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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

jeudi 28 mai 2009

INTIMES CONVICTIONS de Sabine WEISS

Cette artiste formidable (et si humble) est actuellement visible dans deux galeries, une très prestigieuse, à Paris et une plus modeste mais très dynamique, à Orléans.

Le Centre Pompidou fait œuvre d’innovateur en présentant depuis hier une exposition entièrement consacrée aux artistes femmes de notre temps. Le Musée national d’art moderne affirme avec force son engagement auprès des artistes femmes, toutes disciplines confondues, de toutes les nationalités. Il les replace au centre de l’histoire de l’art moderne et contemporain du XXème et du XXIème siècle. Cet accrochage au féminin s'intitule elles@centrepompidou.
Rien de bien extraordinaire pour Sabine qui était déjà exposée à Pompidou en 2003. Seulement voilà, vous ne l'avez peut-être pas encore découverte. Alors allez-y ! Vous verrez ses photos parmi plus de 500 œuvres de plus de 200 artistes.

Cette exposition est une première mondiale. Elle durera presque un an. Mais ce n'est pas une raison pour ne pas vite en programmer la visite.

Jusqu'au 24 mai 2010, tous les jours, sauf le mardi, de 11h à 21h
Tarifs : 10 à 12 euros, selon période / Tarif réduit : 8 à 9 euros valable le jour même pour le Musée national d’art moderne et l’ensemble des expositions / Renseignements au 01 44 78 14 63 Gratuit pour les enseignants porteurs du Pass éducation et pour les moins de 26 ans ressortissants de la communauté européenne.


C'est Marion, la fille Sabine Weiss, qui m'a envoyé le carton d'invitation de l'expo accompagné de la référence d'un petit film de FR3 (de 2 minutes) qu'une journaliste venait de faire sur sa maman. Ce message m'a touchée parce que tout en sachant parfaitement combien Sabine n'aime pas ou peu parler d'elle Marion estime qu'elle doit prendre en main un tout petit peu les choses en diffusant ce petit film à tous ceux qui de près ou de loin connaisse et apprécie le travail de Sabine. J'avais rendu compte de l'exposition de ses photos à la Maison des Arts d'Antony (92) sous l'intitulé "Objectifs femmes" aux côtés de Janine Niepce du 14 janvier au 15 mars dernier. Pour avoir eu la chance de passer une ou deux heures avec elle je partage totalement l'analyse de Marion : C'est bien plus une altruiste qu'une excentrique. C'est encore moins une narcissique, comme beaucoup artistes peuvent l'être.

L'envie de vous le faire partager est donc toute naturelle ... Le reportage est à la hauteur de l'artiste. Difficile de trouver des mots plus justes, et une musique plus appropriée pour accompagner les images. En plus, c'était à la galerie le Garage d'Orléans, une ville que je connais bien même si je n'ai jamais eu l'occasion d'aller dans cette galerie (au passage je souligne la qualité de sa programmation puisqu'elle a accueilli aussi le peintre Braun-Vega dont je parle ces jours-ci sur le blog). Cliquez, et appréciez.

Exposition Intimes convictions, du 16 mai au 14 juin 2009, le Garage, 9 rue de Bourgogne, 45000 Orléans
Ouvert les samedis et dimanches de 15H à 19H, du lundi au vendredi : 06 08 78 34 02

Je rappelle aussi que l'exposition Quel cirque ! est ouverte jusqu'au 20 juillet au centre Pompidou. (cf billet du 2 avril Calder expose son cirque)

mercredi 27 mai 2009

DEMIURGES à Châtenay-Malabry

Quand on parle d'un film ou d'un spectacle, l'auteur refuse qu'on en dévoile la fin, pour préserver le suspense. Ici c'est le début qu'il ne faudrait surtout pas raconter. Les premières minutes sont extrêmement déroutantes ... sauf pour les spectateurs qui ont vu l'Augmentation, parce qu'ils ont déjà été confrontés au même phénomène. C'était hier, et il y a encore une représentation demain. Les créateurs ne tiennent pas à ce que des photos du spectacle circulent, histoire de laisser la surprise aux spectateurs. Il me semble que celle-ci pourtant respecte leur intention tout en suggérant quelque chose.
Mais avant que les comédiens ne procèdent au grand ménage il s'agit d'organiser le spectacle, autrement dit de raconter une histoire, ce qui est le propre de tout spectacle en fait. Deux voies sont possibles : le dépouillement ou la surcharge. Nos deux compères font très fort puisqu'ils réussissent à concilier la sobriété et la démesure dans un théâtre de l'extrême. C'est qu'ils ne sont pas superstitieux : les cordes tombent des cintres et ils vont s'y pendre comme d'autres tirent les cloches. Qu'est ce qu'il y a à gagner ? C'est la surprise comme lorsqu'enfant on décrochait la queue du Mickey. N'empêche que Denis Athimon et Julien Mellano sont tout de même prudents : ils sont coiffés d'un casque. Logique pour démarrer un chantier.

Chiche qu'ils sont capables de nous refaire le monde en une heure chrono en partant de rien. Avec trois fois rien. Et parfois plus tout de même. Jusqu'à ce que la scène soit totalement envahie. D'où le grand ménage à faire alors.

Il s'agit de réinventer la création du monde, rien de moins. D'où le titre du spectacle : Démiurges. Ces nouveaux dieux vont donc suggérer la lumière, l'eau, les plantes, l'homme ... enfin tout. Il y a de très belles images : les miroitements d'une boule de dancing sur les visages des spectateurs, le play-back de harpe avec un bout de corde. Il y a de la poésie. Il y a du spectaculaire aussi pour "ne pas perdre le public". Ces métrages de toiles cirée qui tombent du ciel recomposent une nature plus belle que dans la réalité. La fête foraine bat son plein. Il y a aussi un humour décalé, parfois corrosif. On ne peut pas oublier non plus que les comédiens sont avant tout des marionnettistes. (Certains spectateurs peuvent se souvenir de leur version trash de Hansel et Gretel au Festival Marto). Ils ne résistent pas à un petit numéro. Les gags s'enchainent sans faiblir. Jusqu'aux rebondissements de la scène finale ... (tiens voilà un jeu de mots qui leur aurait bien plu !) Satisfaits de leurs trouvailles ils viennent saluer sans s'inquiéter du bazar qu'ils laissent derrière eux ... en s'esclaffant "parce que c'est pas nous qu'on range".

C'est un spectacle soit-disant étiqueté "jeune public" et nous, les adultes, non seulement nous n'y avons vu que du feu, mais nous nous sommes régalés comme des gosses. Ce n'était pas la fin du monde mais la fin de la saison du Théâtre Firmin Gémier/ la Piscine. Dans un style qui assure parfaitement la transition avec le Festival Solstice qui marquera la seconde moitié du mois de Juin.


Coproduction Bob Théâtre / Théâtre Lillico de Rennes
tel 02 99 63 15 10

mardi 26 mai 2009

Quelques rencontres au Salon du théâtre

Impossible de rendre compte de tout. J'ai dénombré plus de 50 Cafés littéraire, Théâtres des paroles, Rendez-vous, Portraits, Lectures, Spectacles et Débats divers. Tout cela sur trois jours et des scènes différentes. Sans compter les stands des salles de spectacle qui annonçaient déjà une alléchante programmation 2009/2010 ... Même en courant on n'aurait pas le temps de tout faire. Et ensuite il faudrait plus d'un mois, avec un billet quotidien, pour tout relater ici.

Et pourtant, le portrait que Philippe Tesson, directeur de l'Avant-scène théâtre, pointant le romantisme de Jean-Michel Ribes, auteur, metteur en scène et directeur du Théâtre du Rond-Point fut savoureux. Cet homme reconnait que le passé nous fonde et remercie nos ancêtres tout en se fixant pour objectif d'inventer le présent. Il dit comme une évidence qu'il arrête d'écrire quand il perd le doux plaisir de s'épater lui-même. Dans la bouche d'un autre ce serait de l'orgueil. Chez lui c'est une ligne de conduite. On ne peut que partager son point de vue quand il affirme que l'artiste doit chercher à faire bouger le monde. (illustration ci-contre avec le portrait peint par Braun-Vega, auquel j'ai consacré plusieurs articles ces jours derniers)

Autre belle conversation que celle de Jack Ralite, sénateur, avec Emmanuel Demarcy-Mota, metteur en scène et directeur du Théâtre de la Ville. Le premier pourrait presque être le grand-père du second et pourtant c'est lui qui lui rend hommage.

Il loue avec un enthousiasme indéfectible ses qualités à tracer des sillages culturels en allant au devant de tous les publics. Il invoque l'esprit de Jean Vilar : je veux avoir le droit de présenter des œuvres au public quine sait pas encore qu'il va les aimer.

Plusieurs discussions furent davantage des conversations entre amis que véritables débats mais il y eut çà et là les prémices d'une réflexion entre théâtre privé et théâtre public, sous la houlette d'Hélène Chevrier (à gauche sur la photo), rédactrice en chef de Théâtral Magazine. Bien sur, il y eut quelques piques, comme cette parole rapportée par Jacques Baillon, ancien secrétaire général de l'Odéon, aujourd'hui directeur du Centre national du théâtre, ayant entendu Thierry Pariente, délégué à la culture expliquer : c'est simple, dans le public tous les spectateurs connaissent ceux qui sont sur le plateau. Dans le privé ce sont les comédiens qui connaissent tous ceux qui sont assis dans la salle.

Xavier Gallais (à droite sur la photo) estime que les choses sont en train de changer. Il joue dans les uns et dans les autres, et a récolté des récompenses des deux côtés. Ce serait plutôt le rapport aux auteurs et à l'esthétisme qui seraient différents.

Sarah Forestier, comédienne (à côté d'Hélène Chevrier) s'étonne de la taille démesurée des scènes publiques. Il est vrai qu'historiquement les théâtres privés ayant été financés par des fonds privés on les a construits à la mesure des finances dont on disposait. Mais la vraie différence consiste entre la manière de travailler entre cinéma et théâtre. Dans le premier on arrive pour tourner ses scènes. Dans l'autre on cherche ensemble et on construit dans un esprit de troupe.

Autre différence majeure avec le nombre de représentations. Dans le public (subventionné) on vient presque de finir les répétitions que la pièce s'arrête. Jouer 30 représentations est un maximum. Dans le privé cela peut durer très longtemps et une pièce à succès est alors une manne pour un auteur. On accorderait aussi plus d'importance au metteur en scène sur les scènes publiques et davantage à l'auteur sur les scènes privées.

Le "débat" s'arrête alors que l'un des participants commençait à poser la vraie question : le spectateur est-il si différent d'un théâtre à l'autre ?

J'ai appris dimanche un nouveau terme, celui de captation à propos de l'enregistrement d'une représentation théâtrale. C'est dans la salle vidéo de l'Institut hongrois, que fut projeté le DVD du spectacle Les coloniaux, texte d'Aziz Chouaki, mis en scène par Jean-Louis Martinelli au théâtre Nanterre-Amandiers, et filmé par la Copat. Le directeur de cet organisme et la réalisatrice ont ensuite initié une réflexion sur l'intérêt du procédé et leur méthode de travail.

Le catalogue, désormais très fourni puisqu'il compte plus de 130 pièces, est disponible en ligne et on peut visionner sur le site de la Copat des extraits des DVD, être informé des avant-premières et des diffusions sur Arte ou TV5.

Il y eut aussi un débat entre journalistes à propos de la liberté de la critique théâtrale et des changements qu'Internet pouvait apporter. Avec de belles contradictions sur lesquelles je reviendrai ultérieurement car l'écriture d'un tel article mérite de tourner sa plume longtemps dans l'encrier avant de publier le message.

"Sous le chapeau" est la reproduction d'une statue en bronze, réalisée en 1992 par Andras Lapis, sculpteur hongrois. L'original se trouve devant la Clinique de Szeged, au bord de la rivière Tisza.
Le salon du théâtre inaugurait la Foire St Germain qui se prolonge avec plusieurs autres salons (jeux mathématiques, céramique, antiquaires, poésie, et tant d'autres). Tous les spectacles y sont gratuits jusqu'au 5 juillet. Qu'on se le dise !

lundi 25 mai 2009

Ro-oua ou le peuple des rois

Le programme du 5ème Salon du Théâtre proposait samedi 23 mai de découvrir un extrait du prochain spectacle de Jean Lambert-wild, auteur, metteur en scène et directeur de la Comédie de Caen. Beaucoup d'autres présentations avaient lieu au même moment et nous fumes hélas peu nombreux à faire le déplacement.

Je m'étonne aussi toujours de ces petits "hasards" : RO-OUA ou le peuple des Rois est directement inspiré d'une nouvelle de Franz KAFKA, lequel est né à Prague en 1883 (à l’époque de la domination austro-hongroise). Et le spectacle avait lieu à l'Institut hongrois de Paris, 92 rue Bonaparte, avec qui la Foire Saint-Germain a noué un nouveau partenariat.

Dans la nouvelle écrite par KAFKA en 1924, Joséphine la cantatrice ou le peuple des souris, Joséphine porte l’espoir de son peuple sans pouvoir s’empêcher de se demander en quoi son chant se démarque des autres puisque de toutes façons, plus personne ne se souviendra d’elle après sa mort.

En fait d'extrait ce fut le spectacle entier, en fait de nouveauté ce fut un spectacle abouti, déjà créé depuis un mois, parfaitement rodé, et qui aurait mérité un public aussi nombreux que pour la lecture d'un texte inédit de Jean-Marie Besset qui avait quasiment fait salle comble la veille. Il y a des jours où l'on se sent privilégié, sans avoir rien fait pour, tant le travail de la comédienne doit être salué.

Le dispositif scénique est intentionnellement dépouillé. L'objectif est aussi de pouvoir le donner dans les conditions les plus extrêmes sans même de régie s'il le faut. L'adaptation de Jean Lambert-wild est fidèle et pourtant le parti-pris artistique est très original. L'interprétation d'Odile Sankara y est sans doute aussi pour beaucoup. L'harmonie entre le texte et l'actrice est totale. Je suis tentée de dire qu'elle incarne RO-OUA plus qu'elle ne le joue. Pourtant elle reste aussi elle-même. Disons qu'elle est à la fois lui et elle, donc nous.

Syntaxiquement, le texte place l'oreille du spectateur alternativement dans plusieurs situations. Visuellement nous sommes à la fois en France (le plateau est jonché de noix de Grenoble) et là-bas, en Afrique. L'interprète est elle aussi coupée en deux. Vêtue d'un simple pantalon de velours marron, son buste et son visage sont recouverts d'une préparation colorée, dans un camaïeu de bleus qui, selon la lumière, devient dentelle, masque ou seconde peau. Le ciel et la terre faits femme.
Dès son entrée en scène on comprend que nous sommes invités à quelque chose d'intime, qui relève de l'initiation, à mi-chemin entre théâtre et conte, et qui nous concerne tous, jusqu'à la fin :
je fus fait pour éveiller les consciences qui dorment
je fus fait pour égayer et bercer les cœurs affaiblis

Il est facile de se laisser porter par les paroles, envouter par cette voix puissante et de savourer ses vocalises si particulières. A la fois poème et témoignage, prière et discours, le texte se laisse absorber comme une crème nourrissante.

Le spectacle sera joué jusqu'à fin juin à la Comédie de Caen, avant , on lui souhaite, de partir en tournée. Renseignements : 02 31 46 27 27 du lundi au vendredi de 10h00 à 12h30 et de 14h00 à 18h00
Photo du spectacle : Tristan Jeanne-Valès

dimanche 24 mai 2009

Ouverture du 5ème Salon du théâtre et de l’édition théâtrale

Cette année la Foire Saint-Germain, qui va animer la Place Saint Sulpice- Paris 6ème jusqu'au 5 juillet s'est ouverte sur le 5ème Salon du théâtre et de l’édition théâtrale.

La re-naissance du Salon, après deux ans de coma, est la victoire du fol enthousiasme des organisateurs qui nous promettent de merveilleuses surprises jusqu’au 5 juillet. Un programme riche et nourri, concocté par François Leclère et son équipe pour faire oublier la diète de quelques années.

Pardonnons les petits désagréments d’un programme difficile à mémoriser, et un peu bouleversé (des manifestations ont été déprogrammées, d'autres se sont ajoutées), la dureté des sièges, un fléchage un peu maladroit en ce premier jour, des horaires qui se superposent … La manifestation mérite bien son nom de Foire St Germain et son titre de 32ème Plongée culturelle. Alors nageons ! L’eau est bonne cette année et la température est estivale.

Quatre semaines avant sa création au théâtre du Pavé à Toulouse Jean-Claude Drouot et ses acolytes ont été les premiers à monter sur la scène du Salon pour nous offrir une lecture de la scène I de l’acte II de la Valise de Jaurès. La pièce a été écrite par Bruno Fuligni, chargé de mission de la mémoire à l’Assemblée nationale et réalisateur d’un film sur la loi de séparation de l’église et l’Etat, programmé sur la Chaîne parlementaire il y a trois mois.

L'idée est de reconstituer l’essentiel des propos qu’auraient pu échanger trois députés d’exception : Jean Jaurès, réputé pour sa franchise et son intégrité, Maurice Barrès, connu pour être partisan de la peine de mort, et Amédée Couesnon, dont les propos incongrus ont bien distrait la Chambre des députés.

On reconnaît Jaurès à son exaltation. Ses discours légendaires pouvaient se prolonger deux ou trois heures. On s’aperçoit que Barrès est peut-être plus complexe et plus nuancé qu’on ne le pensait a priori. N’a-t-il pas suscité en son temps l’admiration de Gide, de Montherlant et d’Aragon ? Enfin on découvre Couesnon, dont la marotte était le maintien des fanfares d’artillerie. On comprend pourquoi les « Folies Bourbon » espéraient chaque jour une nouvelle couesnonade.

La scène se passe dans la bibliothèque de l’Assemblée nationale, en 1908, mais les dialogues résonnent avec actualité. Les comédiens incarnent déjà ces grandes figures avec justesse. Jean-Claude Drouot est un Jaurès aussi vrai que nature. Son duel oratoire avec Barrès promet d’être savoureux. Et les incursions de Couesnon dans leur conversation ont la candeur du Bourgeois Gentilhomme. Jaurès ne se déplaçant jamais sans sa valise l'intrigue tourne autour des suppositions que font ses acolytes au sujet de son contenu. Et si c'était une fortune ?

Le public peut être rassuré : il existe des auteurs vivants qui savent concerner et intéresser les spectateurs d’aujourd’hui, première preuve que la création contemporaine est active, de qualité, instructive et distrayante.

La création aura lieu du 22 au 28 juin au Théâtre du Pavé, 34 rue Maran à Toulouse
Téléphone : 05 62 26 43 66 - Contact@theatredupave.org
Avec Axel Beaumont, Jean-Claude Drouot, Serge Le Lay, Maxence Mailfort

samedi 23 mai 2009

Braun-Vega aime aussi la musique

Voici le dernier billet de la petite série de cinq que j'ai écrits ce mois-ci autour de l'exposition que la maison des Arts d'Antony consacre au peintre Herman Braun-Vega. Tout ne sera pas dit, loin s'en faut. Et je vous encourage à visiter son site. Vous y verrez d'autres toiles. Les portraits qu'il fait de ses contemporains sont étonnants et inclassables. Comme s'il avait créé un nouveau courant se faufilant entre hyperréalisme et surréalisme.

Pour finir, il m'a semblé voir aussi un lien entre Braun-Vega et la musique. C'est bien sûr le discret portrait de Paganini dans le tableau intitulé Jean-Dominique Ingres n'apprécie pas sa descendance. C'est surtout la référence à Ingres, ce peintre qui jouait du violon dès qu'il en avait le loisir, d'où l'expression violon d'Ingres pour signifier passe-temps.
Ce Violon d'Ingres aux pommes (acrylique sur bois de 80 x 60 cm, réalisée en 2007) combine les références. On retrouve la Source peinte en 1856 par Ingres, placé juste à côté du visage prélevé sur son Autoportrait. Le violon occupe le centre, comme l'a fait Picasso avec une guitare dans plusieurs compositions. Sur la coupure de presse relate la formation du premier gouvernement Sarkosy.
Revoici la guitare, toujours en position centrale, ou plus précisément l'Homme avec un chapeau tenant un violon de Picasso. A sa gauche, le Fifre peint en 1867 par Edouard Manet (1832-1883). en bas à gauche, c'est l'Autoportrait de 1640 de Diego Velasquez (1599-1660). Le tout forme l'Ensemble baroque (acrylique sur toilede 146 x 97 cm, réalisée en 2003)

Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

vendredi 22 mai 2009

Braun-Vega , Picasso ... et Ingres

Picasso doit lui-même énormément à Ingres et à Velasquez. Il suffit de regarder la série des Ménines pour le comprendre. Le titre original des Ménines de Velasquez était d'ailleurs la familia. Y sont représentés les membres d'une même famille (dont les consanguinités renforçaient encore les liens) avec leurs serviteurs, dans une famille élargie, au sens romain du mot.

