J’avais l’an dernier, déploré la fragilité du sac du salon et la perte des cartes de visite que j’y avais glissées, ce qui m’avait inspiré cet article sur le réemploi des tote-bags. Celui de cette année a tenu toutes les promesses, et comme toujours, il est beau. Il a été conçu par Faye Toogood qui est une des signatures emblématiques du design britannique, créatrice de l'iconique fauteuil Roly Poly.Je crois que je vais réfléchir à un patron de tablier japonais pour donner une seconde vie à ceux de plusieurs éditions, car ils sont tous dans cette même ton de rouge.
Ceci étant j’aime beaucoup Maison & Objet qui est un salon d’une variété infinie et qui permet toujours de faire des découvertes originales tout en se tenant informé des tendances. Sans parler du plaisir de revoir les marques avec lesquelles on peut ainsi rester en contact.
Cette fois ce furent les Arbres de Vie de l’Arche, cèdres (comme sur la photo) ou séquoias, qui sont morts de mort naturelle ou qui ont été balayés par une tempête, et qui ont trouvé une seconde vie en devenant arbres de méditation au lieu de finir en bois de chauffage ou de broyage. Ils sont désormais magnifiés, imputrescibles depuis que l’aubier a été retiré et peuvent donc autant être placés en intérieur qu’en extérieur. Y prendre place (quasiment s’y réfugier) pour passer quelques instants hors du temps et dans une sorte de bulle acoustique provoque un apaisement quasi-immédiat. Les sons nous parviennent dans les graves, avec plus d’efficacité que le frottement d’un bol tibétain. Ces installations uniques sont plébiscitées dans les entreprises où ils ont été installés pour favoriser un regain d’énergie après une courte pause, constituant ainsi une saine alternative à la machine à café.
On peut aussi les trouver dans des hôtels de luxe et même chez des particuliers qui les considèrent autant comme des oeuvres d’art que des espaces de repos. Leur créateur, Philippe Bray est installé comme il le dit "loin de tout, en pleine campagne" en Haute-Vienne à Saint Cyr (87310).
Parmi les jeunes talents coréens j'ai remarqué Lee Lisan qui propose un cintre d'une simplicité et d'un modernisme insensés.
L'agence d'architecture et de design Uchronia a présenté son hôtel éponyme et conceptuel de 200 mètres carrés pensés comme une suite d'hôtel surréaliste, jouant des règles de perception et des sens pour offrir un voyage hors du temps. Bien connue pour son usage des tons vifs et des formes ludiques elle répondait à la thématique « Sur/Reality » en imaginant une installation oscillant entre réalité, monde imaginaire et esthétique seventies. J’ai bien entendu pris des notes en traversant ce parcours immersif.
Mon premier coup de coeur fut cette année pour Fermob qui s'affirme en tant que "jardin d’idées et d’inspiration". Je ne prétendrai pas qu’il s’agit d’une découverte car j’imagine que vous connaissez tous leur chaise iconique, ponctuant les allées du Jardin du Luxembourg ou des Tuileries. Mais sans savoir peut-être qu'on la doit à ce fabricant français, situé depuis plus de 35 ans au coeur du Beaujolais à Thoissey, dans l’Ain. Beaucoup d'entre vous savent sans doute que la marque a conçu le premier lampadaire solaire, d'une hauteur de 1,80 mètre.
Le savoir-faire du travail du métal (d’où le nom de la marque dans lequel on reconnaît la diminution de mobilier associée au mot fer) est un héritage des anciens ateliers de maréchal-ferrant. Les compétences ont traversé le temps en s’enrichissant des technologies modernes comme la ligne de peinture zéro déchet et émission de particules.
A propos de couleurs, les nouveautés seront Tonka brut, Orange confite (que j’ai vu sublimer un vestiaire Funambule) et Bleu Maya.
Il y a comme une touche de magie dans le design des pièces Fermob. Ainsi le vestiaire Funambule est à mi-chemin entre fonctionnalité et fantaisie, évoquant une structure de cabane ou les lignes d'un chapiteau circassien. Ce meuble 3-en-1 combine un banc accueillant, une tablette de rangement et 7 patères en bois disposées à différentes hauteurs des mains des petits et des grands.
Parmi les nouveautés, je citerai le côté rétro-chic de Swing, qui est un luminaire à poser imaginé par Tristan Lohner. Cette lampe d'apparence simple est un petit bijou de technologie : elle innove à travers une nouvelle fonctionnalité, un interrupteur à bascule intégré que déclenche un mouvement à droite ou à gauche pour allumer ou éteindre la lumière d’une simple inclinaison (< à 75°).
