Cela fait partie des heureuses surprises organisées par le Théâtre Firmin Gémier-La Piscine que d'ouvrir la scène à des petites formes qui n'en sont encore qu'aux premiers balbutiements.
On appelle cela "lever de rideau" et on le propose au public de manière un peu impromptue et sans grande publicité, ce qui d'une dernière manière est regrettable car c'est toujours de qualité.
Le principe est de ne pas stresser ceux qui ont conscience de n'être pas encore tout à fait prêts et de ne pas décevoir non plus des spectateurs qui pourraient arriver avec un niveau d'exigence trop élevé. Cette fois c'étaient des étudiants de troisième cycle du Conservatoire de Bourg-la-Reine (92) qui avaient effectué un stage d'une semaine avec Brontis Jodorowsky dont la mise en scène de l'Inattendu est programmée la semaine prochaine au Pédiluve. (J'avais beaucoup apprécié cette pièce que j'avais vue aux Déchargeurs l'an dernier)
Ils ont travaillé dans des conditions les plus proches possible de ce qu'ils seront amenés à vivre ultérieurement en tant que professionnels du théâtre. Chacun avait réalisé un travail d'écriture sur le thème de l'amour, la mort ... et la vie bien sûr. Ils sont arrivés au stage avec quatre projets qui ont d'abord été exploités en groupe. Brontis a aidé chacun à approfondir. De certains textes il n'est resté qu'une pantomime mais, au bout d'une semaine de travail à la table, d'improvisations et de répétitions sous un regard bienveillant est apparu ce que le metteur en scène a qualifié modestement de "petit objet" parfaitement présentable à un public pour peu qu'il soit considéré comme un travail en cours, le fameux "work in progress" comme on le désigne outre-atlantique.J'ai compté dix-sept scénettes, oscillant du tragique au comique, articulées de manière à toujours maintenir en éveil l'attention des spectateurs, avec comme l'a dit l'un d'entre eux un "humour redoutable" qui a été très apprécié.
Une des premières aborde la mort d'un enfant et le vocabulaire pour exprimer un décès. On est étonné d'en entendre autant, et de noter combien certaines expressions ont un rapport avec le théâtre comme tirer sa révérence. On apprend aussi comment se déroulent des obsèques en Tunisie, sur trois jours très codifiés, qui peuvent se terminer par une demande en mariage, témoignant que "la vie continue".Le "voyage assurances obsèques" fut particulièrement drôle mais les rires du public n'ont fort heureusement pas désarçonné la comédienne.Les costumes avaient été choisis dans un parti pris de simplicité, proches de la tenue passe-partout que les comédiens enfilent pour les répétitions. Noire aussi parce que c'est (c' était) la couleur du deuil en Europe, blanche pour les deux comédiens d'origine asiatique.
Ils nous ont chacun donné des moments très intimes. Pour l'une ce fut l'avis de décès d'une grand-mère formulé avec une grande poésie : Mon éclat de tendresse est toujours avec toi. Pour l'autre, le souvenir de sa première visite au Cambodge.
Il y eut des moments de décalage qui ont apporté de la respiration, comme avec la mort brutale du petit chien Tango, ou l'exercice de devinettes de titres de film sur le thème à des joueurs qui butent sur le seul long-métrage à évocation positive.
Il fut question, comment éviter ce classique ..., de l'appât de l'héritage, la phobie du cancer (dans une scénette d'inspiration très woodyallienne), une lecture effrayante des ingrédients que l'on ingurgite quotidiennement dans des produits de grande consommation, rendant prophétique une des répliques de la soirée : la mort nous guette tout le temps.
Nous ne saurions dire ce que l'on a apprécié le plus, probablement tout ce qui faisait écho en nous et qui nous ressemble. La qualité de présence des comédiens a permis en tout cas de faire vivre leurs personnages, et c'est une expérience qu'ils pourront réinvestir à l'avenir.
Brontis Jodorowsky a quant à lui encore plus envie de monter le spectacle qui pourrait s'intituler ... & Thanatos, sous cette forme ou une autre, que nous aurons grand plaisir à découvrir.On retiendra sans plus attendre qu'il est urgent de vivre, et d'aimer, sans attendre qu'il ne soit trop tard.
