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mardi 1 novembre 2011

Don du sang, don de soi

On le dit souvent : les centres de transfusion sanguine manquent de dons. Ils doivent donc régulièrement se rappeler à la connaissance du public. Je me suis demandé pourquoi il n'était pas naturel de répondre positivement.

Ce n'est probablement pas qu'une question de "trouille" tout de même. Les infirmières qui font les prélèvements ne sont pas des sadiques. Contrairement à celles qui assurent les "prises de sang" dans les labos (quand vous devez faire vérifier votre hématogramme ou que votre médecin a besoin des résultats d'une sérologie particulière) elles ne sont pas payées au rendement.

Elles ont tout le temps nécessaire, ce qui signifie qu'elles peuvent prendre de fines aiguilles et que donc vous ne souffrirez pas. Sinon personne ne reviendrait.

Elles vous chouchouteront. On vous offrira ensuite des boissons chaudes ou froides et de quoi vous restaurer, ce qui fait que si vous donnez votre sang sur le temps de votre pause méridienne vous reprendrez votre travail une fois rassasié.

Si vous ne craignez pas d'avoir mal avant, vous avez peut-être la crainte de souffrir après. Il faut poser un pansement compressif quelques secondes et surtout ne pas plier le bras pendant une bonne demi-heure, pour éviter la formation d'un (petit) hématome à l'endroit du prélèvement.

Autres angoisses ? Celle d'avoir un accident, une grave maladie ... ce sont ceux qui ont besoin de votre sang qui sont dans cette situation. Et leur malheur n'est pas contagieux.

Alors c'est peut-être qu'on refuse votre bonne volonté. C'est vrai que la liste des contre-indications est impressionnante et qu'elle rappelle qu'il arrive qu'on vive dangereusement au quotidien sans en avoir conscience. Certes cela fait réfléchir, don ou pas.
Attendre une semaine après des soins dentaires ou un traitement antibiotique, Deux mois après une infection ou un épisode fiévreux, Quatre mois après un acte chirurgical, la pose d'un piercing ou un rapport sexuel avec un nouveau partenaire sans usage d'un préservatif, Six mois après un accouchement. Il faut également peser un minimum de 50 kilos. Et se trouver dans la tranche d'âge 18-70.
Il y a des mesures de bons sens qui protègent le donneur. On ne va pas l'affaiblir après des soucis de santé. Mais il y a des précautions qui concernent aussi les receveurs potentiels. Ainsi les dons de personnes ayant voyagé il y a moins de quatre mois dans une zone inpaludé sont proscrits. Et, plus surprenant, également ceux qui ont vécu plus de douze mois cumulés entre 1980 et 1996 en Grande-Bretagne parce qu'il y a un risque théorique de transmission de l'encéphalopathie spongiforme bovine ou "maladie de la vache folle". Simple application du principe de précaution mais cela fait frémir pour nos voisins britanniques.

Puisqu'on est dans la rubrique des recommandations il est utile de savoir qu'il ne faudrait pas se présenter à jeun, et que, pour reconstituer plus vite la quantité de sang prélevée (qui tant qu'à faire est tout de même conséquente), il est nécessaire d'avoir bu auparavant un demi-litre d'eau, ou de boisson non alcoolisée. Si comme moi vous n'y avez pas pensé on peut se rattraper en urgence et patienter une demi-heure avant de procéder au prélèvement. Et tant qu'on y est on prend un sucre rapide comme un jus de fruits ou une pâte de fruits pour éviter l'hypoglycémie, sauf à vouloir se faire remarquer.

On récupère en quelques heures
mais un intervalle de huit semaines est respecté en cas de don de sang dit total, 4 semaines si on ne prend que les plaquettes et 2 pour uniquement le plasma.

Parce ce qu'on sait moins c'est qu'on utilise soit le sang, soit les plaquettes, soit le plasma, selon les besoins. Ainsi celui qui a comme groupe sanguin AB+, dit aussi "receveur universel" peut estimer que donner son sang est peu utile puisqu'on ne le transfusera qu'à un receveur AB + ou AB -, qui au total ne représentent que 3% de la population française (alors que les A+ sont 39%, et les O + 37 %). C'est un calcul erroné.

Je connais quelqu'un qui avance cet argument pour justifier de ne pas donner alors que son véritable frein est qu'il a peur. "Il", naturellement et pardon d'être misanthrope mais ce sont les femmes qui donnent le plus souvent. Sauf que comme on leur prélève des quantités inférieures les hommes apparaissent statistiquement plus généreux.

On a besoin de tout le monde, donc de vous aussi. Il faut savoir qu'un receveur AB + ne recevra pas n'importe quel groupe par sécurité et qu'il n'est donc pas inutile de disposer de AB +. Et puis le plasma est universel parce que ce produit ne contient aucun anticorps. Les grands brulés en ont un besoin énorme. D'où l'immense intérêt de donner son sang quand on appartient aussi au groupe AB. D'autant que le sang est un produit qui se périme rapidement et que la gestion des stocks est difficile.

Le vrai souci n'est pas strictement quantitatif mais de rapprocher les besoins et les offres. Et surtout d'honorer la demande aux jours J qui correspondent aux pics que sont les jours de départ en vacances, en raison des accidents de la route. Comme aujourd'hui qui, de plus étant la veille de la fête des morts me semble correspondre à une certaine symbolique.J'espère vous avoir convaincu. Ce ne sera pas difficile d'augmenter la proportion de la population qui fait ce geste citoyen. Nous ne sommes que 3 à 4 %. C'est dire la marge de progression ...

C'est la première fois qui compte. L'Établissement français du Sang se chargera ensuite de se rappeler régulièrement à votre bon souvenir et de vous alerter si votre don présente une anomalie. Et c'est une motivation tout à fait respectable de donner son sang en se disant que, d'une certaine façon, on prend soin de son capital santé puisqu'on est sous surveillance. La tension est systématiquement vérifiée et le sang est bien entendu analysé avant d'être utilisé. On peut prendre connaissance de ses résultats avant le don suivant et entre temps le silence est rassurant.

Plus de renseignements sur : http://www.dondusang.net
Hormis la première qui provient d'une banque d'images libre de droits, les illustrations ont été prises dans un stock de photos que j'avais déjà employées pour accompagner des recettes. J'ai pensé qu'en vous ouvrant l'appétit elles vous inciteraient à lire et participeraient un peu à vous décider.

2 commentaires:

Sophielit a dit…

Je vais te confier une chose : je donne mon sang depuis le lendemain de mon 18è anniversaire, c'est familial (j'ai même donné mes plaquettes, une fois, mais c'est trop contraignant et long - malgré le film regardé -, et je me suis évanouie en sortant, et j'ai mis deux jours à m'en remettre, d'où ma décision de ne pas recommencer).
Autant dire que j'en suis à plusieurs cartes remplies.
Pourtant, à chaque fois, je flippe.
A chaque fois, je préviens même l'infirmière que je vais retirer mon bras, ce que je fais effectivement, c'est incontrôlable.
Mais j'y retourne toujours. D'ailleurs, tu me fais penser qu'il est temps.
Merci pour ton billet. On a toujours besoin de sang.

Marie-Claire Poirier a dit…

Merci de ta réaction.
J'avais donné mon sang quand j'étais jeune et puis j'ai "bêtement" été absorbée par d'autres urgences.
C'est ma fille qui m'a poussée à recommencer. Elle a bien fait. J'espère que nous motiverons beaucoup d'autres.
J'ai exprès inclus le paragraphe sur l'aiguille fine et le truc pour ne pas ressortir avec un bleu. C'est super efficace.
Bonne journée !

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