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vendredi 4 janvier 2013

Quelques jours encore pour voir les sources de la peinture Aborigène au Quai Branly

Il va falloir programmer la visite sans attendre la fin du mois. L'exposition temporaire consacrée à la peinture Aborigène se termine le 20 janvier. Et ce serait vraiment dommage de la manquer.

Il faut savoir que les 200 oeuvres présentées à cette occasion n'ont jamais été vues en Europe. N'imaginez pas cependant qu'il s'agit d'antiquités. On peut approcher dans un musée comme le Quai Branly des toiles qui ont été peintes il y a une quarantaine d'années seulement. Précisément à Papunya, qui est un centre de peuplement créé par l'Etat australien.

Quelques hommes s'y sont rassemblés pour peindre ... et ont changé l'histoire de l'art contemporain. Nous l'avons déclenché, ce mouvement de peinture, comme un feu de brousse, et il a pris en tous sens : au nord, à l'est, au sud, à l'ouest, avec Papunya comme centre, disait Long Jack, Phillipus, Tjakomarra en 2010.
Tout est signe, l'eau, le désert. Les oeuvres immenses se détachent sur les murs blancs alors que le musée est partout dans une pénombre plus ou moins profonde, provoquant une émotion très forte sans que l'on cherche à en comprendre le fondement. Ces toiles monumentales évoquent les mosaïques antiques.

Des panneaux tactiles expliquent la démarche artistique dans une salle annexe. L'injonction y est une Prière de toucher qui implique spectateur, éduque son regard qui commence alors à trouver les toiles moins abstraites qu'il n'y paraissait à première vue. On en ressort avec des images de rêve plein la tête.

Le Quai Branly est un musée très actif qui présente des collections permanentes extrêmement variées que je prends plaisir à voir et re-découvrir à chacun de mes passages, comme on viendrait rendre visite à des amis.
The River met le spectateur en situation de réception, un peu à l'instar de l'ascenseur qui conduit à l'Espace culturel Vuitton. Mais si le second assure un voyage intérieur dans le noir, l'oeuvre de Charles Sandison le fait dans un flot de lumières.

C'est une oeuvre qui a été commandée par le musée et qui a pu être installée en 2010 grâce au mécénat avec Pernod Ricard. Je ne sais pas si la marque a cru bon de faire une métaphore amusante mais quoiqu'il en soit le fleuve de mots est très réussi.

Il est riche de 16597 noms de tous les peuples et lieux géographiquement présents dans le musée et il s'écoule sans interruption sous les pas des visiteurs jusqu'à ce qu'on considère comme la source, à savoir le plateau des collections. La richesse des cultures et la diversité humaine se combinent et nous captivent par les mouvements des signes qui se rapprochent et convergent en obéissant aux lois de la physique.

Parmi les oeuvres que j'aime retrouver il y a ces poteaux funéraires qui proviennent d'Océanie et qui "renvoient" en quelque sorte aux Aborigènes.
Cette façade de maison cérémonielle et ce tambour horizontal à fente du Bas Sépik (Papouasie) tous deux du XX° siècle.
Le théâtre d'ombre de l'Andhra Pradesh, originaire d'Inde.
Vous pourrez aussi venir là pour une autre exposition temporaire, comme celle qui est consacrée au Nigeria, Arts de la vallée de la Bénoué et qui, hélas, s'achève le 27 janvier. Je vous livrerai toutes mes photos dans quelques jours. En voici quelques-unes pour vous mettre en mouvement.
Un masque-heaume royal, fin XIX° début XX° en bois et peintures polychromes, avec ses incisions faciales élaborées et ses grands yeux aux lourdes paupières.
Cette sculpture féminine en céramique, réalisée par Azume, une artiste décédée en 1951 et très sollicitée en son temps et appréciée probablement pour on style très naturaliste. On ne sait pas si ses oeuvre étaient utilisées à des fins rituelles ou simplement considérées comme des objets très prestigieux.
Plusieurs masques mumuye verticaux et de taille impressionnante sont également exposés. Ils étaient portés avec des costumes complets lors des mascarades rituelles.

Cheveux chéris, frivolités et trophées, très ludique et non moins sérieuse, vous attirera sans doute. J'y reviendrai dans quelque temps. Elle est présentée jusqu'au 14 juillet 2013. Vous en avez un aperçu avec ce cliché que Roger Corbeau (1908-1995) a pris d'Isabelle Huppert sur le tournage de Violette Nozière, le film de Claude Chabrol, en 1976.
Vous ai-je convaincu ou avez-vous besoin d'autres arguments ? Vous dire que le musée a pensé aux non voyants en mettant à disposition un matériel particulier ? Vous rappeler aussi que, comme tous les musées nationaux, son accès sera gratuit ce dimanche puisque c'est le premier du mois ?

Ou bien vous montrer une dernière vue, prise à la nuit tombée et qui me console de la difficulté de photographier l'intérieur comme l'extérieur de ce musée qui est magique !
Autres articles concernant le Quai Branly avec une manifestation autour de l'exposition les Séductions du Palais le 6 et une cérémonie du thé le 8 juillet 2012, et le 26 décembre pour un autre Noël.

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