Le public est mis dans l'ambiance des années 60 par la musique de film d'une très belle bande son (qui démarre avec les premières notes de Moon river d'Henry Mancini) construite par Maxime Richelme et par les projections vidéo d'Antoine Manichon sur le fond de la salle.
Ça fonctionne parfaitement pour nous installer dans ce quartier new-yorkais situé au nord de Harlem, qui dans les années 60 était le fief de la mafia italienne. L'expression "c'est le Bronx" est encore synonyme de désordre même si depuis les années 90 l'endroit est devenu un des hauts-lieux de la culture hip-hop qui n'a plus grand chose à voir avec son passé tumultueux.
Mais à l'époque où Chazz Palminteri, qui est lui-même né dans cet endroit, situe l'action qui a été popularisée par Robert de Niro au cinéma avec Il était une fois le Bronx (1993) les rues étaient le théâtre de rixes quotidiennes entre groupes rivaux.
Même si on ne connait ni la pièce, ni le film, on s'attend à assister à ce qu'on appelle un numéro d'acteur. Certains sont même venus uniquement pour ça. Qu'un comédien de la carrure de Francis Huster se lance dans l'interprétation de dix-huit personnages suscite forcément l'intérêt. Et il est effectivement prodigieux pour réussir à être, avec autant de justesse, aussi bien un gamin de neuf ans qu'un (bon) père de famille ou un malfrat. Il joue sur tous les registres possibles en mettant en relief chaque nuance de caractère dans tous les personnages. C'est du grand art. Il faut dire que Francis Huster connait parfaitement ce rôle qu'il avait interprété au Théâtre des Bouffes Parisiens, déjà sous la direction de Steve Suissa, en 2012, mais dans un décor plus réaliste que celui de cette reprise.
C'est bien un gamin de neuf ans qui est sous nos yeux, assis sur les marches, toutes la journée, à regarder sa vie défiler, à nous raconter pourquoi et comment certains hommes de son quartier étaient si géniaux ... parce qu’ils avaient du talent et qu'ils s’en sont servi.
Comme le souligne le metteur en scène, Bronx est une histoire universelle sur l’enfance, l’importance de l’éducation, la transmission des valeurs qui vont nous donner la force de nous affirmer, tout ce qui nous prépare à la vie, à faire les bons choix, à ne pas gâcher son talent...
On remarquera après coup que -contrairement aux apparences- les points communs ne manquent pas entre le père biologique de Cologio, un chauffeur d'autobus pour qui la probité est la première valeur à cultiver, et Sunny, son père spirituel, un criminel que le gamin n'a pas dénoncé à la police.
Le quartier est en pleine ébullition. La mafia impose ses lois. Le racisme est puissant. Mais, en 1968, le monde est un gros pot de cookies et Sunny invite le jeune homme à en goûter chaque opportunité. Celui-ci hésitera perpétuellement entre le mode de vie qu'il peut espérer en intégrant le milieu des gangsters et celui de sa vraie famille, en cherchant constamment le compromis.
Le spectacle interroge les questions de réputation, entre devoir et honneur, et s'avère au final être une leçon de tolérance. Une fois adulte, l'enfant tirera les leçons du passé et comprendra que si on ne peux pas changer les gens, il faut les accepter, c’est tout.
La mise en scène et la direction d'acteur de Steve Suissa sont justes et efficaces, jouant de son acteur fétiche comme d'un instrument capable d'être juste sur tous les registres, le drame bien entendu mais aussi l'humour ... avec par exemple un test de la portière qui est fort savoureusement interprété.
Bronx, de Chazz PalminteriÇa fonctionne parfaitement pour nous installer dans ce quartier new-yorkais situé au nord de Harlem, qui dans les années 60 était le fief de la mafia italienne. L'expression "c'est le Bronx" est encore synonyme de désordre même si depuis les années 90 l'endroit est devenu un des hauts-lieux de la culture hip-hop qui n'a plus grand chose à voir avec son passé tumultueux.
Mais à l'époque où Chazz Palminteri, qui est lui-même né dans cet endroit, situe l'action qui a été popularisée par Robert de Niro au cinéma avec Il était une fois le Bronx (1993) les rues étaient le théâtre de rixes quotidiennes entre groupes rivaux.
Même si on ne connait ni la pièce, ni le film, on s'attend à assister à ce qu'on appelle un numéro d'acteur. Certains sont même venus uniquement pour ça. Qu'un comédien de la carrure de Francis Huster se lance dans l'interprétation de dix-huit personnages suscite forcément l'intérêt. Et il est effectivement prodigieux pour réussir à être, avec autant de justesse, aussi bien un gamin de neuf ans qu'un (bon) père de famille ou un malfrat. Il joue sur tous les registres possibles en mettant en relief chaque nuance de caractère dans tous les personnages. C'est du grand art. Il faut dire que Francis Huster connait parfaitement ce rôle qu'il avait interprété au Théâtre des Bouffes Parisiens, déjà sous la direction de Steve Suissa, en 2012, mais dans un décor plus réaliste que celui de cette reprise.
C'est bien un gamin de neuf ans qui est sous nos yeux, assis sur les marches, toutes la journée, à regarder sa vie défiler, à nous raconter pourquoi et comment certains hommes de son quartier étaient si géniaux ... parce qu’ils avaient du talent et qu'ils s’en sont servi.
Comme le souligne le metteur en scène, Bronx est une histoire universelle sur l’enfance, l’importance de l’éducation, la transmission des valeurs qui vont nous donner la force de nous affirmer, tout ce qui nous prépare à la vie, à faire les bons choix, à ne pas gâcher son talent...
On remarquera après coup que -contrairement aux apparences- les points communs ne manquent pas entre le père biologique de Cologio, un chauffeur d'autobus pour qui la probité est la première valeur à cultiver, et Sunny, son père spirituel, un criminel que le gamin n'a pas dénoncé à la police.
Le quartier est en pleine ébullition. La mafia impose ses lois. Le racisme est puissant. Mais, en 1968, le monde est un gros pot de cookies et Sunny invite le jeune homme à en goûter chaque opportunité. Celui-ci hésitera perpétuellement entre le mode de vie qu'il peut espérer en intégrant le milieu des gangsters et celui de sa vraie famille, en cherchant constamment le compromis.
Le spectacle interroge les questions de réputation, entre devoir et honneur, et s'avère au final être une leçon de tolérance. Une fois adulte, l'enfant tirera les leçons du passé et comprendra que si on ne peux pas changer les gens, il faut les accepter, c’est tout.
La mise en scène et la direction d'acteur de Steve Suissa sont justes et efficaces, jouant de son acteur fétiche comme d'un instrument capable d'être juste sur tous les registres, le drame bien entendu mais aussi l'humour ... avec par exemple un test de la portière qui est fort savoureusement interprété.
Adaptation Alexia Peromony
Mise en scène Steve Suissa
Décor, Jean Haas
Son et musique, Maxime Richelme
Lumières, Jacques Rouveyrollis
Images, Gad Bensimon
Vidéo, Antoine Manichon
Avec Francis Huster
Du 16 Avril au 7 Juillet 2019
Du mardi au samedi 21h, dimanche à 15h
Relâches les 24 et 30 avril, 4, 10, 11, 14, 18, 21, 25, 26 mai, 27 juin et 4, 5 juillet
Texte édité par L’avant-scène théâtre dans la collection des Quatre Vents
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