Publications prochaines :

La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

vendredi 31 juillet 2009

Pain cévenol au cacao

J'avais de la farine de lentilles depuis septembre dernier qui attendait une utilisation plus originale que de terminer en pâte à crêpes. Je me suis dit que si je remplaçais la farine de châtaigne préconisée par Cécile le Hingrat (page 92 chez Romain Pages éditions) dans sa recette de pain cévenol au cacao cela "pourrait le faire" comme disent les jeunes d'aujourd'hui. Et cela a marché !

220 ml d'eau et 100 de lait
30 grammes de beurre (je le fais fondre dans le mélange eau-lait, juste tiédi, ce qui fait monter la levure encore plus haut)
2 cuillerées à soupe de cacao amer
2 cuillerées à soupe de sucre
1 cuillerée à café et demi de sel
300 grammes de farine spéciale pain (inutile de chercher loin pour cette recette : n'importe laquelle, mais de type 55, fait l'affaire et je n'ose toujours pas donner le prix : moins de 50 centimes le kilo!)
200 grammes de farine de lentilles blondes
1 sachet de levure boulangère spéciale pains
programme pain complet

Le résultat est à la fois doux et légèrement âcre. On me dit que j'aurais pu (du ?) forcer un peu sur le sucre. Mais je craignais qu'il ne s'effondre davantage à la cuisson. Et j'apprécie son goût, vraiment original, surtout tartiné d'une fine pellicule de beurre demi-sel. Alors ...
Autres recettes de pain le 3 avril (pain des écureuils gourmets et gourmands), 7 avril (banane, sirop d'érable et noix de pécan), 13 avril (garrimande, pain aux saveurs méditerranéennes), 15 avril (brioche),18 avril (pain de seigle aux noix), 20 avril (pain châtaigne et graines de lin), 22 avril (brioche du Diable rouge au chocolat blanc), 7 mai (pain au curry et graines de lin), 9 mai (pain au cumin et à l'oignon), 21 mai (pain à l'anis vert et au miel), 9 juin (pain à la feta et au basilic), 29 juillet (pain à la moutarde et au miel).
Présentation de l'appareil le 7 avril.
Article complet sur le moulin de Nomexy et ses farines le 12 avril 2009.

jeudi 30 juillet 2009

Révélations autour de la glace Plombières

Je ne dirais pas que je vais faire des révélations sensationnelles mais tout de même il y a fort à parier que beaucoup d'entre vous savourez cette spécialité sans trop savoir à qui vous la devez.

Les plus grands succès sont souvent le résultat d’erreurs ou la conséquence de catastrophes. Pasteur a découvert la vaccination parce qu’il avait « oublié » une préparation dans son étuve. L’apprenti de Cambrai a conçu les bêtises suite au défaut de réglage d’une calibreuse. La glace de Plombières est elle-même le résultat d’une bévue qui faillit être un grave incident diplomatique qui m’a été raconté alors que je passais quelques jours à ... Plombières-les-bains. ( j'en ai fait le compte-rendu en son temps sur le blog lorrain)

La naissance de la recette …
Remontons en arrière : à la fin du XVIII° siècle, un glacier parisien, du nom de Tortoni, servait des entremets glacés préparés avec du lait d’amandes et des fruits confits qu’il faisait prendre dans des récipients en plomb. On les appelait « entremets plombière » (sans s). Leur consistance était plutôt proche des granités qui sont aujourd’hui à la mode que de la glace traditionnelle.

Un demi-siècle plus tard, précisément en 1858, Cavour, homme d’état italien, président du Conseil de son pays (dirigé parle roi Victor-Emmanuel II), sollicite de l’empereur français Napoléon III une alliance offensive de la France contre l’Autriche afin d’assurer la conquête de l’identité italienne.

L’entrevue doit être secrète. L’empereur est en cure à Plombières-les-Bains. Cavour s’y rend le 20 juillet. La négociation permet à la France de gagner le comté de Nice et la Savoie (qui sont français depuis cette date …).

La coutume veut de clore ce genre de réunion, secrète ou pas, par un repas. Le cuisinier de l’empereur décide de faire avec une préparation à base d’œufs battus dans du lait avec du sucre. Hélas, la crème «tourne» mais il ne veut pas, ou ne peut pas, recommencer. Il connait la technique de l’entremet glacé qu’il applique à cette crème en lui ajoutant l’alcool local, du kirsch en l’occurrence, avant de rebattre énergiquement.

Le dessert retrouve une consistance acceptable. Enrichi de fruits confits il est alors mis à glacer et sera très apprécié par les invités car la température est élevée cet été là.

La recette de la glace Plombières ne variera pas. Michel Bilger, le patron de la Fontaine Stanislas, est le seul, aujourd’hui, à honorer la tradition en la réalisant sur un mode artisanal, sans aucun conservateur et avec des mesures d’hygiène draconiennes. Il n’emploie que d’excellents produits, des fruits confits d’Apt, et un kirsch très délicatement parfumé, le meilleur, celui de Fougerolles (Haute-Saône), internationalement réputée pour son eau-de-vie de cerise.

