J'ai eu la chance d'assister à l'installation du peintre Gérard Garouste dans la section peinture de l’Académie des beaux-arts le 23 octobre 2019.
C'est un artiste que j'admire. J'avais beaucoup apprécié la sincérité avec laquelle il s'est exprimé dans l'Intranquille qui figurait dans la sélection "Essais" du grand Prix des Lectrices de ELLE l'année où j'en fus juré. Et je serais très heureuse de le recevoir dans mon émission Entre Voix sur Needradio.
Ce type de cérémonie s'organise sous la coupole autour de la lecture de deux discours, pour une assemblée attentive, souvent émue parce que chaque mot est pesé et que la voix des orateurs véhicule une pléiade de sentiments.
Le premier, prononcé par le secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts, salue le futur académicien en reprenant les faits les plus caractéristiques de sa vie. Le second est toujours un hommage de l'impétrant à la personnalité à laquelle il succède, ici Georges Mathieu, peintre également.
On découvre ensuite l'épée du nouvel académicien et celle de Gérard Garouste, dessinée par sa femme, Elisabeth Garouste, elle aussi une artiste. Elle est particulièrement originale et chargée de sens, en bois de buis et rappelle la canne noueuse qui ne le quitte jamais.
Une réception permet d'engager les conversations dans les salons, ou dans la cour si la météo est favorable. Mais auparavant le nouvel académicien aura descendu les marches sous la haie d'honneur de la Garde républicaine.
Plutôt que paraphraser ou résumer les propos j'ai pensé qu'il était plus intéressant de communiquer quelques extraits qui m'ont particulièrement touchée, aussi bien dans le portrait de l'homme et du peintre dressé par Laurent Petitgirard, le secrétaire perpétuel et compositeur, que dans l'hommage de Gérard Garouste à Georges Mathieu (1921-2012).
Extraits du discours de Laurent Petitgirard, secrétaire perpétuel de l’Académie des beaux-arts
Contrairement à certaines idées reçues, ce n’est pas l’angoisse ou le déséquilibre qui favorisent la création mais bien au contraire sa capacité à les dominer, voire à les transcender. C’est ainsi qu’à la fin d’une de vos conférences au moment de la publication de votre livre L’Intranquille, vous avez répondu à une personne bien intentionnée qui voulait à tout prix tenter un rapprochement entre Van Gogh et vous-même : "Si Vincent van Gogh avait eu les mêmes médicaments que moi, il aurait peint beaucoup plus."
Vous m’avez dit que si vous aviez été musicien, vous auriez été pianiste. Je pense que vous vous trompez, car même si la technique nécessaire à la maîtrise de cet instrument vous fascine, le piano n’aurait jamais comblé votre appétit de création. Si vous aviez choisi la musique, vous auriez été compositeur, improvisateur, vous auriez écrit vous- même les livrets de vos opéras et vous auriez probablement désespéré votre éditeur en modifiant l’ouverture de votre Faust le matin de la première.
Vous avez entamé vos études artistiques en 1965 à l’âge de 21 ans. Votre père vous avait pourtant dit : "T’es pas Picasso, la peinture c’est de la fumisterie".
Si l’on vous connaît, bien sûr, comme peintre, mais également comme illustrateur, décorateur ou sculpteur, tous ne savent pas qu’après vos études aux beaux-arts, vous avez écrit, mis en scène et interprété des pièces de théâtre. Je sais même que, bien plus tard, vous avez tourné en 2013 avec Catherine Deneuve dans le film Elle s’en va d’Emmanuelle Bercot.
L’un de vos décors sera le Palace, célèbre théâtre devenu le grand club mythique de la rive droite, dans lequel vous interviendrez jusqu’en 1982. Une grande amitié vous liera à son propriétaire et animateur, Fabrice Emaer. En 1977 vous y présenterez Le Classique et l’Indien, et vous concevrez de très nombreux décors dont le trop grand classicisme, selon vous, était compensé par des éclairages laser très intrusifs.
Votre relation avec l’œuvre de Marcel Duchamp, grand joueur d’échecs, s’apparente au Jeu de l’Oie : après la case prison il y a la case évasion. Là où beaucoup d’artistes se sont saisis du parcours de Duchamp pour faire tabula rasa de toute technique et pour se moquer de l’école, vous y verrez l’occasion de tout reprendre et de tout réapprendre. Vous vous adjoignez le concours d’une chimiste et avec les conseils de deux experts du Musée du Louvre, vous vous lancez dans la fabrication de vos propres couleurs.
Cher Gérard Garouste, je vous soupçonne de regretter amèrement que Marcel Duchamp n’ait pas été élu à l’Académie des beaux-arts. En jouant un peu sur les dates, il aurait presque pu vous recevoir, ou plus précisément, pour rester dans son esprit, vous non-recevoir.
