L'intérêt pour ce quartier n'est pas nouveau sur le blog. J'ai régulièrement rendu compte de pièces de théâtre qui étaient jouées sur les Grands boulevards ou dans des rues adjacentes. Il me semble que les dernières ont été la Véritable histoire de Maria Callas au Dejazet, lequel est situé au tout début de ce quartier, sur ce qu'on appelait autrefois le boulevard du crime, près de République, et puis French Cancan au Palace.
J'avais très envie d'explorer davantage le quartier depuis que j'avais lu le livre de Tonie Behar. J'ai donc pris beaucoup de plaisir à le sillonner toute une journée. Et je n'ai pas épuisé le sujet !
Si je recommande toujours de diner chez Chartier en sortant du Palace, c'est aux Noces de Jeannette que je vous conseillerais de prendre votre souper si vous passez une soirée à l'Opéra Comique.
Et coup de chance, vous pourrez bénéficier de 10% de réduction sur le menu (hors boisson) si vous vous y rendez dans le cadre de l'opération Promenons-nous sur les Grands boulevards.
Il s'agit d'un évènement qui associe plusieurs enseignes.
Un pass (non nominatif valable pour une personne) est délivré sur le premier site après achat d'un billet ou d'une prestation plein tarif. Vous pouvez aussi le télécharger en cliquant sur le logo ci-dessous.
Il ouvre droit ensuite à des réductions chez tous les autres partenaires. Et ils sont nombreux !
Parmi eux, le Musée gourmand du chocolat dont j'avais déjà fait une visite au printemps. Il y a aussi le Musée du Parfum Fragonard, que j'ai visité à Grasse, mais pas encore à Paris, le restaurant Faubourg et puis le Manoir de Paris qui est une maison hantée qui, me semble-t-il, garantit les frissons.
Vous pouvez enchainer les visites au cours d'une journée intense ou les espacer. Vous avez jusqu'au 17 octobre pour bénéficier des promotions.
Aujourd'hui je vais vous entrainer au coeur du plus grand cinéma d'Europe et au plus profond de ses coulisses, les Etoiles du Rex. Demain, nous grimperons au sommet de la Tour Jean Sans Peur et vendredi je vous raconterai les rencontres que j'ai faites au musée Grévin avant d'aller grignoter une spécialité du salon de Thé-Pâtisserie le Valentin, passage Jouffroy.
Entretemps nous aurons marché avec Béatrice, de 1Paris2Rêve, le nez en l'air pour découvrir quelques curiosités architecturales et nous aurons voyagé dans une des mythiques 2CV de 4 Roues sous 1 parapluie.
Visites Spectacles et Paris-Story sont aussi associés à l'opération mais je ne les connais pas suffisamment pour vous en parler ici.
Commençons par le cinéma.
Ne nous laissons pas impressionner par Superman qui monte la garde dans le hall du Rex.
Certes, nous sommes dans le plus grand cinéma européen; un lieu mythique s'il en est, inscrit à l'inventaire des Monuments historiques depuis 1981 et sous l'impulsion de Jack Lang, alors ministre de la culture.
D'autres statues plus étonnantes nous attendent dans la salle. Elle provoque encore aujourd'hui un choc pour celui qui y pénètre sans avoir été prévenu. Alors imaginez l'émotion, le 8 décembre 1932, le jour de son inauguration ! Beaucoup de personnes illustres ont été invitées. Louis Lumière est du nombre.
C'est l'architecte Auguste Bluysen, connu pour avoir dessiné aussi des usines, comme Lefevre-Utile pour les fameux biscuits LU, qui conçoit le bâtiment comme un modèle réduit du célèbre Radio City Music Hall de New York.
La tour culmine à 50 mètres et fait scandale. La presse comparera l'édifice à un fort militaire surmonté d'une verrue. La façade extérieure est stricte et géométrique, dans un pur style art déco, qui déplait aux parisiens. Le choc est d'autant plus fort quand ils découvrent la chaleur du décor intérieur que l'on doit à l'ingénieur John Eberson et qui fait sensation. Il créé ici la première "salle atmosphérique" sur le sol européen, alors que les Etats-Unis sont familiers avec ce type de décor avec près de 400 salles.
