi 24 septembre à 17 h 30.
Avec encore une fois un très beau programme puisque sont rassemblés Nicolas Baldeyrou, clarinettiste, Raphaël Perraud, violoncelliste et Geoffroy Couteau, pianiste.
C'est une évidence, mais elle mérite d'être soulignée : la musique de chambre étant jouée sans chef d'orchestre elle exige davantage d'écoute de la part des musiciens.
Le concert commença avec le Trio N°4 Opus 11 (1797) de Ludwig Van Beethoven (1770-1827) qui a été composé à une époque où les instruments à vent connaissaient un gros succès.
Il est surnommé "Gassenhauer", en français "tube de ruelle" en raison de l'air populaire du dernier mouvement, souvent sifflé et chanté dans les ruelles de Vienne. On comprend alors que ce Trio fut dédié à la comtesse Maria Whilhelmine von Thun, protectrice de Beethoven à Vienne.
Suivirent ensuite quatre des Huit pièces Opus 83 (1910) de Max Bruch (1838-1920), un compositeur très connu à l'époque. Il écrivit les pièces pour clarinette à la fin de sa vie, alors qu'il n'avait plus rien à prouver. Est-ce là l'explication de la tendresse et de la nostalgie qui s'en dégagent ?
Enfin le Trio en la mineur Opus 114 (1891) de Johannes Brahms (1833-1897) qui, lui aussi, écrivit tardivement pour cet instrument. On remarquera beaucoup de similitude de climat et d'(atmosphère avec le compositeur précédent.
C'est sa rencontre avec un clarinettiste jouant avec une extrême maitrise technique et un lyrisme remarquable qui décida Brahms à se remettre à la composition alors qu'il venait d'annoncer qu'il arrêtait. Mozart suivra une voie semblable à la fin de sa vie.
Il est surprenant mais agréable de s'apercevoir que al clarinette peut donner un son mélancolique, quasiment crépusculaire, plaçant ce trio en quatre mouvements parmi les chefs-d'oeuvre de notre répertoire.
En bis, la sixième pièce des huit précédemment citées, op. 83 Nachtgesang (Nocturne) de Max Bruch qui compose un Andante con moto admirable de sensibilité.
Nicolas Baldeyrou a démontré que son instrument de prédilection peut permettre des variations. Il joue de deux clarinettes afin de choisir la tessiture la plus adaptée au morceau, plus ou moins haute, plus ou moins basse.
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