Il n’existe aucune obligation de la faire à Plombières mais la déguster ici ajoute une touche de romantisme. L’hôtel domine la ville. Il faut bien une bonne demi-heure de marche pour l’atteindre depuis le Casino en grimpant à travers bois un joli chemin ombragé.

On comprend que la perspective d’un excellent dessert soit une motivation certaine et que cette promenade soit très fréquentée l’été.

Un lieu touristique déjà fréquenté par d’illustres personnages :

Des décennies plus tôt l’endroit était déjà un but de ballade tant pour le panorama sur la vallée que par gourmandise. En effet de nombreux curistes célèbres sont venus se faire soigner à Plombières et en ont profité pour faire un peu d’exercice physique. Le plus illustre est probablement le roi Stanislas, bien obligé de soigner ses rhumatismes et totalement incapable d’accepter un régime.

Il montait jusque là pour se rendre dans une ferme où on lui servait du lait frais (entier ?) aromatisé d’un peu (un peu ?) de kirsch.

Une source jaillissait d’une pierre, coupant le chemin. L’endroit était plaisant. Le roi accepta de lui donner son nom. Et plus tard une fontaine surmontée d’une pierre explicative fut érigée à sa mémoire.

Les habitués connaissent bien l’endroit et viennent s’y désaltérer avant ou après avoir savouré leur glace favorite.

Berlioz fut un autre touriste prestigieux, contemporain de Napoléon III. Un monument étonnant, semblant soutenir un arbre, tout proche de la Fontaine Stanislas, rappelle qu’il y a composé un opéra, les Troyens.


Cette main en gros plan aurait constitué une belle énigme …

Mais revenons au dessert. Un petit café se trouvait en haut de la vallée. Le fils, cuisinier à Paris, rentra au pays, agrandit le bâtiment pour en faire un hôtel en 1933. Le petit-fils lui a succédé. Tous ont fait de la Plombières avec une recette qui n'a jamais varié. C’est dire combien de millions d’hectolitres de glace cette famille a pu «turbiner».

Michel Bilger est fier de son savoir-faire mais il ne l’érige pas en secret. C’est sans chichi qu’il m’a expliqué la marche à suivre.

La recette :

1 litre de lait entier (important) bouilli
300 grammes de sucre semoule
6 jaunes d’œufs

Portez le tout à feu vif en faisant des 8 avec la spatule. Dans l’idéal il ne faudrait pas dépasser 85° et arrêter dès qu’une écume se forme. Versez chaud directement dans la sorbetière et réfrigérez à moins 20° en provoquant un choc thermique.
Au bout de 20 minutes, ajoutez 200 à 250 grammes de fruits confits coupés en dés (du cédrat et de l’angélique donneront de beaux verts, la cerise du rouge, l’ananas de l’orange) qui auront macéré 1/2 heure dans 1 dl de kirsch de Fougerolles. La glace est désormais prête à être dégustée avec quelques langues de chat car il faut bien que les blancs servent à quelque chose.

Michel Bilger a diversifié sa carte en se risquant à proposer des bombes glacées aux fraises, ou des vacherins sur commandes, mais sa clientèle monte pour la glace Plombières et refuse toute charlotte, moka ou tarte.

Aucun dessert, le plus créatif soit-il, ne peut rivaliser avec la spécialité de la maison.,

Hôtel-restaurant de la Fontaine Stanislas
88370 Plombières-les-Bains
tel 03 29 66 01 53
www.fontaine-stanislas.com
ouvert du 1er avril au 15 octobre

mercredi 29 juillet 2009

Cette moutarde-là ne vous montera pas au nez

En bonne bourguignonne j'aime la moutarde. Si je m'écoutais j'en mangerais à toutes les sauces. Avec du vinaigre aussi, condiment que j'apprécie tout autant depuis que j'ai vécu à Orléans dont cela reste une spécialité.

Aujourd'hui je vais oublier la classique moutarde forte de Dijon pour utiliser de la moutarde dite à l'ancienne, ayant conservé ses petits grains que j'aime faire exploser sous le palais. Et je vais préparer un pain spécial à la moutarde et au miel, histoire d'adoucir ...

La recette provient (encore car c'est une mine et comme il y a 100 recettes je n'ai pas prête de le refermer) page 34 du livre de Cécile le Hingrat chez Romain Pages éditions.

300 ml d'eau
1 cuillerée à soupe d'huile d'olive
2 cuillerées à soupe de moutarde à l'ancienne
2 cuillerées à soupe de miel
3 cuillerées à café de graines de moutarde
1 cuillerée à soupe de sucre
1 cuillerée à café et demi de sel
500 grammes de farine spéciale pain (inutile de chercher loin pour cette recette : n'importe laquelle, mais de type 55, fait l'affaire et je n'ose toujours pas donner le prix : moins de 50 centimes le kilo !)
1 sachet de levure boulangère spéciale pains
programme pain français

