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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

vendredi 31 mai 2013

Mathieu Rosaz chante Barbara en cadeau pour le public du Centre d'Art et de culture de Meudon (92)

Mathieu Rosaz  n'imite pas ... il interprète. C'est encore du Barbara mais c'est déjà du Rosaz. C'est différent et c'est bien.

Cela fait plus de dix ans qu'il chante le répertoire de la Dame en noir mais je n'ai véritablement découvert cet artiste que ce soir. Il nous a donné plusieurs titres de son dernier album, Vivants Poèmes – Mathieu Rosaz chante Barbara, sorti en janvier 2013.

Son récital clôturait l'annonce de la programmation que Françoise Pointard réserve aux Meudonnais pour la saison 2013-2014 et auquel je consacrerai un billet spécifique très bientôt.

Vous pourrez tous vous sentir concernés car comme Mathieu l'a fait remarquer "Meudon n'est pas loin de Paris par le RER" en annonçant son intention d'y revenir bientôt. Il a véritablement enchanté la salle et les éloges ne tarissaient pas ensuite. On peut prédire qu'effectivement il y sera à l'affiche un autre soir.

Surtout ne vous fiez pas à ce que vous pouvez entendre de lui sur You tube où il y a de très mauvais enregistrements. Tant qu'à écouter des extraits faites le sur Deezer en vous laissant conduire via sa page Facebook. Les premières mesures de son album Vivants poèmes sauront vous convaincre.

Le titre est un hommage à la chanson Vivant poème que Jean-Louis Aubert avait écrite pour Barbara en 1996. C'est une des dernières qu'elle a interprétées car elle est décédée le 24 novembre 1997. Elle figurait en quatrième position sur la play-list du concert de ce soir.

Le texte, peu connu, résonne comme un testament :
Va ce monde je te le donne
Va jamais n'abandonne
(...)
Pars, le monde est un espoir
(...)
Je sais que le monde a des larmes
Qui parfois nous désarment
Mais il t'aimera comme tu l'aimes
(...)
La vie est un poème
Que tu vas écrire toi-même
Oui, pars, ce monde va le voir
Jamais ne perds l'espoir
(...)
La vie est un long je t'aime
Que l'on doit écrire soi-même
Va, jamais n'abandonne

Mathieu Rosaz  a commencé par une autre chanson, peu connue, mais cette fois parce que c'est une des plus anciennes, Chapeau bas, écrite et composée en 1964, et qui éclate de félicité  :

Est-ce la main de Dieu,
Est-ce la main de Diable
Qui a mis cette rose
Au jardin que voilà ? (...)

Vraiment, je ne sais pas
Mais pour cet amour-là
Merci, et chapeau bas !

Il enchaine avec Du bout des lèvres (1968) en nous rappelant que Barbara avait un vrai talent pour écrire des chansons d'amour.
Je vous dirai du bout des lèvres :
"Je vous aime du bout du cœur."
Et nous pourrons vivre mon rêve

On connait davantage le versant tourmenté de la chanteuse qui s'exprime dans Mon enfance (elle aussi de 1968)  et plus encore dans l'Aigle noir (1970). Egalement dans Le soleil noir (1968) qui décrit son combat contre la dépression malgré son intention de ne plus, jamais plus, vous parler de la pluie,
Plus jamais du ciel lourd, jamais des matins gris ...

Il y est question de pluie, comme elle en parlait déjà avec Nantes, même si ma préférée dans ce registre météorologique est Pierre, si joliment ciselée en 1964.

Le récital fut un exemple d'équilibre. Mathieu Rosaz alterna donc des titres très anciens, un peu oubliés (que j'avais eu le bonheur de redécouvrir ces derniers jours en écoutant la compilation sortie en 2007 par Mercury, un triple CD de ses plus belles chansons) avec des standards comme Dis quand reviendras-tu (1962) en nous rappelant qu'elle n'a commencé à glisser ses propres textes, au cabaret de l'Ecluse, qu'à la fin des années 50.  Elle avait laissé la primeur de la création à Cora Vaucaire, ne se sentant alors pas la carrure suffisante.

Mathieu enchaine les titres en finesse et en élégance. Avec simplicité aussi. Qu'il s'emmêle un peu les pinceaux dans les rimes et il s'arrête net, boit un verre d'eau et reprend sous les applaudissements. Et quand il fait une pause, ses musiciens et complices Michel Glasko (à l'accordéon) et Tony Ballester (à la contrebasse) jouent en douceur Ma plus belle histoire d'amour ... c'est vous (1967).

De retour parmi nous il chante Toi (1965) dont il a modifié le titre dans son album pour "A chaque fois". Parce que chaque fois qu'on parle d'amour c'est avec jamais et toujours.

Et puis Madame (1967) aux poignantes paroles sur l'annonce télégraphique d'un suicide, par celle qui vous a pris cet homme qu'elle n'a pas su garder. Le deuil est terrible à faire. La perte se répète.