On appelle cela "lever de rideau" et on le propose au public de manière un peu impromptue et sans grande publicité, ce qui d'une dernière manière est regrettable car c'est toujours de qualité.
Le principe est de ne pas stresser ceux qui ont conscience de n'être pas encore tout à fait prêts et de ne pas décevoir non plus des spectateurs qui pourraient arriver avec un niveau d'exigence trop élevé. Cette fois c'étaient des étudiants de troisième cycle du Conservatoire de Bourg-la-Reine (92) qui avaient effectué un stage d'une semaine avec Brontis Jodorowsky dont la mise en scène de l'Inattendu est programmée la semaine prochaine au Pédiluve. (J'avais beaucoup apprécié cette pièce que j'avais vue aux Déchargeurs l'an dernier)
Ils ont travaillé dans des conditions les plus proches possible de ce qu'ils seront amenés à vivre ultérieurement en tant que professionnels du théâtre. Chacun avait réalisé un travail d'écriture sur le thème de l'amour, la mort ... et la vie bien sûr. Ils sont arrivés au stage avec quatre projets qui ont d'abord été exploités en groupe. Brontis a aidé chacun à approfondir. De certains textes il n'est resté qu'une pantomime mais, au bout d'une semaine de travail à la table, d'improvisations et de répétitions sous un regard bienveillant est apparu ce que le metteur en scène a qualifié modestement de "petit objet" parfaitement présentable à un public pour peu qu'il soit considéré comme un travail en cours, le fameux "work in progress" comme on le désigne outre-atlantique.J'ai compté dix-sept scénettes, oscillant du tragique au comique, articulées de manière à toujours maintenir en éveil l'attention des spectateurs, avec comme l'a dit l'un d'entre eux un "humour redoutable" qui a été très apprécié.
Une des premières aborde la mort d'un enfant et le vocabulaire pour exprimer un décès. On est étonné d'en entendre autant, et de noter combien certaines expressions ont un rapport avec le théâtre comme tirer sa révérence. On apprend aussi comment se déroulent des obsèques en Tunisie, sur trois jours très codifiés, qui peuvent se terminer par une demande en mariage, témoignant que "la vie continue".Le "voyage assurances obsèques" fut particulièrement drôle mais les rires du public n'ont fort heureusement pas désarçonné la comédienne.Les costumes avaient été choisis dans un parti pris de simplicité, proches de la tenue passe-partout que les comédiens enfilent pour les répétitions. Noire aussi parce que c'est (c' était) la couleur du deuil en Europe, blanche pour les deux comédiens d'origine asiatique.
Ils nous ont chacun donné des moments très intimes. Pour l'une ce fut l'avis de décès d'une grand-mère formulé avec une grande poésie : Mon éclat de tendresse est toujours avec toi. Pour l'autre, le souvenir de sa première visite au Cambodge.
Il y eut des moments de décalage qui ont apporté de la respiration, comme avec la mort brutale du petit chien Tango, ou l'exercice de devinettes de titres de film sur le thème à des joueurs qui butent sur le seul long-métrage à évocation positive.
Il fut question, comment éviter ce classique ..., de l'appât de l'héritage, la phobie du cancer (dans une scénette d'inspiration très woodyallienne), une lecture effrayante des ingrédients que l'on ingurgite quotidiennement dans des produits de grande consommation, rendant prophétique une des répliques de la soirée : la mort nous guette tout le temps.
Nous ne saurions dire ce que l'on a apprécié le plus, probablement tout ce qui faisait écho en nous et qui nous ressemble. La qualité de présence des comédiens a permis en tout cas de faire vivre leurs personnages, et c'est une expérience qu'ils pourront réinvestir à l'avenir.
Brontis Jodorowsky a quant à lui encore plus envie de monter le spectacle qui pourrait s'intituler ... & Thanatos, sous cette forme ou une autre, que nous aurons grand plaisir à découvrir.On retiendra sans plus attendre qu'il est urgent de vivre, et d'aimer, sans attendre qu'il ne soit trop tard.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire