J’aime beaucoup le rez-de-chaussée du musée Carnavalet dont les enseignes anciennes nous rappellent combien elles étaient utiles pour orienter la clientèle, surtout en l’absence de numérotation des immeubles. Les analphabètes n’avaient nul besoin de demander leur chemin.
Les temps ont bien changé, quoique si je me lance sur le sujet je dirais que l’attribution de noms aux rues et places n’étant pas toujours assorti de la pose de plaques au bon endroit ( comme c’est agaçant !!!!) nous avons la chance que des applications nous guident à partir de nos smartphones.
Quant à la lecture, il semblerait que globalement nous n’aurions pas fait de progrès. Je devrais sans doute écrire plus court mais autant j’adore cette contrainte quand je publie sur les réseaux sociaux autant j’apprécie de pouvoir dire "tout" ce que j'ai à dire quand je m’exprime ici. Je tiens à ce que vous -lecteurs- soyez parfaitement au fait de ce que vous trouverez dans votre assiette avant de pousser la porte du restaurant que je recommande. Que vous sachiez si a priori vous serez attiré par tel livre, film ou pièce de théâtre. Et que vous n’ayez pas de mauvaise surprise en vous lançant dans la réalisation d’une de mes recettes. Je soigne ma renommée.
Chaque 13 février est prétexte à un bilan que j’essaie de formuler chaque année avec une approche différente. Cette fois j’insisterai sur quelques chiffres :
- Plus de 4400 chroniques publiées
- Quelque 400 encore à l’état de brouillon, dont certains ne seront jamais publiés (notamment les livres qui me sont tombés des mains et les spectacles décevants dont il est inutile que je dise du mal). Et puis je ne publie pas toutes mes pensées. Je renonce souvent à traiter les sujets polémiques après avoir malgré tout passé du temps à les analyser.
- Avec plus d’un millier de critiques de spectacles et autant consacrées à des livres on peut considérer que chacun de ces domaines occupe un quart de l’espace.
- Il y a grosso modo 2 articles sur 3 qui concernent un thème culturel et 1 sur 5 un sujet culinaire.
Un espace reste disponible pour aborder des sujets moins convenus comme je l’ai fait sur la Crète ou le département de la Mayenne l’été dernier. J’aime avoir l’opportunité de parler d’une région en abordant plusieurs thèmes.
L’écoresponsabilité me tient à cœur et j’aimerais faire vivre une rubrique régulière donnant des trucs et astuces en matière de "cuisine de ls récup". Ce n’est encore que peau de chagrin car cela exige une grande mobilisation et une forte organisation mais le projet est en work in progress selon l’expression consacrée.
Je remarque qu’avec seulement 16 coups de cœur en douze mois on ne peut pas me reprocher d’abuser du label. Je reste prompte à l’enthousiasme et au partage, un peu moins malgré tout, parce que l’ambiance devient de plus en plus morose, même si je ne suis pas blasée.
On me demande souvent des statistiques. Alors en voici. Je constate que je vais voir une centaine de spectacles par an, et que je lis autant de livres dont un tiers de premiers romans. Que je vois en moyenne une exposition par mois, et deux films dans une salle de cinéma. Mais, comme toujours, ce ne sont que des chiffres qui traduisent maladroitement la réalité puisque, en période de festival, je peux voir trois ou quatre films au cours d’une même journée.
Malgré l’immensité du travail, car je le fais comme une professionnelle ( à l’instar d’un sportif qui ne fait pas de différence entre les types de compétition) j’ai toujours beaucoup de satisfactions, d'échanges positifs, instructifs, enrichissants (si je puis dire car je me méfie de ce mot puisque je ne gagne pas un centime).
Pourtant les modes de communication ont changé depuis la pandémie. Les budgets se sont resserrés. Les lancements de produits et de marques ne s’accompagnent plus de fêtes grandioses, ce qui a pour avantage d’avoir évincé les pique-assiettes. La dérive est que certaines agences privilégient tant le distanciel qu’à les entendre on serait bienvenus de reprendre mot pour mot leurs communiqués de presse et leurs photos officielles. Je ne tomberai jamais dans ce travers et tiendrai le cap : ne parler que de ce que j’ai vu, lu, entendu et testé personnellement.
Un bilan ne serait pas sincère s’il n’abordait que du positif. Il fallait bien que ça arrive un jour, un couac de force intergalactique me fâcha avec une marque dont j'avais jusque là une excellente image. Suite à un échange téléphonique, j'avais envoyé un mail donnant des liens vers des articles pour prouver combien je m'intéressais à leurs produits. On m'a répondu avec mépris, dans une formulation insultante, comme si j'avais fait une prospection commerciale et que je vendais des prestations. Me voilà vaccinée de vouloir rendre service à une entreprise (française, ancienne, et dont je ne dirai jamais un mot).
Ces douze derniers mois ont été marqués par plusieurs moments formidables, et d'autres s'annoncent déjà pour les semaines à venir.
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Article illustré par deux photos prises au musée Carnavalet. La première est une plaque de libraire en métal peint de la fin du XIX° sur laquelle on lit À l’enseigne du livre rouge et de la plume blanche. La seconde est une enseigne en tôle de fer peinte d’un commerce non identifié (entre 1800 et 1804), marqué de l’inscription À la bonne renommée.
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