La militante acharnée pour une vie qui serait éclairée par l'espoir resurgit avec une chanson vocalement difficile à interpréter (où bien sûr Mathieu excelle) Perlimpinpin (1972) :
Pour qui, comment quand et pourquoi ?
Contre qui ? Comment ? Contre quoi ?
C'en est assez de vos violences.
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Qui êtes-vous ?
Qui priez-vous ?
Je vous prie de faire silence. 

L'accordéon se tait pour Göttingen (1965), laissant la contrebasse répondre seule au piano. L'acoustique de la salle est parfaite. Le niveau sonore est impeccable (ce que souligneront les spectateurs à la sortie). La voix de Mathieu descend dans les graves sans forcer sur le vibrato. Il s'impose un rythme soutenu sans s'essouffler. Peut-être chante-t-il un peu plus vite que Barbara, et cela donne une autre teinte à ces airs que nous avons tant entendus.

Elle trouvait la guerre abominable, quelle qu'elle soit, et particulièrement la seconde guerre mondiale dont les horreurs étaient encore si proches. Le pardon n'était pas vraiment envisageable. pourtant lorsqu'elle arriva dans la petite ville allemande elle comprit qu'il était la seule issue et elle écrivit Göttingen en une nuit.

Barbara, si elle s'habillait de noir, n'était pas une triste personne. Quand elle chante le Mal de vivre, (1965), qui ne prévient pas quand il arrive, qui vient de loin ... elle conclue malgré tout par la joie de vivre. La voix de Mathieu est au bord de la brisure au début. Elle donne une pleine puissance à la fin pour la conclusion optimiste.

Le public enthousiaste a droit à Septembre (1965) et j'aurais terminé là, pour ces vers là, que je trouve de circonstance :

Il faut se quitter. Pourtant, l'on s'aimait bien.
Quel joli temps pour se dire au revoir.
Jamais les fleurs de Mai n'auront paru si belles.

C'est sans doute parce que notre accueil a été exceptionnellement chaleureux que nous eûmes droit à Une petite cantate (1999). Bien ingrat celui qui s'en plaindrait !

jeudi 30 mai 2013

Inauguration de la Grande Crypte 66 avenue Poincaré à Paris

Située en plein 16ème arrondissement, à quelques rues de l'Etoile, la Grande Crypte se trouve sous l'église Saint Honoré d'Eylau et dépend de l'association paroissiale, la gestion du site restant privée.

Bâtie par Paul Marbeau, architecte disciple de Gustave Eiffel, elle surprend par ses arcades, ses colonnes en métal et sa hauteur sous plafond de près de 5 mètres. Le chemin de croix sculpté dans la pierre blanche se devine en arrière plan sur quelques photos.

Un ancien confessionnal, en parfait état de conservation, était plus repérable et éclairé de rouges flamboyants presque diaboliques.

Rouge aussi le tapis bordé de drôles de cônes lumineux posés là par Eclairis et qui conduisait depuis le 66 avenue Poincaré à l'escalier menant à l'espace.

La soirée d'inauguration "Event Angels" a fait la démonstration des diverses possibilités d'exploitation de ce nouveau lieu disponible à la location.
Ce fut l'occasion de voir en situation le travail de création de Papilles & Papillons qui, à l'instar de plusieurs autres entreprises ont assuré le succès de cette manifestation.
Marianne Ducret a joué à fond le thème de l'angélisme. Son équipe a fait la grande lessive et chacun a mis sa paire d'ailes à sécher, qu'il soit adulte, enfant ... ou même chiot comme le suggère la présence de la laisse.
Avec son adjointe, elle a préparé de gigantesques paires d'ailes à partir de matériaux de récupération comme elle sait le faire pour tous les clients qui la contacte. A gauche ce sont des cartes de visite. A droite des bouteilles de lait découpées et collées sur leur face interne ou externe, pour assurer un contraste de couleurs.
Chaque pilier était habillé différemment et elle-même portait une paire en plumes noires. Les invités choisirent pour leur boutonnière entre une plume rose, parfumée à la violette, et une plume turquoise exhalant une fragrance ambrée.

Cirette proposait un étendage gourmand au bout de mini pinces à linge. La présentation de leurs verrines était très originale et facile à déguster, sur le principe du pousse-poussse.
Un cuisinier préparait aussi à la demande des mini burgers au homard, conjuguant le cru et le cuit, le froid et le chaud.

Jazz in White ont assuré l'animation musicale grâce à l'agence ALS sur la scène de l'ancien choeur.

A l'opposé, le podium fut investi par Coco Beach et sa troupe pour une zumba endiablée.

