On pourrait ranger le roman de Véronique Poulain parmi les romans féminins. Il est plus que cela : féministe et drôle.
Célibataire longue durée est annoncé comme un premier roman. c'est tout de même le second livre de Véronique. J'y ai retrouvé la même énergie que celle qui l'avait poussée à écrire Les mots qu'on ne me dit pas.
Son inspiration est sans doute ici moins autobiographique, encore qu'elle porte la même initiale que son héroïne, que comme elle elle a été secrétaire de star et a été licenciée, ce qui leur fait au moins trois points communs.
Admettons néanmoins que l'on a entre les mains un roman qui a dépassé le stade du récit. Peu importe puisque je l'ai adoré, littéralement.
À la veille de ses cinquante ans, Vanessa Poulemploi, la bien nommée, dresse un bilan catastrophique : Tout le monde autour de moi est mort. (...) C'est pas bon d'être avec moi. Ça porte malheur. (p. 14)
Elle va devoir relever un quadruple défi : se remettre d'une lourde opération chirurgicale, trouver du travail, un sens à sa vie et... se marier. Autant vous dire que ce n’est pas gagné.
Vanessa réagit comme elle a été formatée pour le faire, en faisant des projets et quand la situation devient vraiment désespérée elle passera aux listes. Oubliant au début du roman la dépression qui ne la terrassera que quelques jours, elle se jettera dans l'achèvement d'un roman et lancera des plans. Si, si , si ... avant de renoncer à l'un comme aux autres : anticiper, c'est se faire chier deux fois. Je décide donc que le principe de réalité n'existe pas, que le plaisir triomphera et que ma vie sera conforme au rêve que je m'en fais. (p. 87)
Elle expérimente l'amour virtuel et ses déconvenues. Elle essaie la Pole dance et ses courbatures. Elle expérimente Pôle Emploi et ses humiliations. Vanessa goûte à tout et attrape indigestion sur indigestion. En bref trouver un mec ET un nouveau métier à plus de 50 ans semble missions impossibles. elle comprends qu'on ne peut pas tout faire à tout âge, surtout au sien.
Elle a eu beau minimiser sa fonction, elle est retoquée par Pôle Emploi qui lui conseille plutôt de faire jouer son réseau, comme si elle n'y avait pas pensé toute seule. Le problème c'est que Vanessa est toujours restée à sa place. Transparente. (p. 43)
Faible et lâche à la fois. Elle confie à sa psy qu'elle en a marre d'être deux personnes à la fois. La Vanessa qui se prend pour Miss Monde, grande gueule et fonceuse. Et l'autre la serpillière, qui s'écrase comme une merde, qui courbe l'échine jusqu'à lécher la moquette (...) qui est en colère contre elle et se trouve pathétique. (p. 33)
Les difficulté font vaciller Vanessa comme vous et moi. La grande différence c'est que si elle tombe bas elle se relève assez vite. Sa plume virevolte, ne craignant pas les idées folles nourries par une vitalité qui devient contagieuse. Véronique a la capacité de faire sourire et rire, ce qui est rare en littérature. Son livre pourrait être prescrit par la médecine, avec une efficacité garantie supérieure à une tablette de P... ou à une dizaine de séances chez un psy. L'investissement est autrement plus rentable.
Son héroïne cinquantenaire est animée d'une vitalité hors du commun, c'est vrai, mais elle peut être contagieuse. On a toutes un peu de Vanessa en nous. Il suffit de l'écouter : Je n'ai pas besoin de partager ma vie avec un homme, j'en rêve, j'en ai envie, mais pas besoin. (p. 172)
Ce n'est pas la psy qui va trouver la solution. Heureusement, les copines existent. Et Greta vaut de l'or.
Véronique Poulain confirme jusqu'au dénouement la naissance d'une auteure qui va compter. J'espère que rien ne l'arrêtera sur cette lancée.