En 1968 Braun-Vega découvre à Barcelone cette série des Ménines de Picasso, ce qui va changer radicalement sa conception de la figuration. Et si Picasso passe du figuratif à l'abstrait, Braun-Vega, en accédant à l'inépuisable gisement découvert à travers la technique interpicturale, n'abandonne pas la peinture figurative. Son oeuvres sont d'une forte densité conceptuelle, et pourtant toujours accessibles et facilement compréhensible.

Et Braun-Vega de nous dire qu'il considère Picasso comme un père : je lui dois ma capacité de syncrétisme. Je l'ai croisé en 1952 à Saint-Tropez. J'étais un jeune homme trop timide pour oser lui parler.

Braun-Vega s'est bien rattrapé depuis. Il le met en scène à ses cotés. Sur des dessins qui se répondent en symétrie. Soit c'est (au-dessus à droite) Don Pablo dibujando, (dessin, technique mixte, de 77 x 57 cm réalisé en 2006) où Braun-Vega dessine une composition de Picasso qui le regarde, assis dans un fauteuil.
Soit c'est au contraire (ci contre, à gauche) Dibujando con Don Pablo, (dessin, technique mixte, de 77 x 57 cm réalisé en 2006) où Picasso dessine debout, vêtu d'un jean très moderne.

Et revoici Braun-Vega (pull jaune, en haut à gauche) à son travail de collage dans ce Laborando con don Pablo (acrylique sur toile de 146 x 146 cm, réalisée en 2006). Don Pablo, c'est bien évidemment Picasso qui fait ici deux choses à la fois. La Source d'Ingres est encore là avec la Femme se coiffant (1906) et Guernica bien sûr.

S'inspirant d'autres coupures de presse, il représente encore Picasso en danseur sous l'œil interloqué de Matisse qui termine le Nu III. Les deux maitres n'ont-ils pas été en concurrence amicale toute leur vie ? Sur ce tableau immense, au titre très long, Don Pablo baila un huayno (danza andina de la Siera peruana) bajo la mirada sorprendida de Matisse (acrylique sur toile de 200 x 200 cm, réalisée en 2005) Braun-Vega s'amuse à multiplier les citations, allant jusqu'à inventer quelques éléments perturbateurs, si plausibles qu'on les croirait véritablement empruntés au peintre espagnol. Il fait allusion à quatre oeuvres de Picasso, dont les Demoiselles d'Avignon, et l'Aubade (en bas à droite, non visible sur la photo). La Femme qui pleure dissimule la silhouette d'un personnage. Tout en haut la lampe est celle du Guernica (1937). C'est ce tableau qui a été retenu pour réaliser l'affiche de l'exposition.
On trouve aussi un autoportrait de Picasso, plus ancien, donc représentant le peintre plus jeune, au centre d'un tableau au titre particulièrement évocateur : Tek-Nik des Admirations (acrylique sur bois de 95 x 89 cm, réalisée en 1991). C'est en 1901 que Picasso avait peint cet Autoportrait bleu (sur la droite) . Sur la gauche on reconnait aussi Toulouse-Lautrec.
Sur ce gros plan de Jean-Dominique Ingres n'apprécie pas sa descendance (acrylique sur bois de 80 x 60 cm, réalisée en 2008) on peut voir, sur la gauche, un nu que Pablo Picasso (1881-1973) a réalisé en 1906 alors qu'il était dans sa pleine période dite "rose" dans un tableau intitulé Deux nus. La tête d'Ingres est celle de son autoportrait, peint en 1859 par Ingres lui-même (1780-1867). Le corps est celui du Portrait d'Igor Stravinsky, peint par Picasso en 1920. On devine derrière lui le Nu bleu I qu'Henri Matisse (1869-1954) a composé en 1952. Et (non visible sur la photo) se trouve aussi la tête de Paganini, dessinée en 1819 par Ingres.

Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

jeudi 21 mai 2009

Conjugaison verte autour d'un Pain à l'anis vert et au miel

Le mot "vert" est un de ces mots amusants qui se prête aux jeux de mots. Le verre, la couleur verte, l'indicateur directionnel "vers", la ligne de poésie, le vers, la pantoufle de vair (qui est la fourrure très douce et très fragile d'un petit rongeur) ... que d'homonymes qui troublent les apprentis en orthographe !

Cette fois la déclinaison se fait dans les goûts et les saveurs. Un verre de punch au citron vert. Un potage glacé de petits pois à la menthe. Et un sandwich de pain au miel et à l'anis vert, selon la recette (p. 84) du livre de Cécile le Hingrat, paru en 2008 chez Romain Pages éditions, dont je vais un jour avoir épuisé toutes les bonnes idées. L'auteur la classe parmi les Pains sucrés et j'ai commencé à le savourer avec un thé vert. J'ai trouvé ensuite que ce pain pourrait se déguster en version salée.

Pour cela j'en grille deux tranches (il me semble que grillés tous ces pains fantaisie ont un arôme plus subtil. C'est peut-être que la chaleur renforce toujours les parfums ...).
Je tartine la première d'un fromage de chèvre frais. J'ajoute quelques feuilles de laitue hachées et imprégnées d'une petite vinaigrette. Arrive une fine tranche de jambon de Paris. Il n'y a plus qu'à poser la seconde tranche et à découper en triangle parce que cela fait tout de suite plus chic.
On sert avec le reste de salade.

Recette de base pour ce pain :
100 ml de lait et 200 d'eau
30 grammes de beurre (je le fais fondre dans le mélange eau-lait, juste tiédi, ce qui fait monter la levure encore plus haut)
1 cuillerée à café et demi de sel
3 cuillerées à soupe d'anis vert
4 cuillerées à soupe de miel
500 grammes de farine spéciale pain (inutile de chercher loin pour cette recette : n'importe laquelle, mais de type 55, fait l'affaire et je n'ose donner le prix : moins de 50 centimes le kilo !)
1 sachet de levure boulangère spéciale pains
programme pain normal

Autres recettes de pain le 3 avril (pain des écureuils gourmets et gourmands), 7 avril (banane, sirop d'érable et noix de pécan), 13 avril (garrimande, pain aux saveurs méditerranéennes), 15 avril (brioche),18 avril (pain de seigle aux noix), 20 avril (pain châtaigne et graines de lin), 22 avril (brioche du Diable rouge au chocolat blanc), 7 mai (pain au curry et graines de lin), 9 mai (pain au cumin et à l'oignon).