Ambiance chaude contrastant avec la neige carbonique de la démonstration de Molecul'art. C'était impressionnant à voir mais on aurait bien aimer goûter pour vivre réellement l'expérience.
Quelques compositions florales très sobres, mais furieusement élégantes, étaient présentées dans des vases designés par Yug Tiers pour Easy Stand'up Box
Méditerranée Gastronomie avait mis à son menu un gaspacho de melon.
Le Laboratoire Culinaire a remporté un franc succès avec des suhis faits sous les yeux des convives. 
Toutes ces délicieuses petites choses se dégustaient facilement avec le champagne Deutz, une marque que je ne connaissais pas mais dont je me souviendrai : ses bulles sont si fines ... et le mariage avec un carré de chocolat au beurre salé de la maison Roy était une belle alliance.
 Ce chocolatier exposait quelques très belles pièces, comme ce faux-col ou ces appareils photos.
L'animation des volumes et des éclairages était assurée par Eclairis
Sweetie Pie avait posé des angelots sur ses gâteaux, cupcakes individuels ou "familiaux qui ont disparu en un clin d'oeil à peine découpés. Il faut dire que pour une fois le sucre n'était pas écoeurant.
Les guimauves de la pièce montée fondirent comme neige au soleil.
 Le matériel de réception signé Aktuel était plutôt délicat.
La marraine de la soirée, Hermine de Clermont-Tonnerre fit une entrée remarquée au volant de sa moto. princesse de son état, l'ex-participante de ka Ferme célébrités a démarré comme styliste chez Dior avant de se lancer dans l'écriture de manuels de savoir-vivre. Elle n'a jamais quitté le secteur de l'évènementiel où elle demeure une figure incontournable.
Charmeuse et charmante, la dame aux leggings en serpent et aux boots en croco a répondu à toutes les questions avec simplicité et humour. Elle a reçu, des mains de Marianne Ducret, le trophée des anges, un livre de recettes qui lui donneront des ailes et un flacon de senteurs merveilleuses.
Instant Pudding improvisa ensuite un Flash Mode exclusif auquel participa la Tagueuse Elégante dont le pantalon-chemisier blanc contrastait avec les tenues noires des danseurs.

C'est à elle que l'on doit plusieurs éléments de décoration, comme les inscriptions sur les arbustes blancs qui signalait chaque stand et surtout le très original photo-call du Studio Daguerre.

J'ajouterai la photo qu'ils ont prise lorsqu'ils me l'auront adressée avec une extension compatible avec mon matériel informatique.
 Emotome proposait un atelier participatif pour décorer les Lettres de Noblesse de la soirée ...
 ... mais vous devez déjà savoir tout cela puisque Troover se chargeait de la communication sur les réseaux sociaux.
La Grande Crypte peut être séparée en deux espaces de respectivement 460 et 640 m2 qui, réunis peuvent accueillir 800 personnes assises ou 1000 en cocktail. Elle se complète par un amphithéâtre proposant une capacité de 260 personnes assises.

CSHE - La Grande Crypte - Espaces événementiels, 69 bis rue Boissière 75116 Paris
Tel : 06 07 42 06 17 : 06 81 74 52 62

mercredi 29 mai 2013

Les parapluies de Cherbourg reviennent au cinéma, 50 ans plus tard et comme neufs

Les Parapluies de Cherbourg reviennent au cinéma, 50 ans plus tard et comme neufs grâce à la ténacité d'une des dernières sociétés de production indépendantes, Cine Tamaris, fondée en 1954, aidée par de nombreuses aides publiques et privées (mention particulière au dynamisme de Kiss Kiss Bank Bank). Agnès et Rosalie Varda, et Mathieu Demy ont fait un travail colossal pour que vous puissiez plonger ou vous replonger dans les années soixante à partir du 19 juin puisque ce chef d'oeuvre ressort sur le grand écran, totalement remasterisé.

Une restauration zéro défaut :
C'est le fruit d'un énorme travail entrepris à partir du 35 millimètres argentique d'origine. L'étalonnage a été soigné. Les couleurs ont été corrigées image par image. Et bien entendu tous les défauts de la pellicule ont été soigneusement gommés. La dernière se déroule dans une tempête de neige. Ce n'est pas un logiciel qui aurait pu discerner un flocon d'un défaut sur la pellicule. Seul l'oeil humain en fut capable. Comme pour les confettis de la scène de carnaval. 

Le son a été modernisé en élargissant le mixage mono associé avec un enregistrement de la musique seule destinée à un vinyle.

Les Parapluies de Cherbourg peuvent désormais être projetés dans toutes les salles car vous l'ignorez peut-être mais les copies en 35 millimètres ne peuvent plus enter dans les cabines. La copie numérique DCP a presque partout remplacé les bobines.

Le film est remarquable à bien des égards. C'est le premier film français en couleur entièrement chanté. Il réussit la prouesse de faire "rire, pleurer, danser, aimer", qualités toutes essentielles aux yeux de Jacques Demy qui lui valurent le Prix Louis-Delluc et la Palme d'or à Cannes.

Un film qui fait revivre les années soixante :
C'est désormais un film d'époque, qui montre les années soixante absolument telles qu'elles étaient puisqu'il a été tourné en 1963. Les coiffures signées Carita, nous rappellent comment les visages féminins étaient dégagés alors qu'elles avaient toutes les cheveux longs. Catherine Deneuve porte un ruban de couleur assortie à sa tenue dans chacun des plans.