Facile à prendre en main grâce à sa structure en aluminium, son diffuseur ciselé est en polycarbonate à sa finition est proche de celle d’un verre opalin. Elle offre deux températures de lumière. Son autonomie, d’une dizaine d’heures, garantit de briller toute une soirée avant de la recharger en trois heures maximum grâce au chargeur "Fermob magnet". Comme une très large majorité de luminaires, elle est éco-conçue : démontable, réparable et recyclable, pour une durabilité prolongée.
Cette lampe s'adresse autant aux adultes qu'aux enfants comme sur cette table autour de laquelle de mini-artistes ou de mini-canailles pourront prendre place à côté de Mademoiselle rêveuse ou de Monsieur Farceur … et jouer aux grands.
Continuons dans l'ameublement avec la saga de Airborne qui commence avec Charles Bernard est né en 1904 à Louhans dans la Bresse. Ce dessinateur et coloriste pour la création d’objets de décoration a fait construire en 1932 la maison de ses "rêves" à Suresnes en béton armé, sur deux niveaux ouverts, très inspirée par Mallet-Stevens. Lorsqu'il s'installa comme décorateur indépendant il eut comme premiers clients, le Balajo avec une série de sièges puis le Moulin Rouge, pour des tabourets de bar.
Après les difficultés inhérentes à la guerre, il va découvrir les fauteuils clubs, tristes mais dont le confort est nouveau, fabriqués par Airborne Upholstery Ltd avec qui il s'associe et conquiert le marché de l’armée américaine pour équiper leurs locaux en Allemagne. il rachète le nom d'Airborne au début des années 50 et s’installe à Montreuil où il se spécialise dans l'utilisation du métal et fer rond.
L’après-guerre et le développement des articles des magazines sur la décoration intérieure sont propices à la diffusion de pièces qui deviendront des icônes du design contemporain. Le développement contraint Charles Bernard à s'installer à Tournus dans un immense bâtiment a se développer à l'international à travers 17 filiales. En 1973, le CA dépasse 50 MF. Airborne exporte 22% de sa production et est propulsé au 1er rang des exportateurs français de meubles....mais l'entreprise ne remarque pas les changements sociétaux qui sont en train de se produire et le premier choc pétrolier de 1074 met la société en péril malgré la création d'un modèle dit "Patate", victime de son succès.
Après un dépôt de bilan et deux reprises la société est délocalisée à Mérignac en Gironde. Le site de Tournus sera réactivé avec un effectif restreint pour assurer le service après-vente du Patate... D'autres rachats auront lieu et la crise de 2008 précipitera de nouveau Airborne en liquidation. En 2010, Christine Pfeiffer et Patricia Lejeune, rachètent le nom avec son histoire et un petit stock de fauteuils AA et tables AO. Le redémarrage est difficile mais leur opiniâtreté parvint à les mener au succès.
Installée aujourd'hui à Aire sur l'Adour, la société a fait revivre le fauteuil AA qui existe dans son catalogue avec 57 housses différentes. Parallèlement, elle a invité de jeunes designers à dessiner une nouvelle collection en s'inspirant des années 50 à 70 incroyablement créatives. Forte de son réseau de 300 boutiques de design en France et 200 à l'étranger, elle compte redevenir un éditeur français à part entière.
Le fauteuil AA a été créé dans la continuité de la Fenby Chair qui inspira le fauteuil BKF créé en 1938 par deux designers argentins, Juan Kurchan et Jorge Ferrari-Hardoy. L'objet est repéré par le directeur du Musée d'Art Moderne de New-York qui le fait entrer au MOMA en 1944. Il sera fabriqué par Knoll Associates Inc à partir de 1945 pour le marché américain avant d'abandonner car le modèle n’étant pas breveté, il est copié dans de nombreux pays.
Quand Charles Bernard en découvre un exemplaire il en perçoit très vite l'intérêt et se propose d'en reprendre la fabrication parce qu'Airborne maitrise parfaitement la technique du fer rond. La décision fut excellente puisque le AA allait devenir la star de la société Airborne.
Dès 1952, l'armature en métal laqué d’un seul tenant est vendue en plusieurs couleurs et la housse amovible, en toile à banne, très épaisse est déclinée elle aussi en 5 coloris. Les housses en coton sont cousues avec une double couture blanche centrale et sur les bords, ce qui renforce la solidité de l’assise. La version la plus luxueuse est la structure chromée avec une housse en cuir.
Aujourd'hui, les housses existent en 14 coloris différents. Elles sont toujours signées AA by Airborne et depuis 2011, les structures sont gravées AA suivi de l'année de fabrication. Cette même année une structure a aussi été créée à l’identique pour les enfants : le BB by Airborne avec une déclinaison de housses colorées et ludiques (dont le modèle de tricot crocheté, très coloré, qui existe depuis 9 ans, photographié plus haut, posé sur un autre, rouge uni)
En 2023, le AA reste donc la star de la société Airborne. Il existe 57 housses différentes, de la cotte de maille au batyline, en passant par le cuir, la peau de vache, jusqu'au modèle Lhassa en fourrure blanche qu'on aperçoit aussi sur la photo.
