J'ai quitté mon fauteuil en accusant le choc de Dark Waters, que l'on peut traduire par En eaux troubles. Le film est sorti au cinéma le 26 février 2020 et il sera en VOD à l'achat et en location dès le 19 mai.
J'avais lu distraitement le résumé et ce n'est qu'à la toute fin que j'ai compris qu'il s'agissait d'une histoire vraie, laquelle ne concerne pas que les américains mais ... le monde entier, ... ô combien malheureusement.
A l'heure où on s'inquiète de l'apparition d'un nouveau virus mais que l'Organisation mondiale de la Santé, se voulant sans doute rassurante, ne reconnait pas encore le terme de pandémie, il me semble qu'un tel film est à considérer avec énormément d'attention.
J'hésite à en dire suffisamment pour vous motiver à le voir et à retenir l'essentiel pour vous permettre de suivre la progression de l'enquête en gardant vos rêves, illusions et surtout laisser leur chance à toutes les hypothèses. Car ce long métrage est conçu comme un thriller. Voici en tout cas le synopsis que vous pourrez lire partout :
Robert Bilott est un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques. Interpellé par un paysan, voisin de sa grand-mère, il va découvrir que la campagne idyllique de son enfance est empoisonnée par une usine du puissant groupe chimique DuPont, premier employeur de la région. Afin de faire éclater la vérité sur la pollution mortelle due aux rejets toxiques de l’usine, il va risquer sa carrière, sa famille, et même sa propre vie...
Je n'ai pas lu le livre de Nathaniel Rich mais je salue le travail des scénaristes Matthew Carnahan et Mario Correa. Et bien entendu aussi très largement le réalisateur Todd Haynes. Je comprends qu'il ait déjà reçu 3 prix et 2 nominations depuis sa sortie aux Etats-Unis en 2019.
Outre l'histoire -vraie, je le rappelle- qui est aussi "notre" histoire, ce film est passionnant en tant qu'analyse du fonctionnement de la justice, ici américaine, et sur de nombreux autres points. De façon plus mineure, mais intéressante au demeurant, il révèle la manière de fonctionner des lobbys. Mais surtout il interroge sur la question de la loyauté, à ses racines, à sa famille, à ses valeurs.
Il montre qu'on ne peut pas réussir sans ténacité, mais que l'appui des proches est autant essentiel, que ce soit sa femme (bouleversante Anne Hathaway) ou son patron (Tim Robbins). Bien entendu l'avocat (Mark Ruffalo) est époustouflant.
Dark Waters n'est pas un film de plus à charge contre l'industrie pour alerter sur la défense de l'environnement. Il n'a pas pour (seul) objectif de démontrer que la chimie n'est pas une garantie pour une vie meilleure. Il est exceptionnel pour sa manière de rendre lisible des arcanes juridiques qui favorisent les pollueurs et les financiers et pour éclairer les intérêts communs entre le gouvernement américain et les grands trusts. Il démontre combien l'économie passe avant tout, et en particulier avant la santé. En fin de compte le problème ... c'est l'homme, et non pas une involontaire catastrophe.
Les personnages sont profondément humains, avec leurs forces et leurs faiblesses. La réalisation, très soignée, bascule presque dans le documentaire, et prend le spectateur à la gorge.
Je terminerai en vous donnant un conseil d'amie : changez vos poêles antiadhésives, surtout si elles sont rayées, contre d'autres en inox ou en céramique (made in France).
Oui le système est corrompu mais oui nous pouvons agir !
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