C'est une chance que le Théâtre de l'Atelier ait décidé de prolonger Olivier Saladin et de continuer à offrir au public ce texte de Daniel Pennac, Ancien malade des hôpitaux de Paris, qu'il avait sous-titré Monologue gesticulatoire (Folio éditeur).
Autant je ne partage pas les idées de cet auteur sur l'éducation, autant j'adore sa manière de nous raconter le milieu hospitalier (mais un urgentiste dira peut-être le contraire). C'est vif, plein de rebondissements et joyeux à la fois.
Profond aussi car il interroge sur la dignité humaine et le paraitre. Que nous faut-il pour exister ? Quelle importance de pouvoir brandir une carte de visite ?
Olivier Saladin est un de ces acteurs prodigieux qui savent tout faire, suggérer les larmes comme nous permettre de rire de bon coeur.
Rien d'étonnant donc à ce que le premier jury Molières ait retenu son interprétation dans la catégorie Seul en scène pour concourir aux Molières 2016. Nous aurons la réponse le 23 mai au soir (sur France 2). je le saurai un peu plus tôt mais j'ai promis, je tiendrai ma langue jusqu'à la levée de l'embargo.
Il démarre sur les chapeaux de roues dans un décor astucieusement inhospitalier (vous découvrirez vous-même la signification du mur du fond de scène) et ne nous lâche jamais.
Faudrait faire un bilan et poser un diagnostic ... Une heure durand nous sommes au chevet du docteur Galvan pour partager ses péripéties de couloir en couloir, de salle en salle, jusqu'à devenir nous-mêmes hypocondriaque à l'énoncé de ses symptômes.
Gérard Galvent endosse tous les rôles. Il sert un café à un spectateur et à tous ce qu'on appelle (et ce n'est pas péjoratif) un numéro d'acteur. Il est très agile, prend l'accent et les mimiques qui conviennent.
Vous connaissez forcément Olivier Saladin. Si je vous dis Deschiens ... Canal+ (avec François Morel et Yolande Moreau), ou encore Boulevard du Palais (il était Pluvinage) ... ça vous revient ?
Il communique toutes les émotions, coté patient : la peur, l'angoisse, l'effroi, l'optimisme aussi. Et coté médecin : la suffisance, comme la passion, quasiment la foi ... On aurait presque envie qu'il fasse sur le champ et sur un dos volontaire une ponction lombaire pour vérifier l'ensoleillement du liquide céphalo-rachidien.
On rit beaucoup, ce qui est une excellente thérapeutique, extrêmement contagieuse au demeurant.
Le comédien a le génie de nous faire toucher la mécanique de l'âme ! Il ne faut pas manquer ce spectacle que je regrette sincèrement de ne pas avoir été voir plus tôt.
Le comédien a le génie de nous faire toucher la mécanique de l'âme ! Il ne faut pas manquer ce spectacle que je regrette sincèrement de ne pas avoir été voir plus tôt.
Texte de Daniel Pennac
Avec Olivier Saladin
Mise en scène de Benjamin Guillard
Du Mardi au Samedi à 19h00
Relâche le 21 juin
Théâtre de l'Atelier
1 Place Charles Dullin, 75018 Paris
01 46 06 49 24
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