Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée est typiquement le spectacle dont on ne peut faire que des compliments.
Le texte et l’interprétation sont très justes. Les costumes élégants. Même si nous sommes davantage dans une cave que dans un grenier les vieilles pierres de ce cadre naturel composent un décor qui convient à merveille.
La pièce d’Alfred de Musset est intemporelle puisque le thème est la naissance du sentiment amoureux et sa déclaration.
Le seul bémol serait peut-être sa brièveté mais l’équipe artistique a trouvé une parade en demandant à Isabelle Andréani de créer une brève « comédie- proverbe » dans son contexte le plus intime en regardant l’auteur par le trou d’une serrure, comme une petite souris...
Après s’être plongée dans le secret de sa vie, tumultueuse et mouvementée, elle a imaginé que ses deux serviteurs pourraient témoigner de son quotidien, de ses tourments, de ses amours et leur a accordé le droit de commenter ses œuvres. Comme l’explique le cocher, quand on fait ce métier on attend beaucoup, ce qui laisse du temps pour lire. Ainsi, au fil de ses découvertes avec la servante il va découvrit qu’il ont une passion commune pour les livres, les poèmes et les pièces d’Alfred de Musset. Ils pourront même donner, à travers certains extraits de ses écrits, tout l’éventail de son style. Et nous assisterons aux prémices de leur connivence alors qu’ils font un décryptage croustillant des amours de leur patron avec Georges Sand.
Placée en « lever de rideau », La clef du grenier d’Alfred nous donne les éléments de compréhension de l’œuvre de l’écrivain en révélant certains de ses secrets... avant d’enchaîner avec la pièce proprement dite.
À Paris, en septembre 1851, la servante et le nouveau cocher de la maison pénètrent dans le grenier d’Alfred de Musset pour récupérer les harnais du coche... C’est alors qu’ils découvrent des textes inédits et le récit d’anecdotes piquantes qui vont bientôt les conduire à jouer eux-mêmes Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée et progressivement se déclarer de façon singulière leur amour...
Il y a beaucoup de fantaisie dans cette pièce qui procure sans nul doute un grand plaisir aux deux comédiens. Leur connivence est savoureuses. Les dialogues sont une suite de réparties souvent très drôles. Les batailles de mots s’enchaînent. Avec de jolies trouvailles comme celle consistant à cacher une déclaration d’amour en la découpant en morceaux de manière à ce qu’elle n’apparaisse que si on pense, par exemple, à ne lire qu’une phrase sur deux.
S’il est nécessaire que le public accourt à la création d’un spectacle il est bon également qu’il songe à venir (aussi) plus tard. Car il ne faut jamais arrêter de parler du théâtre. Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée n’en est pas à sa première saison et elle n’a rien perdu de sa fraicheur. C’est l’apanage des valeurs sûres.
La clef du grenier d’Alfred d’Isabelle Andreani
Suivi de Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée d’Alfred de Musset
Mise en scène de Xavier Lemaire
Avec Agathe Quelquejay et Michel Laliberté
Au théâtre Essaion - 6, rue Pierre-au-Lard - 75004 Paris
Jusqu’au 09 janvier 2024
Jusqu’au 09 janvier 2024
Les mardis à 19h15
Relâche le 26 décembre
Une pièce accessible à partir de 12 ans
Relâche le 26 décembre
Une pièce accessible à partir de 12 ans
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