C'est toujours avec grand plaisir que je reviens dans l’Arboretum du Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups à Châtenay-Malabry. J'y ai consacré de nombreux articles. Je ne me lasse pas de m'y promener.
Cette fois je suis invitée pour l'inauguration d'une Maison de thé d’intérieur, donnée, dans le cadre du 160e anniversaire des relations diplomatiques qui unissent la France et le Japon, par la Fondation Urasenke au musée départemental Albert-Kahn (dont il faut rappeler qu'il a été imaginé par l’architecte nippon Kengo Kuma à qui l'on doit le stade olympique de Tokyo 2020), qui est installée à l’Arboretum en attendant la réouverture du musée, prévue pour 2021, après d’importantes rénovations toujours en cours.
À l’origine, le maître de la Fondation Urasenke l’avait offerte en 1985 au ministre des Affaires étrangères du Japon, Shintaro Abe. La maison de thé se trouvait alors au centre culturel et d’informations de l’ambassade du Japon en France. Elle est démontée puis conservée quelque part à l’ambassade depuis la fermeture du centre, en 2007. Elle est donc restée douze ans dans l'ombre.
Ce sont Patrick Devedjian, Président du Département des Hauts-de-Seine, Genshitsu Sen, Grand Maître de la Fondation Urasenke, et Son Excellence Masato Kitera, ambassadeur du Japon en France qui ont dévoilé la plaque commémorative.
Cette Maison de thé "SEI-YU-An" (ce qui signifie "Hutte de l’ami pur") semble légère et facile à monter mais il a tout de même fallu neuf jours aux artisans japonais pour l'installer au sein de la serre des Bonsaïs de l’Arboretum, un lieu ouvert sur demande et lors d’événements spéciaux, comme les Journées du Patrimoine.
La Fondation Urasenke est dépositaire de la tradition du thé au Japon et, après un discours en japonais, Genshitsu Sen (au centre sur la photo), Grand Maître de la Fondation Urasenke, a préparé le thé selon la traditionnelle cérémonie du thé, un peu rapide selon le souvenir que j'ai de ce type de cérémonie qui, à l'origine, était religieuse. Considérant que la meilleure explication est le silence nous avons simplement été invités à observer les gestes du Grand Maître.
L'état d'esprit était à une forme de recueillement puisque l'inauguration a pour but de faire entrer nos âmes dans la hutte. La purification est une des étapes essentielles de la cérémonie. Chaque geste compte et le rituel a tout son sens. Des gâteaux avaient été apportés spécialement de Kyoto et ont été servis par des japonaises portant le kimono, chaussés de tabi (chaussettes japonaises) et zōri (sandales), dans les règles de l’art. On doit le manger juste avant de porter le bol de thé à ses lèvres afin d'en contrer l'amertume. Je dois dire que je n'avais jamais bu un matcha aussi délicieux, mousseux et léger.
Ce don s'inscrit dans la poursuite de l'idéal de paix et d'humanisme qu'Albert Kahn a voulu transmettre et témoigne de la volonté de reconnaissance mutuelle de nos patrimoines.
Cet humaniste était particulièrement sensible à l'art des jardins japonais qu'il a fait exister à coté d'une forêt vosgienne, une roseraie, un jardin anglais, et un jardin français. Deux maisons japonaises typiques du XIX° y ont déjà été restaurées par le Département.
Auparavant, nous avions traversé le parc en nous arrêtant sous son arbre fétiche, le cèdre bleu pleureur de l'Atlas (Cedrus atlantica 'Glauca Pendula') sous lequel on vient de loin se recueillir. Les cèdres sont considérés comme des arbres sacrés dans les trois grandes religions monothéistes. Celui-ci l'est encore davantage en ce sens qu'il est l'ancêtre de tous les cèdres bleus pleureurs qui existent de par le monde.
En effet, avant d'être un arboretum appartenant au Département, le parc était une pépinière exploitée par la famille Crous qui cultivait des cèdres bleus. Une mutation apparut sur l'un d'entre eux qui donna il y a 150 ans un port pleureur à un seul de ces arbres qui couvre actuellement une superficie de 680 m², ce qui en fait plus le impressionnant de la trentaine d'arbres remarquables que compte le site.