Parmi les tableaux de Francisco de Zurbaran, la jeune fille qui vous plaît le plus est cette Sainte Casilde qui porte des fleurs dans son tablier. Cette sainte au beau prénom, compatissante aux souffrances et aux privations que son père infligeait aux prisonniers enfermés dans ses geôles, avait pour habitude de leur porter secrètement du pain. Surprise un soir par son père elle a dû ouvrir son tablier, mais le pain s’était transformé en roses. C’est le sens caché de cette œuvre qui vous a fasciné. Cette volonté de chercher l’essence des êtres et des situations derrière leur apparence première se retrouve dans toute votre œuvre.
Il faut sans attendre mentionner un élément essentiel dans votre processus créatif : vos précieux carnets. Au tout début ils s’apparentaient plus à un journal, contenaient des histoires, des pensées sur l’art, même des contes érotiques - mais pas de dessins. Vous les avez détruits, quel dommage... Votre grand ami Haïm Korsia, que j’ai consulté pour m’aider à comprendre votre cheminement vers le judaïsme, m’a expliqué que la destruction du savoir est un concept juif. (...) Vous en avez toujours un sur vous, vous dessinez en permanence, dans les cafés, les transports en commun ou même chez vous. (...) "Le principe c’est de ne pas avoir de règle, sauf celle de ne pas perdre mon carnet que j’ouvre à chaque fois qu’une idée me traverse l’esprit". Comme je vous soupçonne d’avoir une forte envie de faire la même chose sous la coupole, j’ai demandé à notre huissier de vous apporter un petit carnet et un joli crayon que nous nous sommes procurés spécialement pour cette occasion.
Il faut ici évoquer un thème essentiel de votre œuvre, Le Classique et l’Indien. C’est un élément fondateur de votre peinture qui vient d’un rêve que vous avez fait il y a plus de quarante ans. Une voix vous parle et vous explique qu’il y a deux sortes d’hommes, les Classiques et les Indiens. Vous avez beau avoir une certaine expérience de la psychanalyse, le sens de ce rêve vous échappe. Classiques et Modernes, Indiens et Cow-Boys, Delacroix et Ingres, Poussin et Rubens, soit, mais comment interpréter "Classiques et Indiens" ? C’est votre ami et complice Jean-Michel Ribes, pour lequel vous avez réalisé plusieurs décors au Théâtre du Rond-Point, qui va vous éclairer, grâce à sa grande connaissance de la langue et de l’histoire espagnole. Vous avez en fait joué sur les mots sans le savoir, à moins que votre ouïe, dans le rêve, ne soit moins fine, ou encore que cette mystérieuse voix n’ait pas suffisamment bien articulé, c’est "cacique" et non pas "classique" qu’il fallait comprendre.
Le cacique est un chef de tribu, souvent despote, c’est aussi celui qui réussit absolument tout. Le Cacique et l’Indien c’est donc le Clown blanc face à l’Auguste, dans votre œuvre, Sancho Pansa raisonnant Don Quichotte ou encore Faust affrontant Mephisto. Les grands mythes vont longtemps vous inspirer, ils présentent pour vous le grand avantage d’être libérés de toute actualité. Vous aimez cheminer de la Bible au Talmud comme de Virgile à Dante.
J’ai lu votre livre, L’Intranquille, où vous parlez de ce "salopard" de père qui vous aimait, où vous évoquez son magasin de meubles, les lumières atténuées de l’occupation, comme un roman de Patrick Modiano, avec lequel vous réaliserez plus tard un livre intitulé Dieu prend-il soin des bœufs ? au profit de votre association La Source.(...) Le vers de Baudelaire "Tu m’as donné ta boue et j’en ai fait de l’or" pourrait être votre devise. Il serait réducteur de ne voir dans votre conversion au judaïsme qu’une expiation des péchés du père par le fils. L’idée de la justice chez vous est permanente.
Le rideau de scène que vous peignez pour le Châtelet, présente également une forme d’initiation et constitue l’une des commandes publiques que vous réaliserez à cette époque. On ne le voit malheureusement que très rarement et trop souvent seulement à moitié. Le rideau qui se lève, métaphore de la révélation... En 1984, le Ministère de la culture vous commande une sculpture en bronze destinée à être installée dans les jardins du Palais-Royal. Le défi au soleil montre deux personnages, l’un solaire, l’autre lunaire. Vous avez intitulé le jeu auquel ils s’adonnent La Règle du Je. (...) Vous attendrez près de trente ans pour que cette sculpture en bronze trouve sa place dans le parc de Saint-Cloud, non loin de l’emplacement du grand château incendié.
Vos sculptures, peut-être moins connues que votre peinture, ne serait-ce que parce que leur nombre est restreint au regard de vos 600 toiles, sont très recherchées par les collectionneurs.
