J’avais promis de revenir sur Le livre des solutions qui ouvrit la 21e me édition du Festival Paysages de cinéastes le 8 septembre, en avant-première et en plein-air dans le parc de la Maison de Chateaubriand.
Il avait été présenté à la Quinzaine des Cinéastes au Festival de Cannes 2023. C’est le dernier film de Michel Gondry qui a une filmographie impressionnante.
Il réalise en 2001 son premier long métrage Human Nature, sélectionné à Cannes. Eternal Sunshine of the Spotless Mind lui vaut l’Oscar du meilleur scénario original, partagé avec Charlie Kaufman et Pierre Bismuth. Ses films La Science des rêves et Soyez sympas, rembobinez ont été sélectionnés aux festivals de Sundance et de Berlin. Il enchaîne sur un épisode de Tokyo, présenté à Cannes en 2008 puis sur L’Épine dans le cœur, présenté à Cannes en 2009. En 2010, il adapte The Green Hornet puis en 2011 tourne The We and the I dans le Bronx. Michel Gondry adapte ensuite un célèbre roman de Boris Vian à l’univers singulier, L’Écume des jours, et en 2015 réalise Microbe et Gasoil.
Je n’avais pas vu ce dernier film mais j’avais exprimé quelques réserves sur L’écume des jours, malgré d’énormes qualités. Les observations que je faisais n’ont pas lieu d’être pour Le livre des émotions que j’ai pu aimer sans réserve. Certes, le scénario est foisonnant et il est probable que le personnage de Marc soit l’alter-ego du réalisateur dont il partage les tourments et l’inventivité. Mais le résultat est jouissif et surtout plein d’amour.
Marc (Pierre Niney), cinéaste bipolaire et parano, ne peut tolérer de voir retoqué par les producteurs son film en cours, dont les extraits entrevus peuvent en effet laisser craindre le pire. Accompagné de sa monteuse (Blanche Gardin), il embarque tous les rushes chez sa tante (Françoise Lebrun), dans les Cévennes, pour boucler le film selon ses souhaits. Il s’évertue plutôt à en différer la finalisation, en lançant incessamment de nouveaux chantiers, qui sont autant de dérivations et d’impasses, tour à tour comiques et inquiétantes.
Tout ne fonctionne pas comme le personnage le souhaiterait car, et c’est une évidence une fois qu’on l’entend : une idée, par définition, c’est du jamais vu. Mais on avance avec lui dans la progression du film qu’il est en train de monter. On progresse d’une idée à une autre, toutes notées dans son cahier.
L’équipe est hébergée par une vieille dame extrêmement bienveillante, formidablement interprétée par Françoise Lebrun avec un naturel proche du documentaire.
Il y a des trouvailles farfelues qui font mouche, comme la scène d’enregistrement de la musique du film. Il y en a d’autres avec un guest improbable mais je ne vais pas la spoiler.
Et puis les fans de Blanche Gardin se régaleront tandis que ses détracteurs conviendront qu’elle est vraiment une bonne comédienne.
Moi qui suis adepte de la formule selon laquelle il n’y a pas de problème mais juste une solution qu’on ignore, je ne peux qu’encourager le public à aller voir ce film qui prône le fait que chaque problème a sa solution … et vice versa d’ailleurs.
Il tombe amoureux de Gabrielle (Camille Rutherford) en craignant que les sentiments ne soient pas réciproques. On est heureux de retrouver cette actrice qui a joué dans énormément de films, dont Holy Motors, La vie d’Adèle, La danseuse, et tout récemment dans Anatomie d’une chute. On la retrouvera bientôt dans Les trois Mousquetaires : Milady de Martin Bourboulon dans le rôle de Mathilde.
Le Livre des solutions, de Michel Gondry avec Pierre Niney, Blanche Gardin, Françoise Lebrun, Vincent Elbaz, Camille Rutherford …
En salle depuis le 3 septembre 2023
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