Cet arbre est en réalité le seul de sa variété, car les graines qu'il donne produisent des cèdres ordinaires non pleureurs. Tous les autres Cèdres bleus pleureurs de l'Atlas sont des boutures ou des greffes réalisées à partir de cet exemplaire unique.
Très vieux, très grand, il est devenu très fragile. Les branches charpentières, les plus grosses, sont maintenues depuis 2011 par des étais sculptés par Francis Ballu. Autrefois installé dans notre région, son atelier est maintenant dans le Lot mais il était présent ce matin pour l'inauguration.
L'année dernière il avait installé quarante nouveaux étais pour soutenir ce monument végétal qui pousse horizontalement et ralentit sa croissance dès que ses pousses touchent le sol. Si les premiers étais venaient sécuriser la promenade, il s'agit maintenant de guider des branches plus fines afin d'aider l'arbre à se développer.
Comme le faisait remarquer Patrick Devedjian, l'immensité du cèdre côtoie le raffinement tout aussi majestueux de la collection de bonsaïs de Rémy Samson, que j'ai découverte dans la serre voisine.
En voici quelques spécimens majeurs.
Bosquet d'épinettes blanches (Picea glauca) âgé de 25 à 40 ans, style Rose Ue, donation de Rémy Samson.Cet humaniste était particulièrement sensible à l'art des jardins japonais qu'il a fait exister à coté d'une forêt vosgienne, une roseraie, un jardin anglais, et un jardin français. Deux maisons japonaises typiques du XIX° y ont déjà été restaurées par le Département.
Auparavant, nous avions traversé le parc en nous arrêtant sous son arbre fétiche, le cèdre bleu pleureur de l'Atlas (Cedrus atlantica 'Glauca Pendula') sous lequel on vient de loin se recueillir. Les cèdres sont considérés comme des arbres sacrés dans les trois grandes religions monothéistes. Celui-ci l'est encore davantage en ce sens qu'il est l'ancêtre de tous les cèdres bleus pleureurs qui existent de par le monde.
En effet, avant d'être un arboretum appartenant au Département, le parc était une pépinière exploitée par la famille Crous qui cultivait des cèdres bleus. Une mutation apparut sur l'un d'entre eux qui donna il y a 150 ans un port pleureur à un seul de ces arbres qui couvre actuellement une superficie de 680 m², ce qui en fait plus le impressionnant de la trentaine d'arbres remarquables que compte le site.
Cet arbre est en réalité le seul de sa variété, car les graines qu'il donne produisent des cèdres ordinaires non pleureurs. Tous les autres Cèdres bleus pleureurs de l'Atlas sont des boutures ou des greffes réalisées à partir de cet exemplaire unique.
Très vieux, très grand, il est devenu très fragile. Les branches charpentières, les plus grosses, sont maintenues depuis 2011 par des étais sculptés par Francis Ballu. Autrefois installé dans notre région, son atelier est maintenant dans le Lot mais il était présent ce matin pour l'inauguration.
L'année dernière il avait installé quarante nouveaux étais pour soutenir ce monument végétal qui pousse horizontalement et ralentit sa croissance dès que ses pousses touchent le sol. Si les premiers étais venaient sécuriser la promenade, il s'agit maintenant de guider des branches plus fines afin d'aider l'arbre à se développer.
Comme le faisait remarquer Patrick Devedjian, l'immensité du cèdre côtoie le raffinement tout aussi majestueux de la collection de bonsaïs de Rémy Samson, que j'ai découverte dans la serre voisine.
En voici quelques spécimens majeurs.
Ci-dessous : Détail d'un Palmier bambou (Rhapis excella) âgé de 34 ans, style Saisie, donation de Rémy Samson
Branche de Pommier toringo (Malus sieboldii) âgé de 69 ans, style Sokan, donation de Rémy Samson
Détail d'un Hêtre commun (Fagus sylvatica L.) âgé de 66 ans, style Tachiki, donation de Rémy Samson, révélant la proche éclosion des bourgeons
Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups
Maison de thé "SEI-YU- An"
Arboretum du Domaine départemental de la Vallée-aux-Loups – Châtenay-Malabry
125 avenue Jean-Jaurès - 92290 Châtenay-Malabry
Entrée libre
Horaires de printemps : 10-19 heures
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