Le résultat est à la fois doux et sucré. La croute est joliment craquelée. Ce pain a une belle tenue : il ne s'émiette pas. Les petits grains noirs sont bien répartis. Une bonne alternative à un pain de campagne.
Autres recettes de pain le 3 avril (pain des écureuils gourmets et gourmands), 7 avril (banane, sirop d'érable et noix de pécan), 13 avril (garrimande, pain aux saveurs méditerranéennes), 15 avril (brioche),18 avril (pain de seigle aux noix), 20 avril (pain châtaigne et graines de lin), 22 avril (brioche du Diable rouge au chocolat blanc), 7 mai (pain au curry et graines de lin), 9 mai (pain au cumin et à l'oignon), 21 mai (pain à l'anis vert et au miel), 9 juin (pain à la feta et au basilic).
Présentation de l'appareil le 7 avril.
Article complet sur le moulin de Nomexy et ses farines le 12 avril 2009.

mardi 28 juillet 2009

Le grand prix des lectrices de ELLE est effectif

Vous savez depuis le 11 juin, que j'appartiens au jury 2009 de ELLE.

Voilà, les premiers livres sont arrivés. Ils sont là tous les trois dans ce sac là. En fait ils étaient classiquement dans une enveloppe postale mais j'ai trouvé que c'était plus élégant, même si je ne suis pas hérisson (vous me suivez ...) de faire un peu de suspens.

Et puis je venais de terminer la customisation de ce sac dans le train qui me ramenait d'un des plus beaux départements français, à savoir la Meuse, cela valait bien quelques photos.
Prêt ? On ouvre donc ...

Et voici ...

Bon, je m'y mets illico. Parce que s'agirait pas de prendre du retard. Je ne suis pas trop à plaindre ma foi. En attendant de lire mes premières critiques je vous invite sur le blog de Renée, jury 2008 qui explique les règles avec un humour que je ne saurais égaler.

Deux petits, un gros. Je commence par le plus mince et je sens déjà que je vais le dévorer.

Mais pas question d'abandonner les fourneaux. je vais -en temps masqué- (c'est-à-dire "pendant") expérimenter une nouvelle recette de pain que je vous livrerai demain.

dimanche 26 juillet 2009

Sylvie Pavée de Fretigny, une Percheronne qui aime les blondes ambrées

Le Perche est traditionnellement réputé pour ses productions de cidre et de calvados. Ses paysages sont pourtant imprimés de champs de blé et d'orge. Les femmes sont des imaginatives , surtout quand elles cherchent à faire plaisir aux hommes qu'elles aiment. Et Sylvie ne fait pas mentir cette réputation.

L'idée de créer une bière lui est venue alors qu'elle regardait les épis se balancer. Et ce que femme veut se peut.

Suffit de chercher pour trouver. D'abord le brasseur, maillon essentiel. Ce fut un anglais, basé depuis sept ans près d'Alençon, produisant déjà une très bonne bière. Sylvie avait établi des critères très précis : il fallait que le nouveau breuvage soit blond, léger, dans l'esprit des bières allemandes (comme la Koelch de Cologne, pour ceux qui connaissent), mais aussi ambrée.

Les amis (heureux amis) ont été sollicités pour tester les premiers essais au cours de soirées fort conviviales. il y eut des versions aux épices, à la menthe, au parfum de champignon.

Au final elle reste blonde, peu acide, offrant une bonne amertume, suggérant les agrumes et restant féminine grâce à une belle proportion de houblon.

L'étiquette reprend un visuel ancien auquel Sylvie tenait énormément. Un cheval, bien sur, car rien n'est plus emblématique de la région. Quant au nom, il est venu naturellement et 4000 bouteilles de la Percheronne ont allègrement pu être distribuées en deux ans.

Sa notoriété demeure confidentielle en France mais c'est au grand galop qu'elle a conquis le palais des japonais installés sur l'ile d'Hokaido. Ces nippons organisent régulièrement des courses d'attelage et les percherons sont très prisés là-bas. Des pourparlers ont été lancés pour vendre le contrat de licence à une brasserie japonaise parce que ce serait un peu trop compliqué de faire voyager le breuvage depuis la France. La recette et le nom devraient rester identiques.

Malheureusement la récession a gelé les projets au Japon comme ailleurs et il faudra patienter encore un peu pour que l'affaire se concrétise.

Par ces temps de canicule les amateurs n'ont pas encore le choix d'hésiter entre deux points de chute pour déguster la Percheronne cet été : des vacances familiales dans le Perche (il y a beaucoup de chambres d'hôtes de charme) ou une virée plus exotique au bout du monde (en emportant les œuvres complètes d'Amélie Nothomb pour faire passer les presque 24 heures d'avion).Vous me direz que le Perche est plus économique en ces temps dits de "décroissance" ...

Quant à Sylvie, elle murit déjà d'autres évolutions ...

samedi 25 juillet 2009

Je l'aimais

J'avais envie d'aller au cinéma. En particulier pour voir ce film là. Parce qu'il était signé Zabou Breitman, interprété par Daniel Auteuil, qu'il était tiré d'un livre du même titre d'Anna Gavalda publié en 2002 ...

Seulement voilà, il est sorti au mois de mai et nous sommes en juillet. Donc c'est une denrée périmée ! En clair, il n'est plus distribué que dans une minuscule poignée de salles situées au bout du monde ou à des horaires à la mords-moi-le-nœud.

