J'ai failli louper le spectacle, ce qui aurait été rageant car il ne se joue que les lundis. En fait je n'ai pas vu l'entrée, trahie par ma mémoire visuelle, et ignorante de la transformation du lieu. On retire désormais son billet dans le hall tout neuf des Feux de la Rampe, qui jouxte les Folies Bergère. Dit comme ça c'est inratable alors que si je donne l'adresse officielle qui était sur le flyer que j'avais entre les mains, 2 rue Saulnier, je vous parie que vous passerez devant sans rien remarquer.
Le site des Feux de la Rampe mentionne prudemment que la billetterie est à l'angle de la rue Richer et de la rue Saulnier.
L'endroit ne désemplit pas. Forcément il y a 32 spectacles à l'affiche en ce moment. Et particulièrement Naissance d'une étoile, mais uniquement le lundi à 20 heures.
Accompagnée par Chupito au clavier, violon et maracas, Carolina revisite à sa manière des standards inoubliables de la chanson française tout en livrant quelques éléments de son parcours, riche en émotions : une enfance espagnole, des amours contrariées et des aventures hollywoodiennes. Après avoir mis Madrid, New-York et Milan à ses pieds, Paris sera sa prochaine "victime".
Une première version de ce stand-up a vu le jour à Nantes il y a deux ans et je n'aurais pas imaginé le soir de ma venue que j'assistais à la quatrième représentation dans la capitale. Le doute n'est pas possible, Carolina est une chanteuse. Et je n'ai pas été surprise d'apprendre qu'elle donne des cours de chant.
Carolina nous embarque dans son univers entre émotion et humour. Si elle respecte les paroles d'origine des chansons dont François Zabelski signe avec beaucoup de talent les arrangements musicaux, elle ne peut s'empêcher -et c'est très bien ainsi- de les ponctuer. Voyage, voyage de Desireless (1989) est prétexte pour s’exclamer "Et ne reviens jamais !... C’est ce que m’ont dit les jésuites quand ils m’ont mise à la porte du couvent."
Mais l'essentiel n'est pas dans la révélation. Au-delà des paillettes, d'un éventail derrière lequel elle avance comme masquée, d'un look incroyable et des artifices, Carolina ne cache pas une tendresse qui s'exprime dans sa manière très personnelle d'interpréter des chansons que nous connaissons souvent par coeur.
Il est beaucoup question d'amour, et particulièrement de la difficulté à exprimer ses sentiments. En commençant avec J'aime pas l'amour d'Olivia Ruiz (2003). Et plus tard d'Amour ou d'amitié créé par Céline Dion en 1983 :
Naissance d'une étoile n'est pas seulement un tour de chant. Les interactions avec les spectateurs sont multiples. La show-woman alterne la mélancolie avec le rire. Il faut la voir danser en coiffe bigoudène, ou porter une fourrure rouge en implorant Téléphone-moi de Nicole Croisille (1975). Quelqu'un d'autre serait ridicule. Elle, jamais. Et quand Carolina se risque à commencer Que je t'aime que Johnny Halliday hurlait en 1992 la salle retient son souffle face à une interprétation toute en douceur.
Très belle surprise aussi, cette fois à la limite du rap, avec Tous les mêmes de Stromae (2013) qu'elle complète d'un ... mais je vous aime. Auparavant nous aurons eu Parle à ma main que Michaël Youn et Yelle ont popularisé en 2007.
Et si Carolina termine dans la fantaisie la plus pure avec la recette d'Amor y tortilla écrite pour elle par Christian Faviez c'est sans aucun doute pour mettre définitivement à distance une trop forte sensibilité. Son intérêt pour la singularité ne doit pas faire oublier la taille de son âme comme l'aurait chanté Daniel Darc.
Le public l'a bien compris mais, bon enfant, il chante en choeur, en goutant sans aucun frein cette tranche de bonne humeur et de dérision. Parce que cela fait un bien immense de passer un début de soirée avec une star très sérieuse qui ne se prend pas au sérieux.
En compagnie de Carolina (et de son complice Chupito qui est juste raccord sur tous les morceaux) la scène promet des merveilles ... et vous n'avez pas fini d'en entendre parler.
Car cette artiste a de multiples projets, entre la production du DVD du spectacle, un biopic avec un grand comédien, sa participation dans l'émission d'Isabelle Bres sur Sud Radio le lundi de 16h à 17h, et le Carolina Show qu'elle mitonne avec toute son équipe de MAS Productions dans un registre radicalement différent avec une pléiade d'invités.
Le prochain est programmé le mercredi 30 mars à 20 heures au Théâtre Trévise.