Les jeunes générations sauront-elles y repérer les traits caractéristiques de ces années là ? Les femmes réchauffaient leurs épaules avec un châle en pointe pour se réchauffer dans des pièces dépourvues de chauffage central. Un fichu couvrait parfois leurs cheveux. Elles demandaient à leur couturière de réaliser des tailleurs copiés sur Chanel pour aller au théâtre voir Carmen. Dans la vie de tous les jours les hommes s'habillaient de pulls tricoté main et les filles d'une robe en vichy. En toutes saisons on se protégeait avec un Burburry.

Les filles portaient leur médaille de baptême autour du cou et les mères arboraient un collier de perles trois rangs. Les filles esquissaient parfois une petite révérence pour marquer le respect. On allait au dancing et le mambo était (déjà) la danse à la mode. André s'affichait comme le "chausseur sachant chausser". Les enseignes des piles Wonder rivalisaient avec les réverbères.

Les garçons portaient déjà le jean, dans une coupe à taille haute qui soulignait leur corps. On avait (encore) le droit de fumer dans les lieux publics comme devant les caméras. Dans le Cherbourg d'après-guerre (la Seconde Guerre mondiale) les marins se baladaient en costume. Les ouvriers allaient travailler à bicyclette. On n'avait pas vraiment besoin d'amarrer son vélo avec un antivol pour le retrouver. Et les ceintures de sécurité n'équipaient pas les automobiles.

Les cuisines n'offraient pas le confort actuel. On préparait les repas "sur le gaz" mais les couverts étaient en argent et les verres en cristal. Je me souviens que le premier cadeau que reçu ma grand-mère de sa belle famille fut une ménagerie, nom par lequel on désignait les douzaines de fourchettes, grandes et petites cuillères, accompagnées d'une louche pour servir le potage.

Le lait était vendu en bouteilles de verre. On dépoussiérait les bibelots avec un plumeau (vous en verrez un specimen accroché sur le mur de la salle à manger ... l'objet serait incongru dans un décor 2000). Le compteur électrique n'était pas caché dans un placard mais proéminent, en bakélite noire. Et bien entendu ... point de conversation au téléphone ni de SMS à longueur de journée.

Les amoureux, quand ils étaient séparés, en l'occurrence ici par la guerre d'Algérie, devaient patienter dans l'attente d'une lettre. Les passions résistaient mal au temps. L'absence était à l'amour ce que le vent est au feu : il éteint les petits et attise les grands.

Le facteur peut sembler caricatural et pourtant il était bien ainsi, avec sa capeline et son képi. Il fallait s'acquitter d'un ticket de quai pour accompagner son amoureux. Les trains quittaient la gare dans un nuage de vapeur. Et, pour marquer le deuil, on accrochait un morceau de crêpe noir au revers de sa veste.

On pouvait aller faire le plein d'essence en tenue de soirée sans risquer de se tacher les mains : un pompiste faisait le plein à votre place. Je ne dirai pas que c'était le bon temps. C'était différent, voilà tout.

Des décors arty :
Les décors éclatent de couleurs. Il ne fait aucun doute que le fauvisme a inspiré le réalisateur, si bien qu'il a beau pleuvoir, on passe une heure trente en pleine lumière, ébloui par une abondance de roses tyriens, des rouges vermillon, des turquoises lumineux.

Le réalisateur a demandé à son décorateur Bernard Evein de redessiner les papiers peints des murs de la maison de sa grand-mère dans une tonalité très pop'art. Vous remarquerez un fond bleu vif avec de grosses oranges. Un autre aux fleurs roses sur des rayures bleues, le tout parfaitement assorti à une robe portée par Catherine Deneuve dans un mimétisme étonnant.

Le magasin de parapluies, à l'époque une quincaillerie, se situe rue du Port. La station service aujourd'hui abandonnée était quai Alexandre-III. Et sur ce même quai se trouve l'ancienne Banque de France qui abrite aujourd'hui une manufacture, créée plus vingt ans après le film, pour y fabriquer ... des parapluies.

Un scénario qui conjugue la gravité du thème à une légèreté de ton :
Le générique est un petit bijou, filmé comme un ballet à travers des trombes d'eau, avec une caméra qui offre une vision très spectaculaire sur les pavés ruisselants de Cherbourg. La musique fait partie intégrante de l'écriture cinématographique. La collaboration a été exemplaire entre Jacques Demy et Michel Legrand et leurs familles sont devenues amies pour la vie.

L'action commence en novembre 1957 dans le garage où travaille Guy, le "boy-friend" secret de Geneviève. Le premier titre du projet était L'Infidélité ou les parapluies de Cherbourg La chanson centrale avec la promesse je ne pourrais jamais vivre sans toi ... marque un tournant décisif.

C'est une histoire d'amour brisée, poétique et cruelle, le récit de la trahison à une promesse, entre une toute jeune femme, Geneviève, et son amoureux, Guy, mobilisé par la guerre d'Algérie. Anne Vernon campe une maman plutôt compréhensive à l'annonce de la grossesse de sa fille. Mais son oeil aguerri repérera le beau gibier, en la personne d'un diamantaire pour lequel elle jouera l'entremetteuse, pour le bien de sa fille croit-elle. Guy trouvera consolation auprès d'une amoureuse transie jusque là. On pourrait dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes ... possible.

