Le spectacle a été créé dans sa première version par l'auteure Pierrette Dunoyer en Avignon en 1992 avant de confier le rôle à d'autres comédiennes ensuite. Nina Karacosta l'a repris l'été dernier en Avignon et la voici qui arrive au Studio Hébertot.
Gelsomina, c'est l'histoire de cette femme enfant naïve et généreuse, vendue par sa mère à un hercule de foire brutal et obtus, Zampano, qui accomplit un numéro de briseur de chaînes sur les places publiques.
A bord d'un étrange équipage, une moto à trois roues aménagée en roulotte sans confort, le couple sillonne les routes d'Italie, menant la rude et triste vie des forains. Zampano ne cesse de rudoyer sa compagne et de la tromper sans vergogne. Elle éprouve cependant un certain attachement pour lui et s'efforce de lui plaire avec une touchante obstination.
La Strada est un film qui a été présenté, en noir et blanc, en 1954 à la Mostra de Venise par Federico Fellini. Faire revivre son héroïne si brillamment et si subtilement interprétée par Giuletta Masina (qui était tout de même l'épouse du réalisateur) était un pari osé. Le spectacle a bénéficié du soutien et des conseils de Federico Fellini et de Giulietta Masina qui ont pu apprécier l’œuvre juste avant leurs décès en 1993 et 1994.
Ce film est un des moments très forts que le cinéma a fait vivre à Nina. Elle se souvient de la projection à laquelle elle a assisté avec sa mère. Elle avait 8 ans. Après Pierrette Dunoyer, elle réussit haut la main à faire revivre la femme-enfant. Sans nul doute parce qu'elle a beaucoup de talent, mais aussi parce qu'elle est une Gelsomina toute en candeur et en joie de vivre. Son interprétation est à la limite de la maladresse et c'est ce qui fait toute son humanité. Elle est extrêmement touchante et les paroles résonnent avec justesse : est-ce que ça s'apprend, devenir une femme un jour ?
Nina Karacosta chante en italien, avec un léger accent charmant, depuis les coulisses et quand elle entre sur le plateau, pieds nus, elle est déjà Gelsomina mais elle sera tout à l'heure les autres protagonistes, réussissant à la perfection à interpréter plusieurs rôles ou à nous faire revivre des scènes d'anthologies comme la marche du funambule sur un fil à quarante mètre de hauteur.
Etait-ce une erreur ou une volonté de l'éclairagiste, mais la salle n'était pas plongée dans la pénombre le jour de ma venue ? Toujours est-il que cette disposition a pour heureuse conséquence de rendre le public partenaire. Il est embarqué sur la route avec la comédienne.
Il y a eu quelques instants où un faisceau rouge tombait en aplomb de son visage, comme si elle portait un nez de clown. Effet très heureux.
La toile peinte du décor est une évocation de la campagne toscane. Elle suffit à nous faire voyager. Un squelette de vélo git à coté d'une sorte de caisse. L'ensemble deviendra triporteur figurant la carriole des circassiens.
Nina semble prendre une sorte de revanche sur le personnage de Gelsomina. Fellini lui avait donné peu de dialogues. A l'inverse la comédienne, intarissable, enchaine confidence sur confidence, osant dire la peur, la maltraitance, les violences de toutes sortes ... et puis les petits bonheurs comme celui d'apprendre à jouer de la trompette et surtout à exister ... enfin. Pour conquérir ne serait-ce qu'un tout petit bout d'estime de soi, parce qu'un même si on est un tout petit caillou on sert à quelque chose.
On quitte la salle avec la musique de Nino Rota toujours en tête mais quelques nouvelles images en plus.
Ce film est un des moments très forts que le cinéma a fait vivre à Nina. Elle se souvient de la projection à laquelle elle a assisté avec sa mère. Elle avait 8 ans. Après Pierrette Dunoyer, elle réussit haut la main à faire revivre la femme-enfant. Sans nul doute parce qu'elle a beaucoup de talent, mais aussi parce qu'elle est une Gelsomina toute en candeur et en joie de vivre. Son interprétation est à la limite de la maladresse et c'est ce qui fait toute son humanité. Elle est extrêmement touchante et les paroles résonnent avec justesse : est-ce que ça s'apprend, devenir une femme un jour ?
Nina Karacosta chante en italien, avec un léger accent charmant, depuis les coulisses et quand elle entre sur le plateau, pieds nus, elle est déjà Gelsomina mais elle sera tout à l'heure les autres protagonistes, réussissant à la perfection à interpréter plusieurs rôles ou à nous faire revivre des scènes d'anthologies comme la marche du funambule sur un fil à quarante mètre de hauteur.
Il y a eu quelques instants où un faisceau rouge tombait en aplomb de son visage, comme si elle portait un nez de clown. Effet très heureux.
La toile peinte du décor est une évocation de la campagne toscane. Elle suffit à nous faire voyager. Un squelette de vélo git à coté d'une sorte de caisse. L'ensemble deviendra triporteur figurant la carriole des circassiens.
Nina semble prendre une sorte de revanche sur le personnage de Gelsomina. Fellini lui avait donné peu de dialogues. A l'inverse la comédienne, intarissable, enchaine confidence sur confidence, osant dire la peur, la maltraitance, les violences de toutes sortes ... et puis les petits bonheurs comme celui d'apprendre à jouer de la trompette et surtout à exister ... enfin. Pour conquérir ne serait-ce qu'un tout petit bout d'estime de soi, parce qu'un même si on est un tout petit caillou on sert à quelque chose.
On quitte la salle avec la musique de Nino Rota toujours en tête mais quelques nouvelles images en plus.
Gelsomina, de Pierrette Dupoyet
d'après La Strada de Fellini
avec Nina Karacosta
Directeur d'acteur : Driss Touati
Jusqu'au 3 juillet 2016
Le samedi à 17h, dimanche à 19h
Au Studio Hébertot
78 bis Boulevard des Batignolles 75017
01. 42. 93. 13. 04
Reprise à partir du 6 octobre et jusqu'au 14 Janvier 2017 à l'Essaion, 6 rue Pierre au Lard - 75004 PARIS (M° Rambuteau, Hôtel de Ville)
Du jeudi au samedi à 21h30.
Réservation : 01 42 78 46 42
Photo de Rachele Cassetta.
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