J'ai même cherché lors de mon court séjour à Bordeaux. Mais là ce fut pire encore: je n'ai même pas vu une salle de cinéma. A croire que cette ville n'en a pas. Ou les tient secrètes. De toutes façons sur Internet on voudrait que je me télétransporte jusqu'à Biscarosse. Je commence à comprendre qu'on ait de furieuses envies de téléchargement (illégales) ! mais il y a une solution à tout. Comme celle d'aller à la bibli du coin, de chercher à la lettre G et de repartir avec le roman sous le bras.

Je l'ai lu en une demi-nuit, entendant même la voix des acteurs résonner dans ma tête grâce à la magie de la bande-annonce que j'avais visionnée sur Internet. Et voilà comment j'ai pu apprécier Je l'aimais le plus légalement du monde. Un beau roman. Une belle histoire.

vendredi 24 juillet 2009

Mon dîner parfait "retour de Bordeaux"

Je ne vais toujours pas raconter pourquoi je suis allée à Bordeaux, du moins pas encore maintenant. Mais je vais vous donner la recette d'un plat délicieux que j'ai dégusté au terme de ces deux jours de voyage : une omelette que même la mère Poulard elle fait pas aussi bonne sur son rocher du Mont Saint-Michel.
D'abord je confesse que j'ai totalement improvisé, trouvant la cuisine déserte et le frigo quasi vide à mon retour. J'ai fait avec les moyens du bord et deux sous d'imagination. Il restait deux gros œufs. Parfait : les meilleures omelettes ne doivent pas être volumineuse. De la verdure : une poignée d'épinards frais (j'insiste) que j'ai taillés en lamelles.
Du fromage que le voisin avait donné pour cause de départ en vacances et de proximité de la date de péremption (merci voisin) : deux cuillères à soupe d'emmental râpé. Et puis un peu de lait (c'est plus léger que la crème).

La marche à suivre : on met l'équivalent d'une cuillère à soupe de beurre demi-sel dans une poêle chaude et on bat les œufs à la fourchette dans un bol avec les autres ingrédients le temps que le beurre fonde.

On verse le beurre brûlant dans les œufs battus et on re-bat. La poêle continue de chauffer. On peut alors renverser d'un coup notre mélange dans la poêle qui fera schripfff bruyamment. C'est normal.

Il y a ensuite plusieurs méthodes. Soit on ramène les bords (cuits) vers le centre en soulevant au fur et à mesure. Soit on retourne l'omelette dès que le dessous est assez coloré. Soit on la plie en deux façon chausson, laissant le centre bien baveux. Faites comme le cœur vous en dit.

J'ai plié en deux puis ai retourné quelques secondes.

J'ai servi, dehors en plein air, avec une alternance de bâtonnets de surimi et de cœurs de palmier (qui s'ennuyaient au frigo depuis un moment) fendus en deux pour faire plus copieux. J'ai versé dans un verre à pied de la soupe froide de concombre relevée d'une pincée de piment d'Espelette (voilà pourquoi je n'avais pas mis de poivre dans les œufs) en attaquant un excellent bouquin au titre prémonitoire en quelque sorte (Celui qui sait d'Alexandra Marinina, publié au Seuil en 2009).

Il y avait encore des pépiements d'oiseaux. L'omelette conjuguait de la rondeur, du moelleux et du craquant. Le roman est la version soviétique de Desperate housewives au temps du communisme. J'y consacrerai un billet bientôt. Cette saga compte presque 1000 pages qui glissent aussi facilement qu'un déjeuner au soleil. Et je me disais que le bonheur était dans mon pré.

Quand je pense qu'il y a des gens qui partent en vacances !

jeudi 23 juillet 2009

Tisanes et épices à Bordeaux

Je continue mon périple bordelais et cette fois c'est coup double : deux personnes aimables. Du jamais vu.

Le premier (car ce sont deux hommes) est le Tisanier d'Oc en face du Musée des arts décoratifs. Son herboristerie embaume le parfum des vieilles boutiques et propulse le chaland des dizaines d'années en arrière, du temps où le commerce des épices était une des spécialités de la ville.

Charles Demau est docteur en pharmacie. Il maitrise la sagesse des plantes et sait les associer pour obtenir des mélanges de tisanes aux propriétés particulières. C'est aussi le spécialiste des huiles.

Il a des produits recherchés, comme le piment de la Jamaïque qui n'est pas à proprement parler un piment. Appelé aussi Bois d'Inde ou tout-épices cette baie combine naturellement le goût de la cannelle avec celui de la girofle, de la noix de muscade et du gingembre. On l'utilise comme du poivre, crue, écrasée dans un moulin.

Si vous lui faites une demande un peu pointue en matière d'épices il vous orientera sans réserve rue Saint James (ne prononcez pas le "s" sous peine d'être ridicule) vers le Dock des Épices, une autre institution bordelaise bien connue des amateurs de cuisine.
La boutique embaume la fragrance des épices qui viennent d'être conditionnées. C'était un mélange de poivres le jour de mon passage. C'est que Serge en a toute une collection. Vous en connaissez beaucoup qui peuvent vous faire choisir entre 25 variétés différentes ?