Les acteurs chantent sans doublage et ce n'est pas le moindre des intérêts. On ne regrette pas que Sylvie Vartan et Johnny Hallyday aient refusé de prêter leurs voix.

Ce qui demeure universel c'est la difficulté des relations humaines. Et puis la pluie qui ce soir encore inondait Paris. Ne soyons pas nostalgiques mais tout de même il est plus facile de supporter la grisaille sous ces parapluies éclatant de couleur.

Le film a fait le tour de monde à sa sortie. Il est prêt pour un nouveau périple.
En complément, une exposition à la Cinémathèque française sur le monde enchanté de Jacques Demy jusqu'au 4 août 2013.
La préservation des chefs d'oeuvre du patrimoine se poursuivra avec la ressortie de la Baie des Anges le 31 juillet 2013 et d'Une chambre en ville en octobre prochain.

mardi 28 mai 2013

Hommage à Mimi Barthélémy

J'ai appris la nouvelle brutalement, avec un mois de décalage.  Un choc. Mimi Barthélémy va beaucoup nous manquer. Sur la scène et dans la vie, tout simplement. C'était toujours un bonheur de la rencontrer. Que ce soit à l'occasion d'un spectacle dans lequel elle jouait, ou pour celui où elle venait comme "supporter" de ses camarades acteurs et conteurs.

J'avais bavardé avec elle il y a quelques mois à peine. Elle s'inquiétait à propos d'une intervention sur ses yeux. Elle m'avait donné son accord pour qu'un jour prochain je lui consacre un billet spécial. Nous avons cru que nous avions le temps ... et puis son coeur nous a joué un mauvais tour.

Elle reprenait Le Code noir et ses musiques, au théâtre de l'Épée de bois, à la Cartoucherie de Vincennes, quand elle s'est écroulée sur scène, victime d'un accident vasculaire cérébral. J'avais vu Le Code noir à sa création au Lavoir moderne en septembre 2011.

Elle m'avait fait aimer le répertoire haïtien où il m'est arrivé de m'aventurer au temps où j'étais conteuse. La Reine des poissons est sans doute mon conte préféré.

Mimi était inimitable mais il suffisait de l'avoir entendue une fois pour être soi-même habité des textes qu'elle racontait de sa voix si particulière. Une voix qu'elle avait perdue à son arrivée en France et qu'elle avait reconquise à force de ténacité.
C'est qu'elle ne manquait pas de détermination. Jamais ! Elle s'investissait corps et âme pour son pays natal dont elle défendait la culture. Elle chantait son patrimoine en français, en anglais et en créole. Elle retrace en chansons l'histoire de son pays dans un album, sorti aux éditions Kanjil, magnifiquement illustré, intitulé Dis-moi des chansons d'Haiti. Le livre a reçu le coup de coeur de l'académie Charles Cros dans la catégorie Musiques du monde.

Le Théâtre André Malraux de Chevilly-Larue (94) où elle a été si présente lui rendra hommage le dimanche 9 juin à partir de 17 heures.  Nous lui dirons ce soir-là que non, la cour ne dort pas et que nous sommes toujours prêts à écouter sa parole.
Renseignements : 01 41 80 69 69
Et sur le site de Mimi

lundi 27 mai 2013

Mélanie Martin nous raconte les Sandwichs du monde

Mélanie Martin m'a mi l'eau à la bouche avec ses Sandwichs du monde qui viennent tout juste d'apparaitre dans la collection 50 Best de Hachette Cuisine.

On y trouve la marche à suivre pour exécuter correctement les classiques à commencer par le jambon-beurre français. J'ignorais qu'il fallait hacher finement les cornichons, les mélanger au beurre mou avant d'en tartiner la partie inférieure de la baguette.

Cette technique consistant à associer beurre et condiments est déclinable à l'infini.

Le pan bagnat est imbibé d'huile d'olive, ce qui lui vaut son nom, puisque pan banhat signifie « pain mouillé » en occitan. Cela ce n'est pas Mélanie qui vous l'apprendra. Et c'est le reproche que je ferais à son livre. Il restait suffisamment de place pour glisser quelques lignes sur l'origine des termes ou une anecdote sur le sujet. Par exemple que le croque-monsieur est apparu en 1910 dans un café du boulevard des Capucines.

On devine que le BLT anglais (p.19) est sans doute un acronyme fabriqué à partir de la première lettre des principaux ingrédients : Bacon-Lettuce-Tomato qui fonctionne pareillement en français. 

Qui sait que le nom de Dagobert donné à la version belge vient de la bande dessinée américaine Blondie, dont le mari Dagwood, nommé Dagobert dans la version française, se prépare régulièrement des sandwiches gigantesques.

Et que le Club Sandwhich (p. 20) devrait s'écrire avec une majuscule ? John Montagu, 4e comte de Sandwich, était si féru de jeux qu'il ne voulait pas perdre de temps à se substanter. C'est lui qui inventa la recette en demandant qu'on lui apporte donc du filet de poulet et quelques feuilles de salade entre deux tranches de pain de mie.

