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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

lundi 30 novembre 2015

Les voeux du coeur au Théâtre La Bruyère

Je regrette d'avoir vu les Voeux du coeur seulement ce soir, dans ses derniers jours d'exploitation car elle mérite qu'on la porte haut.  On doit espérer qu'elle pourra partir en tournée et aller très loin, très longtemps.

C'est à Marguerite Gourgue, qui assure la direction du théâtre depuis 2008 que l'on doit la chance de cette programmation. Elle a découvert la pièce devant un feu de cheminée, auprès d'amis avec qui elle séjournait dans le Connecticut, tout simplement parce qu'ils avaient invité un auteur de théâtre. C'est dire combien les méandres de la création sont étonnants.

La pièce est un équilibre très réussi de sensibilité. Elle est très emblématique des questions qui agitent l'air du temps, qu'il s'agisse de sentiments, du droit à la différence, de l'évolution que la religion peut consentir ... ou pas.
Brian et Tom s’aiment. Très croyants, ils désirent que le Père Raymond les unissent par les liens sacrés du mariage pour vivre pleinement leur amour au sein de l’église dans laquelle ils se reconnaissent et s’épanouissent depuis de longues années. Mais ils se heurtent à son refus : comment pourrait-il les unir alors que l’Eglise catholique dénie l’homosexualité ? Lorsqu’Irène, la sœur de Brian, cherche à le convaincre, le prêtre se trouve à son tour confronté à un choix qui bouleversera ses propres convictions. Quatre vies, quatre dilemmes : amour, conscience, sexualité, foi. En sortiront-ils tous indemnes ?
Le thème central concerne l'acceptation du mariage homosexuel par l'Eglise, avec au second plan une remise en question du célibat du prêtre. Il y a le pour, le contre, selon que l'on se place du point de vue de l'homme ou de la lecture qu'il peut faire de la parole soit disant divine.

Comme l'avait préconisé Jean de la Bruyère dans ses Caractères en 1688, on ne doit pas juger du mérité d'un homme par ses grandes qualités mais par l'usage qu'il peut en faire.
La citation nous avait mis en condition ... et le rideau pouvait se lever faisant apparaitre un décor d'église au-delà des trois prie-dieux posés à jardin comme à cour.

Les deux garçons ont décidé de soumettre leur projet au prêtre (formidable Bruno Madinier). Le premier prend le risque, le second a la certitude ... d'être rejeté. Le père Raymond sourit, reste silencieux, parait ne pas comprendre, avant d'opposer fermement l'obéissance au dogme.
Ils vont passer par divers états, l'abattement, la rébellion, le renoncement à la bénédiction de leur union, prétendant pouvoir se satisfaire d'une coexistence tranquille : notre vie n'est pas en danger, estiment-ils.

Après tout donner aux gens ce qu'ils demandent n'est pas une preuve d'amour chez les flamands roses.

Vous devinerez que l'auteur a tenu à distiller de l'humour pour entretenir l'attention des spectateurs. Je me suis demandé ce qu'il serait advenu si on nous avait demandé de voter à la fin. Car chaque protagoniste a de (bons) arguments.

La mise en scène d’Anne Bourgeois est un équilibre de douceur et de fermeté. Les décors de Sophie Jacob, éclairés de main de maitre par Jean-Luc Chanonat fonctionnent à la perfection. Les comédiens, Julie Debazac, Julien Alluguette, Bruno Madinier et Davy Sardou sont sur un pied d'égalité, ayant chacun des dialogues  ciselés. Il faut les saluer d'avoir sacrifié pour nous leur jour de relâche. On passe un très bon moment de théâtre.
Un des grands intérêts de cette pièce est d'aller bien plus loin que la simple question de la reconnaissance du mariage homosexuel, que ce soit par l'Eglise ou par la société civile (car même s'il a été légalisé il soulève encore des désapprobations). L'auteur nous interroge sur la nature du sentiment. Le vrai sujet n'est pas de savoir si l'on peut ou non se marier mais si l'amour, qu'il appelle les voeux, mérite réellement un engagement total. Autrement dit y-a-t-il un amour à qui se fier ? l'amour qui dire est-il possible ?

Si la réponse est oui alors les voeux deviennent la constante à laquelle tout doit s'adapter, aussi bien la religion que la vie civile. Cette pièce amène donc chacun de nous à réfléchir sur la valeur des sentiments qu'il éprouve et sur celle de ceux que son conjoint(e) prétend lui témoigner. Quitte à retomber sur terre un peu brutalement.

Même si l'auteur, Bill C. Davis, qui a aussi écrit la célèbre pièce l’Affrontement, apporte sa réponse à la fin, le public n'est donc pas dispensé de réfléchir et pour l'aider dans cette tâche, Marguerite Gourgue avait convié ce soir de belles personnalités de diverses religions pour débattre autour du sujet : "Amours et Religions aujourd'hui", avec un pluriel qui prenait tout son sens.
Le but était de partager de manière ouverte et transversale les enjeux et défis posés à nos sociétés modernes à partir de sujets évoqués par la pièce : Homosexualité et Eglises – Chasteté et mariage des prêtres – Engagement et force du vœu ... grâce aux interventions de Madame le Rabbin Pauline Bebe (CJL - Centre Maayan) – le Père Cédric Burgun (maître de conférences à l’Institut Catholique de Paris) - Vincent Cespedes (philosophe et essayiste) - Cynthia Fleury (philosophe et psychanalyste) - Christophe Girard (Maire du IVe arrondissement de Paris) et Marc Tourtelier (Association David et Jonathan).
Nous avons tous apprécié l'évolution du personnage du prêtre qui grandit en humanité.
La psychanalyste n'a pas manqué de pointer le conflit entre le désir, la jouissance et l'amour face au souhait de "faire famille".

