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lundi 12 novembre 2018

La gloire de mon père, spectacle interprété par Antoine Séguin

Je suis allée voir Antoine Séguin jouer la Gloire de mon père au Théâtre Essaion et si je mets son nom en valeur c'est parce que son interprétation est remarquable.

On peut croire qu'entendre des cigales cymbaliser sur un air de flutiau compte dans la mise en condition du spectateur. Certes. On peut penser que le texte de Marcel Pagnol y est pour beaucoup. Certes aussi. Que l'efficacité de la mise en scène de Stéphanie Tesson  est déterminante. Bien sûr.

Mais très franchement la prestation d'Antoine Séguin est indissociable du succès du spectacle.

Je suis née à Aubagne, sous le Garlaban, qui n'est pas une montagne mais une colline qui monte très haut dans le ciel de Provence.

Voilà, nous y sommes. Les modulations de la voix du comédien nous transportent dans cette région si typique, au sein de cette famille aimante, où grandit un petit garçon surdoué qui a appris à lire tout seul, pendant que sa mère allait au marché. Son père, instituteur écrivait les leçons au tableau noir et provoqua une révélation fracassante le jour où il rédigea une phrase apparemment anodine : la maman a puni son petit garçon qui n'est pas sage.

Le môme s'offusqua et réfuta cette affirmation, à la grande stupéfaction de son père.
On le suivra pendant toute son enfance, dans la petite ville d'Aubagne comme dans la campagne sur la charrette bleue des vacances tirée par un mulet, et pendant chaque partie de chasse. On tremblera  pour lui quand il sera au bord des larmes, craignant d'être perdu dans les collines, quand les chemins qu'il a laissé derrière lui en ont profité pour changer de visage, et qu'il n'a pas pensé à remplir ses poches de petits cailloux blancs comme le Petit Poucet, 
Il raconte. Il mime. Il interprète chaque personnage avec la voix qui convient, pointu ou rocailleuse s'il le faut.
Le spectacle dégage une immense tendresse. L'adaptation est fidèle malgré les coupes. Les deux tiers du texte original ont disparu mais l'esprit est respecté, en toute logique puisque pas un mot n'a été modifié dans ce qui a été conservé.

Les adultes aimeront ce spectacle qu'on peut aussi bien venir voir en famille, à partir de 8 ans. A tel point que tout ce beau monde souhaitera ensuite voir la suite, Le Château de ma Mère.

La Gloire de mon Père de Marcel Pagnol
Adaptation et interprétation Antoine Séguin
Mise en scène de Stéphanie Tesson
Du 29 septembre au 25 Novembre 2018
Samedi et Dimanche à 17h30
Au Théâtre Essaion
6, rue Pierre au lard
(à l'angle du 24 rue du Renard)
75004 Paris

Le Château de ma Mère
Du 01 décembre 2018 au 27 Janvier 2019
Les samedi et dimanche à 17h30
Vacances scolaires : du mercredi au vendredi du 26 au 28 décembre 2018 et du 02 au 04 janvier 2019 à 17h30

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