En Italie, il devient tramezzino (diminutif de tramezzo, littéralement : « petit entre demi » en italien)  composé de deux tranches de pain de mie triangulaires, renfermant une garniture de viande, fromage, champignons cuits, crudités, fruits de mer ou, plus rarement, du poisson. Mélanie Martin (p. 26) ajoute petits artichauts violets et pointes d'asperge. C’est l’écrivain Gabriele D’Annunzio qui a imposé le terme, pour remplacer le terme anglais de sandwich.

Au Brésil c'est à un étudiant qu'on doit le Bauru (p. 62) en 1934.

Ce type de préparation est universelle, avec quelques accommodations locales. Au Mexique, c'est le burrito (p. 54) à partir d'une tortilla de maïs, le bagel (p. 40) dans une petite couronne de pain brioché aux USA, le bahn mi (p. 64) au Vietnam depuis que le colonialisme y apporta les baguettes de pain.

Les versions chaudes ne sont pas oubliées. Depuis le croque-monsieur, en passant par le panini italien (p.28), le gyros grec (p.34), le sloppy joe américain (p. 42) sans oublier le cheese burger et le hot-dog. Ni bien sur la torta ahogada (littéralement «sandwich noyé») qui figure sur la couverture du livre et qui est servie au Mexique inondée de sauce salsa.
C'est un livre précieux pour se libérer des grands classiques et voyager partout dans le monde. Je n'y ai pas trouvé mon Casse-croute retour de marché. Et pour cause : ce n'est pas une recette-culte, même si je vous la recommande.

Sandwhichs du monde de Mélanie Martin, collection 50 Best, Hachette cuisine, mai 2013

dimanche 26 mai 2013

Cendrillon de Joël Pommerat de nouveau aux Ateliers Berthier

Si vous connaissez Joël Pommerat vous savez à quoi vous attendre et le spectacle ne vous décevra pas. Si vous n'avez encore rien vu de lui il suffira de quelques minutes de patience pour entrer dans son univers.

Vous le quitterez à regret en vous promettant de ne pas louper le prochain opus. Vous pourrez toujours entretenir votre passion en visionnant une des captations de la COPAT puisque, depuis le 5 mars 2013, la Chambre froide est en effet disponible en DVD. la pièce avait reçu deux Molières en 2011, celui des Compagnies et celui du Meilleur auteur francophone vivant.

Son dernier spectacle, la réunification des deux Corées a été couronné au Palmarès du théâtre en recevant cette année le Prix du meilleur spectacle de théâtre public. Si je m'insurgeais sur la forme qu'a pris cet ersatz de Soirée Molière je ne critique pas un instant la récompense accordée à Joël Pommerat.

Après Pinocchio et Le Petit Chaperon rouge il a revu et corrigé le mythe de Cendrillon il y a deux ans. La pièce se rejoue actuellement à Paris, aux Ateliers Berthier.
En matière de conte, tout est affaire d'interprétation. Ainsi, avec une première partie semblable, Perrault et Grimm  nous donnait deux versions radicalement opposées du Petit chaperon rouge. Soit l'enfant meurt, soit elle recouvre la vie.

Joël Pommerat nous invite à considérer différemment le point de départ de l'histoire de Cendrillon, à savoir la mort de la mère. Pas de beaucoup, mais juste assez pour que la suite des évènements prenne une autre tournure. C'est comme s'il nous invitait à considérer les choses en les regardant à travers une loupe grossissant un détail, ce qui nous est littéralement donné à voir sur scène.
Je vais vous raconter une histoire d'il y a très longtemps... Tellement longtemps que je ne me rap- pelle plus si dans cette histoire c'est de moi qu'il s'agit ou bien de quelqu'un d'autre. J'ai eu une vie très longue. J'ai habité dans des pays tellement lointains qu'un jour j'ai même oublié la langue que ma mère m'avait apprise. Ma vie a été tellement longue et je suis devenue tellement âgée que mon corps est devenu aussi léger et transparent qu'une plume. Je peux encore parler mais uni- quement avec des gestes. Si vous avez assez d'imagination, je sais que vous pourrez m'entendre. Et peut-être même me comprendre. Alors je commence. Dans l'histoire que je vais raconter, les mots ont failli avoir des conséquences catastrophiques sur la vie d'une très jeune fille. Les mots sont très utiles, mais ils peuvent être aussi très dangereux.
La voix du narrateur (Marcella Carrara) nous met dans l'ambiance avec une tonalité particulière, un phrasé légèrement en décalage, et un accent italien presque ensorcelant qui nous mettent en condition de comprendre qu'un grain de sable, ou disons un malentendu, sera à l'origine de biens des problèmes.
La très jeune fille, autrement dit, Sandra, alias Cendrillon, (sensationnelle Deborah Rouach tout en énergie farouche et en naïve détermination) a tant d'imagination qu'elle s'invente la promesse, faite sur le lit de mort de sa mère, de penser à elle à chaque instant toute sa vie. Elle est persuadée que sa mère est quelque part, dans un ailleurs où elle se maintient en vie par cette pensée, et que si elle l'oublie trop longtemps ou trop souvent elle l'a fera mourir vraiment.