Face à ce qu'il convient de nommer les vicissitudes du coeur la promesse devient une idée folle mais qui permet de se maintenir. C'est toute la question de l'identité de soi et elle méritait d'être débattue.
Les voeux du coeur, pièce de Bill C. Davis adaptation française de Dominique Hollier mise en scène de Anne Bourgeois
avec Julien Alluguette, Julie Debazac, Bruno Madinier, Davy Sardou
au Théâtre La Bruyère, 5 rue La Bruyère, 75009 Paris
du mardi au samedi à 21h - matinée samedi à 15h30
jusqu'au 5 décembre 2015

Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Lot

dimanche 29 novembre 2015

Quand Christian Etchebest rêve d'un couteau ...

Jean Dubost est une des entreprises de coutellerie françaises les plus renommées. Et ceci depuis 1920. On y fait des produits de tradition mais on est capable d'innover.

Et pas que dans le secteur de la coutellerie puisque j'ai présenté sur le blog un nombre imposant de recettes réalisées dans leurs microcakes. Elles ont d'ailleurs, pour quelques-unes, déjà fait l'objet d'un petit film qu'il faudrait que je songe à publier ...

Ce soir c'est de couteau qu'il va s'agir. De celui qu'un grand spécialiste de la bistronomie, Christian Etchebest, a souhaité poser sur les tables de ses Troquets, puisque tel est le nom de ses restaurants. J'y ai dîné et déjeuné plusieurs fois, (lire compte-rendu) bien avant que ces outils n'y soient présents mais j'imagine aisément tout le chic que les Cantines vont gagner.
Le chef est venu au 3ème étage d'un grand magasin parisien, le BHV, pour faire la démonstration de l'objet. Il était accompagné par le designer Jérôme Pouey qui travaille depuis très longtemps avec l'équipe de Jean Dubost.

Derrière le sérieux, qui est réel, il y a toute la convivialité associée à ces objets d'exception. Ces outils peuvent être contemplés mais leur finalité est de trancher, et de couper net.









Christian ne s'est pas fait prier pour en faire la démonstration avec Claire de la Villemarqué (à droite sur la photo). Le Cantal et le saucisson de Christian Fournet-Fayard, le Brave Auvergnat, ont vite été débités et appréciés. Le Chef a l'habitude de travailler et s'il ne devait employer qu'un seul couteau ce serait le tout simple "couteau d'office".
Il aime malgré tout ce qui est beau et c'est en découvrant les couteaux avec lesquels les américains coupent leur viande qu'il a eu un choc : "En France on se néglige !" 

Jean Dubost lui a offert en quelque sorte l'occasion d'avoir quelque chose de semblable, massif, à la lame large, mais qui ait une jolie ligne voire chic, et qui soit d'emploi universel.
Il me montre en quoi la courbe est définitivement dédiée à la viande mais que sa tenue et sa nervosité le rend capable de résister à n'importe quel chou. Car en effet il est plus difficile de couper des légumes que de la viande (laquelle est censée être tendre). La lame est lisse pleine soie, acier inox satiné de 2 millimètres d'épaisseur. Il est fait main, 100% made in France. Le travail avec le designer a été fluide, sans aucune concession à l'esthétique, même si l'objet est au final très beau.

Il n'était pas possible de faire des manches en bois pour des raisons pratiques, ne serait-ce que pour permettre le passage en lave-vaisselle. Ce couteau existe en micarta, qui est un matériau composite à base de papier ou de coton mélangé avec de la résine phénolique. On le trouve en deux versions, veiné façon bois clair ou bois foncé, inspiré du stamina wood qui est si tendance aux Etats-Unis.
Jérôme Pouey est petit-fils et fils de boucher et est passionné par la cuisine. Il travaille pour Jean Dubost depuis quatre ans. Il a l'inspiration pour dessiner une lame et il avoue que faire la synthèse entre les exigences de Christian et les réalités techniques n'a pas été très difficile.

C'est lui qui a (aussi) dessiné couteau, fourchette, cuillère, cuillère à café de la nouvelle ligne Styl'up tout inox (ci-dessous). On lui avait demandé quelque chose de nerveux, fluide, élégant forcément et le résultat est à la hauteur. Et la ménagère 16 pièces constitue un cadeau très abordable à 39, 90 €. Le couteau Christian Etchebest par Jean Dubost est vendu par quatre dans un coffret de bois huilé avec pastille métal gravée Jean Dubost pour Christian Etchebest au prix de 189 € ... en boutique ou en ligne sur Jean Dubost.com.
J'ai photographié le couteau sur des tissus et une housse pour Ipad conçus par Les Oies Sauvages.

samedi 28 novembre 2015

Rencontre autour de la résistance entre Valentine Goby et Marie-José Chombart de Lauwe

Valentine Goby et Marie-José Chombart de Lauwe sont deux personnalités exceptionnelles. Elles ne sont pas de la même génération mais elles ont une sensibilité commune et les rencontrer nous fait faire des pas de géants dans la résilience d'événements tragiques, à commencer par ceux qui ont tristement illustrés la Seconde Guerre Mondiale et plus près de nous les attentats de janvier et de novembre.

Des entretiens qu'elle a mené pendant deux ans avec la Résistante, Valentine Goby a pensé qu'un roman pouvait donner une portée universelle à ces évènement terribles qui ont été vécu par les femmes emprisonnées dans le camp de concentration de Ravensbrück, la vocation de l'art étant de construire des utopies.

Ainsi est né Kinderzimmer, paru chez Actes Sud en août 2013, du nom de la pire image que la prisonnière a gardé de son internement. Je m'appelle Sabine dans le livre et je suis très heureuse de son succès.

