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La publication des articles est conçue selon une alternance entre le culinaire et la culture où prennent place des critiques de spectacles, de films, de concerts, de livres et d’expositions … pour y défendre les valeurs liées au patrimoine et la création, sous toutes ses formes.

mardi 2 janvier 2024

Cuisine au monastère

Quand on est végétarien ou que tout simplement on désire consommer moins de viande et plus de légumes on se trouve vite à court d’idées.

Voici un ouvrage qui va vous être précieux. Il est petit par la taille. Immense par la richesse des propositions.

Il est aussi totalement original car je crois que je n’avais jamais vu quelque chose qui ouvre à la fois l’appétit et l’esprit. 

Le titre Cuisine au monastère évoque une retraite méditative et la privation. Pourtant les photos de plats colorés sont la promesse d’un festin. Effectivement, les recettes que l’on découvre au fil des pages sont très gustatives du fait d’un emploi généreux d’épices.

Certes, vous ne pourrez pas tout faire. Il va vous manquer des ingrédients qu’on ne trouve que sur les marchés étrangers mais vous allez vite acquérir les bases d’une cuisine du goût.

Une recette par page et une page par recette. C’est parfait. Chacune est toujours illustrée du plat, ce qui pour moi est essentiel. Les termes techniques sont expliqués. Le déroulé est plutôt simple de manière à ce que la réalisation soit à la portée des cuisiniers amateurs. C’est parfait.

Si je n'ai jamais cuisiné du chou-fleur avec du poivron comme le font les espagnols (p. 27) c'est tout à fait le genre d'association que je pourrais faire quand je me lance dans un plat de la cuisine de la récup, car je fais avec ce que je trouve. Je retiens donc l'idée.

Tout comme celle de faire cuire le tapioca dans du lait de coco (p. 21). Je n'y ai jamais pensé. Beaucoup me tentent et je vais m'y mettre pour varier mes menus.

J'ai la réputation d'être pointilleuse et cet ouvrage n'a pas échappé à ma vigilance. J'ai lu chaque recette avec attention. Voilà comment j'ai été surprise par le déroulé du "fameux gâteau à la banane" (p. 52) sans doute  aussi parce que le terme de fameux m'a intriguée. Vous remarquerez que l'on saute de l'étape 3 à l'étape 6 et que le visuel ne correspond pas tout à fait à ce qui est préconisé. 

Il me semble qu'il manque :
4° Ajouter la purée de bananes au mélange
5° Incorporer les bancs en neige en veillant à ne pas les casser
6° Beurrer un moule à manqué et farinez-le. Ou bien Caraméliser un moule à manqué et y déposer des rondelles épaisses de banane. A ce propos je signale que c'est un moule à bord haut permettant de réaliser des génoises, biscuits, cheesecake, bavarois … et qu'il ne s'écrit pas "manquer".
7° Verser la préparation dans le moule.
 
Bien entendu, ce n'est absolument pas grave. Cela ne remet pas du tout en question l'intérêt de cet ouvrage qui a l'énorme avantage d'être sur un registre authentique, ce qui est rare.

Au départ, j’ai été surprise par l’organisation qui s'écarte de la logique habituelle : entrée-plat-dessert. J’ai compris ensuite l’intention de rendre hommage à chaque cuisine du monde. Il commence par le monastère Nalanda dans le Tarn. Une mention discrète en bas de la page indique l’origine géographique de chaque plat. Et ce livre est devenu guide de voyage. A chacun de se l’approprier en marquant par exemple les recettes qu’on souhaite faire prioritairement à l'aide de post-it qui déborderont des pages.

C’est aussi un guide spirituel qui n’est absolument pas donneur de leçon. Des contes surgissent et constituent des étapes de pensée. Leur présence est discrète. Elle n’est pas répertoriée dans la table des matières. Ces textes m’ont fait penser à ces petits papiers qu’on découvre cachés à l’intérieur des biscuits chinois avec une formule philosophique. Ici, c’est une réflexion grand format qui se déploie entre deux séries de recettes.

Un mot des auteurs, Stéphanie et Thierry Deyts ont réalisé un travail colossal avec la collaboration de beaucoup d’autres passionnés dont la liste figure page 79. Ils sont d'une telle discrétion que leur nom n'est même pas mentionné sur la couverture. Je connais Thierry depuis plus de dix ans. J'ai eu la chance de goûter sa cuisine. Je sais combien elle part du coeur et l'attention extrême avec laquelle il cherche toujours à diffuser joie et bonne humeur. Je n'ai pas été surprise de voir les dessins de moines de Tenzin Gendun qui apportent une certaine animation.

Il offre en bonus ses recettes de confitures et sans doute s'est-il freiné pour ne pas alourdir le recueil. Peut-être en a-t-il réservé pour un autre volume. Je sais qu'il aimerait créer une collection. Ce projet fait l'objet d'un financement par Ulule qui n'est pas clôturé et auquel vous pouvez participer.

2 commentaires:

Stéphanie a dit…

Merci beaucoup pour votre article, il est super bien écrit et donne une motivation supplémentaire pour la suite. Et je note votre commentaire pour le fameux gâteau à la banane (hahaha) et vais y remédier car c'est une excellente remarque. MERCI !!! Stéphanie

Stéphanie a dit…

Merci pour votre article qui est vraiment top et authentique !!! Il m'a fait donner envie de l'acheter hahaha (alors que c'est moi qui l'est créé). Merci pour vos remarques pertinentes et vais y remédier surtout pour le gâteau à la banane. Merci encore pour ce partage !!! Stéphanie

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