En matière de vanille ce sont 15 variétés qui sont disposées cote à cote. Celle qui provient du Mexique diffuse un parfum dont la fraicheur conviendrait à une langouste grillée. Celle qui est produite en Ouganda a une saveur vanillée et caramélisée naturellement. Elle convient particulièrement aux plats salés. La Tahitienne est la plus gonflée et la plus sucrée. Mais la préférée de cet amateur demeure la vanille givrée, appelée ainsi quand le suc s'échappe des gousses comme si elles venaient d'être confites dans un sirop. Cette année seule la Tanzanie en a exporté une petite quantité.

On trouve tout chez lui. Aucune demande ne le surprend. Il a bien sûr de la fève de Tonka, le fruit du teck, qui s'utilise moulue comme la noix de muscade, en très petites quantités (sinon elle peut devenir toxique car elle a des propriétés anti-coagulantes). Combinant des arômes de caramel, d'amande amère et de vanille, cet épice est encore méconnu en France. J'en ai acheté pour parfumer mes futures crèmes anglaises, crèmes brulées et gâteaux. Également dans la perspective de sublimer un potage de potimarron.

J'ai aussi acheté de la poudre de sumac. Rien à voir avec l'arbuste ornemental et non comestible, voire même hautement toxique, connu aussi sous le nom de Rhus, ou Sumac de Virginie, qui pousse dans le jardin et qui laisse pendre de grosses grappes veloutés rouge cramoisies. Le sumac est une épice extraordinaire, elle aussi méconnue, pour relever sans altérer le goût des aliments.

Son rôle est comparable à celui du sel. Acidulé, il peut remplacer le citron, le tamarin ou le vinaigre dans de nombreuses recettes. Il est très employé dans les plats libanais où il parfume les fruits de mer et les poissons. En Iraq et en Turquie on en saupoudre les salades. En Iran et en Géorgie ce sont les volailles, la viande en boulettes, en brochette et en ragoût qui en bénéficient. On peut aussi s'en servir pour aromatiser les farces, le riz, les légumineuses et le pain en général. Il deviendra une excellente sauce une fois mélangé à du yaourt avec quelques fines herbes.

Enfin Serge me conseille sur le safran. Cet épice est hors de prix. Alors on a intérêt à n'acheter que de l'excellent. Le sien provient d'Iran et n'est composé que de stigmates rouges. Alors que les safrans "bas de gamme" associent aussi bien les jaunes. Ce n'est pas parce qu'étymologiquement le mot signifie cette couleur qu'il faut se faire avoir.

Serge a aussi des épices indiens qu'on ne trouve nulle part ailleurs, comme la poudre d’asafoetida, une résine séchée extraite par incision du rhizome d’une plante ombellifère qui pousse notamment en Inde. Son odeur est si forte qu'on l’utilise en très petite quantité. On l’ajoute au plat qui va être cuit, ou mieux frit, pour atténuer son âcreté. Une fois cuite elle parfume admirablement les plats.

Le Tisanier d'Oc,
48, rue Bouffard - 05 56 51 12 67 (assure aussi les envois postaux)
ouvert de 10 à 13 heures puis de 14 h 15 à 18 h 30 (fermé le samedi)

Dock des Epices
20 rue Saint James - 05 56 44 41 57
ouvert du mardi au samedi de 10 à 19 heures

mercredi 22 juillet 2009

Le Cheverus à Bordeaux

J'avais pris de jolis clichés des portes de la ville. J'avais faim.
La nuit commençait à tomber. Je savais que l'hôtel ne disposait pas de "room service". Cela devenait urgent de trouver un point de chute correct. Ce fut le Cheverus. (Il faut prononcer "le cheveu russe").

Ce n'est pas un des temples de la gastronomie bordelaise (je ne vais pas revenir sur le sujet mais trouver dans cette ville un endroit accueillant n'est pas chose aisée). Le nom exprime bien l'esprit : c'est un café. Et la serveuse n'est pas surprise d'être seulement ma quatrième rencontre aimable de la journée. Selon elle c'est pas que les bordelais soient pas sympas, mais juste "indifférents".

Noémie me semble être la gentillesse incarnée. Ce n'était plus vraiment l'heure de servir une assiette mais ce fut possible sans argumenter. Elle annonce l'arrivée prochaine de "la tapas" d'une voix sympathique en déposant un verre de sangria pour patienter. C'est que les charcuteries vont être tranchées spécialement. Fondantes comme on les aime. Avec un alignement de carrés de tortillas aux poivrons, et des petits beignets en sus. Et du bon pain.

L'établissement concilie les extrêmes. Quelques habitués occupent un morceau de trottoir. La salle est tranquille. On ne s'y sent pas seul(e) mais on est au calme. Coté musique, Nostalgie diffuse J'ai demandé à la lune ... j'ai pas l'habitude de m'occuper des cas comme çà, susurre le chanteur du groupe Indochine, dont je ne partage pas ce soir l'infortune.

La "petite" assiette est copieuse. Et c'est bon. Tant pis si j'ai davantage l'impression d'être en Espagne qu'en Gironde. Cela tombe bien parce que ma carte d'identité est périmée de quelques semaines. Suffisamment pour ne pas m'autoriser à profiter d'une solde d'un dernière minute.com. Alors contentons-nous de ce qu'on a. Sans demander la lune.