Marie-Jo (c'est comme cela que Valentine la désigne) prend le micro pour expliquer ...  : j'ai été arrêtée le 22 mai 1942. J'étais NN au bloc 32, je n'étais plus que deux lettres à coudre sur mon vêtement.

C'est la vérité, mais la manière de le comprendre est une autre réalité, précise Valentine qui s'est attachée à défaire l'empreinte du temps a posteriori parce qu'un peu de fiction aide à faire passer l'innommable. Elle a beaucoup craint de n'être pas à la hauteur du témoignage. On verra lui avait dit Marie-Jo. Sa confiance et sa "permission" ont en quelque sorte armé l'écrivain.

Elle voulait penser un projet littéraire qui ne soit pas redondant avec un témoignage, et qui soit aussi plus accessible. Marie-Jo avait parlé à son retour d'Allemagne. Elle a 21 ans et ces trois années d'horreur ne l'ont pas rendue muette. Elle raconte, un peu, des choses que son entourage juge si horrible que l'on pense qu'elle doit exagérer un peu. Alors, de colère, elle a pris la plume pour dit-elle "poser les choses historiques".

Marie-José Chombart de Lauwe appartenait à un réseau de renseignements en Bretagne. Elle a été envoyée au terrassement jusqu'à ce qu'elle apprenne ce qui se passe pour les nouveaux-nés. Après l'accouchement le bébé est noyé dans un seau ou fracassé contre un mur, et ceci de 1939 à 1944. Mais sentant probablement l'avancée des Alliés et ne voulant pas être accusés d'infanticide, les nazis ne tuent plus les nourrissons. Leur situation n'est guère meilleure puisqu'il n'y a rien de prévu pour les accueillir et ils meurent très vite.

C'est alors que l'on donne à une petite pièce le nom de Kinderzimmer. Il n'y avait que deux châlits et une table sur laquelle on pouvait les langer. Son père avait été pédiatre, sa mère sage-femme et elle avait commencé des études de médecine. Marie-Jo deviendra une des jeunes filles chargées de s'en occuper. Et c'est à sa connaissance le seul endroit où il y aura des naissances massives.

Elle découvre horrifiée des enfants qui ont des allures de vieillards. Avec pour trousseau une couche, une chemise, un rechange et un carré. La jeune femme est choquée. Décidée à les faire survivre coûte que coûte elle fait appel à la solidarité des 20 000 femmes du camp pour trouver des chiffons et surtout pour les nourrir.

Les mères n'étaient pas faméliques mais elles étaient très maigres et avaient peu de lait. Marie-Jo obtiendra de l'infirmière SS la permission d'aller chercher tous les jours un pot de lait en poudre.  Il fallait maintenant des biberons. Elle trouve 10 petites bouteilles. Reste le problème des tétines. Ce seront les dix doigts d'une paire de gant de caoutchouc volée à un médecin.
Bien entendu il n'y avait quasiment pas d'hygiène. Ils mourraient généralement avant l'âge de trois mois. Chaque petit cadavre devait être déposé à l'infirmerie. Il reste malgré tout à aujourd'hui trois survivants, Guy, Sylvie et Jean-Claude qui pour survivre auront tété les mères qui avaient perdu leur bébé.

C'est avec émotion et rage que Marie-Jo extirpe de son sac les preuves de ce qu'elle avance. Car toutes les naissances ont été consignées sur des registres qu'elle peut produire. La bureaucratie ne s'était jamais arrêtée. J'ai les documents objectifs dit-elle, 580 naissances et environ 40 survivants, qui ont permis de témoigner à charge contre ce crime contre l'humanité perpétré par les nazis. Actuellement je suis contre la peine de mort mais à l'époque je n'ai pas protesté contre la vague de pendaisons qui a été infligée aux nazis.

Marie-Jo ne ralentit pas. Ses paroles sont rythmées par le souvenir de la haine de l'autre, par le mépris total qu'elle a vu fonctionner. Elle évoque la castration des petites filles tsiganes pour les faire travailler sans risquer qu'elles se reproduisent.

Elle souligne dans quel chaos les camps se trouvaient à la fin de la guerre, avec des règles qui changeaient du jour au lendemain ou qui étaient inapplicables. Il fut par exemple prohibé de marcher avec des chaussures sans lacet, mais si on avait des lacets c'est parce qu'on les avait volé, ce qui était tout autant interdit. la confusion qui régnait suspendait la survie à une forme de loterie.

Valentine Goby reprend le fil de la conversation pour nous dire combien elle s'est sentie concernée par ces propos. La mémoire collective fait très peu état de nos histoires individuelles. Et si l'homme est capable du pire il est aussi capable du meilleur. A Ravensbrück des femmes ont risqué leur vie pour permettre à d'autres de survivre. Elles n'avaient plus de lien de possession directe avec leur enfant. Chacun était devenu l'affaire de toutes. La vie est une oeuvre collective.

Ces femmes ne sont pas arrivées au camp en héroïnes, mais elles le sont devenues. Des gens ordinaires qui en unissant leurs forces ont pu composer cette humanité "anormale agissante". L'une d'elles restait la nuit dans la Kinderzimmer pour chasser les rats qui les auraient dévorés.

Traverser le noir parfois permet de percevoir le merveilleux au sens strict du terme.

Valentine Goby fait le lien avec les derniers évènements. L'idéologie de haine se répète et l'endoctrinement de la jeunesse allemande fait penser à d'autres dangers qui sont là. La violence revient par cycle. C'est la part la plus noire de l'humanité et elle n'est malheureusement pas éradicable. Mais il est fondamental de vivre dans un état de vigilance permanente avec l'injonction de l'engagement.

