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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

jeudi 11 février 2016

Carolina Show au Théâtre Trévise

Cela fait cinq ans que la France a découvert Carolina et qu'elle y fait son show  .... Mais pas toute seule. D'abord il y a les Carolinettes qu'elle appelle affectueusement les filles. Toutes en jambes, elles assurent des intermèdes chorégraphiques.

Elles jouent aussi le rôle de maquilleuse pour faire des retouches autant que nécessaire, comme si la belle était constamment filmée.

Parce que le principe de son show c'est de faire "comme si" on était sur un plateau de télé, les caméras en moins.

La soirée commence par une sorte de poème, une énumération de "je voudrais", tandis que la salle commence à chauffer, incitée à scander CA-RO-LI-NA.

Actrice internationale, Carolina a tourné avec Pedro Almodovar, dont elle est l’égérie. Elle est idolâtrée en Italie, a mené une exceptionnelle carrière d’animatrice aux USA, recevant les plus grandes stars dans son émission "Talk to me, I’m Carolina" jusqu'à ce qu'elle décide de lancer à Paris en 2010 le Carolina Show.

Carolina invite une large palette d’artistes illustrant théâtre, cinéma, expositions, humour, chanson, photo, danse, littérature, peinture... En théorie il s'agit de découvrir des avant-premières qui seront les succès de demain. le challenge est difficile, même à Paris et j'imagine très bien les sollicitations et les pressions qui sont tentées pour être sur scène à coté d'elle.

Parce que Carolina a beau être déjantée, hors cadre, et sans doute imprévisible (ou prévisiblement provocatrice) elle reste respectueuse du travail des artistes et communique une énergie infaillible, forcément stimulante.
Sa tenue a de quoi surprendre ceux qui ne la connaissent pas. L'oeil qui frise, la coiffure cendrée avec une mèche rouge carmin, une robe noire à fleurs et paillettes, des escarpins cloutés de 17 ( cm de hauteur), un sac vintage en skaï rouge et bleu, plusieurs grosses bagues, et un manteau de (vraie) fourrure, mais oui ma chérie, tiens touche ... dont elle se sépare négligemment après la première chanson, modulée d'une voix superbe.
A cour, son acolyte Juan-Carlos revêt le tablier pour cuisiner la tortilla dont j'ai compris que c'était à la fois le plat emblématique de la star et le mot de passe pour obtenir des réductions à tous les spectacles dont elle fait la promotion au cours de la soirée. Il ne le quitte pas pour danser avec la star. Pas davantage que sa couronne royale.

À jardin, un canapé, aussi rouge que celui de Michel Drucker, où elle "recevra" tous ses invités, avec une table basse comme dans un salon ordinaire.

Est-ce pour se conforter ou pour rassurer les néophytes, Carolina demande que la salle soit éclairée pour prendre la température et interroger : qui vient pour la première fois ? Et qui est déjà venu ? C'est fifty-fifty, plutôt encourageant.

Tout au long de la soirée elle fera preuve d'un humour décapant, aussi bien à l'encontre de ses invités que de son propre personnage. Et même après, en discutant dans le hall avec les spectateurs, n'hésitant pas à demander si on ne s'est pas "trop" emmerdé. Cela peut sembler excessif mais en réalité et en spécialiste elle est prête à remettre en cause la formule au moindre couac.

C'est bon enfant, frôlant la dérision, mais les numéros des invités, souvent des extraits de leur spectacle, sont de belle qualité. J'ai revu avec plaisir Laurent Viel dont je connais déjà l'excellent Chansons aux enchères qui est présenté en ce moment aux Mathurins.

Il y eu aussi une chanson de Neige Noire, variations sur la vie de Billie Holiday, interprété par Samantha Lavital et Rémi Cotta qui se trouve être (aussi) le réalisateur du show avant leur départ pour une longue tournée en province, qui passera par exemple le jeudi 24 mars 2016 par le Carré Magique, Parvis des Droits de l’Homme de Lannion (22300).

Et puis un sketch très drôle de Jeanfi Janssens qui endossa un rôle qu'il connait sur le bout des doigts puisqu'il l'a exercé pendant plusieurs années. On vit à travers son expériences les tracas d'un steward qui ce soir faisait escale au Carnaval de Rio avec une passagère un peu dérangeante, sa propre mère. Aucun doute qu'il a donné envie au public de voyager avec lui, du moins sur la scène où il se produit en ce moment.