Aucun tableau n’est sacré m’avez-vous dit, les préférés sont partis. Ils vous ont possédés et vous ne les possédez plus. Vous n’en avez, chez vous, guère plus d’une dizaine. Dans vos ateliers les tableaux en gestation sont retournés, seul est visible celui sur lequel vous travaillez.
Vous peignez en musique, vos choix vont de Schœnberg à Ray Charles, diffusés à un fort niveau sonore et avec interdiction à quiconque de vous déranger. Lors des expositions, la tentation de fignoler un détail vous titille parfois, souvent il ne s’agit que d’une simple question de vernis, parfois plus. Vous n’allez tout de même pas jusqu’à imiter Bonnard qui s’était fait surprendre, pinceau à la main, dans un musée en train de retoucher une de ses toiles exposées, ce qui était paraît-il dans ses habitudes. Mais Turner le faisait aussi...
Comme on l’a vu avec l’astronomie, vous êtes fasciné par la science. Vous évoquez la physique quantique dans un tableau de 2015 intitulé Le chat de Schrodinger.
Pourquoi êtes-vous si souvent présent dans vos œuvres. "Parce que je suis le modèle que j’ai le plus facilement sous la main et disponible" répondez-vous. Réponse digne de Rembrandt. Faut-il vous croire ?
L’humanité qui s’exprime dans votre peinture se retrouve bien évidemment dans votre vie. Elle s’incarne en premier dans l’exceptionnel duo que vous formez depuis presque cinquante ans avec votre femme, Elisabeth. Votre complicité s’est établie dès votre rencontre dans une boite à bac, après que vous eussiez, tous les deux, raté le précieux diplôme.
Elisabeth est un roc dans votre vie, un point d’ancrage. Vous visez en permanence la réparation du monde. Magnifique artiste, à la fois peintre, décoratrice, architecte d’intérieur, créatrice de décors, de mobilier et d’objets, Elisabeth n’hésitera pas à stopper sa carrière pendant sept années pour soutenir vos débuts de peintre. Ce n’est qu’une fois votre carrière lancée qu’elle reprendra son activité de création.
Avec Elisabeth vous avez fondé en 1991 l’Association "La Source" pour favoriser l’éveil et la créativité des enfants et des jeunes issus de milieux défavorisés grâce à l’engagement d’artistes professionnels, qui sont vos amis. "À La Source, en contact avec un artiste, les enfants apprennent à se servir de leur imaginaire. En apprenant à faire, ils apprennent à voir, à être, à se connaître." La Source touche 9 000 enfants avec la participation de 150 artistes.
C’est la peinture qui vous guide. Vos gestes sont présents avant vos phrases. Vous êtes ce Classique et cet Indien, à mi-chemin entre la modernité et le classicisme, entre le rêve et la réalité, entre le raisonnable et l’absurde. On ne peut pas revendiquer un Garouste sans accepter l’autre. C’est pour cela que nous sommes fiers et heureux d’accueillir aujourd’hui dans notre Académie tous les Garouste, qui ont chacun leur place parmi nous.
Extraits du discours de Gérard Garouste en hommage à Georges Mathieu
Très tôt dans ma vie, j'ai pris conscience que mon œil et mes mains étaient mes seuls atouts. A l'école, j'étais à peu près nul en tout ; mais mes dessins épataient mes copains et séduisaient la maîtresse qui sans cela n'aurait pas donné cher de mon avenir. A ces mains donc, et à mon aptitude à représenter le réel, je dois mon identité. (Elles m'ont tenu la tête hors de l'eau et plus tard m'empêcheront de sombrer).
Ceux qui me connaissent savent que j'aime les rituels et celui qui consiste à endosser le costume vert et l'épée en fait partie. Je vous avoue que la vision de ma personne ainsi vêtue a provoqué l'hilarité de mes proches. Mais c'est un fait que ce costume fait de moi l'un des vôtres, un académicien très investi dans son rôle et qui attend beaucoup de cette aventure.
A plusieurs reprises par le passé on m'a proposé d'y entrer, la première fois c'était en 1994, et cette fois comme les suivantes j'avais refusé. A l'époque, j'étais préoccupé par ma carrière, j'avais assez à faire avec les galeries, les collectionneurs et le milieu de l'art en général et il faut admettre que, comme beaucoup d'artistes de ma génération, je nourrissais un a priori négatif à son égard. Les avant-gardes et tous ceux qui se revendiquaient de la modernité s'y sont toujours opposés. Mais il en va de la modernité comme du temps, elle passe... et les avant-gardes font partie de l'histoire.