Joël Pommerat connait le poids du "souvenir de mémoire" dans notre inconscient. Il a imaginé que, chez un enfant, ce fantasme là est plus accentué encore et il a voulu bâtir une histoire qui mettrait en scène cela, loin de la vision romantique de Walt Disney.

Le metteur en scène a beaucoup d'intérêt pour les choses les plus difficiles à exprimer dans la vie de tous les jours. Il éprouve une fascination pour le conte, l'épure, les réflexions métaphysiques qui passent par une extrême simplicité. Avec lui les choses n'ont pas à être justifiées mais juste racontées, dans une forme qui relie innocence et profondeur des choses.

Je pourrais vous raconter l'histoire. Vous pourriez la lire tout seul (le texte est publié chez Actes Sud-Papiers). ce serait vous priver de la magie de la mise en scène. La langue de Pommerat est faite pour être entendue et vécue.

L'espace est un huis clos cerné par les images projetées par Renaud Rubiano comme un papier peint évolutif sur les trois cotés de la scène, plaçant le spectateur en pleine illusion. Fantasmes et réalités s'entrechoquent jusqu'au dénouement final, lui aussi décalé.
Entre-temps la très jeune fille aura traversé les épreuves qu'elle-même s'est infligée, avec un masochisme obstiné qui en devient presque comique. Elle aura reçu l'aide maladroite d'une fée. Aveuglé en ce qui la concerne elle sera par contre clairvoyante sur la situation d'un autre orphelin, ce qui lui rendra possible la compréhension de ses propres erreurs.
Chaque détail compte. tout est indice, y compris la distribution des rôles. Il n'est pas certain que l'on comprenne la même chose à 8 ans et à 88 mais ce qui est sûr c'est que cette Cendrillon parlera à chacun.

A voir jusqu'au 29 juin aux Ateliers Berthier, 1 Rue André Suares, 75017 Paris, (à l'angle du 14 boulevard Berthier) les mercredis et dimanches à 15 heures, les mardis, jeudis, vendredis et samedis à 20 heures
A lire Cendrillon de Joël Pommerat, Actes Sud-Papiers, coll. Heyoka Jeunesse, 2012.
Site du théâtre http://www.theatre-odeon.eu/fr, 01 44 85 40 00

samedi 25 mai 2013

Les Fables de La Fontaine dans le Parc de Sceaux par Phénomène et Cie


Dimanche dernier je relatais une balade dans le Parc de Sceaux en vous annonçant qu'aujourd'hui la troupe des artistes de Phénomène et Cie dirigée par Stéphanie Tesson proposait une représentation intitulée « Les Fables de La Fontaine » le long d’un circuit de 40 minutes environ.

Le soleil encourageait à revenir ici pour rencontrer, en plein air, les personnages des fables dans un parc transformé en théâtre de verdure. Plusieurs départs étaient prévus à partir de 14 h 30. J'ai voulu être dans la première vague, au cas où la pluie viendrait perturber le déroulement des réjouissances. Bien m'en a pris même si le couvert des feuilles a sauvé la fin du spectacle en offrant un abri tout à fait satisfaisant.


Très peu d'information ... Les spectateurs avait été mis dans la confidence par une affiche que les uns avaient vu dans les toilettes de la Maison de Chateaubriand, d'autres dans celles du Musée d'Ile-de-france installé dans le château de Sceaux. Quelques-uns avaient lu le programme sur Internet.

Pourtant, petit à petit, le public s'agglutinait au pied des marches guettant quelque mouvement. Rien ... Jusqu'à ce qu'une étrange perruque abritée d'une ombrelle ne s'agite au lointain invitant à la rejoindre.

Stéphanie Tesson (pull marin) accueillit un groupe assez dense, présenta Monsieur de La Fontaine grimpé sur une chaise de jardin en guise de socle et annonça une promenade d'une heure ponctuée de 7 stations pour écouter une, deux ou trois fables. Elle a conçu un spectacle qu'elle a "mis en vie", l'expression est jolie, en inversant les situations imaginées par le fabuliste. Il représente les hommes sous les traits d'animaux, elle nous montre ces mêmes animaux à partir des êtres humains que nous sommes.
Commençons avec le Loup et l'agneau. L'idée de mimer le loup avec un gant noir d'où surgit une langue rouge et l'agneau de l'autre bras avec le gant blanc est astucieuse.

On nous entraine ensuite à la rencontre d'une tortue. Un enfant interroge sa maman à côté de moi : tu crois qu'on va croiser des écureuils ? Avec le raffut qu'on fait, ça m'étonnerait.

La Tortue et les deux Canards est moins connue. Elle dénonce la sotte vanité. Cette fois les mains sont les volatiles et le casque symbolise la testudine.
Conseil tenu par les Rats résonne avec l'actualité :
Ne faut-il que délibérer ?
La cour en conseillers foisonne :
Est-il besoin d'exécuter ?
L'on ne rencontre plus personne.

