L’Espace d’art contemporain Eugène Beaudouin a choisi de traiter un sujet lié à l’actualité, à savoir les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl, dont c’est le 25ème anniversaire cette année.
Programmée dans le cadre de la 4ème édition du cycle « L’émoi de la photo », cette exposition fait aussi écho à l’accident nucléaire de la centrale japonaise de Fukushima dont, curieusement, nous n'entendons plus parler, alors que rien n'est réglé.
On pouvait visionner dans une toute petite pièce le documentaire que Gilles Le Cardinal et Jacques Lochard ont réalisés dans le cadre du projet ETHOS, consistant à accompagner les habitants d’une zone rurale contaminée de Biélorussie en leur apprenant à contrôler la quantité des radiations, pour choisir les pâturages les moins contaminés et pouvoir consommer le lait de leurs vaches. D'invisible l’ennemi devient repérable et presque apprivoisé puisqu'ils n'ont pas d'autre solution que de rester sur place.
Gilles Le Cardinal et Jacques Lochard ne sont pas photographes professionnels, mais leurs images pleines d’humanité nous font éprouver une forte empathie pour les villageois d’Olmany. Ils montrent une réalité qui dérange parce qu'elle n'est pas conforme à l'idée qu'on se fait de la zone. Au lieu d'arbres calcinés, de détritus et de visages ravagés on découvre d'accueillantes isbas bleu azur, un troupeau d'oies au bord de l'eau, une herbe d'un vert profond et lumineux, des bouilles aux joues rebondies qu'on a envie d'embrasser. Du coup on s'approche sans crainte et sans frémir pour réaliser que c'est l'absence de trace qui est émouvante.
Dans une autre pièce un grand nombre de clichés, signés par le photographe documentaire Guillaume Herbaut, sont classiquement révélatrices de la catastrophe et, me semble-t-il moins parlantes pour cette même raison que l'être humain a ceci de puéril qu'il prend ses distances avec ce qui le dérange.
J'ai malgré tout décelé une touche de poésie, croyant apercevoir un petit chaperon à la chaussette rouge s'enfoncer dans les bois.
J'entendais cet après-midi les visiteurs dire qu'il fallait faire les bons choix en matière de production énergétique, et que le nucléaire devait être impérativement arrêté, comme s'il s'agissait d'un simple choix politique. Pourtant ils étaient venus en voiture, sans penser une seconde que leur comportement était en discordance avec leur attitude.
J'avais une folle envie d'éteindre les lumières, inutiles au demeurant puisque l'espace d'exposition était inondé de soleil. L'homme est ainsi fait mais je ne m'habitue pas.
TCHERNOBYL ET APRÈS ?....
Espace d'art contemporain Eugène Beaudouin, Résidence Universitaire Jean Zay bât. F, Rue Lafontaine, 92160 Antony
Du 22 octobre au 27 novembre 2011 du vendredi au dimanche de 14 h 30 à 19 h
Autres jours sur rendez vous
Contact : 06 72 84 81 12 / 09 65 29 30 23
Programmée dans le cadre de la 4ème édition du cycle « L’émoi de la photo », cette exposition fait aussi écho à l’accident nucléaire de la centrale japonaise de Fukushima dont, curieusement, nous n'entendons plus parler, alors que rien n'est réglé.
On pouvait visionner dans une toute petite pièce le documentaire que Gilles Le Cardinal et Jacques Lochard ont réalisés dans le cadre du projet ETHOS, consistant à accompagner les habitants d’une zone rurale contaminée de Biélorussie en leur apprenant à contrôler la quantité des radiations, pour choisir les pâturages les moins contaminés et pouvoir consommer le lait de leurs vaches. D'invisible l’ennemi devient repérable et presque apprivoisé puisqu'ils n'ont pas d'autre solution que de rester sur place.
Gilles Le Cardinal et Jacques Lochard ne sont pas photographes professionnels, mais leurs images pleines d’humanité nous font éprouver une forte empathie pour les villageois d’Olmany. Ils montrent une réalité qui dérange parce qu'elle n'est pas conforme à l'idée qu'on se fait de la zone. Au lieu d'arbres calcinés, de détritus et de visages ravagés on découvre d'accueillantes isbas bleu azur, un troupeau d'oies au bord de l'eau, une herbe d'un vert profond et lumineux, des bouilles aux joues rebondies qu'on a envie d'embrasser. Du coup on s'approche sans crainte et sans frémir pour réaliser que c'est l'absence de trace qui est émouvante.
Dans une autre pièce un grand nombre de clichés, signés par le photographe documentaire Guillaume Herbaut, sont classiquement révélatrices de la catastrophe et, me semble-t-il moins parlantes pour cette même raison que l'être humain a ceci de puéril qu'il prend ses distances avec ce qui le dérange.
J'ai malgré tout décelé une touche de poésie, croyant apercevoir un petit chaperon à la chaussette rouge s'enfoncer dans les bois.
J'entendais cet après-midi les visiteurs dire qu'il fallait faire les bons choix en matière de production énergétique, et que le nucléaire devait être impérativement arrêté, comme s'il s'agissait d'un simple choix politique. Pourtant ils étaient venus en voiture, sans penser une seconde que leur comportement était en discordance avec leur attitude.
J'avais une folle envie d'éteindre les lumières, inutiles au demeurant puisque l'espace d'exposition était inondé de soleil. L'homme est ainsi fait mais je ne m'habitue pas.
TCHERNOBYL ET APRÈS ?....
Espace d'art contemporain Eugène Beaudouin, Résidence Universitaire Jean Zay bât. F, Rue Lafontaine, 92160 Antony
Du 22 octobre au 27 novembre 2011 du vendredi au dimanche de 14 h 30 à 19 h
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