Nathalie Kuperman écrit pour les adultes et je l’avais rencontrée il y a un an à l’occasion de la sortie de Nous étions des êtres vivants, paru chez Gallimard.
Aujourd’hui c’est à l’École des loisirs que sort son dernier ouvrage, dans une collection qui s’adresse aux 9-12 ans, sans véritable surprise car Nathalie a l’habitude de naviguer entre les publics. C’est d’ailleurs son huitième titre en littérature jeunesse où elle est loin d’être un cas unique. Olivier Adam, Geneviève Brisac, Valérie Zenatti, Gisèle Bienne et bien d’autres sont coutumiers du fait.
Il est probable que l’exercice apporte une dimension particulière à l’écriture, pouvant expliquer la portée philosophique de La liberté est une poussière d’étoile au-delà d’une belle histoire.
Elle confronte le lecteur à des interrogations fondamentales : la liberté est-elle un leurre comparable en peinture à un trompe l’œil ? La liberté existe-t-elle en dehors d’une prise de risques ? L’audace et le courage sont-ils synonymes de liberté ? Est-ce que le malheur rend systématiquement méchant ? La tyrannie et la colère sont-elles excusables ? De quoi se nourrit l’espoir ? L’amitié et la liberté sont-elles compatibles, surtout quand devenir ami de son pire ennemi est une question de vie ou de mort.
Cette liberté est conditionnelle au droit de poser des questions, et par conséquent à celui aussi d’exprimer un point de vue, quitte à s’exposer au jugement.
L’auteur aborde donc du même coup la préoccupation existentielle du qui suis-je ? Face à soi-même et aux yeux de quelqu’un, avec la peur de risquer de perdre l’autre et la nécessité de résister pour persister à être soi.
La douleur est partout lorsqu’on a été victime d’une injustice, et longue, et forte (p.68). Sans donner de réponse catégorique Nathalie Kuperman met le jeune lecteur sur une voie, celle de la confiance, en lui suggérant de lire pour apprendre qu’on n’est pas le seul enfant malheureux et en le prévenant (p.81) que la vie est faite de douceur et de dureté.
Ce conte initiatique est aussi une approche de l’absurde en sondant le bien et le mal autour du célèbre adage : grandir c’est désobéir. Nathalie Kuperman s’y emploie avec un style qui prend parfois des accents surréalistes, ce qui apporte un intérêt supplémentaire à cette lecture qui, dans l’idéal, serait à partager en famille.
Nous étions des êtres vivants, de Nathalie Kuperman, Gallimard, 2010
La liberté est une poussière d'étoile, de Nathalie Kuperman, École des loisirs, collection Neuf, octobre 2011
Aujourd’hui c’est à l’École des loisirs que sort son dernier ouvrage, dans une collection qui s’adresse aux 9-12 ans, sans véritable surprise car Nathalie a l’habitude de naviguer entre les publics. C’est d’ailleurs son huitième titre en littérature jeunesse où elle est loin d’être un cas unique. Olivier Adam, Geneviève Brisac, Valérie Zenatti, Gisèle Bienne et bien d’autres sont coutumiers du fait.
Il est probable que l’exercice apporte une dimension particulière à l’écriture, pouvant expliquer la portée philosophique de La liberté est une poussière d’étoile au-delà d’une belle histoire.
Deux personnages principaux, Chien et Canard s’affrontent dans un jeu de questions-réponses truqué où maitre et esclave vont devoir changer de rôle pour conquérir leur liberté, en l’occurrence la possibilité de vivre leur vie.Outre les références à l’univers des contes, cités ou pas, comme Alice au pays des merveilles, Nathalie Kuperman, s’appuyant sur la douloureuse expérience de Galilée, explore le concept de liberté qu’elle oppose à la tyrannie.
Elle confronte le lecteur à des interrogations fondamentales : la liberté est-elle un leurre comparable en peinture à un trompe l’œil ? La liberté existe-t-elle en dehors d’une prise de risques ? L’audace et le courage sont-ils synonymes de liberté ? Est-ce que le malheur rend systématiquement méchant ? La tyrannie et la colère sont-elles excusables ? De quoi se nourrit l’espoir ? L’amitié et la liberté sont-elles compatibles, surtout quand devenir ami de son pire ennemi est une question de vie ou de mort.
Cette liberté est conditionnelle au droit de poser des questions, et par conséquent à celui aussi d’exprimer un point de vue, quitte à s’exposer au jugement.
L’auteur aborde donc du même coup la préoccupation existentielle du qui suis-je ? Face à soi-même et aux yeux de quelqu’un, avec la peur de risquer de perdre l’autre et la nécessité de résister pour persister à être soi.
La douleur est partout lorsqu’on a été victime d’une injustice, et longue, et forte (p.68). Sans donner de réponse catégorique Nathalie Kuperman met le jeune lecteur sur une voie, celle de la confiance, en lui suggérant de lire pour apprendre qu’on n’est pas le seul enfant malheureux et en le prévenant (p.81) que la vie est faite de douceur et de dureté.
Ce conte initiatique est aussi une approche de l’absurde en sondant le bien et le mal autour du célèbre adage : grandir c’est désobéir. Nathalie Kuperman s’y emploie avec un style qui prend parfois des accents surréalistes, ce qui apporte un intérêt supplémentaire à cette lecture qui, dans l’idéal, serait à partager en famille.
Nous étions des êtres vivants, de Nathalie Kuperman, Gallimard, 2010
La liberté est une poussière d'étoile, de Nathalie Kuperman, École des loisirs, collection Neuf, octobre 2011
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