Elle souligne sur une phrase prononcée par le Président Hollande aux Invalides, en mémoire aux victimes des attentats de novembre : la liberté ne doit pas être vengée; elle doit être servie.

Il existe toujours des groupes extrémistes, heureusement mineurs, dans les états démocratiques. Marie-Jo est amie avec les mères de la place de Mai et milite dans de nombreuses associations.

On pense bien entendu à Charlotte Delbo qui est revenue d'Auschwitz et qui tient des propos comparables sur la difficulté à être entendue. J'avais vu au théâtre de l'Epée de bois le spectacle "Mesure de nos jours" qui en rendait parfaitement compte. Elle a écrit une exhortation à vivre (in Une connaissance inutile, éditions de Minuit) que Valentine Goby nous a offerte partiellement pour conclure et que je vous redonne in extenso :
"Je vous en supplie
faites quelques chose
apprenez un pas une danse
quelque chose qui vous justifie
qui vous donne le droit
d’être habillés de votre peau et de votre poil
apprenez à marcher et à rire
parce que ce serait trop bête à la fin
que tant soient morts
et que vous viviez
sans rien faire de votre vie "

vendredi 27 novembre 2015

Quelques conseils en photographie glanés au Salon du blog culinaire

Le dernier Salon du blog culinaire a été l'occasion cette année d'apprendre quelques astuces pour mieux réussir les photos culinaires.

Amandine Honegger, photographe de Atelier chez Elles, était la bonne personne pour délivrer des conseils adaptés récapitulés sur une carte avec laquelle chaque participant est reparti à la fin du week-end.

Elle a développé chacun d'entre eux et, en bonne élève, enfin j'espère ne pas usurper le qualificatif, j'ai tenté de mettre en oeuvre ses conseils au long du week-end puisque j'ai eu la chance de pouvoir participer à son atelier le samedi matin.

Elle recommande de se servir de la lumière du jour, d'éteindre toutes les ampoules et de se rapprocher d'une fenêtre. Je l'ai souvent fait intuitivement, comme pour photographier cette salade composée.

Les ampoules électriques des plafonniers diffusent une couleur jaune qui se heurte à la lumière naturelle qui est bleutée. Le résultat peut alors virer au vert.
Amandine emploie systématiquement un réflecteur pour dit-elle "déboucher" à l'avant.

Nous n'avons pas les moyens d'avoir chez nous du matériel aussi imposant mais on peut pallier cette carence en plaçant des cartons blancs, ou un morceau de polystyrène, dans les zones d'ombre pour réveiller les couleurs.

J'ai mon "truc" personnel en photographiant à l'intérieur d'un sac blanc quand je manque de lumière naturelle.
Trop de stylisme tue le stylisme. Amandine nous a mis en garde contre la surcharge. La simplicité est le secret d'une composition réussie. Il faut se restreindre à un ou deux éléments, pas plus. Mais pour y parvenir il faut malgré tout une large palette d'objets de tous ordres, de couleurs et de formes variées pour servir d'élément de décor. Ne pas hésiter à prendre un objet à contre-emploi comme la grosse ficelle qui réunit quelques tranches de pain d'épices (voir plus bas) et à la photographier en gros plan.
Il me semble que j'étais sur cette voie en resserrant les clichés sur une assiette et un torchon. Mais c'est un conseil que je vais mettre en oeuvre avec plus de conscience et en combinant avec le suivant concernant l'emploi du zoom. Amandine recommande en effet de zoomer plutôt que de s'approcher du sujet, de manière à ne pas déformer le premier plan comme on le constate sur le cliché ci-dessus à gauche.
Ce n'est pas totalement concluant sur l'exemple ci-dessous, tenté dans son mini-studio soissonnais, parce que j'ai rencontré un problème de mise au point avec mon appareil. Si on met cet aspect de coté on remarque quand même que la tranche de pain d'épices est anormalement large sur le premier cliché.
Il est préférable d'ouvrir le diaphragme, donc de le régler sur un petit chiffre, 5-6 par exemple, pour obtenir le joli flou que nous recherchons tous.
Parfois j'y parviens sans comprendre par quel mystère. Mais je reste loin du compte. Car il faut tout de même un appareil haut de gamme pour faire un tel réglage. Le Reflex s'impose.
Si le temps de pose dépasse 1/60 seconde le risque de "bougé" est trop fort et il faut alors utiliser un trépied. C'est un investissement à faire.
Ce moment d'échange avec Amandine a été très riche mais frustrant aussi parce que plus on en apprend plus on se rend compte du chemin qui resterait à faire. Je suis quand même plutôt satisfaite de celle-ci ...

jeudi 26 novembre 2015

Le pain d'épices de Christophe Felder

J'ai assisté à la réalisation de la recette de Pain d’épices de Mutzig au Salon du chocolat. Ce fut un moment passionnant comme toujours avec Christophe Felder que j'avais déjà rencontré au salon Omnivore.

La recette a été publiée dans le nouveau livre de Gâteaux paru aux éditions de La Martinière. Christophe Felder y délivre 150 recettes réunies en 7 chapitres et dont certaines d’entres elles font honneur à plusieurs régions de France. Comme par exemple, ce fameux pain d’épice traditionnel alsacien, dit de Mutzig, une petite ville où il a ouvert la Pâtisserie Oppé avec son associé le pâtissier Camille Lesecq,

Elle a été exécutée avec le Chef Takahiro Komai assisté de Takashi Tamura. Christophe Felder avait projeté de nous donner une recette de cake mais on lui a demandé de changer au dernier moment.

