Les cinq artistes s'entendent à merveille pour manier le paradoxe. L'affiche du spectacle les montre droit comme des i sur un piano, inconscients de la vague qui va déferler sur eux. On dirait la couverture d'un Tintin.
Les évocations seront multiples au cours de la soirée où ils abattront une à une les cartes de leur jeu toujours gagnant.
Cinq de coeur est un quintette vocal a capella, aussi déjanté que virtuose, que l'académie des Molière avait repéré en 2015 au titre de Théâtre Musical et qui a été couronné par le Prix du Public en Avignon cette même année.
Les évocations seront multiples au cours de la soirée où ils abattront une à une les cartes de leur jeu toujours gagnant.
Cinq de coeur est un quintette vocal a capella, aussi déjanté que virtuose, que l'académie des Molière avait repéré en 2015 au titre de Théâtre Musical et qui a été couronné par le Prix du Public en Avignon cette même année.
Attendez vous à sourire, à rire, à éviter les meilleurs moments de votre enfance, avec nostalgie ou dérision, toujours avec maîtrise et intelligence. Ce sont une soixantaine de morceaux qui vont s'enchaîner, parfois entiers, parfois pour quelques mesures. On aimerait se souvenir de tout. Impossible. Il faudra revenir ...
Ils n'en sont pas à leur coup d'essai. Le groupe s'est constitué dans les années 90 et chacun de leurs spectacles tourne 3 à 5 ans. Le groupe a un peu évolué mais l'esprit demeure. A deux minuscules exceptions près ils font tout eux mêmes, les voix bien sur, mais aussi les instruments, les animaux, les bruitages.
La mise en scène, signée Emma la clown, est plutôt inventive, parfois délirante, osant accorder un solo à une bigoudéne et n'hésitant pas à transformer le quintette en groupe folklorique de derviches tourneurs. Les costumes sont bien pensés, constamment évolutifs.
Le choix des musiques et des chansons est large. Chacun a son morceau de bravoure, ce qui fait qu'on a le sentiment d'un équilibre entre les membres du groupe, même si chacun a sa couleur.
Ils commencent en nous effrayant : la soirée sera consacrée au répertoire romantique allemand, dans la langue de Goethe. Nous sommes priés de ne pas applaudir entre les morceaux ... Si nous parvenons à nous retenir. Accrochons nous. Ils font tous les cinq une tête de circonstance. Très vite cela dérape doucement en commençant par de brefs apartés qui s'amplifient en bavardages. Ainsi va la vie. Les voilà tous à terre, offrant à nos regards des semelles tatouées de ? ou de !
Avec le second morceau, nous sommes déjà en terre connue. On a envie de fredonner la Danse hongroise de Brahms avec eux quand la musique glisse un peu, à peine ... On se dit qu'ils ne vont pas oser filer à bicyclette, mais si. Chacun joue un rôle dans la chanson immortalisée par Yves Montand.
Nous voilà prêts pour un changement de style plutôt radical. On remonte le temps pour revivre les premières surprises parties. La musique de La boum donne le la. Chacun va mettre son disque préféré sur l'électrophone, et tant pis s'il est rayé. Hotel California en sourdine est un très beau moment.
Comme autrefois place au slow. Ce sera Paroles, paroles de Dalida (et Catherine Deneuve aussi je crois) avait interprété en duo avec Alain Delon. Les applaudissements sont amplement mérités.
On l'aura en version allemande, logiquement nous avions été prévenus. Only you sera tout autant apprécié. Qui pourrait relever le gant ? Ce sera Julio Iglesias, grand amoureux devant l'éternel.
Les émissions de télévisés et leurs génériques sont une source miraculeuse. Le zapping s'achève sur Avec le temps, car va tout s'en va. Même la musique en prend un coup et part en cacophonie, sacrifiant l'Adagio d'Albinoni.
A ce stade on peut tout entendre, même une complainte bigoudéne un peu paillarde à la manière des chants de marins. Les voyages continueront avec une incursion mexicaine.
La soirée met le public en joie. Les saluts arrivent un peu trop vite. Peer Gynt, dont l'Air du matin est célébrissime off l'occasion d'une danse de derviches tourneurs qui explose comme un bouquet de fleurs.
All we need is love ... Et Cinq de coeur nous aura réjoui jusqu'aux oreilles. Un seul regret : que le groupe ne se produise sur scène que le week-end ...
Mise en scène de Meriem Menant
Avec Pascale Costes, Karine Sefarin, Sandrine Mont-Coudiol, Patrick Laviosa et Fabian Ballarin
Lumières Emmanuelle Faure
Costumes Eymeric François / Anne De Vains
Directeur Musical : Didier Louis - Son : Mathieu Bionnet
Du 11 février au 23 avril 2017
Le samedi à 19h et le dimanche à 17h30
Réservation en ligne ou par tél. au 01 42 96 92 42
Aux Bouffes Parisiens, 4 Rue Monsigny, 75002 Paris
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