Les congés payés n'avaient pas encore été "inventés". 90% des parisiens n'étaient jamais partis en vacances et se trouver subitement sous un ciel méditerranéen devait quasiment relever de l'illusion d'optique.
Le décor d'origine a soigneusement été conservé. Le plafond bleu nuit étoilé, les grilles d'une hacienda, la statue de Diane chasseresse, les lumières de coucher de soleil, des nuages qui progressent, l'arc-en-ciel ... tout y est. C'est Tolède, Venise et les 1001 nuits rassemblées pour rappeler à son propriétaire, Jacques Haïk, né en 1893 à Tunis, riche producteur et distributeur dans le cinéma, également alors propriétaire de l'Olympia le paysage de la French Riviera qu'il aime tant.
Avec en prime des fauteuil d'un confort extrême et de la place pour étendre ses jambes. Dire que 2800 personnes peuvent en bénéficier en même temps !
La capacité est un peu réduite, mais avec tout de même 1400 places devant le Grand large. La descente de cet écran géant, d'un poids de 1 tonne, de 26 mètres de largeur, de 300 m² est à elle seule, un moment grandiose auquel j'ai pu assister en direct. Ma photo n'est pas truquée et j'aurais bien aimé être présente en 1988 le soir de la première projection du Grand bleu, le célèbre film de Luc Besson.
Cette descente était impressionnante ... et pourtant je n'avais pas les lunettes 3 D si bien que (par chance) je n'ai pas eu le sentiment de prendre les pierres sur la tête quand le mot Large explose.
Des jeux d'eau animent la grande salle chaque année à Noël depuis 1954. Intitulé « féerie des eaux », le spectacle accompagne la projection du film Disney de fin d'année. A partir du 20 novembre ce sera la Reine des Neiges, bien entendu glaciale, avec plus d'un millier de jets d'eau et de feux d'artifices. Et en 2016 Vaiana après une féérie très réussie.
Trois ans après cette innovation, un nouveau matériel allait faire sensation. Un escalier mécanique permettait d'accéder à l'étage sans faire d'effort. Il a été inauguré par Gary Cooper et Mylène Demongeot. A cette époque le cinéma est doté d'un chenil, d'un poste de police ... c'est une petite ville dans la ville. La transformation de ces espaces a permis de créer de petites salles au moment où l'industrie du cinéma a connu la crise. Par chance la grande salle a pu être conservée.
Quelques mètres plus loin, on accède aux Etoiles du Rex, qui est une sorte de modèle réduit parisien des Universal Studios d'Hollywood que j'ai visités il y a fort longtemps. C'est une reconstitution des coulisses du cinéma. L'endroit permet aussi de vivre depuis 1998 les différentes étapes d'un tournage, en passant par le doublage et la post production.
L'épopée a lieu dans la langue de son choix, et sans casque. On descend d'abord dans le ventre de la machine. Les murs rappellent que la salle a connu des concerts de grande envergure. On reconnait des signatures célèbres. Zazie en est un exemple.Les lourdes portes métalliques s'ouvrent. A partir de ce point il n'y a plus de retour en arrière possible et la visite alternera avec des reconstitutions paisibles, comme le bureau du directeur, et des moments plus intenses quand le spectateur devient acteur d'effets spéciaux saisissants.
La cabine du projectionniste permet de montrer un matériel "d'époque" et de revivre ce que Luc Besson a pu ressentir la veille du grand soir.
On aura auparavant fait l'expérience d'une vue sur les toits de Paris depuis la coupole
On sera passé derrière la toile de projection. On aura emprunté un ascenseur panoramique transparent.
On aura suivi les injonctions de différents personnages. On sera à l'insu de notre plein gré les héros d'un film d'aventure. Notre implication sera totale, du tournage au doublage. Fous rires garantis.
Et on aura aussi fait l'expérience étonnante d'un tunnel lumineux qui nous aura fait perdre le sens de l'équilibre. C'est impressionnant mais même les personnes fragiles peuvent passer l'épreuve sans risque.
Le Grand Rex est unique à bien des égards et les Etoiles du Rex sont un parcours instructif et distrayant qui est encore plus amusant à programmer avec un groupe d'amis.
Le Grand Rex, 1 Boulevard Poissonnière 75002 Paris - 01 45 08 93 89
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