Présentation de l'appareil le 7 avril.
Article complet sur le moulin de Nomexy le 12 avril 2009.

mercredi 20 mai 2009

Is that you Mister Braun-Vega ?

Le soir de l'inauguration j'avais cru reconnaitre une forme d'autoportrait dans le Géographe à Lima. Braun-Vega avait réfuté cette idée d'un sourire. Je ne savais pas encore que les références aux autoportraits des "anciens" fourmillaient sur ses toiles. Il dit avoir beaucoup apprécié Velasquez comme Bacon et choisir par affiliation les peintres qui l'inspirent .

Pour ce troisième "voyage" à travers l'œuvre de ce peintre si particulier je vais me concentrer sur quelques gros plans. Mais voici d'abord un extrait du tableau qui m'a soufflé le titre du billet :
Is that you M. Vermeer ? (acrylique sur toile de 100 x 81 cm, réalisée en 1999) est un hommage à Jean Vermeer (1632-1675), auteur de la fameuse Dentellière en 1670-71. Braun-Vega déplore que, dans tous les pays d'ailleurs, on travaille pour oblitérer la mémoire. il aime raconter les anecdotes qui prouvent cette hérésie. Un jour un enfant découvrant la Laitière de Vermeer s'est exclamé que le peintre avait copié une publicité pour des crèmes glacées ... Tout le travail de Braun-Vega est de nous rappeler qu'on ne peut pas nier l'histoire.
Les Deux brodeuses à Marseille (acrylique sur bois de 80 x 60 cm, réalisée en 2008) reprennent cette figure célèbre de la dentellière. L'illustration noir et blanc accrochée au mur est la Pièce aux cent florins, qu'un autre grand maitre, Rembrandt (1606-1669) a exécuté en 1649.

La composition évoque aussi Paul Gauguin (1848-1903), lequel est directement représenté dans Notre ancêtre le Gaulois (acrylique sur bois de 130 x 105 cm, réalisée en 2004) dans un encadrement bleu où Braun-Vega insère l'Autoportrait au Christ jaune fait par Gauguin en 1890. Non visible sur la photo, se glisse aussi le tableau Mère et fille de Gauguin (1902).

L'hommage est appuyé aussi sur cette Nature des iles (acrylique sur bois de 90 x 75 cm, réalisée elle aussi en 2004). On y reconnait Tehemara a beaucoup d'ancêtres, que Gauguin a peint en 1893. De part et d'autre, sur l'encadrement les Nus Bleus I et II de Henri Matisse (1869-1954)

Braun-Vega aime beaucoup les trompe l'œil et s'amuse, on l'a vu, à nous induire en erreur en travaillant aussi sur le cadre. Il y a, nous dit-il, du trompe l'oeil et du détrompe l'oeil, ce qui provoque une double lecture. Notre cerveau corrige la réalité que l'œil lui transmet pour éviter les ruptures de lecture.

Ainsi dans le tableau ci-dessous l'espace pictural est éclairé par deux sources : l'éclairage de la salle d'exposition et la lumière venant du tableau lui-même. La lumière dans un tableau, nous dit Braun-Vega, c'est un peu comme le plan d'architecte d'une maison. Et elle doit toujours avoir l'air naturelle.

On perçoit plusieurs niveaux de trompe-l'oeil dans A contre-jour (acrylique sur bois de 90 x 75 cm, réalisée en 1997) où l'on retrouve la Bohémienne de Fras Hals (1581-85? 1666) qui figurait dans le tableau du Géographe à Lima cité en début de billet (et analysé dans l'article du 10 mai)

Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

mardi 19 mai 2009

Orphée et Eurydice au Théâtre de la Ville

Depuis presque trente ans Marie Chouinard est une chorégraphe dont les œuvres comptent. La force visuelle et plastique de ses ballets est unanimement saluée. Assister à sa dernière création un soir de première était donc un privilège. Pourtant la violence était telle qu’il m’a été difficile d’apprécier totalement le spectacle. Je n’étais manifestement pas la seule à ressentir un malaise et j’ai remarqué le départ de spectateurs au cours de la soirée. Les applaudissements ont été nourris mais sans l’enthousiasme proche du délire qui salue d’habitude le travail de la troupe.

Le mythe d’Orphée et Eurydice est ultra connu. Marie Chouinard a cependant le mérite de faire comme si nous ne savions rien. Elle le dissèque en long, en large et en travers. Elle nous le donne à voir de toutes les manières possibles. En version courte, en version longue. Sur le mode de la comédie, sur celui de la tragédie. On nous le raconte, on nous le donne à lire, on nous le danse, on nous le mime, on nous le joue, et surtout on nous le crie.

J’ai apprécié que l’histoire soit décortiquée même si elle a été rongée jusqu’à l’os. Voyant un danseur faire rouler une grosse boule noire tel Sisyphe son rocher, j’ai noté qu’un mythe pouvait même en cacher un autre. J’ai appris le rôle des Tentatrices et des Bacchantes et je comprends mieux qu’Orphée n’ait pas pu résister. J’ai reconnu des extraits d’une symphonie de Beethoven, de la marche nuptiale de Mendelssohn, et de la chanson Ma Ce Ki de Massimo Gargia.

Je n’ai pas été particulièrement dérangée par la vision des prothèses sexuelles proéminentes, ni par la nudité des danseurs, ni même par la représentation des meilleures positions du kamasoutra. Cette animalité n’est pas si choquante. Pardonnons à Marie Chouinard qui dit avoir été marquée (traumatisée ?) dans son enfance par la vision de parades nuptiales et de scènes de rut animal.

La chorégraphie est bâtie autour d’un geste emblématique. Le pouce et l’index plongent dans la bouche pour tirer un fil imaginaire infini, en métaphore visuelle du verbe qu'Orphée, musicien et poète, arrache à ses entrailles. Descente aux enfers et création s’épousent inlassablement. Pas d’inspiration sans expiration. Au sens propre comme au sens figuré. Jusqu’à l’épuisement.
Quelques scènes sont particulièrement drôles. Comme la course de danseurs commentée façon Léon Zitrone. Ces traversées sur « platform shoes » qui provoquent un déhanchement de girafe. Ces toques de fourrure blanche incongrues dans la chaleur des enfers. S’il n’y avait pas autant d’humour et de beauté le spectacle serait d’ailleurs totalement insupportable pour nos oreilles et notre psychisme. Entendre des danseurs crier tout en évoluant, c’est étonnant. Qu’il s’agisse de hurlements, c’est dérangeant. Mais quand l’homme extirpe de ses entrailles un vagissement profond, entre grondement et barrissement ce déchirement est purement angoissant. N’étant pas spécialiste de danse contemporaine je ne peux pas juger au-delà de l'émotion que le spectacle suscite.

Quelques jours plus tard ma mémoire revit des instants très forts qui y resteront imprimés : un danseur vomit un cri étouffé dont l’accouchement lui tord visiblement l’estomac, une pluie de grelots distrait Orphée, Eurydice escalade les gradins, enjambant le public comme une araignée géante, une séance de bouche-à-bouche ressuscite un danseur, un massage cardiaque s’épuise à en faire revivre un autre, des tirs de mitraillette retentissent. Et puis l’apparition de Marie Chouinard, aux saluts qui, avec une grâce infinie joint les mains pour remercier ses danseurs épuisés.

