Après Badine, je suis restée aux Gémeaux pour découvrir à 17 h 20 la nouvelle mise en scène de Stéphane Cottin à partir des délires burlesques, imaginés et partitionnés par le musicien–comédien Jean-Paul Farré, Dessine-moi un piano.
Ce pianiste-orchestre a déjà prouvé dans le passé sa maitrise à nous livrer un récital dé-concertant. Il s’éclipse et surprend tout le monde en revenant à trottinette, fait tomber les notes, joue l’épouvantail à piano, frappe les trois coups avec des sacs en papier (c’était le jeu préféré de mon père pour nous effrayer mon petit frère et moi).
Le voilà maintenant qui se proclame Auguste face à un partenaire qui serait le clown blanc, sauf qu’il est noir. Il nous fait partager ses souvenirs d’astiqueur, de blanchisseur de touches, remplaceur de pédale, accordeur, déménageur de pupitre, testeur de tabouret,… et de banquette, tourneur de page.
Il ramène régulièrement ses cheveux derrière l’oreille pour nous mettre de mèche avec lui. Son discours est surréaliste mais sa dextérité est prodigieuse. Il mérite bien plus qu’une note en bas de page. La meilleure évidemment.
Il joue assis sur une banquette, sur un siège, sur un ballon. Il est loufoque et sérieux à la fois. Le spectacle est enrichi de ponctuations musicales enregistrées entre les tableaux. Un chat miaule sur la lettre à Élise. Il décroche un sol.
Quand il termine en nous confiant : Dessine-moi un piano, ce sera mon petit prince à moi, on veut lui répondre que c’est aussi un petit peu le nôtre.
Article extrait d’une publication intitulée « Ma journée du 8 juillet 2021 aux festivals d’Avignon ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire