Après le succès de
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, dont le tournage pour le cinéma a commencé en septembre dernier,
Roland Perez revient avec un nouveau "roman vrai" dans lequel il raconte, avec la même verve chaleureuse, la flamboyante histoire d’amour qu’il a vécue avec Litzie, la femme de sa vie.
L'auteur est avocat, spécialisé en droit des médias et artistes, et animateur de radio et de télévision, chroniqueur notamment dans l'émissions de William Leymergie, William à midi. La célébrité est un soleil familier et on devine à le lire que sa vie est riche de sorties et de dîners en tous genres. Jeune, il fut un habitué du Palace, et lorsqu'il célèbre la bar-mitsvah de son fils ce sont trois soirées qui sont programmées dont une au Ritz.
Ce n'est pas pour autant un "fils à papa" qui vit aux crochets de sa famille. Il raconte (chapitre 2) les week-ends à travailler aux Puces de Clignancourt, ce qui cautionne totalement les amitiés qu'il entretient avec Caroline Margeridon et Sophie Davant, l'ex duo complice d’Affaire conclue.
C'est d'ailleurs Sophie qui l'a incité à écrire la suite de son premier roman. C'est presque le même titre, une couverture semblable et on peut prédire un succès littéraire comparable au premier (Les Escales, 2021 ; Pocket, 2023), lauréat du Prix du Cheval Blanc 2022.
Après avoir raconté comment, grâce au soutien indéfectible de sa mère Esther, fan de Sylvie Vartan, il a pu réaliser ses rêves malgré un handicap de naissance, Roland Perez poursuit dans la même veine de sincérité et d'humour en se focalisant sur sa femme, décédée il y a quelques années.
Quand il la rencontre, il l'invite illico presto au repas de Pâque juive, et sa mère y voit un signe divin. Cette femme qu'il désigne par son prénom, Esther, voire même Sainte Esther quand il nous dresse la liste des plats qu’elle prépare pour Shabbat. Que Lizzie soit déjà mariée n'y change rien, Esther est persuadée que ces deux là sont prédestinés l'un pour l'autre. La capacité de frappe de ma mère était nucléaire (p 14) nous met-il en garde. Et il a raison.
Ce qui fait la saveur du livre c'est que rien ne sera facile et si nous lecteurs, on connait l'issue il n'empêche que pour Roland, la vie est imprévisible (p. 21). La démonstration nous sera faite de l’évidence du sentiment amoureux quand il est partagé. Pourtant les aléas vont joncher leur chemin qui comporte davantage d'épines que de pétales de rose. D'ailleurs ce sont les pivoines (blanches) que préfère Lizzie.
Au début de leur histoire le jeune homme ne le sait pas encore et après avoir hésité entre fleurs et bouteille de vin c'est avec le Goncourt sous le bras qu'il arrivera à leur premier dîner en tête à tête.
Le récit nous est livré tambour battant, sans occulter la part sombre de lui-même car il reconnait ses défauts, en particulier celui de vouloir faire plaisir à tout le monde (p. 62) par faiblesse de tempérament, mais on pourrait y voir une once de lâcheté. En tout cas dans cette famille on ne parle pas de ce qui fâche. On ne s’étend pas sur les soucis. Mais ça ne les fait pas disparaître et croire aux miracles frôle l’inconscience. La pauvre Lizzie en fera la courageuse démonstration.
On apprend tout de leur vie sans avoir besoin de faire sa marocaine … Vous lirez le livre pour savoir ce que cette expression signifie. Il y en a beaucoup d'autres, souvent en hébreu, très représentatives du quotidien d’une famille juive pratiquante des années 80. Nous sommes immergés dans leur mode de vie, leurs coutumes et obligations que l’auteur détaille avec précision, quelles que soient les circonstances, y compris le contexte du deuil, et ce livre est à cet égard riche d’enseignement. J'ai ainsi appris que si on s’interroge sur l’avenir on consulte un rabbin et surtout pas un médium.
La chanteuse qui pourrait être la marraine de leur union ne sera pas Sylvie Vartan mais Viktor Lazlo puisque c’est sur l’air de Pleurer des rivières qu’ils se sont embrassés pour la première fois.
Tout nous sera révélé, avec humour, tendresse, passion, aussi bien pour les joies que pour les drames … et quelques trahisons. On imagine très aisément la puissance cinématographique de ce second opus.
Quant au premier, Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan, on sait que ce sera le québécois, Ken Scott, qui a été choisi pour réaliser la première production française pour les salles de cinéma, produit par Amazon Prime, Gaumont, Egerie Productions et la maison québécoise Christal Films. Ainsi Amazon Prime consacrera entre 20% et 25% de son chiffre d’affaires enregistré en France à la production d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles françaises comme l'exige le décret signé en juillet 2021. On ignore à quelle date il sortira en salles mais ce sera 17 mois avant d’être diffusé en ligne sur la plateforme en vertu de la réglementation française.
Leïla Bekhti et Jonathan Cohen, mais aussi Naïm Naji, Milo Machado Graner, Lionel Dray, Joséphine Japy, Jeanne Balibar et Anne Le Ny seront au générique, ainsi que Sylvie Vartan bien évidemment même si elle ne devrait faire qu'une courte apparition.
Ma mère, Dieu et Litzie de Roland Perez, Les Escales, en librairie le 23 octobre 2023