Voilà un joli prétexte pour aller au Musée Cognacq-Jay qui rend hommage depuis quelques jours au séduisant talent de Jean-Baptiste Huet, (1745-1811), auteur prolifique d’oeuvres peintes, dessinées et gravées, appartenant à une importante lignée d’artistes d'un XVIIIe siècle élégant et séduisant.
Trois salles seulement pour cette première grande exposition monographique, cela semble maigre. Et pourtant ce sont plus de 70 tableaux, oeuvres graphiques et objets décoratifs de sa main ou inspirés de ses meilleures inventions, qui nous sont donnés à voir.
Conçue par le commissaire, Benjamin Couilleaux, conservateur du patrimoine au musée Cognacq-Jay, cette exposition de toute beauté s'articule autour de 3 sections thématiques :
Sur le vif (salles 1 et 2)
Cette première partie de l’exposition est consacrée aux oeuvres animalières. Basées sur des espèces locales et exotiques, ces oeuvres sont le reflet d’une observation attentive de la nature et de l’animal, mais aussi de l’influence des maîtres hollandais du Siècle d’or qui initièrent dans l’art français un essor sans précédent du genre animalier. Son Dogue se jetant sur des oies, peint vers 1768-1769, et qui a été prêté par le musée du Louvre, est absolument saisissant. J'ai photographié un détail dans une glace, ce qui explique que l'image soit inversée. Le peintre excelle autant avec la sanguine que le pastel, l'encre ou la pierre noire.
Cette section est également dévolue à l’étude de plantes, représentée essentiellement par des sanguines, saisissantes par leur finesse et leur monumentalité comme ci-dessous Herbacées, pierre noire et rehauts de blanc sur papier bleu-gris.
Au bonheur des bergers (salle 3)
On découvre au coeur de cette section, des images pastorales comme celle de La Bouquetière, huile sur toile, vers 1780-1785. Le peintre a été inspiré par les badinages amoureux tout autant que par les occupations journalières des campagnards dont il nous propose une vision idéalisée. Ses paysages évoquent la quiétude supposée d'un monde rural qui évoque François Boucher.
Décors au naturel (salle 4)
En sa qualité de peintre du roi, Jean-Baptiste Huet pouvait accéder aux spécimens de la ménagerie royale. Mais il appréciait autant la faune rurale, comme on le constate avec cette Perdrix rouge, deux passereaux, quatre têtes d'épagneul, huile sur papier, 1769
Même si son Berger, mouton et chien (vers 1750) n'est pas réaliste sur le plan de sa tenue vestimentaire, la fraicheur des visages n'a rien à envier à Fragonard, en moins coquin. Huet se révèle aussi fin observateur des animaux que des humains.
Ses gravures et dessins d’ornement ont contribué de façon déterminante à l'essor de la toile de Jouy. C'est en effet 1783, que Oberkampf, fondateur de la manufacture royale de Jouy-en-Josas, fait appel aux services de Huet pour créer des motifs imprimés. Leur collaboration se poursuivra jusqu'à la mort de l'artiste. Le loup et l'agneau, vers 1805, plume et encre noire, encre brune et lavis gris, aquarelle sur papier, prêté par le Musée des arts décoratifs de Paris, en est un exemple.
Les créations légères des débuts, encore dans le goût rococo, cèderont peu à peu la place à des formes plus droites et ordonnées dans le sillage du néoclassicisme. Jusque dans ses ultimes témoignages, l’œuvre de Huet constitue un formidable hommage à la beauté de la nature, entre rêverie et fascination.
Sur le vif (salles 1 et 2)
Cette première partie de l’exposition est consacrée aux oeuvres animalières. Basées sur des espèces locales et exotiques, ces oeuvres sont le reflet d’une observation attentive de la nature et de l’animal, mais aussi de l’influence des maîtres hollandais du Siècle d’or qui initièrent dans l’art français un essor sans précédent du genre animalier. Son Dogue se jetant sur des oies, peint vers 1768-1769, et qui a été prêté par le musée du Louvre, est absolument saisissant. J'ai photographié un détail dans une glace, ce qui explique que l'image soit inversée. Le peintre excelle autant avec la sanguine que le pastel, l'encre ou la pierre noire.
