L'atelier d'Henri Landier est vaste, mais il ne sera jamais assez grand pour contenir toutes les oeuvres que cet artiste prolixe produit à longueur d'année, depuis plus de 70 ans.
Il est probable que les peintures dépassent le nombre de 5000 peintures et 2000 pour les gravures. Elles sont connues dans le monde par la centaine d’expositions particulières qu’il a données en galeries et dans les musées en Europe, aux Etats-Unis et au Japon, et au travers d'une douzaine de livres et d'une quarantaine de catalogues qui popularisé sa vision colorée, profonde et ludique du monde de l'art.
J'ai eu la chance d'être accueillie dans cet endroit étonnant à une poignée de minutes du dernier vernissage.
Une assistante sortait des toiles de cartons qu'il fallait débarrasser avant l'arrivée des invités. Je devrais dire, des collectionneurs et amis. Car l'homme a la cote - comme on dit en langage parlé.
Connaissant l'endroit je n'ai pas été surprise par le décor comme vous le serez sans doute lors de votre première visite. J'ai vite repéré le changement. La couleur éclate plus que jamais.
Je devrais dire Landier pour le nommer, sans employer le prénom car c'est ainsi qu'on le désigne, mais je suis trop respectueuse de cet artiste pour oser le raccourci.
Henri Landier ne se laisse plus distraire par les informations qu'il sait mauvaises par avance. Il demeure dans "son" monde qu'il partage avec nous pour embellir notre vie. Son univers n'est pas restreint. Après Maastricht, c'est Venise qu'il dessine, aquarellise et peint sous toutes les coutures, inlassablement, et avec un résultat toujours différent.
Le résultat explose en grands aplats de couleur sur les murs de son atelier inondé de lumière par un toit de verre avec une forte dominante de rouge.
C’est une centaine de nouvelles oeuvres qu’il a produites depuis la dernière fois et notre œil se perd, lui aussi, dans le dédale de la Cité des Doges qu’il aime tant arpenter et où il retourne régulièrement pour des périodes de trois semaines à un mois.
Il y a beaucoup d’expositions tentantes à Paris. A commencer par L’Atelier Rouge de Matisse que la Fondation Vuitton révèle au public. Mais rien ne sera plus touchant qu’un "véritable" atelier comme celui d’Henri Landier. Cet homme sensible et peu bavard laisse parler ses toiles pour partager avec nous le choc que Venise ne cesse de provoquer en lui depuis 1987 et à chacun de ses séjours.
Notre oeil ne s'arrête pas, allant du dessin à l'aquarelle, de l'aquarelle au tableau à l'huile identique et si différent.
Après la Provence, Paris, Maastricht et son carnaval, cette exposition vénitienne est un nouvel enchantement. Osez donc en franchir la porte après avoir (un peu) grimpé la moitié de la rue Lepic. C’est juste magique et vous pourrez aussi voir des oeuvres qui partiront cet été à New Delhi pour être présentées dans une exposition intitulée Sweet France, avec notamment Julien et son violon qui a été choisi pour en être l’affiche.
Henri Landier "Retour à Venise"Du 16 mai au 7 juillet 2024 - Du mardi au dimanche de 14h00 à 19h00
Atelier d'art Lepic - 1 rue Tourlaque - 75018 Paris
Contact : Sabine Ermakoff 06 87 38 92 36
Illustrations avec notamment des dessins et aquarelles (2022) de La belle inconnue, Le chat, Venise, et derrière l’artiste, Chiesa di Gesuati, huile sur toile posée sur le chevalet.
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