Je reviendrai bientôt sur le concert de Catherine Ringer, qui mérite à lui seul un billet spécial. Sa prestation ce soir était époustouflante. Danseuse, rockeuse, encore et toujours. Et amoureuse aussi, infiniment semble-t-il, de Fred Chichin à qui elle s'est adressée dans une très belle interprétation de Mahler. Elle en a écrit les paroles sur la musique de l'adagietto de la 5e symphonie que Gustav Mahler a composée en 1901 dans l'euphorie du bonheur amoureux qu'il partageait avec Alma (et qui fut le thème musical du très célèbre « Mort à Venise » de Luchino Visconti).
Fait exceptionnel nous avons eu droit à trois parties.
La première a été l'occasion de découvrir Owlle dont la chanteuse a donné le nom plusieurs fois mais qui n'a été compris que par les initiés alors que les autres pensaient qu'elle s'appelait Aude.
Le duo a fait trembler le plancher de la fosse. Quelques titres seulement, dont le très rythmé Ticky Ticky, mais suffisants pour entrer dans l'univers pop-lyrique et onirique de Owlle.
Les lumières ont été empruntées à un camaïeu de bleus, dans de douces tonalités turquoises, alors que la voix cristalline montait très haut, vocalisant sans limites, notamment sur le titre Cristal Ball.
La chanteuse a surpris aussi visuellement, par une simplicité très sophistiquée, ondulant dans une robe de coton peinte, probablement "home made" à partir de toiles chinées dans une des friperies où elle adore fouiner. Le visage de Leonardo DiCaprio se laisseait difficilement deviner sous le blouson de cuir et au-dessus de leggings noirs. Son nom ne faisait aucun doute, apparaissant en signature sur le bord de la robe dont le panneau arrière était artistiquement déchirée.
Une fine ceinture dorée marquait la taille. Ses chaussures pailletées, à talons ultra hauts, n'étaient sans doute pas visibles au-delà de la fosse mais je peux vous assurer que plus d'une bloggeuse modeuse aurait pu en être malade d'envie. Ce total look avait valu à sa silhouette d'être particulièrement remarquée au dernier Festival Rock en Seine.
La jeune femme ose des cheveux longs d'un roux flamboyant dont les pointes sont d'un vert lumineux sur une dizaine de centimètres. Ces détails peuvent sembler futiles mais ils témoignent d'un univers très particulier, à la fois très simple et très élaboré. Owlle a fait les beaux-arts et ne peut pas concevoir un univers musical qui ne soit pas en adéquation avec son univers visuel. Sa voix, aérienne, évoque principalement celle de Björk, même si elle chante parfois au bord du murmure, comme pour Don't lose it où alors, elle pourrait se rapprocher d'une Pauline Croze. Elle adore la batterie et les percussions, ne pouvant se retenir à plusieurs reprises de saisir les baguettes.
Après avoir commencé en guitare-voix elle est rapidement passée aux séquenceurs. Elle a une passion absolue pour les machines, en particulier son Omnichord, dont elle tire des tons qui s'accordent merveilleusement à ses chansons, dont les paroles anglaises lui offrent une forme de paravent. C'est que Owlle est encore très pudique. Elle est très attirée par les installations et on sent un désir de progresser sur la voie des performances d'art contemporain.
Ce qui est plaisant c'est que sa musique demeure accessible bien qu'elle soit très sophistiquée. Le rappel a été très chaleureux et le public apprécia de réentendre le premier titre en version acoustique.
Elle sera en concert le 14 novembre dans la salle parisienne du Gibus. Et on peut suivre son actualité sur son profil myspace.
Lourd changement de matériel avant d'accueillir Catherine Ringer pendant lequel nous étions invités à nous rafraichir en Salle des machines. J'avais rencontré Sammy Decoster dans l'après-midi et je savais que les spectateurs allaient faire une très belle découverte.
Personnellement j'avais adoré les morceaux qu'il avait joués pendant les réglages techniques. Il excelle dans les reprises. Demandez lui de vous interpréter Apache des Shadows et vous baisserez la tête de crainte de vous faire renverser par un troupeau de bisons. C'est tout le far-west qui arrive et on se sent aspiré par un ailleurs qui vibre.
Il faut avoir le flegme de son chien Shinto, le bien nommé, pour rester impassible.
Il interprète aussi bien les standards d'Elvis Presley comme Love me tender avec une voix aussi chaude. Sa prédilection pour ces morceaux là correspond à ses gouts. C'est aussi un choix qui facilite les "balances" en lui permettant de se repérer par rapport aux couleurs musicales qu'il a en tête.
Il a sortit l'album Tucumcari en 2009 mais ce soir il a chanté de nouveaux titres, dont il aussi écrit paroles et musiques.
Alternant des textes en anglais et en français nous avons ainsi entendu Taxy Bird, Micheline (avec un son qui arrache comme le disait si justement un groupe de spectateurs à coté de moi), Je mentirais (coécrit avec Juliette Paquereau) puis You can run avant de terminer avec le célèbre tube de Dean Martin : Everybody loves somebody. Ce jeune musicien compte pour 6 et avec le succès qu'il a remporté ce soir le théâtre ne prendrait pas beaucoup de risques à le programmer en solo sur la scène du Pédiluve.
Sammy est étonnant à plus d'un titre. Il n'hésite pas à sauter sur une table mais il ne prendra pas le micro pour vous raconter sa vie ou vous proposer simplement de venir chanter chez vous. Et pourtant ...
Ce qu'il ne dit pas et qui mérite d'être su c'est que si une longue tournée s'achève demain à Angers cet artiste enchaine ensuite sur une dizaine de jours au cours desquels il jouera "chez les gens" selon ce qu'il appelle le principe de la tournée barbecue, sauf que cette fois, vue la saison, ce sera plutôt tournée raclette ou chili con carne, ou ce que vous voudrez puisque c'est vous qui assurerez le couvert (et le gite).
Ils seront deux, dans un coin de votre salon, même petit, pour un concert très privé auquel vous aurez convié une quinzaine de potes sans aucune séparation entre la scène et vous.
N'hésitez pas à le solliciter !
A l'instar de Owlle, vous pourrez suivre l'actualité de Sammy Decoster sur my space.
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