Avant de commencer je veux vous mettre en garde sur le fait qu’il faut préparer la pâte deux à trois jours avant le jour J. Par contre, le fourrage peut se conserver plusieurs mois. Le chef promet que ses recettes ne sont pas difficiles mais vous constaterez qu’il emploie certains produits inhabituels. Voilà pourquoi je vous donnerai ma version simplifiée dans quelques jours, et avec laquelle je n’ai jamais eu de reproches.

Les fêtes de fin d'année se profilent à l'horizon et il est temps de s'organiser ...

mercredi 25 novembre 2015

Un sacré numéro de Sarah Clain aux éditions City

Il y a des jours, des semaines, sans doute davantage, où la lecture peut apaiser le quotidien pourvu qu'on ait sous la main un livre dont l'écriture soit soit légère, facile, mais intelligente. Ce n'est pas si facile à trouver. Un sacré numéro est de ceux là.
Aurore évolue entre des personnes qui accumulent les succès. Entre sa mère, fondatrice d’une célèbre maison de macarons et son frère, horloger au rayonnement international, elle se fait l’effet d’être une vraie ratée. Sa vie ? Un concentré d’échecs amoureux et un emploi de bureau obtenu par piston … Pas vraiment brillant, surtout quand on vient de dépasser la trentaine. Et en plus, Aurore est maladroite ! Un jour, elle envoie un SMS… et se trompe de numéro. Commence alors un échange avec un mystérieux inconnu.
Mystérieux, cela reste à prouver et le lecteur est vite mis sur une (fausse) piste. Sarah Clain, dont c'est je crois le premier roman, a une imagination qui fuse et qui m'a permis d'oublier le contexte angoissant que nous vivons depuis plusieurs jours, surtout quand on doit se rendre régulièrement à Paris.

Elle nous entraine sur la plus belle avenue du monde, ces Champs-Elysées que le monde entier nous envie et où j'ai pourtant eu du mal à remettre les pieds hier. le spectacle valait pourtant le coup. En attendant d'aller au Lido, vous pouvez toujours avoir un aperçu de la vie parisienne avec ce livre.

On se surprend aussi à considérer d'un nouvel oeil les biens matériels que l'on croit indispensables et avoir envie de dénombrer ses vrais amis. Comme le constate Aurore en consultant son répertoire les gens, comme les objets, s'accumulent. (p.8)

Elle nous donne une jolie définition du bonheur à deux sans pour autant le nommer : parler de son travail à quelqu'un qui ne le connait pas mais le trouve passionnant, et apprécier réciproquement celui de l'autre, ne pas lire dans ses yeux qu'on est étrange, construire l'avenir au fur et à mesure, un peu comme on poserait ensemble les pièces d'un puzzle qui s'emboiteraient parfaitement et dont on découvrirait peu à peu l'image. (p. 65)

Aurore est distraite, donc surprenante. Ses confidences sont distrayantes, plus amusantes que celle de Bridget Jones à laquelle on ne manquera pas de la comparer. A ceci près qu'elle est parisienne, et donc plus proche de nous.

L'analyse psychologique de l'auteur est loin d'être superficielle comme on pourrait s'y attendre s'agissant d'une comédie romantique. Comme beaucoup de jeunes femmes, son héroïne a construit sa vision du monde à travers le prisme de sa mère, que ce soit dans son sens ou à contre-courant. (p. 109)

Il peut arriver à tout un chacun de se sentir prisonnier(e) dans une histoire qui est un paysage couvert d'un épais brouillard dont on arrive à peine à distinguer les contours. (...) A être contraint de devenir une tortue, avec son lit pour plastron et sa couette pour carapace. (p. 195)

L'auteur écrit joliment bien, avec des métaphores très justes et pourtant inédites. Elle fouille la question du pardon et de la manipulation. Les éditions City ne se sont pas trompés en classant l'ouvrage dans le domaine de la littérature plutôt que celui des "romans féminins" qui est une de leurs spécialités. C'est une lecture de divertissement, mais qui ne manque pas de profondeur.

D'abord auteur d’œuvres calligraphiques sur les murs de l’appartement familial, Sarah Clain a décidé un jour, au grand soulagement de ses parents, de remplir des cahiers avec des histoires en tout genre. Depuis, elle n’arrête plus d’écrire... et on espère une suite aux aventures d'Aurore.

Un sacré numéro de Sarah Clain aux éditions City ou en numérique, disponible depuis le 25 novembre 2015

mardi 24 novembre 2015

Les 21ème trophées de la Nuit annoncés au Lido avant une nouvelle revue éblouissante

Depuis la naissance de Paris Nuit il y a déjà 21 ans, la Nuit s'est transformée, devenant une véritable industrie regroupant 13000 établissements en France, 2500 discothèques et concernant 75 000 emplois.

Nous n'en avons peut-être pas conscience mais les professionnels de la Nuit sont innovants. Ils apportent chaque année de nouveaux concepts pour répondre à l'évolution des goûts et des habitudes des consommateurs.

Une manifestation réunissant des patrons d'établissements français et les 20 principaux fournisseurs prestataires fournissant spiritueux, soft drinks, décor, technique, tout ce qui permet de faire la Nuit, avait été pensée autour d'une succession de visites pour trouver de nouveaux lieux et permettre aux prestataires de présenter de nouveaux produits. Elle avait été appelée G20, ce qui témoigne de l'humour et de la répartie que l'on peut avoir dans ces professions qui tiennent à tenir bon face aux anti-tout.

Je n'ai pas suivi ce périple de 48 heures, au cours duquel 100 dirigeants venant de toute la France et 20 fournisseurs se sont rencontrés au cours d’un "Innovation tour" d’établissements parisiens de référence, passant par l'Hôtel du Collectionneur, et poursuivant par une tournée des lieux tendances avec les Bains, la Mezcaleria, le Comptoir général, Bermuda Onion, la Brasserie Barbès, Très Honoré, le restaurant de l'Opéra, la VIP Room, le Mojito Habana.