Le Cheverus café
81, Rue du loup, 33000 Bordeaux
Tel : 05 56 48 29 73

mardi 21 juillet 2009

L'armoire bleue de Bordeaux

Sigrid tient avec sa maman, Catherine, un dépôt-vente de vêtements et de dégriffés rue de la Vieille Tour, qui est un des endroits les plus célèbres de tout Bordeaux et du Tout-Bordeaux, comme je m'en rendrais compte plus tard.

Je venais d'écrire un article sur le sujet à propos de la Boutique, située en région parisienne. J'ai donc été naturellement tentée d'aller y fureter. Je n'ai pas mesuré le temps que j'y ai passé. On se sent tellement en affinité avec cette bordelaise qu'il est difficile d'avoir envie d'aller voir ailleurs.

Sigrid porte le prénom d'un personnage cinématographique. Son prénom est à la fois une promesse de victoire et de paix. Elle a aussi reçu en héritage le chic et le charme d'Audrey Hepburn, si lumineuse dans Breakfast at Tiffany à propos duquel j'ai rédigé un billet en février dernier. La ressemblance est frappante. Même voix, mêmes gestes . Même allure. Même distinction. Je comprends que les bordelaises lui fassent confiance pour se vêtir à la mode.

En plus, s'il y avait une palme à décerner en matière d'amabilité bordelaise, la jeune femme pourrait postuler toutes catégories. J'ai cru comprendre que sa maman, a un caractère, disons plus affirmé. Son oeil tout autant compétent et la sureté de son jugement l'autorisent à pouvoir dire en toute franchise à n'importe qui comment il convient de se vêtir pour telle ou telle occasion. Même le maire de la ville obtempère sans discuter quand elle le prie d'échanger un polo rose vif contre une chemise blanche "parce qu'on n'est pas aux states ici !".

La boutique est née d'une injonction lancé par le mari de sa fondatrice :
- mais quand vas-tu te décider à vider ton armoire ?

- plus vite que tu ne le penses mon chéri, a-t-elle un jour rétorqué. Et je vais même gagner ma vie avec.

Si bien que l'ouverture se fit avec les vêtements personnels de Catherine. Sa fille travaillant dans la mode, elle a pu acquérir à petits prix des invendus, des retours de shooting (des séances photos), des services de presse (ces tenues que les grandes marques prêtent aux journalistes et aux vedettes le temps de l'enregistrement d'une émission). C'est le secret qui permet de trouver à la fois de l'occasion haut de gamme à côté d'un large choix de tenues originales, très bien coupées, totalement mode, à prix raisonnables, sur les deux niveaux du magasin. C'est que les épouses bénéficiant dun budget fringues "no limits" se raréfient. Alors chacune est appelée à devoir pousser un jour la porte de l'armoire bleue.

Et si ce n'est pas pour une raison économique c'est pour bénéficier du conseil. Catherine et Sigrid sont un peu les coachs de ces dames. On "va voir les filles" avant de décider quelle robe on portera au mariage de mlle Untel ou quel haut on pourrait bien assortir à la jupe noire qu'on aime tant.

Bordeaux est fière que ses murs aient le label Patrimoine mondial de l'Unesco. Mais sans de belles personnalités comme Sigrid cette ville ne serait qu'un écrin désincarné.

L'Armoire bleue
12, rue de la Vieille Tour
05 56 01 23 09
ouvert tous les jours (sauf dimanche) de 10 à 19 heurs sans interruption

lundi 20 juillet 2009

Y-a-t-il des gens aimables à Bordeaux ?

Je suis à Bordeaux. Ne me demandez pas pourquoi faire. Motus. Je ne dirai rien aujourd'hui. Demain peut-être si tout va bien.

Toujours est-il que j'ai devant moi une après-midi à perdre, ou à gagner, c'est selon. Et je me dis que ce serait une super bonne idée de vérifier "in situ" s'il est vrai que les bordelais sont les champions du monde du manque d'amabilité.

La réponse est OUI.

Mais j'ai quand même rencontré 4 personnes aimables, deux hommes, deux femmes. La parité est respectée. A leurs corps défendant la moitié d'entre eux n'étaient pas bordelais d'origine mais ne chipotons pas. Je consacrerai un billet aux plus sympas. Parce qu'ils le valent bien.

Pour l'heure analysons un peu ce défaut d'amabilité.

Il y a le manque d'amabilité par distraction. A mon arrivée à l'hôtel la chambre n'était pas prête. On me conseille d'aller me promener. Sans penser que je n'ai pas de voiture à ma disposition et que le bâtiment est très (vraiment très) loin du centre ville voilà qu'on m'envoie balader et je ne proteste même pas. Je demande juste qu'on me téléphone quand la chambre sera prête. Vers 19 heures retentit la 40 ème symphonie de Mozart (j'ai le portable mélomane) alors que je suis juste sous la grosse cloche. On me demande à quelle heure je compte revenir parce que la réceptionniste va bientôt rentrer chez elle. J'en déduis que la chambre est prête ...

