On a tous de bonnes intentions. Trier, oui bien sûr, personne n’est contre. Seulement voilà, c’est souvent compliqué, surtout en appartement où la place est comptée.
S’agissant des papiers et des plastiques on peut, à la rigueur, les stocker dans un placard, dans un grand sac qu’on videra de temps en temps dans la grande poubelle à couvercle jaune. Ce n’est pas lourd et ça ne dégage que peu d’odeurs, en théorie.
On se débarrassera du verre au fur et à mesure. Les déchets végétaux sont autrement plus problématiques à collecter. D’abord ils sont vite volumineux pour peu qu’on fasse beaucoup de cuisine à partir de fruits et légumes frais (on apprécie vite les sacs de légumes congelés qui ne réclament pas d’épluchage et qui du coup n’encombrent pas la poubelle mais c’est un choix alimentaire).
J’avais récupéré, d’une cantine scolaire, un grand seau (en plastique malheureusement) qui avait contenu plusieurs kilos de mayonnaise (ça ne s’invente pas) que régulièrement j’employais pour préparer par exemple une salade de fruits pour 10 personnes qui était facilement transportable sur le lieu d’un pique-nique puisque l’objet avérait un couvercle.
Jusqu’à peu c’est lui que j’avais converti en seau de compostage. Ce n’était pas une solution optimale. Il était de par sa taille encombrant. Les peaux des fruits et des légumes s’y empilaient par couches qui se dégradaient, dégageant une odeur désagréable et attirant des nuées de moucherons minuscules, mais bien présents.
Certes, ce grand contenant me permettait de limiter à une fois par semaine son transvasement dans un des composteurs du jardin partagé du bout de la rue mais les points négatifs étaient plus nombreux que ce maigre avantage. Voilà pourquoi j’ai été intéressée de tester le bioseau de Mathon. Lire bio-seau donc on prononce biosso.
Il n’est pas sans inconvénient même s’il est difficile de les évaluer. Il ne pèse pas très lourd, est relativement modeste (26,5 x 16,2 x 16,9 cm) donc facile à caser sur le plan de travail. Sa stabilité est parfaite et les encoches permettent de le déplacer sans effort. Il est élégant, avec sa coque en bambou, un matériau naturel antibactérien et imputrescible. Le bac est en inox, ainsi que le couvercle, tous deux facilement nettoyables.
L'objectif est de stocker les épluchures et déchets végétaux sans mauvaises odeurs, jusqu’à leur dépôt dans un bac extérieur. Sa taille correspond à une journée de collecte (évidemment plus si on cuisine peu), et doit donc fréquemment être vidé. Le souci est alors de transporter les déchets jusqu’au composteur ou la poubelle dédiée.
Il sera parfait si vous habitez un quartier qui a mis en œuvre la collecte des déchets alimentaires avec des bacs "marrons" dont la collecte est prévue deux fois par semaine. Ils seront bientôt partout, puisqu’on annonce une couverture totale pour 2025. Leur déploiement est progressif et ne touche pas encore mon immeuble. Dommage.
Le bioseau ne s’emploie pas tel quel. Il convient d’avoir de l’habiller d’un sac compostable. Si vous êtes dans une commune qui collecte les déchets alimentaires vous recevrez des sacs gratuits (pour une durée de 6 mois). Vous devrez ensuite en acheter en supermarché. Ils devront semble-t-il être transparents et labellisés "OK Compost Home". Ceci est indispensable pour garantir le bon déroulement de la collecte et du procédé de méthanisation des déchets alimentaires.
Vous remarquerez sur la photo que j’ai choisi du papier, parce que j’en avais (de récupérables) de la bonne dimension et que n’ayant pas l’intention de stocker longtemps la matière organique je n’avais pas besoin d’une solidité extrême. et surtout, mon domicile n’est pas encore concerné par cette collecte.
J’avais lu sur le site d’une collectivité locale qu’il était conseillé de placer au fond du sac un carré de carton ou une boîte d’œufs, pour absorber d’éventuelles fuites. Je me suis donc découpé plusieurs fonds de carton de la surface idoine.
J’ai placé comme il convient le bioseau à l’air libre (pas dans un placard), à l’abri d’une source de chaleur et facilement accessible. Et surtout, je me suis préparée à le vider régulièrement.
Quelques autres astuces sont vite adoptées comme le réflexe d’évacuer le liquide présent dans les assiettes (jus et sauces) avant de faire glisser les restes dans le bac, en évitant bien entendu tout déchet de viande ou de poisson. Il est préférable de penser à refermer le couvercle après utilisation.
En l’employant rigoureusement, c’est-à-dire en déposant le sac dès qu’il est rempli dans le composteur (ou pour vous dans le bac au couvercle marron, on ne laisse pas de temps au démarrage du processus de dégradation et on évite les mauvaises odeurs comme les moucherons. Si nécessaire, mais ça ne l’est pas toujours car le carton est bigrement efficace, je rince le bac en inox avant de le ré-équiper.
Bien entendu il n’est pas obligatoire de jeter toutes ses épluchures. De nombreuses utilisations sont envisageables pour en récupérer un maximum (bouillon de légumes, chips, eau parfumée, dés d'agrumes confits …). Il m'arrive de publier des recettes sous le label cuisine de la récup.
Et puis ce bac est également multiusages, pouvant à l'occasion servir de poubelle de table (imaginez de mettre des moules au menu) ou de bac "gastro" pour stocker et présenter des préparations culinaires. Voilà, tout est dit. A vous de jouer maintenant.
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