Je ne connaissais pas les Éditions La Branche, sans doute parce que je m'intéresse insuffisamment au genre policier. Leur nouvelle collection, dirigée par Patrick Raynal, appelée Vendredi 13, ne pouvait que m'interpeler parce que c'est un chiffre que j'aime, et pour la première raison qu'il est mon jour de naissance.
Il faudrait être masochiste pour craindre qu'il porte malchance. Tant qu'à être superstitieuse, je serais positive et je gage que la série va connaitre le succès. Surtout avec un titre comme Samedi 14. Qui plus est avec la signature de Jean-Bernard Pouy dont je sais tout de même qu'il est le créateur du Poulpe et, depuis 2007, le directeur de la collection Suite Noire, aux mêmes éditions La Branche.
Il n'y a pas besoin d'avocat. La maitrise du style Pouy est la meilleure défense. Ce roman doit être le quatre-vingtième que ce spécialiste a commis. C'est dire s'il maitrise les codes de la catégorie. Son écriture est incisive et percutante. Les phrases, souvent courtes, servent une intrigue à rebondissements où il démontre la fragilité du pouvoir, la bêtise des gros bœufs des services secrets et l'intelligence poétique d'un terroriste retraité qui n'a rien oublié des réflexes essentiels pour garantir sa survie dans la clandestinité.
Armé de la Pléiade des romans de Raymond Queneau en guise de viatique, ce drôle de héros va subir de sérieux manque de bols (avec un s parce que c'est pluriel) qui lui feront oublier son mal de dos, se dépouiller de ses frusques de pékin normal et entreprendre un périple, parfois de gré, souvent de force, qui lui fera escalader les marches de l'escalier du futur avec autant de vitalité qu'il fera l'ascension de l'Etna.
L'homme aime les mots bakélite, moleskine, Formica ... désignant des années où le 06, le plastique et IKEA n'avaient pas encore impacté notre mode de vie. Un temps où l'on pouvait prendre celui de le perdre. Un mode de vie où la pudeur des sentiments s'exprime à demi-mots, sans jamais laisser de traces de chaleur sur les oreillers de passage, de crainte de se laisser emporter par une traîne de comète.
Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se reproduit (p.10). Arrive un matin où l'on comprend que si l'on a toujours le choix l'alternative est si relative qu'oser sera un moindre mal.
La suite se lit avec un plaisir comparable aux films d'Audiard, ou au dernier roman de Beigbeder. Le livre à peine refermé, on tend la main vers le suivant, dont l'auteur nous fait de l'œil à travers la couverture fendue comme un trou de serrure.
Je choisis un titre en songeant au dernier d'Amélie Nothomb, estimant que l'univers de la magie s'accorde avec le chiffre 13. Et je me dis en ouvrant Close-up de Michel Quint qu'une collection de 13 romans sera bien maigre à savourer.
Il faudrait être masochiste pour craindre qu'il porte malchance. Tant qu'à être superstitieuse, je serais positive et je gage que la série va connaitre le succès. Surtout avec un titre comme Samedi 14. Qui plus est avec la signature de Jean-Bernard Pouy dont je sais tout de même qu'il est le créateur du Poulpe et, depuis 2007, le directeur de la collection Suite Noire, aux mêmes éditions La Branche.
Il n'y a pas besoin d'avocat. La maitrise du style Pouy est la meilleure défense. Ce roman doit être le quatre-vingtième que ce spécialiste a commis. C'est dire s'il maitrise les codes de la catégorie. Son écriture est incisive et percutante. Les phrases, souvent courtes, servent une intrigue à rebondissements où il démontre la fragilité du pouvoir, la bêtise des gros bœufs des services secrets et l'intelligence poétique d'un terroriste retraité qui n'a rien oublié des réflexes essentiels pour garantir sa survie dans la clandestinité.
Armé de la Pléiade des romans de Raymond Queneau en guise de viatique, ce drôle de héros va subir de sérieux manque de bols (avec un s parce que c'est pluriel) qui lui feront oublier son mal de dos, se dépouiller de ses frusques de pékin normal et entreprendre un périple, parfois de gré, souvent de force, qui lui fera escalader les marches de l'escalier du futur avec autant de vitalité qu'il fera l'ascension de l'Etna.
L'homme aime les mots bakélite, moleskine, Formica ... désignant des années où le 06, le plastique et IKEA n'avaient pas encore impacté notre mode de vie. Un temps où l'on pouvait prendre celui de le perdre. Un mode de vie où la pudeur des sentiments s'exprime à demi-mots, sans jamais laisser de traces de chaleur sur les oreillers de passage, de crainte de se laisser emporter par une traîne de comète.
Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se reproduit (p.10). Arrive un matin où l'on comprend que si l'on a toujours le choix l'alternative est si relative qu'oser sera un moindre mal.
La suite se lit avec un plaisir comparable aux films d'Audiard, ou au dernier roman de Beigbeder. Le livre à peine refermé, on tend la main vers le suivant, dont l'auteur nous fait de l'œil à travers la couverture fendue comme un trou de serrure.
Je choisis un titre en songeant au dernier d'Amélie Nothomb, estimant que l'univers de la magie s'accorde avec le chiffre 13. Et je me dis en ouvrant Close-up de Michel Quint qu'une collection de 13 romans sera bien maigre à savourer.
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