Depuis samedi dernier, le Micro Onde invite son public à réfléchir avant de s'asseoir sur un des nombreux bancs qui sont installés dans l'enceinte du Centre culturel et dans la ville de Vélizy (78).
C'est une posture sociale et l'objet peut être vu lui aussi comme tel.
En effet, comme le souligne une des deux commissaires, Aline Gheysens, le banc, s’assoir sur un banc, relève de ces faits auxquels nous n’accordons généralement que peu ou pas d’importance. Pourtant, le banc est cet objet transparent lorsqu’il est judicieusement posé, sur lequel on s’assoit pour refaire le monde, partant d’un regard qui embrasse tout, du proche au lointain. C’est là qu’entre deux urgences ou tourments, immobile pour un temps, nous trouvons les conditions d’un mouvement de pensée sur nous-mêmes et sur le monde.
Alors que Julie Desprairies commençait à nous expliquer le ressort de la performance qu'elle avait imaginée pour ce vernissage, mon regard a été attiré par la posture d'une passante qui, précisément investissait l'espace d'un banc que je n'avais pas remarqué comme faisant partie du paysage à l'occasion de mes précédentes venues dans cet endroit.
Je n'étais pas la seule à la regarder. Une petite fille, habillée elle aussi de rayures semblait partie prenante d'une sorte de chorégraphie aléatoire. J'ai pensé qu'il y avait là matière à saisir des photos originales.
J'ignorais que cette femme en imperméable jaune jonquille était la danseuse Elise Ladoué et qu'elle avait commencé la déambulation urbaine qui allait éprouver les différents espaces des bancs de la ville à la recherche d’un "état banc".
Nous l'avons suivie jusqu'à un bac à sable en bénéficiant des clés de lecture que Sophie Auger-Grappin, co-commissaire et Responsable du Centre d’art contemporain de l’Onde, nous a données à chaque arrêt.
Elle a rappelé que l’urbaniste Robert Auzelle avait voulu créer des sortes de petites scènes isolées avec ces espaces autour d'un bac à sable. Beaucoup ont disparu au profit d'aires de jeux contemporains. Elle a fait allusion au Square, un roman que Marguerite Duras a publié en 1955, qui est une conversation entre deux personnes qui ne se connaissaient pas et qui se trouvent en quelque sorte réunies par un banc, ce que nous avons été invités à faire en nous asseyant à coté de personnes inconnues et avec qui nous avons entamé la conversation.
J'ai plutôt pensé aux paroles de Mistral gagnant, quand Renaud chante :
Nous avons ensuite appris que chaque groupe social investit un lieu plutôt qu'un autre. Il existe ainsi le "banc des nourrices" qui maintenant est pourvu d'un vis-à-vis.
A quelques mètres, voici un banc avec ses extensions imaginées par Alexandra Sà qui, en quelque sorte s'attachent à l'environnement.
Cette fois Sophie nous suggère une expérience très introspective en nous concentrant uniquement sur les sons. Curieusement, j'ai la même écharpe et la même idée qu'Ariane Chopard (dont j'ignore alors qu'elle est une des photographes exposés rue Traversante) que l'on voit ci-dessous adossée à un tronc d'arbre.
Je me sens devenir oiseau à mesure qu'Elise progresse vers moi.
Parmi les participants je remarque Michel Dector du duo d'artistes Dector & Dupuy qui nous avaient initié à ce type de balade dans Vélizy il y a quatre ans. Il y était déjà question de la place d'un banc.
Nous poursuivons en faisant halte devant la Poste. C'est encore Alexandra Sà qui a investi des alcôves laissées vacantes pour y installer de drôles de bancs prolongés de lattes de sirocco. Cette fois c'est le banc en tant que lieu de celui qui se montre qui fut célébré par quelques-uns d'entre nous incités à prendre la pose et rester imperturbables quoiqu'il arrive.
Après cette investigation du déploiement de l'exposition dans les rues de Vélizy-Villacoublay, nous avons rejoint le Centre d’art Micro Onde pour y voir comment s'y exprime la multiplicité sémantique et plastique du banc public.
La scénographie, conçue par Benjamin Foerster-Baldenius et Andreas Krauth, du collectif Raumlaborberlin est écologique, pratique et drôle. Elle offre des moments de contemplation. Les bancs ponctuent le parcours et les oeuvres le regard. La scénographie est modulaire et très flexible, n'obstruant pas l'espace et laissant libre cours aux infiltrations de lumière.
Sur ces clichés les cartes postales sont placées au premier plan, rephotographiée inclinée, provoquant un effet de flou.
Celui-ci et une réplique d'un banc que l'on peut voir dans le jardin de la maison berrichonne de George Sand à Nohant dont je reconnait la couleur bleue. On peut imaginer l'écrivain y devisant avec Chopin ...
Ici le bas-relief minimal et romantique (réalisé avec de simples quarts-de-rond et du stuc) illustre l'expression face à un mur.
Rue Traversante ce sont 35 artistes qui offrent leur point de vue sur le monde entier à tous ceux qui, lorsqu'ils sont assis, profitent en général de la latéralité de la position pour ... refaire le monde.