Par contre j'ai assisté à la remise d'une série de trophées (dont vous trouverez la liste en fin d'article) récompensant les plus belles créations ou innovations, au cours d'une soirée qui s'est déroulée au Lido. Parce que s'arrêter c'est mourir, continuer c'est innover.
Il ne faut pas y venir pour faire un repas hautement gastronomique, même si ce qui a été servi était fort élégamment présenté et excellent.
C'est surtout le spectacle qui est éblouissant et je me suis dit que la nouvelle revue menée de main de "maitre" par la mezzo-soprano Manon Trinquier est un beau cadeau à faire, ou à "se" faire. Elle mérite bien son titre de Paris Merveilles.
Voilà pourquoi j'ai décidé de vous la présenter après avoir fait un peu le point sur ce qu'est devenu le monde de la Nuit.
La soirée s'est poursuivie à l'Arc, un établissement qui siège sous ... l'Arc de Triomphe et dont je vous dirai aussi quelques mots.

lundi 23 novembre 2015

Réparer les vivants dans la mise en scène de Sylvain Maurice

J'ai vu Réparer les vivants en avant-première au Théâtre de Sartrouville (78). J'ai été éblouie. Comme tous les spectateurs. Même si le dispositif scénique est un peu froid, un peu raide ... il fonctionne si parfaitement qu'on ne peut que plébisciter le spectacle.

J'avais lu le livre après avoir rencontré son auteure, Maylis de Kerangal, il y a quasiment un an, à Antony (92). L'adaptation théâtrale me semblait impossible. J'avais d'ailleurs été surprise de voir que Emmanuel Noblet s'en était déjà saisi et avait présenté sa création en Avignon l'été dernier. Je n'y étais pas et je ne ferai donc pas de comparaison. avec la version de Sylvain Maurice qui, je l'ai appris depuis, a fait d'autres choix artistiques.

Le directeur du théâtre de Sartrouville (depuis janvier 2013) n'a pas monté l'oeuvre in extenso et a fait des coupes mais j'ai retrouvé l'essentiel des propos de Maylis de Kerangal. J'ai eu le sentiment d'entendre le livre en revivant, en plus fort, les émotions qu'il avait provoqué en moi. J'aurais été curieuse d'entendre l'avis de l'auteure mais elle n'était pas parmi nous pour cette avant-première, étant en voyage en Scandinavie.
De retour d'une session de surf dans le pays de Caux, trois lycéens sont victimes d'un accident sur la route qui les ramène au Havre. Simon, 19 ans, blessé à la tête, est déclaré en état de mort cérébrale. Ses parents ayant autorisé le don d'organes, le récit suit le parcours de son coeur et les étapes d'une transplantation qui bouleverse de nombreuses existences.
Pour que vous ne vous sentiez pas frustrés je vous laisse visionner un courte présentation qui donne bien le ton.


Sylvain Maurice a sollicité les spectateurs avec beaucoup d'humilité en demandant qu'on lui donne nos avis, critiques et suggestions : le spectacle se finalisera grâce à vous. Il était aussi touché que nous ayons été si nombreux à faire le déplacement alors que le plan Vigipirate renforcé stresse tout le monde. Il faut continuer à vivre, merci, a-t-il ajouté.
Cette petite phrase est touchante à plus d'un titre car c'est aussi le sujet de la pièce.

Ce sont majoritairement des compliments qu'on avait envie d'adresser à toute l'équipe.

J'ai eu le sentiment de voir un spectacle abouti. beaucoup de lycéens étaient dans la salle et leur qualité d'écoute est si rare que c'est bien là le signe d'un travail scénique et d'un jeu d'acteur très justes.

Le public comme vous l'avez constaté dans la video, a une vue plongeante sur ce qui semble être un tapis de course.
S'il faut émettre une opinion je dirais que les lumières sont parfois peut-être un peu aveuglantes. le spectacle commence plein feux. Les spectateurs n'ont pas l'habitude de se trouver ainsi exposés. C'est quand le texte annonce que soudain tout s'est emballé, nous sommes plongés dans le noir, comme si nous avions basculé dans une autre temporalité.

La musique et les bruitages accompagnent le comédien. Des claquements de langues retentissent et on croit percevoir le fracas des vagues. Plus tard la musique électronique évoquera les pulsations cardiaques. La guitare électrique grince et le pire est à craindre. Nous vivons désormais au rythme de la transplantation.
Et au moment de l'accident tout s'assombrit; le tapis devenant la métaphore d'une boite rectangulaire comme un cercueil.

L'idée du tapis est judicieuse. C'est bien à une course pour la vie que nous assistons. Si au début de la pièce on voit Simon danser sur cet espace, à la toute fin on aura l'impression de le voir surfer sur l'océan, de nouveau pleinement vivant.

Tout est clair : depuis que Maurice Goulon a publié en 1959, un article sur les signes avérés du coma dépassé chez une série de patients sans activité cérébrale et incapables de respirer seuls, l'arrêt du coeur n'est plus le signe de la mort mais l'abolition des fonctions du cerveau, ce qui a initié l'essor des greffes d'organes.

La question du don est délicate. Les parents n'ont pas beaucoup de temps pour se prononcer et invoquer la générosité est "trop facile" comme dit le père avec colère. A-t-on le droit de refuser ? le corps de Simon n'est pas un stock d'organes sur lequel faire main basse !

