Clémentine est fleuriste à Bordeaux, dans un quartier légèrement en retrait de l'effervescence urbaine. Sa plus proche amie, Nicole, tient le café sur la place et ensemble, elles s'amusent à observer les habitudes de chacun.
De cet homme qui commande chaque semaine deux bouquets rigoureusement identiques. Etre maniaque, rien de plus normal pour un assureur.
De ce bouquiniste qui ne sort jamais de sa boutique. De celle qu'elle surnomme l'Inspectrice et qui arpente le trottoir en faisant claquer son parapluie...
Et puis, environ toutes les deux semaines, cette vieille dame, pourtant férue de jardinage, qui coupe ses belles fleurs avec rage avant de réintégrer sa maison de retraite, ramenée par un colosse d'infirmier au coeur tendre.
Quand Viviane ne se présente plus, Clémentine s'inquiète. Une mauvaise chute empêche la charmante massacreuse de venir ratiboiser ses bouquets. Malgré sa faiblesse, elle trouve tout de même la force de dessiner avec beaucoup de précision une fleur étrange, cette Vadia Romanica que Clémentine ne parvient pas à identifier dans une flore.
La jeune fleuriste va alors tout mettre en oeuvre pour percer le mystère.
Je n'ai pas cherché à savoir dans quelle quartier Sophie Horvath avait exactement situé la boutique de sa fleuriste. Bordeaux est connue pour ses façades bourgeoises. Il me suffisait de savoir qu'il s'agissait de cette ville pour deviner son aptitude à cacher des secrets d'alcôve (même si je dois avouer que l'auteure m'a surprise dans leur ampleur).
Les habitants prétendent que la pluie n'y tombe pas. Elle rafraîchit, c'est tout. Alors la présence d'une dame en parapluie me semblait logique.
Le personnage de Clémentine est touchant. On se prend d'affection pour cette jeune femme qui a choisi brutalement ce métier qu'elle pratique avec beaucoup d'amour et d'empathie pour ses clients. On ne veut que son bonheur et on la suit dans l'enquête qu'elle mène vaillamment, encouragée par son amie Nicole.
Toutes deux sont ce qu'on appelle des coeurs à prendre et on se demande si elles rencontreront chacune leur prince charmant. Serait-ce l'infirmier joyeux tout en muscles ou plutôt le timide bouquiniste vivant dans l'ombre de ses trésors ? Il y a un petit quelque chose du conte dans ce Quartier des petits secrets, qui est un premier roman plein de tendresse et de charme.
On pense que tout ne pourra que bien finir tant les personnages principaux méritent le bonheur. Qui a dit que les romans feel-good baignent dans l'eau de rose et se terminent systématiquement de manière heureuse ? Plusieurs surprises attendent le lecteur au bout de la rue.
Sophie Horvath est l’auteure du blog C'est quoi ce bazar ? qu'elle anime avec humour et intelligence et qu'elle ponctue de photographies dans des mises en situation pertinentes autant que surprenantes. Elle y partage -entre autres- ses coups de coeur littéraires.
Le quartier des petits secrets de Sophie Horvath, Flammarion, en librairie depuis le 10 avril 2019
2 commentaires:
Merci Marie-Claire :-)
Moi même bordelais, j'ai retrouvé dans cet excellent roman, l'ambiance et la mentalité de certaines familles bordelaises.
C'est frais poétique et merveilleusement réjouissant.
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