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dimanche 18 mai 2008

NANCY en MAI : Un tramway nommé désir

Chronique nancéenne numéro 18 : ou un tramway qui laisse à désirer ?
Comme je l'écrivais le 3 mai : on ne peut pas gagner tout le temps ! Le rêve footballistique entretenu depuis 35 semaines s'est écroulé hier soir. Pourtant le classement à la seconde place est un beau résultat qui mérite chapeau bas. Il faut dire qu'on est habitué à Nancy aux dérapages, en l'occurrence ceux de son tramway, lequel n'a pas toujours fait parler de la ville d'une manière positive.

Sans remonter très loin dans le temps il faut tout de même se rappeler qu'en 1925 pas moins de 14 lignes de tramway desservaient 92 kilomètres. Mais le public commençait à sérieusement préférer l'automobile. Progressivement, on abandonna le tramway au profit de l'autobus. Il fallait bien conserver une petite place aux transports collectifs. En 1958 il n'y a plus du tout de tram à Nancy.

Les embouteillages s'intensifient rapidement, sans qu'aucun remède (si on peut appeler ainsi les feux tricolores, les sens uniques et les tentatives d'onde verte) ne fluidifie durablement le trafic.

Parallèlement le tramway revient à la mode et, à partir de 1974, de nombreuses villes françaises sont sollicitées pour le réintroduire. Nancy refuse l'expérience au profit de l'aventure du trolleybus articulé dans les années 80 ... puis brutalement se lance dans la seconde phase de développement du tram dans les années 90. Avec une impatience effrénée!

D'où le titre de l'article, en clin d'oeil au Streetcar Named Desire, titre d'une pièce de théâtre écrite par Tennessee Williams, jouée pour la première fois en 1947, avant d'être filmée par Elia Kazan. L'intrigue se passe en Louisiane, dans le Quartier Français de La Nouvelle-Orléans où le tramway en question a circulé rue Saint-Charles dès ... 1835. C'était une première mondiale !

On aime à Nancy être en avance sur son temps.
Il y a eu l'Art nouveau. Il y a eu le nouveau tramway.
Les élus jouent les pionniers en optant pour une technologie de pointe, celle du tram sur pneus.
Des travaux pharaoniques sont déployés. La circulation est déviée. Pendant des mois on ne sait plus par où circuler. Les politiques ne veulent pas attendre 2001. La mise en service est trop précipitée. Ce tramway est vite connu davantage pour ses incidents à répétition que pour son avance technologique. Aucun autre au monde ne fonctionne comme lui, à la fois sur pneus comme un trolley et partiellement avec un rail de guidage, sur support guidé et non-guidé, à alimentation électrique et diesel.

Il n'a pas la beauté du tramway orléanais qui glisse comme une longue chenille sur l'herbe verte. Il n'a pas l'originalité du cable-car de San Francisco qui doit lui aussi gravir de fortes pentes. L'avenue du Général Leclerc n'est pas la mythique rue Saint-Charles de la Nouvelle-Orléans.

Les poteaux de fer ont beau ressembler vaguement à des ananas, on ne peut pas dire que tous ces fils électriques tendus devant l'église Notre Dame de Lourdes mettent
le quartier en valeur. On a plutôt le sentiment de traverser une zone-tampon entre Allemagne de l'Ouest et de l'Est.


Finalement on s'y est fait. Ses avatars sont presque résolus. On parle désormais de succès. Et on commence à évoquer une seconde ligne. Subsistent
des inquiétudes sur sa maintenance puisque Bombardier en a arrêté la fabrication. Mais quoiqu'on en dise unique il fut, unique il restera.


Pour en savoir davantage sur l'histoire des tramways nancéens, lire le long article de wikipédia

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