La question de la culpabilité aussi. Du père à l'égard du fils à qui il a enseigné la folie dangereuse du surf. La question du pardon aussi : c'est ce que tu lui as donné de plus beau répondra la mère.
L'oralité qui est si importante dans l'oeuvre de Maylis de Kerangal sert la pièce. On entend chaque mot et chaque mot dégage tout son sens. Vincent Dissez donne vie à tous les protagonistes retenus par Sylvain Maurice, effectuant un travail remarquable.

On pourra regretter que l'ellipse soit faite sur l'infirmière, la petite amie de Simon et laisse peu de place aux parents. Mais il fallait faire des choix et l'ensemble est cohérent. Et le parti pris de faire résonner plusieurs voix dans un même corps est pleinement réussi.

Eric Soyer (qui travaille aussi pour Joêl Pommerat) a conçu un décor qu'il modèle avec des lumières qui découpent des lieux différents, jusqu'au plus intime de Simon au moment où le clampage remet son coeur en route dans une autre poitrine. Le plateau est alors comme irradié de rouge.

Et la lumière monte quand il est question du rituel funéraire du héros grec pour lui garantir une place dans la mémoire des hommes.
Joachim Latarjet accompagne les vingt-quatre heures de cette vie en suspens et sa présence au-dessus de la scène l'intègre au dispositif.

Je recommande vraiment ce spectacle tout autant que la lecture du livre. Avant, après, cela ne me semble pas déterminant pour apprécier. Il se pourrait qu'ensuite vous souhaitiez prolonger en (re)lisant Platonov d’Anton Tchekhov car c'est à lui que Maylis fait référence avec son titre tiré d’un dialogue entre Voïnitzev et Triletzki, dans lequel le premier demande : "Que faire Nicolas ?" au second qui répond : "Enterrer les morts et réparer les vivants."

Réparer les vivants d'après le roman de Maylis de Kerangal
adaptation et mise en scène Sylvain Maurice
avec Vincent Dissez et Joachim Latarjet (qui signe aussi la composition musicale)
assistanat à la mise en scène Nicolas Laurent
scénographie et lumières Éric Soyer
costumes Marie La Rocca
production Théâtre de Sartrouville et des Yvelines-CDN

Après les avant-premières des 23 et 24 novembre  2015 au Théâtre de Sartrouville et des Yvelines-CDN, la création proprement dite aura lieu au Théâtre Firmin-Gémier - La Piscine–Châtenay-Malabry (92) le 19 janvier prochain. La pièce y sera jouée aussi le 20 janvier 2016
Ensuite ce sera Théâtre de Saint- Quentin-en-Yvelines-Scène nationale les 26 et 27 janvier.
Elle reviendra à Sartrouville du 4 au 19 février.
Du 12 au 17 avril sera au Théâtre Paris-Villette
Du 27 au 29 avril à La Comédie de Béthune-CDN Nord-Pas-de-Calais

Réparer les vivants éd. Gallimard publié par Verticales, récompensé par de nombreux prix, parmi lesquels le Grand prix RTL-Lire, 2014, le Prix des Lecteurs L'Express - BFMTV, 2014, le Prix littéraire Charles-Brisset, 2014, le Prix Orange du livre, 2014, le Prix Paris Diderot - Esprits libres, 2014 et le Prix Relay des Voyageurs.

La photo qui n'est pas logotypée A bride abattue est de © E. Carecchio

dimanche 22 novembre 2015

Quelques instants du 8ème Salon du Blog Culinaire de Soissons

De retour de Soissons je suis partagée entre le désir de relater l'ensemble des animations auxquelles j'ai pu participer et la crainte de lasser à raconter des séquences somme toutes assez semblables d'une édition à l'autre.

La solution serait peut-être de retracer le week-end en plusieurs épisodes, sachant que je ne prétendrai pas à l'exhaustivité.

Il y a de plus en plus de propositions faites aux bloggeurs comme au grand public et leur répartition s'effectue désormais sur trois sites, le Lycée hôtelier, l'Abbaye Saint-Léger transformée en cuisine géante et cette année le Mail Centre culturel.

Le  programme compte plus de 50 démonstrations de cuisine, des ateliers enfants participatifs, des master class, le tout animés par des professionnels de la région et/ou animés par des blogueurs culinaires, un marché gourmand autour de producteurs régionaux, un espace Cake Design et un nouvel espace Show Chef.

Cette profusion complique rudement la constitution d'un emploi du temps, surtout quand la navette  entre le lycée et le centre ville arrive en retard ou oublie un horaire.

Il faut faire des choix, ou se limiter à un pôle. On revient toujours du week-end en ayant perfectionné nos savoir-faire, en ayant fait des découvertes, mais avec aussi la frustration de plus en plus vive de n'avoir pas eu assez de temps pour discuter et lier connaissance avec d'autres bloggeurs. C'est parfois au petit déjeuner du dimanche que l'on peut tailler la bavette, encore faut-il avoir la chance d'être au même hôtel.

Nous sommes presque 450. C'est impossible de connaitre chacun et on finit par "tourner" en circuit fermé. Beaucoup d'entre nous ont quitté Soissons ce soir en le regrettant.

Peut-être que les deux fondateurs, Chef Christophe et Chef Damien en prendront conscience. Ils avaient annoncé un Salon totalement réformé pour davantage de participation. L'intention était bonne mais au final ce n'est pas vraiment ce que nous avons constaté. Le Salon devient compliqué à suivre à force de s'étendre.