Continuons avec les enfants avec marque Oli & Carol que j'avais découverte l'an dernier à Muséum Connections, et qui fête ses dix ans. Elle sortira prochainement un Baby Puzzle (une pizza en trois morceaux reconstituant une tranche de pastèque) et des fruits et légumes en balles sensorielles présentés dans des paniers à salade de fruits ou de légumes pour la soupe (non photographiés car encore sous embargo).
La créativité est infinie. J'ai été subjuguée par l'intelligence des produits désignés par Tea Club Toys et ses jouets à empiler en bois à l'image des cupcake photographiés ci-dessus. Il sont fabriqués à la main avec des matériaux durables et un engagement inébranlable envers la qualité. Ils sont conçus pour susciter l’émerveillement, inspirer la créativité et nourrir la magie de l’enfance, que ce soit des jouets à empiler ou des objets de dentition ludiques, ils encouragent le jeu ouvert, la narration et une connexion plus profonde avec les joies simples de la vie. Cette toute jeune marque est promise à un bel avenir.
En matière de matériel de puériculture Nobodinoz est une marque barcelonaise eco-friendly créée en 2012 par Murielle et Roman Bressan, un couple franco-espagnol, qui met l'accent sur la qualité ... pour proposer du mobilier, des objets de décoration et du linge de maison pour enfants dans un esprit à la fois rétro et contemporain. Tous les produits Nobodinoz sont conçus sans revêtements toxiques dans des ateliers locaux en Espagne ou en France (les jouets sont notamment fabriqués dans le Jura) pour garantir une sécurité maximale. Le lin est français, le tissage est effectué à Barcelone.
Les motifs sont graphiques et le choix des couleurs est dans l’air du temps avec des coloris pastel comme on en retrouve partout mais il y a aussi des imprimés plus fantaisie comme ceux des objets photographiés.
Impossible de parler de l'univers des enfants en omettant les peluches. Dans ce domaine Doudou et Compagnie est spécialiste. La marque a été créée en 1999 par Alain Joly en s'appuyant sur un savoir-faire autour de la peluche en misant sur le choix des matières, leur résistance, leur richesse sensorielle par le toucher sans oublier l'apparence. Quand Zora, leur directrice de création a eu un petit garçon elle a eut envie de rendre le lange plus attractif en cousant dessus une tête d'animal. Ainsi est né le doudou plat qu'un bébé peut tenir dans ses mains dès l'âge de trois mois pour s'y agripper tout en étant rassuré par l'odeur familière de son univers. Et je peux vous garantir qu'ils sont immédiatement adoptés.
L'offre est quasi pléthorique. Tous leurs objets transitionnels sont rassurants, réconfortants et … très doux. Pour fêter son 25 ème anniversaire la marque a créé une boite cadeau avec un doudou pétale. A offrir pour transmettre et recréer es émotions.
L'Ours Français est une marque du groupe. Des couturiers expertes fabriquent les ours dans un atelier situé en plein cœur de La Guerche-de-Bretagne. Disponibles en 5 tailles et 9 couleurs, ils sont en fourrure ultra-douce et dotés d'une articulation intérieure, permettant de leur "donner vie".
Les tables sont sublimées par le jeté d'une nappe 100 % Lin motifs placés de la maison Tessitura Toscana Telerie, installée à Florence capitale de l'art toscan qui compte un millier de références, toutes plus chatoyantes les unes que les autres.
Depuis 2002, L'Indochineur créé des collections uniques de bijoux, accessoires et arts de la table et les fait produire au Vietnam par ses partenaires artisans. Cette entreprise franco-vietnamienne conjugue les techniques artisanales et les matériaux naturels tels que la corne, la pierre, le bois ou la laque. Les collections sont entièrement conçues à Paris dans un parti-pris résolument contemporain comme en témoignent les quelques pièces ci-dessus.
La marque est née en 2015 de la collaboration de deux designers danoises, Julie Hugau et Andrea Larsson, fabricant de mobilier design qui allie matières précieuses et formes géométriques. Les meubles de la marque ont un caractère très particulier, composé d'irrégularités intéressantes et d'une élégance artisanale. La combinaison de l'art et de la décoration a donné vie à des collections qui ont rendu la marque célèbre dans le monde, avec une mentalité durable qui vise la longue durée de vie des meubles de la maison.