Il y a le manque d'amabilité par sadisme. A mon départ de l'hôtel le lendemain on me demandera fort gentiment si j'ai bien profité de la piscine. Parce qu'il y avait une piscine ???? Çà n'aurait pas été plus simple et plus rafraichissant d'y attendre que la chambre soit prête ?

Il y a le manque d'amabilité par négligence. Mon premier réflexe fut d'aller à l'Office du tourisme. J'explique que j'écris dans un blog et que je cherche des sujets pour parler de Bordeaux sous un angle plaisant, si possible instructif. Un peu à la manière de ce que je fais pour le Comité du Tourisme de Lorraine. J'aurais parlé japonais, j'aurais peut-être suscité davantage d'intérêt. On me propose quand même la visite guidée de l'Opéra, opéra dévoilé, ingénierie de l'éphémère. L'hôtesse interpelle son collègue assis à l'autre bout de la salle : y reste une place ? Non. Revenez donc demain. Merci bien mais je serai déjà repartie.

Je suis certaine qu'il y a bien une personne qui s'est désistée et que j'aurais pu me glisser dans le groupe mais allons voir ailleurs ... Comme me l'a expliqué une bordelaise affligée du manque d'amabilité de la ville : depuis qu'ils sont Patrimoine de l'UNESCO ils se sentent au-dessus de tout. Me voici à la Maison de la Gironde. On me dit bonjour sans s'arrêter de bavarder en se racontant ses petites histoires. Je jette un œil à l'expo qui occupe l'arrière-salle et je ressors sans avoir été dérangée dans mes pensées ni sans avoir ennuyé le personnel, enfin j'espère. Difficile d'être plus invisible.

Il y a le manque d'amabilité par nonchalance. La spécialité de la ville c'est le cannelé. Un dessert qui est à mi-chemin entre le gâteau et la friandise. Vu que je connais la recette, que j'ai les moules à la maison et que j'en fais quand je veux, je ne suis pas en manque. Je m'aperçois que les vitrines des nombreuses succursales du plus gros fabricant présentent trois tailles de cannelés. Je finis par me poser des questions et j'interroge une vendeuse. C'est la même pâte. Sauf qu'il y a des petits, des moyens, des gros. Jusque là j'avais deviné.
- Est-ce que cela fait une différence de goût ?
- Oui, me dit-elle.
- A cause de la taille ? (je trouve notre conversation passionnante et je sens que je vais apprendre quelque chose)
- Parce que c'est flambé !
- Comment cela, flambé ?

Et j'apprends qu'au démoulage seuls les gros cannelés sont arrosés de rhum. Même si la pâte est toujours parfumée au rhum l'arôme est forcément plus présent dans ceux qui sont flambés. Enfin c'est ce qu'elle dit parce que j'ai pas gouté. On aurait été en Lorraine, à Nancy (au hasard) c'est évident que la vendeuse aurait appuyé sa démonstration d'une dégustation. Mais on n'est pas en Lorraine.

J'ai appris encore qu'il n'y avait aucune autre forme de diversification de cannelés. Pas d'autres parfums. Et pourquoi autant de macarons dans les boutiques à coté des cannelés ? Car enfin ce n'est pas une spécialité girondine. On aurait été en Lorraine, à Nancy (au hasard) j'aurais compris. Mais on n'est pas en Lorraine.

C'est que c'est à la mode et que cela se vend très bien, m'explique-ton. Et puis nos pâtissiers sont même allés faire un stage pour apprendre à les faire comme à Paris.

Je me suis demandée ce que penserait la clientèle nancéenne si Nicolas Génot (dont j'ai fait le portrait il y a un an) se mettait à faire des cannelés "parce que c'est la pâtisserie à la mode". J'ai poursuivi mon chemin sans regretter finalement de ne pas avoir gouté les produits de la maison (dont je tairai le nom, mais elle est si connue que ce n'est même pas la peine d'en donner l'initiale).

Comment qualifier l'amabilité rencontrée au Musée des arts décoratifs : on ferme dans 20 minutes alors je vous laisse juste voir le rez-de-chaussée ! Un quart d'heure plus tard je repars en demandant si j'ai pas été trop longue : non, rassurez-vous, c'était parfait.

J'ai eu le temps d'apprendre que jusqu'au XVIII° siècle on disposait des tréteaux avec une planche dans sa chambre pour dîner avec ses invités. Le concept de salle à manger est donc récent. Il était alors habituel de laisser les portes de son armoire ouverte (comme sur cette photo) pour présenter ses plus belles pièces. Sur la table je remarque des rafraichissoirs, sorte de mug dépourvu d'anse pour y rincer le verre entre les vins. Bonne idée de nos aieux pour limiter la vaisselle !

Ce musée a une belle collection de pots à pharmacie et de bronzes animaliers signés Antoine-Louis Barye. Un sculpteur dont les oeuvres sont malgré tout facilement accessibles. Le lion (ci-contre) est en vente actuellement sur e-bay. Les enchères démarrent en-dessous de 200 €, pour ceux que cela intéresseraient ...