Microscopie du BancNous l'avons suivie jusqu'à un bac à sable en bénéficiant des clés de lecture que Sophie Auger-Grappin, co-commissaire et Responsable du Centre d’art contemporain de l’Onde, nous a données à chaque arrêt.
Elle a rappelé que l’urbaniste Robert Auzelle avait voulu créer des sortes de petites scènes isolées avec ces espaces autour d'un bac à sable. Beaucoup ont disparu au profit d'aires de jeux contemporains. Elle a fait allusion au Square, un roman que Marguerite Duras a publié en 1955, qui est une conversation entre deux personnes qui ne se connaissaient pas et qui se trouvent en quelque sorte réunies par un banc, ce que nous avons été invités à faire en nous asseyant à coté de personnes inconnues et avec qui nous avons entamé la conversation.
J'ai plutôt pensé aux paroles de Mistral gagnant, quand Renaud chante :
A m'asseoir sur un banc cinq minutes avec toi
Et regarder les gens tant qu'y en a
Andreas Krauth (que l'on devine derrière son appareil photo sur la droite des clichés) a puisé parmi des objets trouvés ce qui pouvait être associé à une structure de banc.Nous avons ensuite appris que chaque groupe social investit un lieu plutôt qu'un autre. Il existe ainsi le "banc des nourrices" qui maintenant est pourvu d'un vis-à-vis.
A quelques mètres, voici un banc avec ses extensions imaginées par Alexandra Sà qui, en quelque sorte s'attachent à l'environnement.
Cette fois Sophie nous suggère une expérience très introspective en nous concentrant uniquement sur les sons. Curieusement, j'ai la même écharpe et la même idée qu'Ariane Chopard (dont j'ignore alors qu'elle est une des photographes exposés rue Traversante) que l'on voit ci-dessous adossée à un tronc d'arbre.
Je me sens devenir oiseau à mesure qu'Elise progresse vers moi.
Parmi les participants je remarque Michel Dector du duo d'artistes Dector & Dupuy qui nous avaient initié à ce type de balade dans Vélizy il y a quatre ans. Il y était déjà question de la place d'un banc.
Nous poursuivons en faisant halte devant la Poste. C'est encore Alexandra Sà qui a investi des alcôves laissées vacantes pour y installer de drôles de bancs prolongés de lattes de sirocco. Cette fois c'est le banc en tant que lieu de celui qui se montre qui fut célébré par quelques-uns d'entre nous incités à prendre la pose et rester imperturbables quoiqu'il arrive.
Après cette investigation du déploiement de l'exposition dans les rues de Vélizy-Villacoublay, nous avons rejoint le Centre d’art Micro Onde pour y voir comment s'y exprime la multiplicité sémantique et plastique du banc public.
La scénographie, conçue par Benjamin Foerster-Baldenius et Andreas Krauth, du collectif Raumlaborberlin est écologique, pratique et drôle. Elle offre des moments de contemplation. Les bancs ponctuent le parcours et les oeuvres le regard. La scénographie est modulaire et très flexible, n'obstruant pas l'espace et laissant libre cours aux infiltrations de lumière.
Sur ces clichés les cartes postales sont placées au premier plan, rephotographiée inclinée, provoquant un effet de flou.
Celui-ci et une réplique d'un banc que l'on peut voir dans le jardin de la maison berrichonne de George Sand à Nohant dont je reconnait la couleur bleue. On peut imaginer l'écrivain y devisant avec Chopin ...
Ici le bas-relief minimal et romantique (réalisé avec de simples quarts-de-rond et du stuc) illustre l'expression face à un mur.
Rue Traversante ce sont 35 artistes qui offrent leur point de vue sur le monde entier à tous ceux qui, lorsqu'ils sont assis, profitent en général de la latéralité de la position pour ... refaire le monde.
Du samedi 9 avril au samedi 25 juin
Micro Onde, centre d’Art de L’onde
8, bis avenue Louis Breguet - 78 140 Vélizy-Villacoublay, 01 34 58 19 92
microonde@londe.fr
Entrée libre du mardi au vendredi, (sauf jours fériés) de 13 h à 18h30, le samedi de 10h à 16h.
Accessible sur rendez-vous pour la période des vacances scolaires, du 16 avril au 2 mai
Dehors, juste en face de la (nouvelle) entrée de l'Onde vous remarquerez sans doute l’Arbre à Vent qui est une éolienne urbaine, inventée par la jeune société française New Wind. Elle ne fait pas partie du dispositif mais elle pourrait ... et elle est destinée à durer.
Haut de 9 mètres, cet arbre est composé de 63 feuilles en plastique, baptisées aeroleaves, qui tournent grâce à la force du vent et produisent ainsi de l’électricité. Il suffit d’un simple courant d’air (1,3 m/seconde) pour assurer la mise en route dans un silence total. Cette éolienne est capable de fournir 80 % des besoins en électricité (hors chauffage) d’une famille de quatre personnes vivant dans une maison de 125 m2.
Vélizy-Villacoublay est la première commune de France à l'acquérir. Il n'en existe pour l’instant que sept prototypes. Implanté face au gymnase Robert-Wagner, l'Arbre à vent servira à éclairer la salle aux agrès où s’entraînent les gymnastes. L’investissement s’élève à 70 000 € et sera amorti "d’ici dix ans" selon Pascal Thévenot, le député-maire.
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