Paroles, paroles ... La critique est aisée mais l'art est difficile ...
La comédienne nous surprend plus loin. Nous avons failli ne pas la remarquer avec ses fourrures. Du temps que les bêtes parlaient ... nous dit le Lion amoureux. L'expression est très connue mais ce n'est pas ainsi que commence la fable que l'auteur avait dédiée à Mademoiselle de Sévigné, la fille de sa célèbre maman. C'est sans doute pour éviter l'explication que Stéphanie Tesson a coupé les deux premières strophes.

La morale est souvent invoquée :
Amour ! Amour!quand tu nous tiens,
On peut bien dire : Adieu prudence!
Le Lion abattu par l'Homme suivit avant qu'on ne reprenne le chemin pour rejoindre les cascades.

Le petit poisson et le pêcheur commence lui aussi par deux vers qu'on se plait à répéter :
 Petit poisson deviendra grand,
Pourvu que Dieu lui prête vie;
Il s'achève par une formule non moins connue, et savoureuse sous l'accent rocailleux de la comédienne :
Un Tiens vaut, ce di-on, mieux que deux Tu l'auras :
L'un est sûr, l'autre ne l'est pas.
L'enfant et le maître d'école est l'occasion de blâmer ici plus de gens qu'on ne pense.
Au prochain arrêt le public n'a pas d'indice pour deviner le sujet jusqu'à ce que le comédien déploie son bras. L'Homme et la Couleuvre repose la question du prix à payer pour dire la vérité. Le fabuliste s'en tire cette fois par une pirouette préconisant de parler de loin, ou bien se taire. Il ne fait rien d'autre en faisant dialoguer des animaux.
Les marronniers ont perdu les pétales de leurs grappes, tapissant le sou-bois d'une couche qu'on prendrait pour de la neige. Une nouvelle surprise nous attend, portant des bois d'envergure.
Le Cerf se voyant dans l'eau  suivi du Cerf et la Vigne ont précédé le Chien qui lâche sa proie pour l'ombre, une fois la ramure retirée. C'est la fable la plus brève. Elle fait référence à Esope dont on dit qu'il inspira La Fontaine.
La promenade allait bientôt s'achever quand la pluie est venue perturber son déroulement. Ce ne sont pas quelques gouttes qui nous firent reculer. Bientôt déboulait l'incarnation du loup, hésitant à troquer sa liberté comme le gîte et couvert comme son copain le lui suggère.
Le Loup et le Chien pèse le pour et le contre. aux dernières nouvelles le loup préfèrera conserver sa vie sauvage, quitte à ne pas manger tous les jours à sa faim.
Les Deux Pigeons clôturèrent la séance. Le premier comme le dernier vers sont connus :
Deux pigeons s'aimaient d'amour tendre (...) Ai-je passé le temps d'aimer ?

Il y aurait bien d'autres titres que nous aurions aussi aimé entendre comme La Cigale et la Fourmi - Le Corbeau et le Renard - Le Rat des villes et le Rat des champs - Le Chêne et le Roseau - L'Ane et le Chien - Le Lion et le Rat - Le Lièvre et la Tortue - La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Boeuf ... Stéphanie Tesson les tient prêtes pour un autre parcours. Chaque spectacle est ainsi bâti à la mesure du lieu qui l'accueille.

Je suis la plus chanceuse puisque je peux me plonger sans mesure dans une édition ancienne, illustrée par Grandville en 1837 même si hélas, elle ne contient pas l'exhaustivité des fables parce qu'elles ont été publiés sous plusieurs recueils. C'est le premier livre qui m'a été dédicacé, par mon grand-père alors que j'étais toute petite. 

Le spectacle a été créé en 2003 au Potager du Roi à Versailles dans le cadre du 8ème Mois Molière

Conception et Mise en vie de Stéphanie Tesson
Costumes de Corinne Pagé
Accessoires et peintures de Marguerite Danguy des Déserts
Maquillages de Dorota Okulicz
Avec... dans l'ordre d'apparition Marguerite Danguy des Déserts, Frédéric Almaviva, Séverine Cojanot, Cécile Larrigaldie, Florence Cabaret, Vincent Desprat, Jean-Christophe Lecomte et Jean-Pierre Leblan.

Je vous invite à consulter le calendrier de la Compagnie pour retrouver les dates des prochaines séances. Le spectacle voyage beaucoup.

Samedi 8 juin 2013 Stéphanie Tesson présentera une nouvelle création, Alice au potager des merveilles, de nouveau au Potager du Roi (10 Av. du Maréchal Joffre 78000 Versailles), pour un rendez-vous qu'elle nous promet festif et théâtral. Départs à 18h, 19h et 20h ce jour-là et les 9, 15, 16 et 23 juin 2013.

Autres articles à propos de précédents spectacles mis en scène par Stéphanie Tesson : Au bal d'Obaldia
Enfin depuis quelques mois Stéphanie a repris le théâtre du Poche Montparnasse avec une belle programmation.

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