L'endroit ne désemplit pas. Forcément il y a 32 spectacles à l'affiche en ce moment. Et particulièrement Naissance d'une étoile, mais uniquement le lundi à 20 heures.
Accompagnée par Chupito au clavier, violon et maracas, Carolina revisite à sa manière des standards inoubliables de la chanson française tout en livrant quelques éléments de son parcours, riche en émotions : une enfance espagnole, des amours contrariées et des aventures hollywoodiennes. Après avoir mis Madrid, New-York et Milan à ses pieds, Paris sera sa prochaine "victime".
Une première version de ce stand-up a vu le jour à Nantes il y a deux ans et je n'aurais pas imaginé le soir de ma venue que j'assistais à la quatrième représentation dans la capitale. Le doute n'est pas possible, Carolina est une chanteuse. Et je n'ai pas été surprise d'apprendre qu'elle donne des cours de chant.
Carolina nous embarque dans son univers entre émotion et humour. Si elle respecte les paroles d'origine des chansons dont François Zabelski signe avec beaucoup de talent les arrangements musicaux, elle ne peut s'empêcher -et c'est très bien ainsi- de les ponctuer. Voyage, voyage de Desireless (1989) est prétexte pour s’exclamer "Et ne reviens jamais !... C’est ce que m’ont dit les jésuites quand ils m’ont mise à la porte du couvent."
Mais l'essentiel n'est pas dans la révélation. Au-delà des paillettes, d'un éventail derrière lequel elle avance comme masquée, d'un look incroyable et des artifices, Carolina ne cache pas une tendresse qui s'exprime dans sa manière très personnelle d'interpréter des chansons que nous connaissons souvent par coeur.
Il est beaucoup question d'amour, et particulièrement de la difficulté à exprimer ses sentiments. En commençant avec J'aime pas l'amour d'Olivia Ruiz (2003). Et plus tard d'Amour ou d'amitié créé par Céline Dion en 1983 :
Je rêve de ses bras oui mais je ne sais pas comment l'aimer
Il a l'air d'hésiter entre une histoire d'amour ou d'amitié
Et je suis comme une ile en plein ocean
On dirait que mon coeur est trop grand
Naissance d'une étoile n'est pas seulement un tour de chant. Les interactions avec les spectateurs sont multiples. La show-woman alterne la mélancolie avec le rire. Il faut la voir danser en coiffe bigoudène, ou porter une fourrure rouge en implorant Téléphone-moi de Nicole Croisille (1975). Quelqu'un d'autre serait ridicule. Elle, jamais. Et quand Carolina se risque à commencer Que je t'aime que Johnny Halliday hurlait en 1992 la salle retient son souffle face à une interprétation toute en douceur.
Très belle surprise aussi, cette fois à la limite du rap, avec Tous les mêmes de Stromae (2013) qu'elle complète d'un ... mais je vous aime. Auparavant nous aurons eu Parle à ma main que Michaël Youn et Yelle ont popularisé en 2007.
Et si Carolina termine dans la fantaisie la plus pure avec la recette d'Amor y tortilla écrite pour elle par Christian Faviez c'est sans aucun doute pour mettre définitivement à distance une trop forte sensibilité. Son intérêt pour la singularité ne doit pas faire oublier la taille de son âme comme l'aurait chanté Daniel Darc.
Le public l'a bien compris mais, bon enfant, il chante en choeur, en goutant sans aucun frein cette tranche de bonne humeur et de dérision. Parce que cela fait un bien immense de passer un début de soirée avec une star très sérieuse qui ne se prend pas au sérieux.
En compagnie de Carolina (et de son complice Chupito qui est juste raccord sur tous les morceaux) la scène promet des merveilles ... et vous n'avez pas fini d'en entendre parler.
Car cette artiste a de multiples projets, entre la production du DVD du spectacle, un biopic avec un grand comédien, sa participation dans l'émission d'Isabelle Bres sur Sud Radio le lundi de 16h à 17h, et le Carolina Show qu'elle mitonne avec toute son équipe de MAS Productions dans un registre radicalement différent avec une pléiade d'invités.
Le prochain est programmé le mercredi 30 mars à 20 heures au Théâtre Trévise.
Naissance d'une étoile
le lundi à 20 heures au moins jusqu'au 25 avril 2016
avec Carolina et Chupito, mise en scène Rémi Cotta, arrangements musicaux François Zabelski.
Théâtre des Feux de la Rampe
A l'angle de la rue Richer et de la rue Saulnier 75009 Paris 01 42 46 26 19
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