Bon sang ne saurait mentir. Marion Bierrry (la fille) et Alexandre (le petit-fils) le démontrent brillamment sur la scène du Grand Poche, fondé par leur aïeul, Etienne Bierry, patron du Poche avant qu’il ne revende le théâtre à Philippe Tesson.
Le Menteur y est « donné » depuis la rentrée et le succès a poussé l’équipe à jouer les prolongations. Mentir à amené certains à risquer gros. Philippe Jaenada le démontre avec brio dans Le printemps des monstres. Comme elle est terrible cette mythomanie irrépressible !
Voltaire a beau jeu de la célébrer : Le mensonge n’est un vice que quand il fait du mal ; c’est une très grande vertu quand il fait du bien. Soyez donc plus vertueux que jamais. Il faut mentir comme un diable, non pas timidement, non pas pour un temps mais hardiment et toujours. Mentez, mes amis, mentez, je vous le rendrai à l’occasion.
Mais comme ce travers peut aussi être source de rires quand il est épinglé sur la scène d’un théâtre !
Alors qu’il vient de terminer ses études, Dorante revient à Paris, bien résolu à profiter des plaisirs de la capitale. En compagnie de son valet, il rencontre deux jeunes coquettes aux Tuileries et s’invente une carrière militaire pour les éblouir. S’ensuit un imbroglio diabolique mêlant : jeunes femmes, père et ami. Faisant fi de l’honneur, des serments d’amitié et d’amour, Dorante s’enferre dans un engrenage de mensonges qui déclenche d’irrésistibles quiproquos. Les jeunes femmes n’étant pas en reste de supercherie, on se demande qui sera le vainqueur de ce jeu de dupes.
De Pierre Corneille, on connait davantage L’Illusion comique, et bien entendu Le Cid. Mais Le menteur (qui aurait pu s’écrire au pluriel) est une de ces perles qu’on aime découvrir, voir, et revoir. Surtout quand on a devant soi une adaptation et une mise en scène alerte comme celle de Marion Bierrry qui revendique le droit - et on lui donne raison- de la voir décadente et amorale.
On pense à un jeu de dupes, mais c’est davantage à une partie cache-cache que l’on assiste, voire même à quelques journées de marivaudage, … même si on ne peut « historiquement » pas employer ce terme puisque Marivaux n’est pas encore né. Cela ne saurait tarder et il est probable que ce mode de vie soit déjà aux goûts du jour.
Le propre du menteur est d’être toujours prodigue de serments. Alors on jure facilement qu’on aime, quitte à se dépêtrer ensuite des draps dans lesquels on s’est entortillé. C’est presque une opérette, et Marion a eu raison de faire chanter les comédiens sur des airs que nous connaissons bien. Les alexandrins s’y prêtent très bien et ils sonnent avec davantage de vivacité.
Aucun doute qu’il y a d’la joie (n’est-ce pas Monsieur Trenet ?) et que tant qu’à mentir autant le faire avec talent en terme d’imagination (n’est-ce pas Madame Barbara ?). Pierre Corneille démontrer ici sa passion pour l’éloquence.
Et croyez moi. Il y a toujours de bonnes raisons de venir au Poche. Sur présentation de votre billet plein tarif au guichet du théâtre, vous bénéficiez d’un tarif réduit pour le spectacle suivant, et pourquoi pas l’excellent Journal d’une femme de chambre, ou encore Un coeur simple s’il vous a échappé. Ou encore si vous avez réservé plus de 30 jours à l’avance sur le site internet du théâtre, mais ce n’est pas une raison pour trop attendre.
Le menteur de Pierre Corneille
Adaptation et mise en scène Marion Bierrry
Adaptation et mise en scène Marion Bierrry
Avec Alexandre Bierry, Benjamin Boyer (ou Thierry Lavat), Anne-Sophie Nallino (ou Marion Lahmer), Serge Noël et Mathilde Riey (ou Maud Forget), Mathurin Voltz
Décor : Nicolas Sire - Costumes : Virginie Houdinière Lumières : Laurent Castaingt
Au Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse - 75006 Paris
Du mardi au samedi à 21h - Dimanche à 15 h
Le Bar est ouvert du lundi au samedi de 18h à 23h et le dimanche de 14h à 19h
La photo qui n’est pas logotypée A bride abattue est de © Pascal Gely
Au Poche Montparnasse
75 boulevard du Montparnasse - 75006 Paris
Du mardi au samedi à 21h - Dimanche à 15 h
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