Nous avons eu droit à un extrait de Do ré mi Fashion, la revue des invendus avec trois chanteuses dont les accents lyriques ont enthousiasmé la salle, Isa Fleur, Marion Lépine et Aurore Bouston.

Marion Lépine a écrit une fantaisie musicale mixant glamour, drôlerie, folie à partir d'une idée assez simple : Trois employées d'une boutique de mode débarrassent les derniers articles qui restent après la liquidation du stock. En triant ces invendus, vêtements et objets éparpillés, des souvenirs surgissent en forme de chansons. Cela se chante jusqu'au au 29 Mars les lundis et mardis à 21 h 30 au Théâtre Essaion (relâche les 29 février, 1er et 8 mars 2016).

Chaque show est différent, c'est le principe. Ce soir là ce fut très musical, je ne dis pas trop ... Mais très musical tout de même, malgré la présence de Nacera Kainou, sculpteuse et peintre des Armées, qui modela la tête de Carolina en direct et avec talent.

Certains invariants ponctuent chaque soirée. Les surgissements perturbateurs de Juan Carlos interdit de parole, mais capable d'abandonner la poêle pour se déguiser et tenter de fléchir Carolina. Et le portrait de l'invité principal par Rochelle Grégorie qui revient plus tard, métamorphosée, pour nous offrir un numéro très spécial.

Michèle Bernier, André Manoukian, Jean-Pierre Coffe, Jean-Claude Dreyfus, Maria de Medeiros, Anne Roumanoff, et Alexia Laroche-Joubert sont venus dans le show depuis 2010.
Ce soir donc Jacky était à l'honneur, en costume plutôt classique pour quelqu'un qui dévalisait il y a cinquante ans les boutiques de fringues de Londres et qui collectionnait les shetlands. On a peu appris de lui, si ce n'est qu'il a fait de la télévision grâce ou à cause d'Antoine de Caunes après avoir commencé une carrière d'attaché de presse pour Bob Marley, Bashung, et Serge Gainsbourg qui l'avait surnommé le p´tit gars et avec qui il a travaillé huit ans.

Il a connu à l'âge de dix ans Richard Gotainer qui reste son plus vieux copain. Jacky s'est aussi risqué lui même à la chanson, avec notamment un 45 tours en 1987.

Le nom de ses émissions est toujours une déclinaison de son prénom. Du Rabijakishow au JJDA actuel. Beaucoup de personnes célèbres aujourd'hui sont passées dans l'une d'elles si bien qu'il connaît énormément de monde. Carolina aurait-elle pu le surprendre ? Il connaît même Thierry Garcia, le musicien de Laurent Viel parce qu'il a fait tous les zéniths de Dorothée.
Et Jacky, pouvait-il surprendre le public ? Il s'y est essayé en lançant un sujet. il a mieux réussi en esquissant quelques pas de danse.
L'invité d'honneur se voit offrir à la fin sa caricature par Khasis Lieb. Les autres repartent avec une boîte de macarons ... sans gluten, ce qui est tout de même plus un pléonasme qu'un argument marketing, que le public est aimablement invité à goûter à la sortie.
Entre temps Carolina aura chanté qu'elle a tellement besoin d'amour ... On l'aime et elle le sait.

Le Carolina Show a lieu un mercredi par mois à 20 heures au Théâtre Trévise
14 rue Trévise, 75009 Paris,  01 45 23 35 45

Les photos qui ne sont pas logotypées A bride abattue sont de Denis Tribhou.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Petite précision : le principe de "Carolina" est l'humour au second degré. Elle est aussi blonde, espagnole et égérie de Pedro Almodovar que je suis la fille du Pape. Donc la prochaine fois, ouvrez votre sens critique, tout n'est pas à prendre au pied de la lettre dans ce que vous lisez sur internet.

Marie-Claire Poirier a dit…

C'est très rare que je publie un commentaire anonyme. Vous dites (je traduis) que Carolina n'est pas ce qu'elle prétend être et vous me reprochez de manquer de sens critique. Sachez, personne anonyme et donc "courageuse", que comme vous le dites aussi vous même, le personnage de Carolina est à considérer au second degré. Donc où est le problème ?

Sachez surtout que je n'ai pas pour habitude de manquer de sens critique. J'ai rencontré personnellement Carolina et si je ne dis pas tout ce que je sais sur cette personne à propos de sa blondeur c'est parce que ce qui a de l'intérêt à mes yeux ce sont deux choses : sa valeur humaine et son talent. Et sur cela il n'y a AUCUN doute possible. Le reste n'est que costume et enveloppe. A bon entendeur salut.

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