J’avais été séduite par la bande-annonce de Last Dance, par le sujet et je jubilais d’avance à l’idée de revoir François Berléand sur grand écran.
Vous vous doutez que si je commence ainsi c’est que la déception a pointé tout au long du film qui, malgré un enchaînement de situations cocasses s’essouffle vite derrière ses bonnes intentions. Justement peut-être parce qu’il y en a trop. Et je suis vraiment désolée de l’écrire.
Germain (François Berléand) se retrouve subitement veuf le jour où, dans leur appartement, son épouse Lise (Dominique Reymond) succombe à une crise cardiaque. Inquiets, ses enfants le couvent d’attention et règlent son emploi du temps de telle sorte à n’y laisser aucun vide. Mais le retraité n’a qu’une seule idée en tête : reprendre la place de son épouse au sein d’un cours de danse contemporaine tenu par la performeuse Maria Ribot mélangeant danseurs professionnels et amateurs. Il décide de s'y rendre clandestinement. S'ensuit une série de quiproquos jusqu'à une fin qu'on a deviné heureuse, … forcément.
Tout est prévisible. On sait bien qu’à force d’accumuler les boites en plastique, elles vont dégringoler lorsqu’un proche du vieil homme ouvrira un placard. On devine que ses enfants vont se méprendre sur le sens à donner à la scène d’échauffement qui se déroule dans le salon. Je ne spoile rien. Les gags sont tous prévisibles.
Un des intérêts de la danse contemporaine est de traduire la pulsion de vie, ce qui est d’ailleurs le thème principal du film, et que faisait merveilleusement intelligemment bien Cédric Klapisch dans En corps, mais ici c’est curieusement poussif. J’ai regretté que les rebondissements soient le fruit de gags, alors qu’il aurait pu y avoir un peu de drama.
On sent la volonté, et elle est à l’honneur de la réalisatrice, de faire un film irréprochable, Alors tout est respectueux. A commencer par La Ribot dont on louera les qualités d’écoute. Elle joue son propre rôle et elle est parfaite. Son credo est admirable : il n’y a pas de limites, que des possibilités. Je ne la connaissais pas et c'est "le" mérite du film de me l'avoir fait découvrir. Et puis c'est aussi un hommage à l'écriture et à son pouvoir de résilience. Mais c'est bien tout.
La mise en scène est convenue. Berléand fait du Berléand, un homme poussif et misanthrope. On ne comprend pas qu'il se sente étouffé par la tendresse et la sollicitude d'une famille qu'on rêverait tous d'avoir. On ne comprend pas son admiration pour Marcel Proust dont il relit l'oeuvre (ennuyeuse, franchement) tout en se goinfrant de madeleines XXL, probablement fournies par la Pâtisserie des Rêves qui en a fait sa spécialité depuis 2012. Elle a été créée par Philippe Conticini dans un moule spécialement agrandi, afin de procurer à un adulte la même sensation qu'il avait eu enfant quand cette petite douceur moulée en coquillage dépassait la paume de sa petite main. C'est bien un des rares moments de poésie du film et il faut connaitre l'anecdote pour l'apprécier.
Je me sens avoir bêtement été influencée par le souvenir que j'avais de la sublime chanson du groupe de rock français formé dans les années 1990, Kyo "Dernière danse" figurant sur le deuxième opus du groupe intitulé "Le Chemin" sorti en 2003.
Au chant, Benoît Power demande à son ex-petite amie de lui accorder un dernier moment avant une éventuelle rupture définitive : "Je veux juste une dernière danse / Avant l'ombre et l'indifférence / Un vertige puis le silence / Je veux juste une dernière danse", dont une rumeur a été dit que ce titre avait été écrit pour une sœur décédée. Toujours est-il que la chanson a eu un énorme succès et qu'elle a fait l'objet de multiples reprises mais elle est étonnamment absente de la bande-son du film.
Last Dance, film belgo-suisse réalisé par Delphine Lehericey
Avec François Berléand, Dominique Reymond, Maria Ribot …
En France sur les écrans depuis le 20 septembre 2023
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