C'est le ton de la conversation, de la confidence qui se livre avec pudeur mais sans retenue. Marie est authentique et entière. Elle choisit de tout dire sans rien censurer de ce qu'elle ressent.
Marie, c'est Cécile Harel, le nom derrière lequel s'abrite Sylvie Bourgeois pour nous offrir le livre le plus autobiographique qu'elle n'ait jamais écrit.
Moi qui la connais (un peu, j'ai tout de même écrit au moins 3 articles autour de ses livres) j'ai l'habitude de remarquer qu'elle recycle dans la série des Sophie des éléments de sa vie. Cela m'amuse et me fait sourire. J'aime ces instants de connivence avec un auteur même si je les garde secrets.
Ici point n'est besoin de la connaître pour en avoir la certitude. Marie, c'est elle tout craché. Je ne sais pas comment un lecteur "ordinaire", sans que le terme soit péjoratif, pourrait recevoir ces pages ... Je les ai trouvées bouleversantes.
Le personnage central, car admettons tout de même que c'est un roman, fait face à un contexte familial dévastateur. Il faut que Marie ait une force de caractère et une énergie hors normes pour non seulement ne pas être emportée par les cascades de problèmes mais aussi pour parvenir à les résoudre, du moins a minima.
Car non seulement elle résiste au vent de folie qui secoue la famille, non seulement elle apaise les conflits, mais encore elle ne perd pas de but son objectif : être heureuse. Avec une forme de naïveté déterministe qui force l'admiration.
Elle ne s'économise pas, ne craignant aucun challenge. Ce qui ne diminue d'ailleurs en rien son mérite.
C'est peu dire que le livre de Cécile Harel est secouant. Mais il est traversé par de telles forces qu'on ne le lâche pas, quel que soit l'état émotionnel dans lequel on se trouve. On le referme en se disant malgré tout que ce qui peut nous avoir mis personnellement KO à un moment de notre existence n'était peut être pas si grave.
En attendant que les beaux jours reviennent est un beau cadeau.
Elle est dans la vie l'épouse du réalisateur Philippe Harel qui lui aussi est un personnage du livre. Si bien qu'en choisissant de le signer avec son patronyme elle témoigne de son bien être enfin conquis. A ce stade ce n'est plus un emprunt que d'user ce nom c'est un don.
En attendant que les beaux jours reviennent de Cécile Harel, publié en août 2012 aux éditions Escales, en 2013 chez Pocket
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