La vie des recluses est peu connue. Et pourtant elles furent des milliers à choisir de vivre emmurées pour prier Dieu jusqu’à la fin de leurs jours. C’est en 1187, le jour de son mariage, devant la noce scandalisée, que la jeune Esclarmonde refuse de dire "oui". Elle veut faire respecter son vœu de s'offrir à Dieu, et se fait emmurée dans une cellule attenante à la chapelle du château, avec pour seule ouverture sur le monde une fenestrelle pourvue de barreaux. Mais elle ne se doute pas de ce qui est entré avec elle dans sa tombe … ni du voyage que sera sa réclusion.Loin de gagner la solitude à laquelle elle aspirait, Esclarmonde sera témoin et actrice de son siècle, et soufflera depuis son réduit sa volonté sur le fief de son père, inspirant pèlerins et croisés sur leurs chemins.
Publications prochaines :
vendredi 31 mai 2024
Du domaine des murmures, adaptation et jeu de Jessica Astier
jeudi 30 mai 2024
à quoi songent-ils, ceux que le sommeil fuit ? de Gaëlle Josse
mercredi 29 mai 2024
La BD s'expose à tous les étages du Centre Pompidou
mardi 28 mai 2024
Connaissez-vous la pomme Kiku produite en Grèce ?
lundi 27 mai 2024
Mexica, des dons et des dieux au Templo Mayor s'expose au Quai Branly
dimanche 26 mai 2024
58 ème édition du festival Off d’Avignon 2024
samedi 25 mai 2024
Pauvre Bitos de Jean Anouilh mis en scène par Thierry Harcourt
Dans une petite ville de province, un groupe d’amis de la bonne société se donne rendez-vous pour un "dîner de têtes". Chacun doit se faire la tête d’un grand personnage de la Révolution française. André Bitos, fils du peuple devenu magistrat incorruptible et vertueux, est l’invité d’honneur et jouera Robespierre. Cet ancien camarade de classe des autres convives, qui raflait tous les premiers prix, est le seul roturier de la bande, mais également celui devenu procureur qui a requis, après la guerre, contre tous les collaborateurs ou ainsi présumés.La bande de notables en smoking-perruque va se lancer dans un jeu de massacre aussi cruel que jubilatoire. Drôle, grinçant et terriblement actuel, renvoyant dos à dos haine de l’Autre et tyrannie de la Vertu.
vendredi 24 mai 2024
Mon minestrone … avec un Viognier du Domaine de Saint-Georges d'Ibry
La veille il conviendra de faire tremper les haricots. Le jour même on les cuira dans de l'eau additionnée de bicarbonate, environ trois quarts d'heure dans une eau qui ne sera surtout pas salée.
jeudi 23 mai 2024
La Cuisinière des Kennedy de Valérie Paturaud
La cuisinière des Kennedy est un livre dont j’avais beaucoup entendu parler et que j’avais mal jugé, influencée par la couverture que je trouvais plutôt convenue. Le cliché qui a été choisi fait terriblement penser au plus célèbre des frères et je m’étais imaginé qu’on allait une énième fois revenir sur les aventures extra-conjugales de John et sa relation avec Marilyn. Mais pas du tout.
Valérie Paturaud m’a considérablement étonnée et séduite. J’ai plusieurs fois vérifié qu’il s’agissait bien d’un second roman car son style est parfaitement maitrisé.
Elle y raconte le destin extraordinaire d’Andrée Leufroy, une enfant trouvée en 1907 qui devint, par la force de sa passion, une cuisinière hors pair. Ayant côtoyé les Grands du XX° siècle comme les Frères Lumière, Albert Camus, les frères Gallimard, ... et bien entendu les Kennedy, elle aura été -en toute humilité- le témoin privilégié de leur quotidien.