J’ai compris à cet instant un message d’un autre ordre. Appartenant à l’initiation chamanique. Il serait vain de croire que la durée de notre passage sur terre puisse être négociée. Hadès est un fieffé menteur qui gagnera toujours, quel que soit la force de l’amour. Orphée n’est coupable de rien. La lutte était perdue d’avance. Et j’ai pensé soudain que les producteurs de l'émission de télévision l’Ile de la tentation s’étaient inspirés de cette histoire pour reconstituer un temps l’enfer sur terre. Orphée et Eurydice n'ont pas fini de revenir nous hanter et nous tenter.

Au Théâtre de la Ville, 2 place du Chatelet, 75004 Paris, 01 42 74 22 77
Photos : Orphée et Eurydice / Orpheus and Eurydice
Chorégraphie / Choreography : Marie Chouinard
photo numéro 1 : Interprète / Dancer : Dorotea Saykaly - Photographe : Sylvie-Ann Paré
photo numéro 2 : Interprètes / Dancers : James Viveiros, Carla Maruca, Dorotea Saykaly, Carol Prieur, Manuel Roque - Photographe : Marie Chouinard
photo numéro 3 : Interprète / Dancer : Carol Prieur - Photographe : Michael Slobodian

lundi 18 mai 2009

Braun-Vega sur les plages du souvenir

Braun-Vega est un peintre qui s'attache à déclencher des réactions dans le vécu quotidien du spectateur. Chacun peut en faire sa propre lecture, mais l'idéal est de le décrypter à plusieurs niveaux. Le jeu des références spatio-temporelles est complexe, mais assez facile à décoder.

J'ai commencé à vous faire découvrir cet univers il y a quelques jours, le dimanche 10 mai. On continue ? Cette fois je vous emmène à la plage.
Monet à Etretat, mer calme (acrylique sur toile de 146 x 146 cm, réalisée en 2008) se veut un hommage au grand homme qui a tant peint les falaises. On le retrouve sur la gauche, jeune, inspiré par l'Autoportrait coiffé d'un béret (peint par Monet en 1886). A ses cotés la jeune femme alanguie est la Vénus au miroir de Vélasquez. Cette même Vénus occupe aussi le centre du tableau intitulé Après le bain (non photographié). On remarquera l'humour du peintre avec ce panneau d'interdiction incongru au bord d'une plage, signifiant l'interdiction absolue de circulation, dans les deux sens, et pour tout type de véhicule. Comme si on pouvait avoir l'intention de s'y déplacer autrement qu'à pieds ...


Braun Vega dit ne jamais faire de croquis. Il estime avoir la capacité de mobiliser une mémoire "prospective", comme s'il pouvait se rappeler de ses tableaux avant de les avoir peints. Je me souviens du futur, dit-il avec humour et sérieux. Il commence par une partie et ne bouge jamais ses personnages. Sa vision est globale, malgré plusieurs options possibles dont une s'impose naturellement pendant qu'il peint. Une toile peut ainsi demander 1 mois, 1 mois et demi ... ou 40 ans de réflexion. Interrogé sur son inspiration il répond qu'elle est expiration. Mais il ajoute que s'il a beaucoup d'idées certaines s'effondrent très rapidement. Son objectif, formidablement réussi, est de raconter des histoires où tout le monde peut entrer.

Voici (à droite) la Source au bord de la mer (acrylique sur toile de 116 x 89 cm, réalisée en 1987) : où l'on reconnait la Source d'Ingres, mais inversée.

Et si pour finir, nous allions maintenant à New York, pour le Déjeuner in Central Park, (acrylique sur toile de 200 x 200 cm, réalisée en 1999) retrouver le célèbre Déjeuner sur l'herbe, peint par Manet(1832-1883) en 1862.

Jusqu'au 26 juillet 2009 à la Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50. Ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

dimanche 17 mai 2009

IMPATIENCE au Théâtre de l'Odéon

C’est un nouveau festival et il se nomme Impatience. On le doit à l’initiative d’Olivier Py, directeur du Théâtre national de l’Odéon, qui a voulu présenter le meilleur aperçu possible du jeune théâtre en France autour de sept « vrais » spectacles. Impossible de tout voir malgré l’intérêt. Alors il faut bien choisir. Dans ce cas je penche toujours pour ce que je crois être les extrêmes.
Ce fut pour Toâ et Henri VI.

Toâ inaugurait le festival. Le texte est de Sacha Guitry, formidable écrivain de théâtre à l’humour corrosif. Terriblement misogyne mais formidablement drôle. Le titre de la pièce est une réponse à ceux qui reprochaient la diction de Guitry, prononçant Moâ avec emphase.

J’avoue pourtant que j’ai douté, au début, parce que le dispositif scénique m’a semblé un peu clinquant et le jeu des comédiens plutôt mécanique. Tout est déroutant. Jusqu’à ce qu’on comprenne que les accessoires sont vrais quand l’action se situe au théâtre. Ils sont faux quand on est censé être dans la réalité. Cela n’aurait pas déplu à Sacha Guitry qui s’amusait à faire de sa vie elle-même est du théâtre, quand il n’en faisait pas tout un cinéma. On lui doit le très populaire Si Versailles m’était conté, film qui pour le coup n’a rien à voir avec sa propre histoire mais qui est une œuvre d’anthologie.

Le décor rouge et or aurait enchanté maître Guitry qui se plaisait à estimer que rien n’est trop beau pour le théâtre. Les cadres s’emboîtent et glissent dans une mécanique sophistiquée plaçant le théâtre en abîme comme ces boites de camembert qui représentent des boites de camembert qui elles-mêmes … Cela tient du cadre de scène, de la rampe lumineuse et des néons qui cernent les miroirs des loges. Le plateau pourrait aussi bien être la table d’un banquet. Les comédiens jouent face au public, toujours, sans se regarder, sauf si le partenaire est parmi les spectateurs, comme s’il était un des leurs.

Il y a des trouvailles toutes simples comme cette chaussure rouge au talon pointu qui fait office de téléphone. On se croirait dans une parodie d’un sketch d’Omar et Fred. C’est particulièrement juste aussi quand on se souvient du mot de Guitry à propos de cet objet qu’il jugeait intrusif : Comment ! On vous sonne et vous accourrez !

Et puis il y a la voix de Sacha Guitry qui donne la réplique aux jeunes comédiens. C’est mieux que théâtral, c’est du théâtre. Thomas Jolly, metteur en scène et comédien, est parvenu à mixer deux pièces, à signer une mise personnelle tout en respectant le propos de l’auteur, laissant le mot de la fin à Sacha Guitry : Adore ton métier. C’est le plus beau du monde. Fais rire le public. On oublie toujours ceux qui nous ont fait du bien.