Célibataire longue durée de Véronique Poulain, Stock, en librairie depuis le 4 mai 2016
Célibataire longue durée est annoncé comme un premier roman. c'est tout de même le second livre de Véronique. J'y ai retrouvé la même énergie que celle qui l'avait poussée à écrire Les mots qu'on ne me dit pas.
Son inspiration est sans doute ici moins autobiographique, encore qu'elle porte la même initiale que son héroïne, que comme elle elle a été secrétaire de star et a été licenciée, ce qui leur fait au moins trois points communs.
Admettons néanmoins que l'on a entre les mains un roman qui a dépassé le stade du récit. Peu importe puisque je l'ai adoré, littéralement.
À la veille de ses cinquante ans, Vanessa Poulemploi, la bien nommée, dresse un bilan catastrophique : Tout le monde autour de moi est mort. (...) C'est pas bon d'être avec moi. Ça porte malheur. (p. 14)
Elle va devoir relever un quadruple défi : se remettre d'une lourde opération chirurgicale, trouver du travail, un sens à sa vie et... se marier. Autant vous dire que ce n’est pas gagné.
Vanessa réagit comme elle a été formatée pour le faire, en faisant des projets et quand la situation devient vraiment désespérée elle passera aux listes. Oubliant au début du roman la dépression qui ne la terrassera que quelques jours, elle se jettera dans l'achèvement d'un roman et lancera des plans. Si, si , si ... avant de renoncer à l'un comme aux autres : anticiper, c'est se faire chier deux fois. Je décide donc que le principe de réalité n'existe pas, que le plaisir triomphera et que ma vie sera conforme au rêve que je m'en fais. (p. 87)
Elle expérimente l'amour virtuel et ses déconvenues. Elle essaie la Pole dance et ses courbatures. Elle expérimente Pôle Emploi et ses humiliations. Vanessa goûte à tout et attrape indigestion sur indigestion. En bref trouver un mec ET un nouveau métier à plus de 50 ans semble missions impossibles. elle comprends qu'on ne peut pas tout faire à tout âge, surtout au sien.
Elle a eu beau minimiser sa fonction, elle est retoquée par Pôle Emploi qui lui conseille plutôt de faire jouer son réseau, comme si elle n'y avait pas pensé toute seule. Le problème c'est que Vanessa est toujours restée à sa place. Transparente. (p. 43)
Faible et lâche à la fois. Elle confie à sa psy qu'elle en a marre d'être deux personnes à la fois. La Vanessa qui se prend pour Miss Monde, grande gueule et fonceuse. Et l'autre la serpillière, qui s'écrase comme une merde, qui courbe l'échine jusqu'à lécher la moquette (...) qui est en colère contre elle et se trouve pathétique. (p. 33)
Les difficulté font vaciller Vanessa comme vous et moi. La grande différence c'est que si elle tombe bas elle se relève assez vite. Sa plume virevolte, ne craignant pas les idées folles nourries par une vitalité qui devient contagieuse. Véronique a la capacité de faire sourire et rire, ce qui est rare en littérature. Son livre pourrait être prescrit par la médecine, avec une efficacité garantie supérieure à une tablette de P... ou à une dizaine de séances chez un psy. L'investissement est autrement plus rentable.
Son héroïne cinquantenaire est animée d'une vitalité hors du commun, c'est vrai, mais elle peut être contagieuse. On a toutes un peu de Vanessa en nous. Il suffit de l'écouter : Je n'ai pas besoin de partager ma vie avec un homme, j'en rêve, j'en ai envie, mais pas besoin. (p. 172)
Ce n'est pas la psy qui va trouver la solution. Heureusement, les copines existent. Et Greta vaut de l'or.
Véronique Poulain confirme jusqu'au dénouement la naissance d'une auteure qui va compter. J'espère que rien ne l'arrêtera sur cette lancée.
Célibataire longue durée de Véronique Poulain, Stock, en librairie depuis le 4 mai 2016
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