Comment ne pas s'arrêter sur les verres de la marque belge Sempre. Ils sont fabriqués en Pologne, tous uniques, et s'accordent avec l'atmosphère roots-chic des grands hôtels. Le mobilier est massif, en teck ou chêne recyclé. Tout participe, jusqu'aux luminaires, à créer une ambiance minimaliste au design épuré et élégant.
Les verres Zalferano sont eux aussi remarquables, en particulier la collection Veneziano Mixology qui est d'une grande élégance.
Créée par Félicia Hommell, Maison Felicia Paris incarne une élégance moderne, inspirée du chic intemporel parisien. Après plus de quinze ans dans la presse, la communication et l’entrepreneuriat, Félicia donne vie à sa passion à travers une première collection audacieuse de bougies, fabriquées à la main en France et coulése dans un récipient en béton ciré.
Les fragrances sont conçues par des maîtres parfumeurs de Grasse, et chacune est unique. Le parfum châtaigne est aussi agréable qu’inattendu.
En 2025, Maison Felicia Paris compte élargir son univers avec l’arrivée de casquettes, sweat-shirts et marcels tendances, pensés pour doper les garde-robes branchées et affirmer un style résolument parisien.
Chez Baobab, les bougies parfumées peuvent être présentées dans de sublimes verres soufflés bouche ou recouvertes de raphia. Pour fêter le dixième anniversaire de la collaboration de la maison avec une coopérative de femmes à Madagascar la marque a décidé de donner à cette édition limitée le nom de Fety. Les quatre parfums de cette collection renferment des matières récoltées sur cette ile : yang-ylang, orchidée ou bois de vétiver.
Le motif crocheté à la main rappelle le tissu bayadère des transats des plages de la Côte d'Azur. Un volant transversal confère à la bougie un statut d'objet de décoration inspiré par l'univers de la mode. le modèle photographié s'appelle Anjara, qui signifie partager en malgache.
J'ai découvert par surprise des objets comme ceux que fabrique Uno Brush, une manufacture japonaise créée en 1917. Celle-ci s'est spécialisée dans toutes sortes de brosses, pour les vêtements, le corps, les chaussures, les cheveux, les animaux, les dents, et même la cuisine, avec ces pinceaux en crin de cheval ou de chèvre (celui du milieu), au manche en bois de magnolia, destinés à appliquer la sauce sur une viande ou un poisson.
Depuis sa fondation pendant la période EDO, Hiyoshiya a toujours suivi la même philosophie : donner un nouveau souffle à l'artisanat traditionnel. Les produits d'Hiyoshiya bénéficient d'une expertise d'excellence depuis 5 générations. La marque a contribué au rayonnement international de Kyoto grâce au développement de gammes de nouveaux produits dont les technologies se basent sur celles utilisées pour la fabrication d'ombrelles japonaises, de lampes et de lanternes en papier.
On pouvait sur son stand admirer des vêtements coupés dans des tissus imprimés de telle façon que le motif est aussi beau sur l’endroit que sur l’envers. La teinture manuelle chusen permet d'obtenir de parfait recto verso (mais avec motif inversé évidemment).
De très jolis verres à saké y étaient également présentés.
Je suis attentive à l'univers des papiers peints dont j’emploie régulièrement des chutes pour mettre en valeur des accords vin-mets en les utilisant comme fond pour photographier un cru et une création culinaire, dans l’esprit de la photo de droite, prise avec un papier Bonami.
Les tapis ne sont pas en reste comme ceux que développe la marque Angelo dont voici un exemple, qui pourrait célébrer l'Année du serpent.
Pour finir je proposerai une note de douceur absolue avec le chocolat italien Lavoratti 1938, nommé ainsi parce que la marque a été fondée en 1938 à Varazze, sur la Riviera ligure occidentale (à 150 km au nord de Monaco).
Davide Petrini et Fabio Fazio ont repris la marque et l'entreprise, signant un nouveau départ. Ils décident de créer des saveurs uniques en s’inspirant des senteurs de leur terre, telles que l'olive Taggiasca, l'abricot de Valleggia, les citrons des Cinque Terre, la bergamote calabraise, la pistache Bronte DOP et bien d'autres, avec la volonté que la dégustation soit une expérience gustative unique.
Pour marquer le changement ils pensent leur production comme une collection dirigée par une « ligne éditoriale », où chaque produit représente un chapitre d'une histoire. C'est pourquoi les emballages de leurs tablettes rappellent les couvertures de livres. De la lecture à l'écriture, sont nés les crayons Lavoratti 1938, avec douze saveurs différentes et un emballage qui rappelle celui des pastels.
Je croyais connaître l’univers du chocolat. J’en goûte régulièrement. Celui-ci est simplement fa-bu-leux. La promesse de créer un sixième sens mémoriel est tenue. Je vous souhaite de le rencontrer un jour prochain.
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