J’applaudis des deux mains mais pour ce qui est d‘oublier, je m’inscris en faux. Et les spectateurs avec moi puisque la pièce a reçu le Prix du public.

Voici un petit montage qui illustre bien le tempérament de ce jeune collectif :

J’avais aussi choisi Henri VI. Avec Shakespeare c’est quitte ou double. Parce que 12 000 vers, 120 personnages, des histoires de famille auxquelles on a du mal à croire alors que c’est la vraie vérité puisque c’est notre Histoire …

L’Histoire avec un grand H est prétexte à démontrer la nature belliqueuse de tous les êtres humains. Si la bonté du roi Henri VI l’avait emporté sur l‘orgueil de sa cour, je parie que l’Angleterre aurait continué à parler français ou que la France serait restée anglaise. Peu importe mais nous aurions évité le bain de sang de part et d’autre. Nous serions restés amis … et nos enfants n’auraient pas autant de mal à apprendre la langue de Shakespeare à l’école. Et les USA, eux-mêmes … Mais brisons là mes divagations et revenons sur scène.

La compagnie a décidé de ne pas représenter la première partie qui se passe en France, appauvrie par la guerre de cent ans, où Jeanne d'Arc mène les troupes du futur Charles VII contre une armée anglaise affaiblie par les divisions de ses chefs. La pièce commence donc en Angleterre, dans le dépouillement : une bande de potes étourdis par la chaleur d’un sauna s’échauffe, se divise et prend partie pour l’un ou l’autre chef. La guerre des Deux-Roses est enclenchée alors même que le roi s’apprête à épouser la française Marguerite d'Anjou, dont la nature passionnée se satisfera mal d’un époux chaste et pieux.

La mise en scène de Nicolas Oton (jeune comédien originaire de la banlieue sud, soit dit en passant) est très réussie, très moderne mais respectueuse du texte, facilitant la compréhension des imbroglios de l’histoire d’Angleterre. Peut-être faut-il l’avoir vu pour le croire mais tout est clair. Ce qui n’était pas gagné d’avance sur trois heures de spectacle. On sent l’influence des jeux vidéo, des films gore, des comédies musicales, du grand opéra et de la danse contemporaine mais rien n’est gratuit. Des traits d’humour allègent les scènes les plus violentes, pour autoriser un regard au second degré et supporter les flots d’hémoglobine.
Le parti pris des costumes contemporains, en décalage, libère les comédiens d’un jeu étriqué, alternant la projection, l’identification, le recul. Et permet au spectateur d’oublier un instant que tous ces meurtres appartiennent à la réalité des évènements. On tue presque comme on respire, par vengeance, par soif du pouvoir ou pour la gloire sans même s’abriter derrière la religion ou une idéologie. La sauvagerie est à son comble. On instaure de nouvelles lois misogynes, comme le droit de cuissage (point de départ, soit dit en passant du Mariage de Figaro dont j'ai fait la critique le dimanche 3 mai dernier)

Comme quoi aucun siècle n’a l’apanage du bon ou du mal … ce qui n’est guère rassurant au demeurant.

Rendez-vous l’an prochain en mai pour de nouvelles découvertes !
Impatience, festival de jeunes compagnies, du 5 au 16 mai, Théâtre de l’Odéon, 75006 Paris et Ateliers Berthier, 75017, 01 44 85 40 00
Toâ, de Sacha Guitry, production La Piccola Familia, 02 33 88 55 50 et le Trident, scène nationale de Cherbourg
Henri VI, de William Shakespeare
Compagnie Machine Théâtre , 04 67 06 57 34
Photo d’Eva Tissot, photographe à Midi Libre, qui a fait une cinquantaine de superbes clichés de la pièce

dimanche 10 mai 2009

Braun Vega, une mémoire plurielle

Vous avez jusqu'au 26 juillet pour découvrir à la Maison des Arts d'Antony (92) les toiles qu'Herman Braun-Vega présente derrière l'intitulé Mémoires. Un travail très étonnant de mosaïque picturale où les références se télescopent pour mieux entrer en résonance.

Après Sabine Weiss, photographe qui excelle à témoigner de son époque, le public est invité à faire connaissance avec un peintre qui, lui, rend hommage à ceux qui lui ont précédé, essayant d'intégrer quatre siècles d'histoire de la peinture. Et toujours gratuitement, il n'est peut-être pas inutile de le souligner.

La visite de l'exposition est très pédagogique car l'artiste joue "tableaux sur table" en livrant toutes ses sources. Il aime par dessus tout réfléchir à partir des questions que l'assistance lui pose et auxquelles il répond, les yeux pétillants et le sourire malicieux. Le soir de l'inauguration officielle il prenait beaucoup de plaisir à donner les clés qui allaient nous permettre de mieux comprendre ses oeuvres.

Pour ne pas lasser les lecteurs je vais me concentrer aujourd'hui sur trois œuvres. Les autres feront l'objet de billets ultérieurs. Voici donc le Géographe à Lima choisissant du poisson frais après la visite de Bush (acrylique sur toile de 105 x 130 cm, réalisée en 2004)
L'homme est ici en train de faire ses courses. La situation est agréable. Mais le peintre nous rappelle qu'à quelques milliers de kilomètres des bombes explosent. En témoin critique de son temps il insère dans sa peinture des coupures de journaux internationaux en utilisant la technique du transfert.

On peut voir sur la gauche un article d'Il Commercio, l'équivalent du journal le Monde, qui met en avant une publicité de fabricant de bonbons nord-américains : soyez comme chez vous monsieur le président Bush, peut-on lire. Sa visite est intervenue 3 mois après l'explosion des Tours jumelles, mais juste avant un attentat où périrent neuf péruviens. Cela signifie que même les situations les plus tragiques n'arrêtent pas le cours de la vie. On a toujours continué à fêter les anniversaires ... Et Braun-Vega regrette qu'on vive dans un monde qui, en quelque sorte, n'a pas de mémoire. Alors il fait ce qu'il peut pour nous aider à la recouvrer.

La femme rehaussée de peinture bleue (toujours en haut à gauche) vivait dans un bidonville de Lima. C'est elle qui a organisé la distribution de verres de lait dans les écoles, cherchant à prouver qu'on pouvait imaginer des solutions simples pour aider les gens. Son énergie a déplu au "Sentier lumineux" qui a tué ses enfants et explosé ses biens à la dynamite. Une autre coupure fait référence à dix-neuf terroristes kamikazes. Un autre encore concerne l'intervention de Bush en Irak. Souvent le peintre utilise aussi le cadre pour poursuivre le travail narratif, troubler le regard et pousser à voir plus loin. Ainsi, sur la droite cette fois, il a transféré des gravures de Goya (1606-1669) sur la folie du monde.