Il y a le manque d'amabilité par pure bêtise. J'avais lu des critiques très positives et des avis très négatifs à propos d'un restaurant minuscule de la rue des Faussets. Il se trouve que j'y passe le soir. Toute la rue regorge de clients. Chaque terrasse refuse du monde ... sauf une , celle du fameux troquet. La salle est aussi vide. Les patrons sont derrière leurs fourneaux. J'ose demander ce qui se passe. Ce serait la première fois que c'est comme cela. Je lance la discussion sur les avis des clients. Ils n'en sont pas affectés. J'ai des photos à prendre et je veux profiter de la lumière du soir (la meilleure). Je poursuis donc ma route jusqu'au miroir d'eau dont on m'a dit qu'il fallait voir cela à tout prix. Mes clichés n'ont rien de comparable avec ceux qui sont sur le site de la ville parce que je n'ai bénéficié que d'une lumière naturelle. Il vous faudra imaginer les monuments éclairés par des projecteurs arc-en-ciel se refléter sur la mince pellicule d'eau, doublant leurs façades.
J'ai fait comme les autochtones et ai traversé la place les pieds nus, me rafraichissant agréablement. J'ai aussi profité du Jardin des Lumières.


Puis, une fois les photos prises je suis repassée dans la rue du restaurant. Rien n'avait changé. Il était 21 heures 30 et il ne fallait pas louper ce qu'on appelle "le deuxième service".

La patronne a reconnu qu'il suffirait d'une personne assise en terrasse pour amorcer le mouvement parce que les passants se décident en voyant des assiettes pleines. Je relis la carte. Ce qui me fait envie ce serait un assortiment de tapas. Ah, non, on ne fait pas comme çà. Une seule catégorie par assiette. (Évidemment quand on vient à quatre c'est pas gênant mais je suis seule). On préfère fermer pour ce soir. Demain est un autre jour. C'est vous qui le dites !


Rassurez-vous j'ai grignoté plus tard dans un endroit charmant. Et je suis rentrée fourbue mais satisfaite d'avoir élucidé la question. Il y a diverses formes de défaut d'amabilité à Bordeaux et j'avais récolté suffisamment de variétés (L'audace me manque de revenir en deuxième semaine pour en découvrir de nouvelles). Il y a aussi des personnes qui valent le détour. Je ne sais pas si ce sont des exceptions, des espèces en voie de disparition, ou des nouvelles recrues. Mais j'en avais assez pour cette demi-journée.

NB : les photos qui ne sont pas titrées sont libres de droits.

dimanche 19 juillet 2009

Mickaël Jackson allée des Clochetons à Sceaux (92)

Chaque année des clichés grand format se déploient dans l'allée qui borde le château de Sceaux (92). Vous aurez tous les détails de l'exposition Sculpture-photographie 1839-2009 : un horizon commun sur le nouveau site que le Conseil général consacre à ce qu'il est désormais convenu d'appeler la Vallée de la culture. Mais je peux vous dire, histoire de vous mettre en appétit, que vous retrouverez des clichés ultra-célèbres comme celui de Man Ray en 1926 « Noire et Blanche », montrant deux « masques » de même forme, le visage de Kiki les yeux fermés et un masque Yorouba, positif et négatif d’une même humanité. Également des photos de sculptures de Camille Claudel, Rodin, Brancusi, Jean Arp, Calder ou Christo ... La maison si étonnante d'André Bloch que vous pourrez pénétrer en septembre à Meudon (92) dans le cadre des journées du patrimoine. C'est impressionnant, croyez-moi. Pour les parois aux effigies des présidents américains ce sera plus difficile d'aller sur place dans le Dakota. Ce sera déjà bien de pouvoir les admirer à Sceaux.

Il y a aussi d'autres photos moins connues et tout autant plaisantes à découvrir. Comme cet éclat de rire de Serge Gainsbourg se retrouvant face à son double au musée Grévin.
Cet autre (signé Thomas Hoepker), de Jeff Koons, surpris dans un monte-charge new-yorkais du quartier de Soho, à côté de la statue de porcelaine qu'il avait faite de Mickaël Jackson. Coup double : je découvre à quoi ressemble ce Jeff Koons dont j'entendais dire en janvier dernier (cf ce billet) que l'on n'était pas cultivé si on ne le connaissait pas. Et cela me donne l'occasion de parler (moi aussi, comme quoi on n'échappe pas à l'actu) du chanteur récemment disparu.
Ne sont-ils pas "mignons" tous les deux ? Mais ma photo préférée est plus simplement celle-ci, surprenant un inconnu en plein rêve dans une allée voisine.
Tout en hésitant avec celle-là, qui n'est visible que sur le blog car ce n'est pas une photo d'artiste ... enfin pas à ce que je sache !
« Sculpture-photographie : un horizon commun, 1839-2009 » jusqu’au 25 décembre 2009, allée des Clochetons, parc du domaine de Sceaux - 92330. Tél. : 01 41 87 29 71
Entrée libre, le parc est ouvert tous les jours,
. en juin-juillet : 7 h-22 h ;
. août : 7 h-21 h ;
. septembre : 7 h 30-20 h 30, cela vous laisse le temps d'aller sur place voir l'expo ....

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