Cette section est également dévolue à l’étude de plantes, représentée essentiellement par des sanguines, saisissantes par leur finesse et leur monumentalité comme ci-dessous Herbacées, pierre noire et rehauts de blanc sur papier bleu-gris.
Au bonheur des bergers (salle 3)
On découvre au coeur de cette section, des images pastorales comme celle de La Bouquetière, huile sur toile, vers 1780-1785. Le peintre a été inspiré par les badinages amoureux tout autant que par les occupations journalières des campagnards dont il nous propose une vision idéalisée. Ses paysages évoquent la quiétude supposée d'un monde rural qui évoque François Boucher.
En sa qualité de peintre du roi, Jean-Baptiste Huet pouvait accéder aux spécimens de la ménagerie royale. Mais il appréciait autant la faune rurale, comme on le constate avec cette Perdrix rouge, deux passereaux, quatre têtes d'épagneul, huile sur papier, 1769
Même si son Berger, mouton et chien (vers 1750) n'est pas réaliste sur le plan de sa tenue vestimentaire, la fraicheur des visages n'a rien à envier à Fragonard, en moins coquin. Huet se révèle aussi fin observateur des animaux que des humains.
Ses gravures et dessins d’ornement ont contribué de façon déterminante à l'essor de la toile de Jouy. C'est en effet 1783, que Oberkampf, fondateur de la manufacture royale de Jouy-en-Josas, fait appel aux services de Huet pour créer des motifs imprimés. Leur collaboration se poursuivra jusqu'à la mort de l'artiste. Le loup et l'agneau, vers 1805, plume et encre noire, encre brune et lavis gris, aquarelle sur papier, prêté par le Musée des arts décoratifs de Paris, en est un exemple.
Les créations légères des débuts, encore dans le goût rococo, cèderont peu à peu la place à des formes plus droites et ordonnées dans le sillage du néoclassicisme. Jusque dans ses ultimes témoignages, l’œuvre de Huet constitue un formidable hommage à la beauté de la nature, entre rêverie et fascination.
Je vous conseille de programmer votre venue plutôt le matin (après l'avoir préparé en consultant le site dédié) car l'exposition connait déjà, et à juste titre, une affluence record en début d'après-midi. Beaucoup d'activités éducatives et culturelles sont également proposées, comme les visites-conférences, ou des animations à destination des familles.
Profitez-en pour visiter ensuite la totalité des collections permanentes du musée. Pour ceux qui ne le connaissent pas il présente une sélection d'oeuvres du XVIII° siècle collectionnées par les fondateurs de la Samaritaine, Ernest Cognacq (1839-1928) et son épouse, Marie-Louise Jay (1838-1925).
D'origine modeste et sans enfant, les époux Cognacq ont consacré leur immense fortune à des actions sociales et philanthropiques destinées à améliorer les conditions de vie de leurs employés et concitoyens. Vers 1900, ils deviennent également de fervents collectionneurs d'art, tant du XVIII° siècle dont ils admiraient l'élégance et le raffinement, que de leurs contemporains, tels Renoir, Pissaro ou Manet.
Un premier musée ouvre peu de temps après le décès d'Ernest en 1929 et expose des oeuvres majeures de Watteau, Boucher, Fragonard, Tiepolo, Chardin, Canaletto, de La Tour... Suite à la fermeture des bâtiments de la Samaritaine de luxe, la collection déménage dans l'Hôtel Donon, restauré à ces fins et qui est l'un des premiers construits dans le Marais vers 1575. Il ouvre en 1990.
Je réserve les photos de quelques oeuvres pour illustrer la chronique que je publierai très prochainement sur le livre de Sylvie Yvert retraçant passionnément la vie de la fille de Marie-Antoinette, Mousseline la Sérieuse, paru il y a quelques jours aux éditions Héloise d'Ormesson.
Jean-Baptiste Huet, Le plaisir de la nature6 février-5 juin 2016
Du mardi au dimanche de 10h à 18h
Fermé les lundis et les jours fériés
Musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, 75003 Paris, 01 40 27 07 21
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