Voilà un livre intéressant, et bien au delà de l'admiration que l'on peut avoir pour Frédéric Tissot qui, après un terrible accident qui n'est relaté qu'à la fin du livre, est devenu le premier Consul Général de France au Kurdistan, poste qu'il exerce bien entendu en fauteuil roulant comme on le voit sur la couverture du livre.
Le titre, L'homme debout, est une expression polysémique. C'est ainsi qu'on désignait les premiers chrétiens parce qu'ils écoutaient l'Evangile dans cette posture, signifiant qu'ils se tenaient dans le respect et la confiance. Celui qui est debout montre également qu'il n'a rien à redouter de la justice humaine ou divine.
Elle veut aussi dire (depuis qu'un homme politique l'employa il y a une vingtaine d'années) qu'on conservera une attitude ferme et très déterminée tout en se sentant la conscience tranquille même si on a tort, du moins en apparence.
Frédéric Tissot est de ceux là, capable, et c'est là un des points forts de son témoignage, de reconnaitre que lui même s'est trompé, ou du moins qu'il a participé à des actions qui ne résistent pas à l'analyse. J'ai hésité à donner quelques extraits dans ce billet, mais il y en aurait tant à pointer que ce n'est pas raisonnable d'en isoler un plutôt qu'un autre. Le livre est vraiment à lire (et relire) dans son entièreté.
Diplômé de médecine en 1980, celui qui fut surnommé French doctor en Afghanistan, au Kurdistan puis au Maroc, est devenu conseiller de ministres avant de s'orienter vers la diplomatie. Il a soigné civils et combattants, héroïques ou anonymes, milité pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, cru en la reconstitution d'un peuple, d'une nation et d'un Etat, ce qui force l'admiration.
Par contre on sent poindre l'ironie de la situation quand il démontre l’absurdité des rapports économiques et la toute-puissance des "intérêts" géostratégiques, et qu'il démasque la générosité qui tue juste derrière celle qui sauve. Plusieurs passages sont édifiants comme rarement un tel témoignage le permet.
C'est qu'il a vécu des situations qui l'autorisent à livrer une narration sans concession sur les objectifs des humanitaires et des énarques bien pensants. On comprend qu'il regrette d'avoir fait l'expérience des limites de l'humanitaire (p. 157).
L'homme debout de Frédéric Tissot et Marine de Tilly, éditions Stock, en librairie depuis le 5 octobre 2016
Le titre, L'homme debout, est une expression polysémique. C'est ainsi qu'on désignait les premiers chrétiens parce qu'ils écoutaient l'Evangile dans cette posture, signifiant qu'ils se tenaient dans le respect et la confiance. Celui qui est debout montre également qu'il n'a rien à redouter de la justice humaine ou divine.
Elle veut aussi dire (depuis qu'un homme politique l'employa il y a une vingtaine d'années) qu'on conservera une attitude ferme et très déterminée tout en se sentant la conscience tranquille même si on a tort, du moins en apparence.
Frédéric Tissot est de ceux là, capable, et c'est là un des points forts de son témoignage, de reconnaitre que lui même s'est trompé, ou du moins qu'il a participé à des actions qui ne résistent pas à l'analyse. J'ai hésité à donner quelques extraits dans ce billet, mais il y en aurait tant à pointer que ce n'est pas raisonnable d'en isoler un plutôt qu'un autre. Le livre est vraiment à lire (et relire) dans son entièreté.
Diplômé de médecine en 1980, celui qui fut surnommé French doctor en Afghanistan, au Kurdistan puis au Maroc, est devenu conseiller de ministres avant de s'orienter vers la diplomatie. Il a soigné civils et combattants, héroïques ou anonymes, milité pour la liberté des femmes à disposer de leur corps, cru en la reconstitution d'un peuple, d'une nation et d'un Etat, ce qui force l'admiration.
Par contre on sent poindre l'ironie de la situation quand il démontre l’absurdité des rapports économiques et la toute-puissance des "intérêts" géostratégiques, et qu'il démasque la générosité qui tue juste derrière celle qui sauve. Plusieurs passages sont édifiants comme rarement un tel témoignage le permet.
C'est qu'il a vécu des situations qui l'autorisent à livrer une narration sans concession sur les objectifs des humanitaires et des énarques bien pensants. On comprend qu'il regrette d'avoir fait l'expérience des limites de l'humanitaire (p. 157).
L'homme debout de Frédéric Tissot et Marine de Tilly, éditions Stock, en librairie depuis le 5 octobre 2016