Elle traversa en effet l’Atlantique pour se mettre au service du Clan, en premier lieu de la "reine-mère" Rose et de son patriarche de mari Joe, suivra l’ascension politique de Jack, qui devint le plus jeune jamais élu président des États-Unis, également le premier qui soit catholique, sous le nom de John Fitjzerald Kennedy, les bonheurs et les peines des uns et des autres. Au cœur de la maisonnée, Andrée prépara les gâteaux d'anniversaire, imagina le menu des dîners de gala, consola les peines des petits et partagea les joies de la famille la plus célèbre du siècle, jusqu’à en faire quasiment partie
Tout est parti d’une caisse de lettres et de photographies qu’un petit-fils d’André a confié à Valérie Paturaud en la laissant libre d’en faire le matériau d’un roman.
On pourrait lui reprocher d’avoir un peu chahuté la chronologie. Ainsi nous sommes page 299 quelques jours après l’assassinant de Bobby alors qu’elle nous annonce page suivante sa candidature pour l’investiture démocrate.
Par contre la correspondance qu’elle ne cessa d’entretenir avec sa famille provençale l’a sans doute suffisamment renseignée sur ses traits de caractère pour qu’elle nous la décrive comme une personne modeste, sincère, un peu réservée, et pourtant si forte pour avoir agi comme une féministe affirmée.
D’autres, plus fragiles, auraient davantage été influencées par cette upper-middle-class américaine dont elle n’avait pas les codes, même si ses années auprès de grandes familles françaises l’avaient en quelque sorte préparée à s’insérer dans des milieux aussi différents qu’exigeants.
On est frappé par la puissance des liens qui la relient à sa famille américaine, si marquée par les drames qu’elle se sentirait déloyale de l’abandonner. Elle resta auprès de Teddy deux années supplémentaires (p. 326) avant de se sentir autorisée à retrouver sa famille drômoise. Il est tout autant étonnant qu’elle soit parvenue à poursuivre en son sein une vie paisible et sans reproche.
Il est amusant de constater qu’elle aura mieux connu la Maison blanche que Versailles ou l’Elysée, et que c’est outre-Atlantique qu’elle aperçut Yvonne et le Général de Gaulle. Comment celle qui demandait à sa famille restée en France de lui conserver les exemplaires de Paris Match dans lesquels s’étalait la vie de ses patrons, les Kennedy, aurait pu imaginer qu’elle figurerait dans le magazine qu’elle lisait religieusement, mais à la rubrique littéraire ?
Andrée était sans doute une cuisinière hors pair, comme l’était ma grand-mère. Les intitulés des recettes n’ont rien de gastronomiques mais cette cuisine du coeur (et des bons produits) est une des meilleures. On n'est guère surpris d'apprendre qu’un président remporte dans une boîte en plastique ses cookies au miel et ses sablés glacés de Noël (p. 256).
L’auteure reconnaît avoir dû écrire une partie fictionnelle pour combler les trous entre les éléments biographiques dont elle disposait. On ne peut donc rien prendre avec certitude mais il est plus que probable que cette femme qui apparaissait simple, dévouée et sans doute aussi un peu secrète, a réellement fascinée par la découverte de la vie quotidienne de la ménagère américaines, notamment le modernisme des appareils ménagers et la profusion des rayons des hypermarchés. J’imagine très bien ma grand-mère, née à la même époque, réagir semblablement.
Est-ce parce que Valérie Paturaud est installée dans la Drôme depuis plusieurs années, qu’on a le sentiment qu’elle marche dans les traces de Marcel Pagnol ? Sa manière de raconter l’histoire, en la vivant de l’intérieur est très agréable. Je regrette que son premier roman, Nézida (Liana Levi, 2020), m’ait jusque là échappé. J’ai pourtant entendu dire récemment qu’il avait rencontré un grand succès. On lui doit aussi la célèbre et essentielle méthode de lecture "Daniel et Valérie" (Nathan) qu’elle a coordonnée au temps où elle exerça le métier d’institutrice.
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