Il y a des moments auxquels j'aurais voulu assister mais on ne peut se dédoubler ... et c'est avec décalage qu'on salue les copines pour leur succès comme Hélène et Pupuce (ci-dessous).
Les battles (entendez par là défis créatifs pour improviser un plat à partir d'un article vedette, fourni par un sponsor du Salon et les produits d'un panier surprise) ont été multipliées. J'aime ces moments parce qu'ils sont l'occasion de travailler avec quelqu'un que je ne connais pas (mais on peut constituer  un duo avec un(e) camarade) et de se secouer réellement les méninges. Par contre je n'apprécie pas que ce soit dans un esprit de compétition inspiré des concours que l'on peut suivre à la télévision. Et en terme d'emploi du temps cela mobilise presque deux heures. C'est beaucoup.
J'ai participé à deux d'entre elles. La première autour des produits Père Magloire pour imaginer un cocktail et ses amuse-bouches. Sans oublier que rappelez-vous l'abus d'alcool est dangereux pour la santé et qu'il convient de consommer avec modération.
J'ai à cette occasion découvert qu'il existait un excellent foie gras au Calvados et même une moutarde de Normandie au Calvados. De retour à la maison j'ai eu envie de l'associer à un kipper, ce poisson entier, fendu en deux de la tête à la queue, aplati, débarrassé de ses arêtes, salé et à peine fumé, qui a une étrange couleur rouge. Les anglais raffolent de cette spécialité de la ville de Boulogne-sur-Mer qu'ils consomment surtout au petit déjeuner. On le sert en général avec une sauce aigre doux et des pommes de terre. J'ai adoré sur un pain tartiné de cette moutarde normande et avec un peu de salade.
La seconde battle consistait à créer un plat mettant en valeur les huiles d'olive et la fourme d'Ambert.

Il y en a eu beaucoup d'autres mais je devais respecter mon engagement d'animation d'une master-class sur les épices à l'Abbaye Saint-Léger le samedi après-midi avec Lucie d'Ethic Valley.
Il faut souligner la gentillesse et la bonne volonté des étudiants du lycée hôtelier sans qui on ne pourrait pas réaliser les démonstrations dans cette abbaye, qui n'est habituellement pas une cuisine.
La compétence d'Anne-Charlotte est tout aussi essentielle (et pardon pour ceux que je ne cite pas, Vincent et toute l'équipe ...)
J'ai malgré tout pu suivre un atelier photo, et mettre en pratique les conseils en réalisant un éclair autour de la fourme d'Ambert en utilisant les produits mis à notre disposition.
J'ai aussi apprécié l'étendue des vins de Fronton et gouté quelques boissons végétales Alpro. Cette marque a fait l'unanimité autour d'un gâteau de riz "dément" au cours du dîner et dont on aurait aimé trouver la recette.
 
J'ai pu suivre un court moment une recette de tarte au citron par la très souriante Annelyse Chardon, finaliste Masterchef 2012, chef à domicile et consultante culinaire, sur le stand des huiles d’olive de nos terroirs. 
La gamme Sainte Lucie a mérité qu'on s'y arrête même si je me suis sentie un peu en conflit de loyauté avec la créatrice d'Ethic Valley.
Un petit détour par l'espace troc m'a permis d'échanger des livres de recettes contre notamment un shaker Boston (je vous en reparlerai) et un jeu de Dîner presque parfait. De quoi passer une bonne soirée sans engranger des calories.
Il y eut aussi les rituels moments de partage du déjeuner des bloggeurs le samedi, le dîner "de gala" du soir (que certains bloggeurs ont boudé on n'a pas compris pourquoi ...), et le pique-nique du dimanche midi.
La coutume veut qu'on apporte une spécialité à faire découvrir. Je n'avais pas eu le temps de cuisiner spécialement pour le déjeuner parce que j'avais préparé un pain spécial et diverses autres choses pour la master-class. J'avais donc acheté un gâteau creusois, moelleux aux noisettes, qui avait été "livré" dans le self du lycée dans son emballage d'origine car je n'avais pas l'intention de tricher. J'avais tout de même choisi un produit dont je connaissais la qualité.

Quelle ne fut donc pas ma surprise d'être interrogée par plusieurs personnes sur la date de parution de la recette sur le blog. J'ai bien entendu expliqué sa provenance et promis de mettre la photo de l'emballage. On le trouve en grande surface et l'étiquette révèle qu'il est fabriqué en Limousin par la Pâtisserie les Comtes de la Marche sur la RN 145 à la celle-Sous-Gouzon 23230.
L'habitude veut aussi que les bloggeurs repartent avec un sac comportant quelques échantillons, de la documentation et parfois un ou deux articles surprenants. Cette année ce fut un couvercle en silicone conçu par Charles Viancin. Ce designer est inspiré par la beauté et les formes de la nature pour imaginer, dessiner et créer des gammes d'accessoires dont on se demande comment on a pu s'en passer jusque là. La série de couvercles hermétiques, qu'il suffit de poser sur un saladier ou un verre pour qu'ils adhèrent sont bluffants de beauté et d'efficacité.

Je vous encourage à aller faire un tour sur le site de la marque. Vous y trouverez des idées de cadeaux pour vos proches, et pour vous-même. Je suis sure que je vous en reparlerai bientôt car j'ai été totalement séduite.

En conclusion un week-end intense, apprécié pour la qualité des propositions et pour la convivialité qui a régné tout au long de ces deux jours, bien réconfortante après les évènements tragiques supportés il y a une semaine.

Plusieurs sujets et recettes seront développées dans les jours qui viendront. J'ajouterai les liens à ce billet au fur et à mesure.

Voici le lien vers le billet consacré à la photographie culinaire.
Celui vers la master class sur les épices
La tarte au citron d'Annelyse à l'huile d'olive
Battle fourme/huiles :  le Cabillaud sur velouté de lentilles, mouillette de Fourme d'Ambert, bâtonnets de légumes et mayonnaise au Calvados
Battle Père Magloire : cocktail Retour de plage, cigares de Pont l'Evêque et bonbons au foie gras

Je précise enfin que les photos logotypées 750g sont de Sylvain Bertrand.

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