Georges Mathieu aimait provoquer mais, comme moi-même, il avait l'espoir de faire, par cette maison, avancer ses convictions. Celui qui fut l'artiste emblématique des années 60 et 70 avait le verbe haut, et ses bacchantes foisonnantes étaient aussi célèbres que le mouvement dont il est le fondateur : l'Abstraction lyrique, c'est lui. Georges Mathieu fut le premier en tout. Le premier de la classe, le premier à faire des taches sur une toile, à sauter et danser avec elle, à pourfendre une abstraction géométrique alors dominante, à réaliser des improvisations en public, à créer un langage qu'il voulait vierge de toute signification... En parcourant ses biographies et ses nombreux écrits, le dernier de la classe que je fus en a eu le tournis. Je me suis consolé en pensant à la main imprimée sur les murs de la grotte Chauvet... à bien y réfléchir on n'est jamais le premier. L'art est toujours en devenir, il ne s'installe jamais, serait-ce dans une idée d'avant-garde. Dans ce domaine, personne ne détient la vérité.
J'avais une quinzaine d'années lorsque j'ai découvert au journal télévisé les affiches que Georges Mathieu avait créées pour Air France. A l'époque, leurs formes abstraites m'avaient dérouté. Il faut dire que ni le lycée ni mon milieu familial ne m'ayant ouvert les yeux, dans ce domaine j'ignorais tout. Cher Georges, nous nous opposons en tout, ou presque. Tu recherchais la vitesse, je conçois un tableau comme un arrêt sur image, tu voulais vider le signe de son sens, je ne peins que pour la polysémie. Tu ne jurais que par le style, je voudrais effacer le mien, l’idéal à mes yeux étant d’être banal et de se faire oublier pour entrer dans l’ambiguïté d'un sujet... Même les artistes les plus révolutionnaires, comme Duchamp, ont été enfermés dans le conformisme.
Au moment où je suis sorti des Beaux-Arts, Ben lançait cette phrase devenue célèbre "L'art est l'espace qui existe entre mes doigts de pieds". Magnifique définition, drôle et désinvolte à l'image de cet artiste. Je pense qu’un peintre doit bien connaître sa culture pour pouvoir l’oublier et en jouer librement. En ce qui me concerne, c’est dans les musées, particulièrement au Louvre, que j’ai appris mon métier de peintre par un apprentissage du regard, au cours duquel je me suis initié, seul face aux œuvres, à l'histoire de l'art et aux techniques de la peinture. J'ai beaucoup appris des maîtres qui m'ont précédé, et je suis très conscient de mon héritage et de ma dette envers eux. Car je reste persuadé qu'en tout artiste cohabitent deux personnages que j'ai nommés dans ma mythologie personnelle le classique et l'indien.
Georges Mathieu peint directement avec le tube de couleur, avec les doigts ou avec de longs pinceaux. L'une de ses prestations les plus célèbres a lieu en 1956 au théâtre Sarah Bernardt à Paris pendant la nuit de la poésie, au cours de laquelle il peint en vingt minutes devant 2000 personnes un tableau de quatre mètres sur douze en utilisant plus de 800 tubes de peinture (cette toile intitulée Hommage aux poètes du monde entier disparaitra en 1968 lors de l'incendie de son atelier).
Mais on aurait tort de n'y voir qu'une succession de mises en scène baroques, car le flamboyant Georges Mathieu ne se contente pas de se donner en spectacle, il réfléchit sur la valeur du langage et le statut du signe, en peintre mais aussi en sémiologue et en philosophe.
Au cours des années 60 et 70, Mathieu convoquant l'exemple du Bauhaus se fait graphiste, architecte et designer. Il entame alors la seconde partie de sa carrière devenant celui qui restera pour la postérité l'artiste officiel du septennat de Georges Pompidou. Il crée la pièce de dix francs, dessine des timbres-poste, des affiches pour Air France, le trophée des Sept d'or, le logo de la chaine de télévision publique Antenne 2, des modèles de haute-couture, de mobilier, de bijoux, de tapisserie, les plans d'une usine de transformateurs électriques...
J'évoquerai un texte célèbre de Roland Barthes qui me tient à cœur, c'est un essai intitulé La mort de l'auteur. Barthes y donne la place centrale au lecteur par lequel le texte s'actualise à chaque lecture. (...) Duchamp à sa manière a exprimé la même idée : c'est le regardeur qui fait l'œuvre. Laquelle ne cesse jamais de se modifier, et reste toujours actuelle et changeante.
Lors de ses voyages au Japon, Georges Mathieu s'est confronté à la calligraphie extrême orientale mais il a toujours marqué sa différence en séparant le signe du sens et de l'écriture. Dans la calligraphie au contraire, tout signe tracé possède une signification, liée à la lecture. Il est amusant de constater qu'en dépit de sa méfiance vis à vis de l'écriture, sa peinture s'apparente à une signature.
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Je remercie particulièrement le service de presse de l’Académie des beaux-arts pour la communication des textes des discours.
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