Au début il opérait par collage. Mais le papier de journal n'est pas conçu pour durer au delà d'une journée. C'est pourquoi il est fait à partir de bois et non pas de chiffon. Cette fragilité limite son utilisation sur une toile. C'est consécutivement à un accident, en 1971, que le peintre découvre que l'encre peut s'inscruster dans le tableau, mais à l'envers. L'astuce a été de trouver comment le retourner pour le rendre lisible sans devoir recourir à un miroir. L'informatique facilite les choses en faisant une photocopie inversée. On colle sur le tableau préalablement peint en acrylique. On lave le papier. L'encre seule reste. On ajoute une couche d'acrylique mat transparent. On passe un rouleau pour enlever l'air. On laisse sécher. Cela a l'air simple quand il nous le raconte mais il dit lui-même que le résultat n'est pas toujours satisfaisant.

On remarque aussi le visage de la Bohémienne peinte entre 1628 et 1630 par Fras Hals (1581-85? - 1666) et la reprise de Démocrite ou le Géographe, peint entre 1625 et 1640 par Vélasquez (1599-1660).

Des fruits, des poissons, des quartiers de viande, Braun-Vega les met en scène bien volontiers. Si on lui avoue que les quartiers de viande nous dérangent il s'étonne qu'on puisse en supporter la vue chez notre boucher. Il nous rappelle que l'odeur un peu sucrée des cadavres que l'on peut respirer sur les marchés ferait saliver davantage, nous confrontant ainsi avec notre coté cannibale. Sur cet autre tableau il représente Rembrandt en boucher. On le disait très intéressé par la condition sociale. Mais il se peignait sous les traits d'un homme élégant parce qu'il voulait être reconnu par la bonne société. D'où l'ajout d'un petit chien sur le tableau, de la même race que ceux qu'on promène pour se donner un style bourgeois.

Braun-Vega s'attache à déclencher des réactions dans le vécu quotidien du spectateur. Chacun peut en faire sa propre lecture, mais l'idéal est de le décrypter à plusieurs niveaux.

Au premier étage, Naturaleza Muerta (acrylique sur toile de 162 x 130 cm, réalisée en 2001) reprend de nombreuses références visibles aussi dans El poder se nutre de dogmas comme le lapin écorché (mais inversé) et le portrait du pape Innocent X réalisé en 1650 par Velasquez (1599-1660). Au centre du tableau se trouve la représentation de Marat assassiné, peint en 1793 par Jacques-Louis David (1748-1825). Ainsi ce sont au moins trois inférences qui se répondent d'une œuvre à l'autre, composant une sorte de jeu de pistes.

L'intitulé de l'exposition, Mémoires, est on ne peut plus juste. L'observation permet de découvrir des personnages et des situations qui caractérisent autant l'histoire de la peinture (ce que Braun-Vega appelle "mémoire historique"), que des faits décisifs de l'histoire du monde (la "mémoire sociale") ou de la biographie du peintre lui-même (la "mémoire quotidienne").

La Maison des Arts, 20 rue Velpeau à Antony, 01 40 96 31 50 est ouverte les mardi, jeudi et vendredi de 12 h à 19 h, le mercredi de 10h à 19 h, le samedi de 11h à 19 h et le dimanche de 14h à 19 h. Elle est fermée le lundi.

Les franciliens pourront y accéder par le RER B, station Antony. Ils n'auront qu'à traverser la rue pour accéder ensuite à l'exposition.

samedi 9 mai 2009

Au cumin et à l'oignon

Pour accompagner un fromage de caractère ... un "bon" Livarot par exemple.

La recette préconisait 300 grammes de farine spéciale pain et 200 grammes de farine bise. J'en ai profité pour écluser le reste d'un paquet de préparation pour pain de campagne, celui là même qui m'avait valu un loupé parce que la levure incluse devait être "fatiguée".

Pour le reste j'ai (presque) respecté la recette :
1 cuillère à soupe de graines de cumin (du carvi en l'occurrence)
1 cuillère à soupe de cumin en poudre
2 oignons coupés en morceaux (je les ai ajoutés plus tard, au bip, et après les avoir fait revenir dans un peu de matière grasse)
30 grammes de beurre
250 ml d'eau
1 sachet de levure spéciale pains
2 cuillère à soupe de sucre
1 cuillère et demi à café de sel
Programme pain normal, couleur de croute moyenne

Recette inspirée de la page 45 du livre de Cécile le Hingrat

Autres recettes de pain le 3 avril (pain des écureuils gourmets et gourmands), 7 avril (banane, sirop d'érable et noix de pécan), 13 avril (garrimande, pain aux saveurs méditerranéennes), 15 avril (brioche),18 avril (pain de seigle aux noix), 20 avril (pain châtaigne et graines de lin), 22 avril (brioche du Diable rouge au chocolat blanc), 7 mai (pain au curry et graines de lin).
Présentation de l'appareil le 7 avril.
Article complet sur le moulin de Nomexy le 12 avril 2009.

vendredi 8 mai 2009

Le Mime Marceau mériterait un Musée

Quand on pense "mime" c'est l'image du Mime Marceau qui surgit, silencieuse, en noir et blanc, incarnée par le personnage de Bip.

A une lettre près c'est le héros de Charles Dickens dans les Grandes espérances : Pip -alias Bip- affronte avec philosophie, tendresse et dérision toutes les embuches du monde ...

On voyait relativement peu Marcel Marceau en France. Il multipliait les tournées internationales dont il revenait avec les plus grands honneurs. Ainsi il a été membre de l'Académie des beaux-arts dès 1991. Il a été salué par Stan Laurel, par Charlie Chaplin, et par ... Michael Jackson qui lui a emprunté son mouvement de la « marche contre le vent » pour le reprendre avec succès dans Moonwalk. Marcel Marceau demeure la référence incontestable en terme de mime.

On se souvient de ses déboires financiers. Plusieurs fois il réussit in extremis à faire renaitre sa compagnie du Mimodrame grâce à l'aide successive de plusieurs présidents de la République et/ou maires de Paris, de droite comme de gauche.

Le combat se poursuit après lui. Ses amis et admirateurs souhaitent ardemment que son départ ne soit pas éternel. L'urgence est claire : les 26 et 27 mai prochain aura lieu la vente aux enchères de tous ses biens à l’Hôtel Drouot par décision de justice, pour éponger les dettes de l'artiste.

L’association Un musée pour Bip s'est créée pour centraliser toutes les actions et bonnes volontés afin de sauvegarder le patrimoine artistique et culturel du mime Marcel Marceau et le transmettre à un lieu culturel dédié à l’art du mime en France.

Valérie Bochenek, qui fut son assistante, mène un combat acharné pour éviter cette disloquation. Elle sera présente sur le Salon du Théâtre, foire Saint Germain, place St Sulpice à Paris, du 22 au 24 mai, pour défendre le projet. Ce serait une heureuse et artistique solution à cet ultime souci, nous permettant d'espérer que la parole du Mime demeure vraie. Ne répétait-il pas à propos de Bip : j'aime à dire qu'il finit toujours vaincu, mais toujours vainqueur...

Pour avoir plus d'informations et signer la pétition : http://www.unmuseepourbip.com/Accueil.html
crédit photo d'académicien : Serge Tamagnot

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