Ce soir avait lieu à 20 heures le concert d’ouverture de la 54ème édition du festival des Concerts de l'Orangerie de Sceaux avec un magnifique récital de piano de Jean-Baptiste Fonlupt.
Son interprétation a été extraordinaire. Ses doigts virevoltaient sur les touches pour rendre la moindre émotion de trois transcriptions d’opéra de Giuseppe Verdi (1813-1901) par Franz Liszt (1811-1886). Nul besoin d’être spécialiste pour en saisir le niveau de difficulté, et du coup apprécier la technique de l’artiste. Nous avons écouté successivement :
- Ernani, paraphrase de concert S. 432 que l’on a entendu comme une danse
- Danse sacrée et duo final S. 436, transcription de Aïda, un morceau plus lent, très développé, avec une évidente note d’orientalisme
- Elsas Brautzug Zumba Münster de Lohengrin S 445 Ouverture de Tannhaüser, offrant beaucoup de subtilité.
Le pianiste a ensuite interprété Petrouchka d’Igor Stravinsky (1882-1971), joyeux, vif, enlevé, rapide, sautillant; Romeo et Juliette, Opus 75 no.10 « Romeo et Juliette avant la séparation » de Sergueï Prokofiev (1891-1953), alternant douceur et puissance et enfin La valse de Maurice Ravel (1892-1937).
Vélocité, délicatesse, subtilité, expressivité du jeu … alternant puissance et infinie douceur. Et sans jamais le secours d’une partition, que ce soit Verdi, Stravinsky, Profofiev ou Ravel. Je comprends que les critiques musicaux s’accordent à être dithyrambiques à son égard et placent ses disques en tête de liste.
Le public a été conquis, oubliant de toussoter ou d’agiter un éventail malgré une canicule accablante. Et a été heureux de bénéficier en rappel d’une autre pièce de Ravel, très différente de la précédente, et plus romantique.
Né en 1976, Jean-Baptiste Fonlupt a étudié le piano au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris auprès de Bruno Rigutto et de Georges Pludermacher. Il s’est par la suite perfectionné au Royal Collège of Music de Londres auprès de Yonty Solomon, à Berlin à la Hochschule Hanns Eisler avec le pianiste allemand Michael Endres et au Conservatoire Tchaïkovsky de Moscou dans la classe d’Elisso Virssaladze.
Interprète de tous les styles de musique, de Jean-Sébastien Bach à la musique contemporaine, il met également en avant des répertoires moins connus, comme les Apparitions de Franz Liszt ou les sonates pour piano de Carl Philipp Emanuel Bach.
Il joue pour des festivals en France et à l’étranger, tels que le festival de la Roque d’Anthéron, la Folle Journée de Nantes, le festival de Nohant, l’Esprit du Piano à Bordeaux, les Lisztomanias de Châteauroux, le Piano aux Jacobins à Toulouse, les Solistes à Bagatelle, Liszt-en-Provence, Piano en Valois, le Festival défi Due Mondi à Spoleto (Italie). Il a joué en décembre 2016 le concerto pour piano de Jolivet avec l'orchestre du Mariinsky sous la direction de Valéry Gergiev et en novembre 2018 le premier concerto de Tchaïkovsky avec l'Orchestre National de Bordeaux-Aquitaine sous la direction de Paul Daniel. Il a donné plusieurs récitals au Japon, notamment à Tokyo, à Gifu (Salamanca Hall) et à Shirakawa (Comines Center). Il se produit régulièrement en Chine.
Beaucoup d’autres concerts restent à découvrir comme le Trio Talweg le 15 septembre à 20 h, le Carnaval des animaux sud-américains à suivre en famille le 17 à 11 h avec la participation du comédien Elliot Janicot (si formidable dans tous les spectacles dans lesquels je l’ai vu), une projection le 22 à 18 h au Cinéma Trianon de Sceaux d’un documentaire sur le Quatuor Arod suivi de leur concert à 20 h 30 … et beaucoup d’autres.
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