Ma mère et moi est un livre très mince. Je l'ai ouvert Gare du Nord ... et terminé alors que le RER arrivait à Bourg-la-Reine. Et pourtant, ma lecture n'a pas été un survol en diagonale.
Mince, mais charpenté, profond, ce livre ne s'oublie pas. Rien d'étonnant à ce que Brahim Metiba soit parmi les finalistes du Prix Hors concours. Si je le chronique ici c'est que je ne pense pas influencer le second jury, chargé de départager les 8 qui ont été sélectionnés par la première académie dont je faisais partie.
Vous ne saurez pas si je l'avais remarqué. Là n'est pas la question et je pourrai fort bien chroniquer sur le blog des titres pour lesquels je n'ai pas voté, pourvu que le livre (entier) me donne envie de le faire. Juger sur un extrait est cruel. Il y a dans la sélection finale des auteurs que je n'avais pas retenus. Un sur deux si vous voulez vraiment savoir.
C’est une histoire d’amour et de dialogue impossible entre un fils et sa mère. Lui, 37 ans, né en Algérie, habite en France depuis 14 ans. Elle, vit en Algérie.
Il est intellectuel. Elle ne sait ni lire ni écrire.
Il est homosexuel. Elle aimerait qu’il se marie avec une musulmane.
Comme elle aime les histoires, il a l’idée de lui lire, jour après jour, Le Livre de ma mère, d’Albert Cohen. Il espère que les questions abordées dans le livre de cet écrivain juif, qu’il admire, susciteront un échange avec sa mère.
C'est le premier livre de Brahim Metiba qui, depuis, en a publié un deuxième, et s'apprête à en sortir un troisième, toujours chez le même éditeur. Comme le jeune homme de son récit, il a 37 ans, et a quitté son Algérie natale pour vivre en France. La notion de différence l’a très tôt interpellé et continue d’être le centre de deux de ses réflexions : la découverte de son homosexualité dans un pays où l’on est censé n’avoir qu’une seule sexualité puis, à son arrivée en France, la différence culturelle.
Pendant 23 jours, le narrateur cherche à s'accorder avec sa mère jusqu'à parvenir à un consensus et c'est un OUI qui sera le dernier mot du livre. Quand on a des opinions radicalement opposées sur l'essentiel le quotidien est bien souvent le seul terrain de consensus possible menant vers une (re)conciliation.
La médiation par le livre, ici Le Livre de ma mère, offre une mise en abime mélancolique et sensible. Les phrases sont courtes, plaçant le lecteur au plus proche de l'intime. Elle s'allongent à mesure que l'auteur semble s'émanciper de son univers familial. Brahim Metiba témoigne que ce que l'on pense particulier s'inscrit dans l'universel.
Pendant 23 jours, le narrateur cherche à s'accorder avec sa mère jusqu'à parvenir à un consensus et c'est un OUI qui sera le dernier mot du livre. Quand on a des opinions radicalement opposées sur l'essentiel le quotidien est bien souvent le seul terrain de consensus possible menant vers une (re)conciliation.
La médiation par le livre, ici Le Livre de ma mère, offre une mise en abime mélancolique et sensible. Les phrases sont courtes, plaçant le lecteur au plus proche de l'intime. Elle s'allongent à mesure que l'auteur semble s'émanciper de son univers familial. Brahim Metiba témoigne que ce que l'on pense particulier s'inscrit dans l'universel.
Ma mère et moi de Brahim Metiba, édition le Mauconduit, en librairie depuis mars 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire